Paroles...

 C'est la semaine sainte et les buissons noirs sont en fleurs. Tout indique qu'il est normal que le baromètre se dérègle. Il fait froid, il pleut, il vente mais il ne neige pas.

buisson noir

pêcher en fleurs

forcytia en fleurs


 Pour corser le tout, hier j'ai eu une journée de me..r..de. Pour ne pas dire mieux. Bref, j'ai dû me rendre dans un des bureaux de poste encore ouvert pas trop loin de chez moi. J'ai réussi à me garer (ce qui est rare, pas de réussir à me garer, mais juste devant le bureau  de poste) à proximité et c'est sous une pluie glacée battante que je me suis précipitée à l'intérieur. Peu de monde à cette heure ci. Un couple prés d'une borne (une vraie, pas celle qui nous en....) remplissait un formulaire, et l'unique guichetière s'occupait déjà d'une "cliente". Puis vint mon tour. Première surprise, elle m'adressa un bref bonjour, auquel je répondis par un sourire je n'ai pas eu le temps de lui demander des formulaires d'envoi, un pour un paquet et l'autre pour un recommandé qu'elle m''avait déjà expliqué qu'elle s'occupait d'abord de la cliente derrière moi, car me dit elle, c'est une pro ! (et moi je suis la foule des rien du tout, c'est vrai, faudrait voir à pas mélanger les torchons avec les serviettes mais c'est une question de point de vue) 




Si dans les lieux accueillant du public, on peut voir des guichets pour personnes handicapées, femmes enceintes (par chance je ne suis ni l'une ni l'autre, pas qu'être enceinte soit un handicap, quoiqu'à mon âge, ça puisse se discuter), et bien à la poste, les seules priorités, ce sont les pros ! avec beaucoup, beaucoup de courrier. La poste qui ferme ses bureaux, qui réduit ses horaire d'accueil, qui réduit son personnel jusqu'à peau de chagrin, a des priorités ! pas du tout compatibles avec les miennes, qui sont une exigence d'un  vrai service public, ben oui, chacun les siennes. La poste donc, préfère afficher des horaires et des jours d'ouverture sur sa porte et des placards publicitaires demandant aux usagers de respecter des règles de bonne conduite sous peine de  menaces d'engager des poursuites si elles ne sont pas respectées. Quand vint mon tour, j'en fis la remarque à la guichetière, sous la forme suivante, aprés qu'elle se soit excusée de m'avoir laisser en plan avec mes paquets. Voici donc la teneur de nos échanges :

Elle :" Excusez moi, je suis obligée de courir partout !"

Moi : " vous êtes toute seule ."

Elle : "comme d'habitude !"

Moi : "ben oui, la poste n'engage que des poursuites, pas du personnel !"

Elle, qui a eu le mot de la  faim fin,  : "c'est surtout que personne ne veut travailler, on lance des recrutements, mais personne ne veut répondre !" (c'est comme au téléphon, quoi !) d'un air désabusé.

J'ai faillit lui répondre, mais me souvenant que la poste n'engageait que des poursuites, je me suis contentée de penser trés fort : "vous avez surement raison, ma bonne dame, avec le temps qu'il fait personne ne se hasarde à traverser la rue, mais c'est bien avec des gens qui tiennent ce genre de propos qu'il va nous falloir compter pour combattre le chômage, l'allongement des carrières et le recul de l'âge du  droit de départ à la retraite. Mais il y a des chances aussi que vous vous les mangiez vos  43 ans de carrière et les 64 ans d'âge pour partir peut être même pas à taux plein ! alors bon appétit , et ne venez pas me demander de vous plaindre , car je n'en ferai rien ! "

Etape suivante, je me suis rendu du bureau de poste au centre commercial de carrouf, où j'avais des petites courses à faire. J'en suis revenue presque bredouille, mais dépitée. Aprés avoir manœuvré comme je pouvais avec un chariot aux roues fixes (maintenant ils sont comme ça, leurs chariots), je me suis présentée à la caisse, sans mon journal, sans mon gâteau au citron qui me faisait baver d'envie, mais contenait trop de sucre, sans mes pommes parce que les contenants proposés n'étaient pas plus grands qu'une demie chaussette, aprés m'être faite copieusement bousculer dans les rayons par des personnes aussi douées que moi pour la manoeuvre des chariots. Maintenant à carrouf, ils ont adopté le principe de la file unique ou chacun doit suivre et être attentif aux consignes données et aux numéros de caisse qui s'affichent. C'est ainsi que je me suis faite alpaguée par une caissière parce que le numéro affiché n'était pas le sien, mais celui de la caisse d'à côté. Je me suis donc exécutée en ronchonnant parce que je ne trouvais pas drôle de manoeuvrer encore une fois ce p... de chariot et que j'avais mal au dos.  Et c'est sous une nouvelle averse glaciale que je suis rentrée à la maison. 

Là j'ai pris une sage décision, j'ai empoigné mon téléphone et j'ai appeler mon fils. Celui ci était chez lui et m'a répondu immédiatement. Nous avons échangé longuement et cela m'a fait du bien. Un bien fou. J'ai constaté, mais je n'en doutais pas, que nous étions toujours sur la même longueur d'onde et que nous avions la même analyse de la situation, globale et générale. Alors je me suis dit, tant pis si cette conne de postière profite de nos victoires, mais ça vaut quand même le coup de se battre ! Galvanisés que nous sommes par la lutte et la tenue d'un congrès  de notre syndicat, fort, riche, intense, vif  et sans tabou  dynamique, volontaire, même si parfois houleux. 

Et, tout en suivant ce fameux congrés, où j'ai pu voir en entre filet le sommet du Puy de Dôme et la statue de  Saint  Vergétourisque Vercingétorix à distance et  sans en perdre une miette, j'ai poursuivi mon travail et voilà, c'est presque fini. 


Ma licorne partira lundi si tout va bien, ah non, elle attendra mardi, j'oubliais, le bureau de poste est désormais fermé le lundi ! Peut être que la postière aura changé d'avis ? Mais tiens, je lui demanderai son âge, comme ça, pour savoir si ça vaut le coup que je continue de me battre. 

6 commentaires:

  1. On en parle de la continuité du service public ? Lorsque je passais des concours, cela faisait partie de ce que nous devions savoir...
    Il ne se passa pas un mois sans que tel ou tel service d'urgences ferme la nuit, il faut passer par le 15 pour montrer patte blanche...
    La poste, et bien maintenant nous préférons aller dans la petite supérette à 5km de chez nous, ils sont hyper sympas, et en même temps on leur achète deux ou trois trucs (ouvert de 7h30 à 12h30, et de 15h à 19h30).
    Tu as le même style de panneaux chez les médecins, dentistes, disant que nous sommes dans des déserts médicaux et qu'il ne faut pas râler sur les secrétaires sous peine de ne plus pouvoir faire partie de la patientèle... Comme ça ils peuvent se permettre de ne pas te recevoir lorsque tu as le COVID...
    Tout est bon pour nous faire "rentrer dans le rang".
    Bravo pour ton pull, et puis il faut se battre pour les nôtre !
    Gros bisous ma Délia

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  2. Et oui, ma Fabie, se battre pour les nôtres et encore un peu pour nous, jusqu'au bout, jusqu'au bout... parce que c'est tout ce qu'il nous reste. On est dans une société mercantile et de la honte. On est pas encore cuit, malgré tout ce qu'ils font comme efforts incommensurable pour nous rabaisser. On tient encore debout. Faut croire qu'on est solide, plus encore qu'on ne le soupçonne nous même. Merci pour le pull, je crois que je vais en faire un autre en mauve clair, la pitioune aime bien cette couleur. Je t'embrasse ma belle et douce Fabie.

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  3. Ma petite fille a aussi un pull licorne, il faut continuer à se battre même, si comme nous, nous restons souvent coincés dans notre quartier.

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  4. Il y a beaucoup de filles (même des grandes, la Ponette en fait partie) qui aiment les licornes. pour ma part, tant qu'à aimer les bêtes à cornes, tout le mond sait celles que je préfère !
    On continue à se battre, en effet, je n'ai qu'une crainte, c'est de bientôt faire partie de celles et ceux qui ne peuvent plus qu'être spectateurs et c'est terrible ! Mais à rester coincé on le vit mieux si c'est pour la bonne cause, en effet !

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  5. Oui continuer à se battre et faire entendre nos idées c'est en effet ce qui nous restent...parfois j'ai le sentiment que les gens ne comprennent pas grand chose lorsque l'on voit la progression du RN qui réussit à les endormir.
    Merci pour Christine SEVRES je l'ai entendu à Choisy le roi ville communiste où j'ai grandit .Toute une époque !!!
    Belle journée

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  6. Tu as raison. Les gens ne comprennent rien. Par exemple, ils préfèrent donner à la caisse de solidarité grévistes plutôt que de perdre une journée de salaire. On peut supposer que le don sera moindre, mais s'ils comprenaient que l'efficacité est dans l'action, pas dans la procuration, les conflit seraient moins longs d'une part, et d'autre part, se gagneraient plus facilement. Comme entendu la semaine dernière, "à qui va-t-on redistribuer tous ces dons si il n'y a pas de gréviste ?"
    L'époque qui fut la notre, celle de la ceinture rouge autour de Paris, a tout de même laissé des traces, même si tout est fait pour déculturer les masses. Nous sommes aussi là pour mettre en avant une conception différente de la culture et promouvoir tous ces artistes qui ne s'acoquinent pas avec le show biz mais émancipent les foules. Bonne journée à toi

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La tarte à la "belide"