C'est difficile. Ce matin, nous sommes le 5 mars, nous avons tous la tête dans la brume. L'esprit chagrin, le coeur qui fond, et les yeux rouges. Le froid ? Non. C'était aussi un 5 mars, qu'il y a 32 ans, nous avons conduit papa à sa dernière demeure.
Plume, depuis hier, passe l'inspection. Son ami Flocon en fait autant. Seul Petit Lion semble indifférent. Indifférent ? Pas tant que ça, lui aussi s'interroge et voit bien que ce qui se passe là, n'est pas habituel.
Ne cherchez pas. Ne cherchez plus. Elle ne reviendra pas. Ne viendra plus. Elle est partie, cette fois, et pour toujours. Ses souffrances, elle les a enduré, en les taisant jusqu'à la dernière extrémité. Restant propre et digne jusqu'à son dernier souffle. Faisant pourtant crise sur crise. Nous la prenions dans les bras, pour la calmer, la réconforter. Rien n'y faisait. Elle ne réagissait même plus ni à nos caresses, ni à nos mots. Comme si plus personne en elle était présent. Seule la douce voix de la Ponette, la tira de sa torpeur. Je n'oublierai jamais le gros câlin qu'elle lui fit, lorsqu'elle se pencha sur elle. Mais 10 minutes plus tard, elle retombait en crise, se rapprochant de plus en plus d'une inéluctable fin, salvatrice.
Plume hier fut la première à réagir. Je pense que cette chatte n'était pas intriguée par ce qui se passait sous ses yeux. Elle était compatissante, se voulait rassurante, cherchait à réconforter. Il faut dire que c'est impressionnant. Traumatisant. Elle avait déjà assisté aux dernier moment de la petite Biscotte, ayant le même comportement les mêmes gestes, les mêmes angoisses. Plume s'est alors réfugiée vers moi, je l'ai caressée, rassurée, je l'ai alors vu se diriger vers elle et l'embrasser, comme embrasse les chats. Elle n'a pas embrassé Zéphir avec qui, elle n'entretenait pas de bonnes relations, mais cependant, elle lui a parlé, avec ses mots comme savent parler les chats. J'ai cru lire en elle du réconfort. De l'affection.
C'est extraordinaire le comportement des animaux entre eux. Et je peux vous assurer qu'ils se comportent mieux que nous entre nous, et avec eux.
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Nous sommes deux jours plus tard. Nous avons confié Zéphir à la terre de notre jardin. Le lendemain (hier) j'ai vu qu'elle avait eu de la visite. Une poignée de Flocon blanc était posée à l'endroit où elle repose.
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Dés lors, il ne l'a plus cherché autant. Ils sont curieux, les chats, dans leur comportement.
Nous aussi nous la cherchons, ça fait tout drôle de ne plus la voir trainer sa pauvre vie, dans nos pattes, quémander depuis sa chaise, un peu d nourriture, en poussant le bras de son maître afin d'atteindre sa portion de jambon. Cette chaise vide. C'est bizarre aussi de ne plus la voir sur l'accoudoir du fauteuil à ses côtés pendant qu'il regarde la télé, ou sur le fauteuil à sa place, lui ayant dû chercher une chaise pour remplacer, car chez nous on ne dérange pas un chat qui dort, on ne dérange pas un chat du tout. Et moi ça me fait drôle le matin de ne pas lui préparer sa gamelle et ses cachets. Drôle aussi quand je vais dans le jardin de ne pas la voir roder, même si ces derniers temps, elle n'allait plus dans le jardin.
Et notre Ponette, croyez vous que cela ne va pas lui faire dôle ? Quand elle rentrait dans la maison, elle se dirigeait vers elle et lui parlait sa voix si douce la rassurait. Elle la prenait dans ses bras et la câlinait. Zéphir était heureuse. Dernier lien qui lie les êtres entre enfance et vie d'adulte.
Nous évoquions ensemble tous ces moments.
Arrivée à la maison, au mois de mai, bébé, dans un carton à chapeau , nous l'avions emmenée avec nous en vacances au mois de septembre. C'était en Ardèche, en 2012. Au gîte pourri, on nous avait bien recommandé de ne pas laisser les chats monter sur les couvertures, hein, bon .
Regardant les oiseaux ou le Robert, avec venus, derrière la fenêtre.
Lors de notre retour, nous avions fait une halte pour casser la croute. Nous avions eu soin de les tenir en laisse, avec Venus, de peur qu'elles ne se perdent..
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Et lui ? Vous croyez qu'il va dire quoi, quand il saura ?
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