Garanti nature.

épouvantail
cendre
escargot
tombereaux
pourchassait
fondra
minuscule
vantard
amorce
Sud-africaine

Je suis l'épouvantail. C'est moi qui reste planté là au milieu de ce champ, ridicule, pour   effrayer les oies. Je sais qu'on m'a planté là pour ça.  Quand à l'amorce de la saison d'automne, le paysan viendra récolter ses maïs à pleins tombereaux, je pourrais rentrer chez moi. Je suis là  depuis le printemps et j'en ai vu défiler des passereaux.  Il y en avait un qui pourchassait  un insecte minuscule comme seul un oiseau peut en voir. 
Ils viennent souvent le soir se percher sur mes bras.  Bientôt certains repartiront vers des contrées lointaines. Je les verrai alors s'éloigner dans le ciel pour regagner la côte Sud Africaine. Mais je sais déjà qu'aprés l'hiver, quand la neige fondra, ils reviendront dans la plaine, chasser l' escargot qui aura résisté à la cendre répandue par le paysan respectueux  de la nature et de ses cultures, car  il n'est pas  vantard et n'utilise que des méthodes naturelles pour protéger ses récoltes garanties sans OGM et sans aucun pesticide.

Les vedettes du jour

Bonjour, moi c'est Michka. Ce n'est pas souvent que je viens vous écrire, chers lecteurs. Mais là, c'est vraiment exceptionnel !.
D'abord parce qu'on n'a pas tous les jours l'honneur d'avoir à sa table une princesse. Ensuite parce qu'on n'a pas tout les jours 20 ans, pas moi, je suis beaucoup plus jeune, je ne suis qu'une enfant.
Mais Princesse. Princesse hier avait son anniversaire. Princesse c'est elle qui s'occupe de moi. Je la suis partout ! Elle fait un pas, j'en fais 4, elle va dans la cuisine, je vais dans la cuisine, elle va dans la salle de bain j'y vais aussi. Quand elle va se coucher, je me cale entre ses bras et j't reste. Parfois jusqu'au matin où je la réveille d'un coup de truffe et d'un baiser. Un baiser mouillé comme en font les chats. J'applique ma langue sur sa joue et d'une petite caresse déli cat je la réveille. Hier j'ai fait comme ça vu qu'elle ne se levait pas. Elle n'était pas contente ! Pour une fois que je pouvais dormir, m'a t elle dit ! Mais moi, je ne savais pas !
Enfin hier, donc aprés avoir été réveillée par moi, elle s'est mise à cuisiner. Naturellement j'étais au premier plan, il fallait bien que je lui aide, et puis j'apprends, des tas de trucs,  comme ça si un jour elle est malade, je pourrais lui préparer son repas et sa tisane avec ses herbes préférées. J'ai observé : romarin, miel, origan pour les rhumes, tilleul, menthe pour les douleurs intestinales, arbre à thé pour les douleurs articulaires, etc...

Ensuite ses invités sont arrivés avec de jolies fleurs, qu'on a mis dans un vase et des cadeaux pour elle, moi j'ai eu juste droit à l'emballage, il parait que je n'y connais rien et que pour moi c'est pareil ! Tiens ! mon œil, oui ! et nous avons dégusté le bon repas. J'avais déjà eu un avant goût avec le léchage du moule à gâteaux l'autre fois, là j'ai eu droit au léchage du plat à viande, c'était drôlement bon ! Même le vin était super bon ! Mais ça je ne vous dirai pas comment je le sais,  et je vous vois venir avec vos gros sabots  à penser qu'elle me fait boire et c'est même pas vrai ! Non j'ai humé le verre du Patou.
Le Patou c'est son père à elle. Il n'est pas comme le mien (quoique que !) le mien dormait tout le temps, il était prêt à mettre les pieds sous la table tout le temps et il ronchonnait toujours aprés moi. Même que sa maitresse avait hâte de se débarrasser de moi ! Il faut dire que je suis sacrément intrépide aussi ! Et pour un bon vieux gros Matou, qui veut rester bien tranquille, c'est un peu dur quand même !

 Ensuite, nous sommes parties elle, la princesse, une drôle de dame qui m'appelle toujours d'un drôle de nom (Michkounette qu'elle me dit, ou alors, Maminouchka, enfin des noms impossibles à retenir tous, tant il y en a! ) Ah, oui, elle est vraiment bizarre celle là, elle a toujours un drôle de truc à la main, et elle me vise avec, des fois ça fait des drôles de lumières qui m'aveuglent quasiment et elle râle quand je bouge,. Tu bouges tout le temps qu'elle me dit, reste un peu tranquille ! Oui alors je vous disais, la Princesse et la drôle de  dame m'ont embarquée dans une cage, où je n'aime pas être et en voiture... Direction un drôle d'endroit, il y avait d'autres chats, d'autres chiens et d'autres gens. Nous avons attendu longtemps, longtemps... puis là, enfin une dame est venue et s'est occupée de moi. J'ai été libérée de ma cage, on m'a mis sur une table et regardé sur toute les coutures et puis je suis aller explorer. ça sentait bizarre là dedans ! mais il y avait des tas de coins et recoins où on pouvait explorer.

C'était cool finalement. Après on est rentré à la maison, puis tout le monde est reparti me laissant seule à mon pauvre sort. Quand ils sont revenus avec un grand carton, ils ont déballé des bout de bois et les ont assemblés, j'ai participé, naturellement.


Cela me fera une nouvelle cachette et une nouvelle expérience !
J'avais hâte qu'ils s'en ailles la drôle de  dame et son appareil et le Patou aussi, qui me grondait sans arrêt parce que soit disant je dispersais le matériel, les vis et les tas de besognes !
Pas ma faute si on n'apprécie pas mes talents de bricoleuse !  Enfin, le soir venu, je me suis retrouvée seule avec ma princesse, nous avons pu nous poser un instant.Pas longtemps, elle s'est remise à faire la cuisine...
Et puis ses amis sont arrivés et ça a recommencé la bamboula !
Aller, je suis fatiguée moi avec tout ça, je vais me reposer maintenant, je vous souhaite une bonne journée. Il pleut ce matin dans la rue, les gens sont tout triste.

Du bonheur et rien d'autre.

Aujourd'hui, c'est un grand jour, un jour exceptionnel. Un jour comme un autre pourtant. Nous sommes vendredi 26 octobre 2018. Le retour du grand froid est annoncé partout. Sortez les bonnets, les écharpes, les gants, les doudounes, tout ce que vous avez qui tienne chaud. Rallumez le chauffage, sortez couvert ! bref toutes précautions inutiles, somme toute, car notre géothermie se chargera bien de nous faire savoir si quelques degrés supplémentaires sont de circonstance.
Mais ce n'est pas pour vous dire ces âneries que je viens ici, quoique.
 Non, si aujourd'hui est un grand jour, c'est parce que la Ponette a son anniversaire !
 La ponette est née un 26 octobre, par une belle journée pleine de soleil. Il faisait bon en cette matinée quand prise de contractions, j'ai envoyé son frère chez la voisine, la brave Maria qui s'est fait un plaisir de le garder et de l'occuper pendant que nous ses parents allions à la maternité. Bichat était à deux pas. Nous y parvînmes vite. C'était un samedi. Le docteur en obstétrique (mon préféré) n'était pas là. Dommage me dis je. Mais son équipe fit tout son possible pour que les choses se passent au mieux. Et c'est ainsi que sur le coup de 12-13 heure, la Ponette pointa son petit museau.
C'était un beau bébé joufflu, bien plus que ne le laissait supposer mon état de santé. Elle était brune autant que son frère était blond. Elle criait déjà de sa belle voix de stentor et je pensais : si elle crie tout le temps comme ça, on n'a pas fini !
Et elle cria... longtemps... puis ne cria plus. Les premiers mois ne furent pas faciles. Il faut dire que j'y avait mis tout ce qu'il fallait aussi ! J'étais épuisée par une mauvaise grossesse, lasse et dépressive à cause d'un deuil qui me frappait lourdement. Je culpabilisais de ne l'avoir pas choyée quand elle était juste pas encore un bébé. De n'avoir pas préparé son trousseau, de n'avoir pas  non plus eu une grossesse heureuse et sans à coup. Enfin j'avais du temps à rattraper et tout ce temps perdu me faisait peur. Mais demoiselle Ponette n'était pas du genre à se laisser oublier. Elle fut trés fusionnelle avec moi, si bien que j'eus du mal à la laisser pour aller travailler. J'y parvins tout de même mais non sans culpabiliser. J'aurais voulu l'avoir toujours avec moi, toujours dans mes bras.



Et puis le temps passa....
 Jusqu' à ces derniers mois où elle parla de plus en plus d'indépendance, de choix d'appartement, de nid sans moi...
Je dus bien me résoudre à cette nouvelle vie, sachant trés bien qu'elle serait beaucoup plus difficile que la précédente. Mais il le fallait. Aujourd'hui, je suis son invitée. Je vais quand même pas arriver les mains vides ! Alors je vais lui faire un gâteau ! Un bon gâteau.
En attendant, elle me manque ! Bon anniversaire ma Ponette, je t'aime. Je t'aime même si je ne sais pas t'aimer comme tu le mérites. Même si certaines portes sont plus dures à franchir que d'autres, je te souhaite que toutes soient celles de la lumière et que comme le disait  Eluard, que toutes s'ouvrent sur du bonheur et sur rien d'autre...
En pensant à nos balades et au chemin parcouru ensemble, j'ai glané quelques images qui sont assez évocatrices de nos instants complices.







 Avec notre Minette que tu promenais dans ton landau de poupée.





Avec notre Frimousse que nous avons tant pleuré.



Quand je t'écrivais des histoires et mettais en scène nos photos pour les illustrer




Nos moments furent riches, nous avons su valoriser ce temps qui nous était donné. Grâce à toi, grâce à vous, le bonheur ne fut pas que maintenant, il fut tout le temps et je compte bien en avoir encore longtemps !
Bon Anniversaire...........



On en a parlé...


 Comme chaque année, notre ville est animée le troisième vendredi d'octobre par tous les gourmands de la planète (enfin presque !) La "frairie des petits ventres".
Crée en 1973, à l'initiative de l'association "Renaissance du vieux Limoges", pour sauvegarder le vieux quartier de " la Boucherie" voué à la démolition,  ce qui eut été dommage, cette fête rassemble presque tous les gastronomes de la région venus déguster des spécialités locales telles que les couilles de moutons, la fraise de veau, le boudin aux chataignes ou encore des patisseries bien de chez nous comme les tourtous (crèpes de blé noir) le Trépaïs,  gateau fait à la gloire des 3 départements Limousins :  à base de chataignes (Haute Vienne)   de noisettes (Creuse) et noix (Corrèze), le Burgou à base de farine de chataigne à la gloire du célèbre "bandit" Limousin qui prenait aux riches pour donner aux pauvres (oui déjà, donc il ne pouvait être qu'un bandit et traité comme tel, mais il a fait des émules et on en a connu d'autre depuis et cela tout récemment ! )
Donc la frairie des petits ventre est avant tout pour moi l'occasion de voir mon fils qui revient tous les ans de "ma" province, pour faire la fête avec ses copains. Et il a bien raison, parce que temps qu'il y aura des instants de tel partage, le monde ne sera pas foutu et on aura des raison de croire en l'humain. Nous avons beaucoup échangé encore, au cours de ce weekend, l'actualité nous en donnant l'occasion. Nous nous sommes rassurés mutuellement. Oui nous sommes bien sur la même longueur d'onde lui et moi. Oui nous avons toute notre lucidité face au monde qui nous entoure, ils ne nous embobineront pas comme ça, et nous ne tomberons pas dans leurs pièges et tentative de destruction de tout ce qui leur tient tête et s'efforce d'éclairer les consciences afin de bâtir un monde meilleur où les affairistes, les vendus et les véreux se taillent des boulevards sur le dos des gens qui souffrent et qui suent.
Ce fut aussi l'occasion de partager une belle balade sur les hauteurs de la rivière Briance et quelques autres moments privilégiés auxquels s'était jointe la douce Ponette, même si nous aurions aimé partager plus encore en sa compagnie.
Je vous  fais profiter de ces quelques images, du quartier de la boucherie (sans la frairie) et de notre balade de samedi.






Dialogue de sourd

Je ne sais pas vous, mais s'il y a une chose qui m'horripile, c'est cette manie des gens qui sortent sur leur balcon pour téléphoner. Ils s'éloignent de leur famille, colocs ou amis qui sont dans la pièce mais ce sont les voisins qui en profitent ! Parce que bien sûr, ils sont seuls au monde ! Les fenêtres sont hermétiques et insonorisées !... Et bien non. Les voisins n'écoutent pas mais entendent.

Bien sûr, c'est la même chose pour ceux qui parlent à tue-tête au telephone dans le bus ou le métro... Eh, les gens, on n'écoute pas, mais on entend !

On n'entend pas tout pas tout, certes. Il n'y a qu'un locuteur. Et parfois, seulement parfois, c'est juste un peu frustrant... Alors, qui est au bout du fil ? Que dit-il ?...



Petit exercice du jour :  la reconstruction d'une conversation.

Perso je n'aime pas le téléphone encore moins quand on ne me laisse pas en placer une, cela m'arrive régulièrement, je n'écoute plus alors et pose le combiné, assurée que mon interlocutrice (généralement c'est une femme, c'est comme ça je n'y peux rien, il faut dire que peu d'homme à part mon fils et encore il m'appelle presque jamais, ne me téléphone !) 
Je vais donc essayer de reconstituer pour vous un de ces instants mémorables avec une de mes interlocutrices.

...Allo ? c'est toi ? Parce que c'est moi ! tu as le temps là ?

Non, Pas du tout.

...Comment ça, ce n'est pas toi ? C'est bien toi que j'ai au bout du fil  !

En fait, là, je n'ai pas le temps. Et même tu me déranges.

...Tu ne veux pas me parler donc ! madame fait sa mijoré, celle qui est débordée, qui a un emploi du temps de ministre !

Non, mais je...

...Non mais quoi ? c'est comme toujours dès qu'on a un truc à te dire, pour peu que ce soit important ou urgent, tu te débines, comme d'habitude. En bonne petite égoïste que tu es, ça ne changera pas. Déjà quand on était petite, il n'y avait pas à te parler. Tu n'écoutais personne et surtout n’obéissait à personne. Il suffisait que maman te demande un service, tu étais pressée et déjà partie avant qu'elle n'ai fini sa phrase, tu ne changeras jamais. Je me doutais bien qu'encore une fois, ce serait inutile d'essayer de parler avec toi ! 
 (souffle de mon interlocutrice, ce qui me laisse à peine le temps de placer un :

Ecoute, je ne voulais pas... 
que déjà une nouvelle salve m'assaille)

...Pourtant quand tu sauras, tu 
me remercieras de t'avoir prévenue, mais je resterai muette et... 
ne t'en dirai pas plus ! na !


Faudrait me laisser parler !
 ... te laisser parler, mais bien sûr que je te laisse parler, mais tu n'as jamais rien à dire d'habitude !


Comment ça ?

...Tes silences, tes soupirs, ton désintérêt pour ce que je te raconte, tu crois que je ne les perçois pas ? Tu te fous de ce qui peut bien m'arriver, tu n'es intéressée que par ton petit nombril ...

Mais pas du tout ! c'est toi qui...

...Ah bien sûr c'est moi ! c'est toujours de ma faute, c'est ça hein ? C'est bien fait pour moi, j'avais qu'à ... c'est ça ? Hein, c'est ça, dis le que c'est ce que tu penses.

Tu te fais des films !

...Je le sais bien, vous pensez tous ça dans la famille, que je n'avais qu'à pas tant boire et que si maintenant je suis dans un tel état, je l'ai bien cherché. Que si mon homme est parti avec une autre, je n'avais qu'à le retenir, que c'était pas bien compliqué, je n'avais qu'à faire  carpette, mais c'est pas vous qui le supportiez ! Quand il rentrait de bringue avec sa cravate de travers et son air d'abruti ! c'était un égoïste de la pire espèce. Si tu savais ce qu'il a profité de la situation ... Le pire c'est qu'il continue, même de loin ...

Bon je te laisse là.

...tu t'en fous, comme de ta première chemise, de ce que j'ai à te dire, c'est ça ?

Oui, c'est ça ! 

... Bon et bien c'est pas la peine que je t'appelle, mais souviens toi bien : s'il m'arrive quelque chose, ce sera de votre faute à tous ! Aprés tout qu'advienne que pourra, aprés moi le déluge et si vous êtes dans la panade aprés, vous le verrez bien !

OK ! Rappelle-moi ce soir. Je file, là !

Octobre rose

J'aurais préféré un octobre rouge, 101 ans après celui qui vit chuter la tyrannie dans un grand pays, loin d'ici.
Ils avaient compris les camarades que leur seule richesse c'était leurs bras. Ils ont battit jour aprés jour un monde nouveau. Même si tout ne fut pas rose, des améliorations à leur condition sociale  leur ont permis de connaitre une autre vie que celle de miséreux. Cela nous a permis à nous aussi quelques lueurs d'espoir. Les perspectives ouvertes en occident par la Révolution d'octobre se sont traduites dans les luttes qui ont suivies par des conquêtes sociales sans précédent.
Cet octobre présent est loin d'être rose. Les jours sombres qui nous attendent ne seront pas des lendemains qui chantent. Le pouvoir en place détient tous les rouages pour asservir le peuple et ceux qui le défendent. Nous devrions bien nous garder  de hurler avec la meute, tant ces manipulateurs qui nous gouvernent sont prêts à tout pour sauver leurs privilèges.
Même si nous ne sommes pas instruits, chacun a son libre arbitre, chacun est capable de réflexion. Savoir quand il y a crime ou scandale, à qui cela profite devrait être une bonne orientation.
Quelle cause aujourd'hui on dessert quand on salit à ce point les seules forces de résistance à ce monde d'affairistes sans fois, sans loi et sans scrupule ?
 Pas la notre, c'est certain !

Ce que la nature a de beau et de sucré






Je crois que j'ai plein de choses à vous raconter. Cela faisait bien plus d'une semaine que je ne suis rien venu écrire. Pas le temps, pas le courage surtout.
Maintenant que j'en ai retrouvé un peu, je peux vous montrer quelques bribes de mes promenades passées.
Quelques balades au creux des bois, le long de la rivière et dans les prés.
Que des choses banales en sommes, avec des prises de vue que je ne trouve pas satisfaisantes. La rencontre avec mon club de photo ne m'ayant pas encore apporté de bienfait, je tâtonne en continuant de photographier n'importe quoi un peu n'importe comment, comme avant,
Un vieux trognon de pomme bien creusé, une cargaison de citrouilles  divisée par 2 (il n'y en a que 3) Une fleur encore épanouie
Un lever de brumes sur la rivière

 les arches d'une passerelle


 Des reflets de soleil sur la feuille
 Une génisse bien camouflée
 un acqueduc sur une rivière à sec

 un champ de maïs séché
une vigne au raisin sucré...
Tant de merveilles que nous donne la nature et que nous ne savons pas protéger.

Une histoire d'ange.


Je me souviens, c'était vers la fin des années cinquante. Je me promenais souvent sur le boulevard des Capucines avec Mamzelle Cricri, mon caniche adoré.
Il pleuvait  ce jour là.
 Je me souviens bien. Quand nous étions parties de la maison, elle et moi, quelques nuages flottaient dans le ciel qu'un bleu hésitait à parsemer. Le vent soufflait par rafales, mais rien ne laissait présager la pluie qui n'allait pas tarder à arriver.
Tout doucement, puis de plus en plus fort, elle se mit à cingler les vitrines des magasins, à inonder les trottoirs, rendant glissantes les marches de l'opéra. Je pressais le pas, entrainée par Cricri qui tirait sur sa laisse, ayant hâte de rentrer. Je m'apprêtais à pousser la porte du café voisin, quand je vis une horde de gens qui se précipitaient au dehors. Je trouvais cette attitude bizarre, il pleuvait vache qui pisse, tout le monde essayait de chercher un abri et eux se précipitaient, poussés par je ne sais quelle force qui les attirait au dehors.
Soudain je les vis, elle tout de bleu vêtue et lui, la protégeant de son grand parapluie. J'avais l'impression de les avoir toujours connus. Je me retournais pour mieux les détailler, au moment où emportés par une brutale bourrasque du vent, ils se précipitaient entre les portes du bus qui allait les emporter loin des regards et de la foule.
Ils riaient comme deux enfants heureux, elle l'ange providentiel et lui le pauvre coeur brisé.
Sortis d'un rêve fou, d'un mirage, ils étaient là, tout proche. Je n'aurais jamais pensé les rencontrer à cet endroit. C'était pourtant bien elle la belle SISSI, l'impératrice qui me fit tant rêver quelques années plus tôt, quand petite fille je parcourais encore les pentes de la montagne d'Auvergne où je naquis. Elle était là, devant moi, et elle courait prendre le bus qui dessert les beaux quartiers de la capitale.
Je n'en croyais pas mes yeux ! Lui c'était Henry, je le reconnu aussitôt. Je l'avais déjà croisé jadis aux abords de la rue qui descend aux galeries, un jour que j'allais aux commissions. Maman était avec moi, et ensemble nous étions parties dans Clermont qu'elle ne connaissait pas, n'ayant jamais été plus loin qu' à la foire à Saint Germain (l'Herm), je précise. Il achetait des cigarette au tabac de la Prefecture. Moi je voulais un timbre poste mais je n'avais pas de monnaie. Devant mon air embarrassé et l'air dépité et honteux de maman, il avait gentiment proposé de nous dépanner. Quand il eut tourné les tallons après avoir payé et que nous nous soyons confondus en excuses, la vendeuse nous confia à l'oreille : "C'est Henry Vidal, l'acteur, vous savez, celui qui joue dans L'ange de la nuit, vous ne le connaissez pas ? Il vient souvent ici !"
 Pensez si ma mère connaissait ! elle qui ne sortait jamais plus loin que les 10 km qui nous séparent du canton ! Et moi, je ne connaissais pas plus, le cinéma ce n'était pas pour nous les gens de rien issus de la campagne !
Mais quand même, SISSI et Henry ! Les voir là, à deux pas et se précipiter dans un bus ! je n'en revenais pas.
 Quand je racontais à maman, cette aventure, lors de ma visite suivante, jour de foire à Saint Germain, elle eut cette phrase magnanime : "Quand même, le monde est petit !"
J'appris par la suite que le couple était en tournage sur un film qui s'appelait "Mademoiselle Ange". Une autre histoire d'ange. Elle était vraiment faite pour les belles histoires, SISSI !
 

Una banale storia

C'est une histoire peu banale que je vais vous conter là.
Je vous parle souvent de la Ponette, de son chat, de nos aventures, de nos joies, de nos peines aussi.
Des peines nous en avons quand la vie nous sépare de ceux que nous aimons. Ainsi depuis quelques années, notre amour pour nos chats est souvent mis à mal. Il y a un an tout juste, à peine âgée de 5 ans, notre petite Vénus nous quittait après de longues souffrances.
Inconsolables nous avons pris la décision de reprendre une petite boule de poils. Et Plume est entrée dans nos vie.
Puis notre Ponette s'est vu offrir un petit matou pour Noël. Enfin quand je dis se vit offrir c'est surtout la providence qui fit son oeuvre ! Pensez donc : avant de craquer pour Plume, voyant Vénus si mal en point, j'avais cherché un chat, mais j'en voulais un blanc, tout pareil à notre Frimousse
qui nous manque tant.Raison pour laquelle j'avais misé sur un petit chaton tout blanc aux oreilles rousses.

En même temps que j'appelais pour le réserver, sa maitresse était en conversation avec une autre personne qui l'avait réservé. Quand nous nous sommes recontactée, nous avons échangé et nous sommes dit que si par hasard... C'est ainsi que nous réservâmes Plume dont la ressemblance avec notre Minette,
que nous avons beaucoup aimé et regrettée aussi, était frappante.
La Plume dans  ce temps là était une toute petite chose attendrissante (elle l'est toujours mais a beaucoup grandi) , qui nous donnait entière satisfaction. C'est alors que le hasard s'invita. La veille de Noël, précisément. La dame maitresse du chaton blanc aux oreilles rousses m'appela me disant que la personne qui l'avait réservé n'était pas venue le chercher que si j'étais toujours intéressée, ma fois... Et c'est ainsi que monsieur Flocon entra par la grande porte et non par la cheminée, dans nos vies, deux jours aprés. Puis la Ponette, éprise de liberté et d'indépendance pris son envol et un nouveau chaton, qu'elle prénomma Michka.
C'est allant faire vacciner ladite Michka que c'est arrivé :
L' assistante vétérinaire nous montra une toute petite boule de poils d'à peine trois semaines, qu'elle hébergeait en nurserie. Comme je demandais des précisions. Vu qu'il était l'heure, elle me le montra et me proposa de lui donner le biberon ...
Et voilà que la Ponette en visite chez belle maman, reçoit en confidence, ceci : Partis en promenade, Monsieur Beau Papa et Madame Belle Maman, ont trouvé dans un fossé, un tout petit chaton qu'une maman distraite avait oublié là. Généreux et plein de grandeur d'âme, les voilà qui s'emparent du chaton et mènent l'enquête. C'est là que la providence intervient. Ils ne trouvent pas à qui appartient la maman écervellée ni le chaton par conséquent. Mais une famille ayant une chatte dont la portée est sevrée veut bien tenter de sauver petite touffe de poil d'une mort certaine. Hélas, Madame Minette à qui on a pris ses enfants, ne veut que les siens et pas de ce gueux dont on ne sait rien !  C'est ainsi que la famille en question et en mal de solution, s'adresse à la clinique vétérinaire de garde qui se trouve être celle qui s'occupe de notre petite tribu. Voyez comme le monde est petit et voyez comme les choses s'arrangent, c'est à moi qu'on a proposé l'adoption !
 


C'est l'automne

Aujourd'hui c'est l'automne.... et avec l'automne, la rentrée. Rentrée des classes, bien sûr, rentrée parlementaire, rentrée artistique, rentrée sportive, rentrée associative La rentrée quoi !



Ce soir je vais assister à la première rencontre du club photo auquel je projette de m'inscrire et dont c'est l'assemblée générale de rentrée. Il faut dire que quand je vais sur leur site et que je vois les réalisations qu'ils font, je ne sais pas si je serais à la hauteur, mais ça donne rudement envie ! Alors le coeur content, je vais franchir cette étape nouvelle pour moi et penser un peu à moi.
Il faut dire aussi que c'est la première fois que j'envisage sérieusement mon avenir en me disant que ne pas penser qu'aux autres n'est pas forcément égoïste.
Donc j'ai envie de penser à moi, à mes distractions, à mes passions. J'ai déjà écrit un livre, j'en prépare un deuxième, un peu différent du premier celui là même si basé sur plein de souvenirs. Je vais tenter de réaliser des albums de souvenirs aussi mais pas que et grâce à cet outil divin qui s'appelle un appareil photos.
En attendant, je m'exerce et comme c'est un peu l'automne, et bien il y a plein de trucs intéressants.







J'ai cuit ma première poignée de châtaignes. Elles sont sucrées, fermes et parfumées. Idéales pour les marrons glacés. C'est long à faire, ça,  les marrons glacés, mais qu'est ce que c'est bons§Je vais m'exercer ! En attendant je vais déguster ma potée avec ma pompe aux pommes, le tout accompagné d'un délicieux rosé de Corent. Si après ça j'ai pas les idées claires !

Quai des brumes

Le temps est bas ce matin. La pluie va-t-elle enfin venir ?  Si elle ne vient pas, j'irais me promener le long des quais, histoire pour moi d'évoquer de jolis moments que je tiens nostalgiquement serrés en mon coeur. C'était du temps où ...

un dimanche après midi, le 6 janvier 2013.  La Ponette et moi avions raccompagné son frère à son covoiturage, retour des vacances de Noël. Le coeur brisé de devoir laisser repartir celui qui deux semaines durant, nous avait donné tant de joie.... nostalgie des bons moments. J'avais évoqué pour elle le temps où le long de ces marais, en plein coeur de ville, il y avait des près. Quatre vaches y pâturaient. Deux Normandes, une rousse Limousine à la tête blanche et une noire barrée. Je les voyais de ma fenêtre et le dimanche j'allais les voir de prés. Plus loin de gros marronniers bordaient une allée. A l'automne, j'en ramassais. Une fois j'en ramassais tant que je décidais de les faire porter à maman, par ma soeur venue me visiter. J'ignorais que ces fruits sont propre à rien. Quand je revins quelques temps après,  je fus mise au courant de leur toxicité. Tant d'efforts pour rien, trainés en train puis à pied ! quel courage !
Aujourd'hui les jardins ont remplacés les près. Les vaches ont disparues depuis longtemps, seuls quelques moutons entretiennent encore un espace réduit au bord d'un chemin de promenade que nous avons toujours plaisir à emprunter





La centrale électrique du bord de Vienne qui dénature le marais se mirait dans l'eau ambrée

 L'horloge de la gare marquait 16 h, et la nuit se profilait.
Où un soir d'été, quand nous venions profiter de la fraicheur de la tombée de nuit en flânant le long des quais.
Printemps, été, et puis automne, chaque saison s'égraine au fil de l'eau où se reflète le regard du promeneur, changeant selon le temps, l'humeur ou le hasard qui l'a poussé là, à la méditation.















De quais en quais.


Hier c'était dimanche. L'occasion d'écrire une nouvelle page de notre histoire.  Après celles si vite tournées du temps  où 4 assiettes, puis trois, puis plus que deux, ne soient mises sur la table.
Un aprés midi avec la Ponette, une des choses qui me manquent le plus, alors puisque les circonstances s'y prêtaient, nous avons flâné le long des quais. Tout d'abord, nous avons pris le temps d'admirer la petite Michka qui a grandi et qui ne s'en fait pas. 



Je suis quand même triste de penser qu'elle ne connaitra que les murs ternes d'un appartement de ville, et ne pourra s'adonner aux plaisirs solitaires d'un chat !




Cette rue, elle ne l'empruntera pas, si ce n'est dans une cage qu'elle ne supporte pas,  pour aller chez le vétérinaire, être vaccinée contre des risques qu'elle n'encourrera pas.

Le long des quais, elle ne vagabondera pas


Ni ne découvrira ces belles devantures dont elle n'a que faire au demeurant, mais  que moi je ne résiste pas au bonheur de  découvrir à chaque fois sous un angle différent et de vous en faire profiter. De même que de cette gare qui fait notre fierté.
Je n'aime pas les gare synonyme pour moi de déchirure et de départ. Elle est la seule qui évoque de bons souvenirs : de rencontre, de partage, de retour et non plus de départ. La seule où j'ai écrit une histoire qui ne soit pas une histoire banale et triste comme la plus part. Cette gare a le pouvoir de rendre le sourire à qui la regarde, à qui sait s'imprégner de sa mémoire. Depuis 1971 où je l'ai découverte pour la première fois jusqu'à ces dernières années où je la fréquentais avec assiduité et aujourd'hui où j'écris la suite de mon destin, cette gare est pour moi équivalente de sérénité, de réconfort et de beauté.

Tout comme cette ville qui de quais en quais est pour moi source de bonheur.

L'ouvreuse.

Je me souviens de ce temps où nous allions toi et moi tuer le temps au cinéma. Il n'y avait jamais de sous à la maison. Chez toi, les cailles tombaient en abondance. J'avais soif de distraction et toi, ne savais que faire pour occuper tes soirées. Quand ta mère t'appelait pour le souper, souvent tu te défilait et d'un geste vague, tu lui disais : " je n'ai pas le temps maman, chérie m'attend". Ta mère  faussement amie, te demandait alors si un jour tu lui présenterais cette donzelle qui valait mieux que ses rôtis.  Tu esclaffais et tu partais claquant la porte derrière toi. Quand je te retrouvais, la séance était déjà commencée. Tu prétendais qu'il ne servait à rien d'être à l'heure, puisque l'ouvreuse était là pour nous placer et que contre piécette, elle saurait nous guider à la meilleure place réservée.
Je te croyais, naïve que j'étais. Jusqu'au jour où je vous surpris elle et toi, tapis derrière le poulailler*.
Tu t'étais absenté un peu aprés le début de la deuxième partie, le film venait de commencer. Je me souviens de cette chevauchée qui n'eut rien pour moi de fantastique. C'était plutôt l’apocalypse, si pour vous c'était le septième ciel.
Quand je revois en film cette blondasse, maigre comme un échalas, avec sa corbeille en travers de la poitrine bombée en avant, aguichante et provocante avec ses esquimaux chantant dans les travées "bonbons, caramels, esquimaux, chocolats",  je  ne peux m'empêcher de penser qu’effectivement, les rôtis de ta mère ne pouvaient guère rivaliser. La concurrence était rude, mais pour moi plus dur fut la chute. De ce jour, j'ai décidé de ne plus aller au cinéma et je t'ai trompé avec Prosper, le roi du monte en l'air.

Il était une fois.