Je
ne sais pas vous, mais s'il y a une chose qui m'horripile, c'est cette
manie des gens qui sortent sur leur balcon pour téléphoner. Ils
s'éloignent de leur famille, colocs ou amis qui sont dans la pièce mais
ce sont les voisins qui en profitent ! Parce que bien sûr, ils sont
seuls au monde ! Les fenêtres sont hermétiques et insonorisées !... Et
bien non. Les voisins n'écoutent pas mais entendent.
Bien
sûr, c'est la même chose pour ceux qui parlent à tue-tête au telephone
dans le bus ou le métro... Eh, les gens, on n'écoute pas, mais on entend
!
On
n'entend pas tout pas tout, certes. Il n'y a qu'un locuteur. Et
parfois, seulement parfois, c'est juste un peu frustrant... Alors, qui
est au bout du fil ? Que dit-il ?...
Petit exercice du jour : la reconstruction d'une conversation.
Perso je n'aime pas le téléphone encore moins quand on ne me laisse pas en placer une, cela m'arrive régulièrement, je n'écoute plus alors et pose le combiné, assurée que mon interlocutrice (généralement c'est une femme, c'est comme ça je n'y peux rien, il faut dire que peu d'homme à part mon fils et encore il m'appelle presque jamais, ne me téléphone !)
Je vais donc essayer de reconstituer pour vous un de ces instants mémorables avec une de mes interlocutrices.
...Allo ? c'est toi ? Parce que c'est moi ! tu as le temps là ?
Non, Pas du tout.
...Comment ça, ce n'est pas toi ? C'est bien toi que j'ai au bout du fil !
En fait, là, je n'ai pas le temps. Et même tu me déranges.
...Tu ne veux pas me parler donc ! madame fait sa mijoré, celle qui est débordée, qui a un emploi du temps de ministre !
Non, mais je...
...Non mais quoi ? c'est comme toujours dès qu'on a un truc à te dire, pour peu que ce soit important ou urgent, tu te débines, comme d'habitude. En bonne petite égoïste que tu es, ça ne changera pas. Déjà quand on était petite, il n'y avait pas à te parler. Tu n'écoutais personne et surtout n’obéissait à personne. Il suffisait que maman te demande un service, tu étais pressée et déjà partie avant qu'elle n'ai fini sa phrase, tu ne changeras jamais. Je me doutais bien qu'encore une fois, ce serait inutile d'essayer de parler avec toi !
(souffle de mon interlocutrice, ce qui me laisse à peine le temps de placer un :
Ecoute, je ne voulais pas...
que déjà une nouvelle salve m'assaille)
...Pourtant quand tu sauras, tu
me remercieras de t'avoir prévenue, mais je resterai muette et...
ne t'en dirai pas plus ! na !
Faudrait me laisser parler !
... te laisser parler, mais bien sûr que je te laisse parler, mais tu n'as jamais rien à dire d'habitude !
Comment ça ?
...Tes silences, tes soupirs, ton désintérêt pour ce que je te raconte, tu crois que je ne les perçois pas ? Tu te fous de ce qui peut bien m'arriver, tu n'es intéressée que par ton petit nombril ...
Mais pas du tout ! c'est toi qui...
...Ah bien sûr c'est moi ! c'est toujours de ma faute, c'est ça hein ? C'est bien fait pour moi, j'avais qu'à ... c'est ça ? Hein, c'est ça, dis le que c'est ce que tu penses.
Tu te fais des films !
...Je le sais bien, vous pensez tous ça dans la famille, que je n'avais qu'à pas tant boire et que si maintenant je suis dans un tel état, je l'ai bien cherché. Que si mon homme est parti avec une autre, je n'avais qu'à le retenir, que c'était pas bien compliqué, je n'avais qu'à faire carpette, mais c'est pas vous qui le supportiez ! Quand il rentrait de bringue avec sa cravate de travers et son air d'abruti ! c'était un égoïste de la pire espèce. Si tu savais ce qu'il a profité de la situation ... Le pire c'est qu'il continue, même de loin ...
Bon je te laisse là.
...tu t'en fous, comme de ta première chemise, de ce que j'ai à te dire, c'est ça ?
Oui, c'est ça !
... Bon et bien c'est pas la peine que je t'appelle, mais souviens toi bien : s'il m'arrive quelque chose, ce sera de votre faute à tous ! Aprés tout qu'advienne que pourra, aprés moi le déluge et si vous êtes dans la panade aprés, vous le verrez bien !
OK ! Rappelle-moi ce soir. Je file, là !