Pari pris, pari tenu.

 Comme me le demande Ambre, voici le pull ou plutôt le gilet que je viens de terminer. Je voulais le terminer avant la fin du mois de novembre, j'ai réussi puisqu'il est achevé depuis dimanche soir.

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dernières nouvelles de chez nous.

 L'hiver approche, le froid se fait mordant. Les premières neiges sont apparues sur les hauteurs. Je m'étais fixé un objectif, récemment : celui de terminer mon pull bien chaud avant la fin du mois de novembre. C'est chose faite. Il ne me reste plus qu'à le coudre. Je pourrai le prendre pour aller me promener. Ce ne sera pas de trop. La dernière sortie que nous avons effectuée fut abrégée pour cause de frilosité aiguë. Pourtant la balade s'annonçait agréable. Voyez vous mêmes.





Aujourd'hui il fallait aller faire les courses. Levée trop tard, je n'ai pas pu m'en charger ce matin. C'est cette aprés midi que j'ai paré au plus pressé. Quand je suis sortie du parking du grand magasin, le soleil se couchait et illuminait d'un bel effet le ciel d'une lumière ocre orangé. Quand je suis arrivée à destination, voilà ce qu'il restait. Je suis contrite. 

Le ciel est noir

Mais que diable fait cette barque vide au bord de l’eau ?
Au moins ça m’inspire…
Mais vous ?
J’espère que lundi vous aurez dit quelque chose sur cette embarcation mystérieuse.
 

Devoir de Lakevio du Goût_106.jpg 

Le ciel est noir, noir c'est une pluie noire qui va tomber. La lune n'imprime qu'à peine son reflet. Déjà dans les flots sombres, engloutis par les vagues, se débattent avec effroi les premier corps qui ne seront pas repêchés. 

27. Ils étaient 27 à croire en leur chance. A croire en un hypothétique  monde meilleur.


50. Ils étaient 50 à bord de ce navire tombeau. Ici il faut souvent perdre sa vie pour la gagner.

Il était 23h 30 ce 15  janvier lorsqu'une lame meurtrière a fait sombrer le Breiz emfermant au fond de l'eau ses 3 passagers.

Ils sont nombreux à ne pas revenir chercher la barque qu'ils ont amarrée. Seule en bordure de plage, elle attend ses passagers. 

La mer mangeuse d'homme ne fait de cadeau à personne. 

Sans fond quand la nuit est sans lune, mieux vaut s'en tenir éloigné.

Ephémère.

Tout passe. Le temps délite ses tranches de vie, de heurs, de malheurs, de bonheurs aussi parfois, de petites choses qu'il nous faut apprécier souvent cueillir à la volée, de peur de ne jamais les retrouver.

 Ainsi, depuis trois bonnes semaines, je vous ai laissé en plan avec Mansold et ses acolytes de l'union européenne, vous laissant tout loisir d'apprécier les bienfaits d'une Europe plus qu'imparfaite à laquelle notre soumission n'est plus à démontrer, hélas. 

Le lendemain de cette publication, j'étais conviée à un anniversaire, où Michka trônait en reine, toute étonnée de voir autant de monde autour d'elle et ne pas la considérer comme la vedette de la soirée. 

Bien non, la vedette n'était pas elle pour une fois.  Qu'importe, elle se comporta tout comme, ne cessant de s'intéresser à son entourage et quémandant au passage, caresses et nourriture dont elle n'est pourtant pas privée.

Le lendemain matin, je prenais la route, la grande route qui passant par les Hautes Combrailles me ravit de somptueux paysages à chaque fois.
Les feuillus et les fougères bien colorés étaient bien là au rendez vous des peintres amateurs de palettes
multicolores. Au loin la chaine des Dores, puis celle des Dômes offraient leurs courbes qu'enjolivait un ciel immaculé que l'on eut pu dire printanier si des traces de gelée blanche n'avaient subsistées au creux d'un fossé mal ensoleillé.


 
Quand j'arrivais au pays de mes aïeux,  le soleil était à son zénith et m'attendait à la maison un bon ragout réchauffé, suivi d'un bon café. Je passais la fin de la journée tranquille dans ce havre de paix qui plus d'une fois m'avait réconfortée.
Le lendemain matin, je reprenais mon havresac en direction de ma montagne à fromage, ne me privant nullement de ces couleurs de l'automne que particulièrement j'affectionnais.


Durant prés de deux semaines, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, j'arpentais ces routes, ces chemins creux, ces orées de forêts millénaires, observant ça un détail, ça un panorama somptueux, là un jeux de lumière, quand derrière les nuages, le couchant s'invitait.




Au détour des troupeaux s'égaillaient ou se reposaient prés d'une haie où une herbe encore grasse les enivrait.
Plus bas dans la vallée, un soleil d'or illuminait les vignes encore parfumées d'effluves de raisin et de rosée mélangées.

Au creux de vertes collines, des villages que ne réussissaient pas à réchauffer les rayons obliques de l'astre de feu, s'éveillaient.


Des brumes éphémères montaient des vallées pour rejoindre le ciel qui
tantôt bleu, tantôt gris, tantôt chamarré, se reflétait sur un paysage dont je ne pouvais me passer.
Mais les jours passant me rapprochaient sans cesse de l'instant où il me faudrait repartir.
La grisaille à nouveau m'emprisonnait et c'est par une froide et humide journée que je regagnais l'autre versant des Combrailles qui allaient, elles aussi, dans la brume, s'estomper. 
Les jours gris, les jours sombres, de part et d'autre  du massif allaient être pour une longue semaine encore, le lot quotidien qu'il nous faudrait affronter.
 
Puis il y a deux jours enfin, un soleil radieux enveloppa de nouveau, les champs, les bois, les clochers des villages et je pus reprendre le fil de mes balades avec entrain.
Jeux de lumière
jeux de couleurs



surprendre un oiseau grappiller ce qu'il reste de nourriture aux arbustes accrochée.


couleurs qui passent
couleurs qui restent, vie qui s'écoule au pied de murets séculaires et bien protégés par des arbres centenaires

dont certains semblent immuables dans leu écrin d'or et de pourpre coloré.
Arrivée au pieds de ce hêtre, j'entendis l'appel d'un berger qui rentrait son troupeau. Il me sembla entendre la voix de ma mère, quand à la tombée du soir, son ouvrage au champ terminé, elle appelait ses vaches pour les conduire à l'étable, où une fois sa seconde journée entamée, nos devoir achevés, les autres animaux de la ferme rassasiés, elle s'occuperait de la traite avant d'aller nous coucher. 
Et puis il est des images qui nous interpellent, comme celle de ce chêne qui semble tout heureux de nous dire, "voyez, braves gens que vous êtes, je suis bien plus vieux que vous, vous me devez le respect et moi vieux de mes plusieurs centaines d'année, voyez ce que je vous dis : je vous emmerde, prenez bien note, je serais là encore dans quelques centaines d'années, vous serez poussière, moi de mes racines, des glands auront germés. "
Le soleil jouait à travers les nuages, le feuillage  des fougères, et les branches des arbres dépouillés.
le troupeau rentrait à l'étable, la traite allait bientôt commencer.
Saint Gaucher et sa croix, immuable, imperturbable veillait au jour qui se couche

et qui bientôt sur d'autres matins se lèverait.

Nous sommes bien fragiles, nous ne sommes que des êtres en transit quelque part, en mal d'un ailleurs, d'un n'importe où, qui cherchons la perfection, le salut ou simplement un bonheur éphémère mais particulièrement doux. 

Il était une fois.