Tel est pris qui croyait prendre.

 Par dérogation et par manque d'inspiration, j'ai choisi de mêler cette fiction à mes balades des jours derniers. Voilà donc mon devoir de la semaine, mais pourquoi ne collerait il pas à la réalité ?
Bon aller, c'est dimanche. Je fini mon verre et ma cigarette et je vais me promener. Je vous emmène avec moi en balade. Une des plus jolie petite bourgade de mon coin de campagne. Le jour est gris, il fait frais, je suis morose mais un petit tour nous fera le plus grand bien. Ah ! tiens, voilà l'autre enclume qui fait son apparition. Pas comme le soleil celui là ! Pourvu qu'il ne me propose pas de m'accompagner !
- Salut la belle ! je t'offre un verre ?
- Euh, non merci, j'allais partir. Je termine mon canon et ma clope  je trace !
- Ah bon tu vas où ?
- A Mortemart.
- C'est où ça , Mortemart ?
- C'est dans le nord du département, tu veux me suivre ?
- Non, c'est trop loin et il va pleuvoir. Peut être une autre fois.
- Bon, ben j'y vais, alors.
 (vite avant qu'il ne change d'avis, serait bien capable de se taper l'incruste  encore !, mais je l'ai échappé belle ! ouf !!)
Bon ben me voilà partie, moi.
- Eh Oh ! attends moi ! finalement, je n'ai rien d'autre à faire,  comme ça je vais découvrir au lieu de m'ennuyer ici à tuer le temps !
- Mince ! je suis refaite !  obligée de l'embarquer avec moi. Mais je trouverai un moyen de m'en débarrasser,  ne vous inquiétez pas.
 Voici le château des ducs de Mortemart qui on régné longtemps sur la contrée. Bâti au X ième siècle par Abon Drut, seigneur de Mortemart, détruit par Richelieu, il n'en reste plus que la tour et quelques salles d'exposition. 
 Face à lui se trouve la halle couverte, devenue aujourd'hui terrain de boules, elle témoigne du riche passé commerçant de la ville.
Le long du château, les douves sont le royaume des cygnes et des grenouilles.
Le sol est détrempé, aprés les pluies de ces jours ci.  La chaussée est glissante ( si j'y pousser l'autre abruti !) on dirait plus tard, ici git Mortimer, mort à Mortemart !) bon d'accord, ça vous fait pas rire, je sais, j'ai l'humour glauque.

 Bon on continue.
Petite balade autour du château et du bourg.

 Ici l'église  qui côtoie la mairie. Nous ne sommes pas chez Peponne mais plutôt chez Don Camillo.
 D'ailleurs voici son âne.
 Et là de gros chevaux de trait  dans la prairie qui borde la route conduisant à Montrol sénard, moins de deux km plus haut. Henry IV aimait à séjourner ici lors de ses voyages entre France et Navare.
Cette citée de caractère  est réputée pour son musée des métiers anciens et aussi pour son architecture  remarquable,  de belles demeures fleurie. 

Au centre du village, adossé à l'église, trône un lavoir
 faisant face à un abreuvoir antique, où venaient autrefois  s'abreuver les troupeaux. 

Plus loin la reconstitution d'un potager à l'ancienne donne au visiteur l'occasion de redécouvrir quantité d'espèces de plantes anciennes, comme la consourde ou l'angélique dont les bienfaits sont de véritables merveilles.

- Ah ben, j'ai bien fait de te suivre, c'est drôlement chouette ici.  Et puis j'ai appris des choses, ce soir je serai moins bête !
- Tu parles Charles !  Je ne sais pas si ça suffira pour que tu sois moins bête, j'ai bien peur que non ! mais la prochaine fois,  Je te parlerai  de tous ces vieux métiers disparus aujourd'hui et dont l'existence  n'a plus trace que dans quelques musées entretenus par des bénévoles passionnés.
- D'accord, ce sera avec beaucoup d'intérêt que je te suivrai sur les pas de tes ancêtres  et découvrirai, moi le citadin, toutes ces vies enfouies derrière ces vieux murets.
( Ah non, je vais pas encore devoir me le coltiner ! on dit toujours qu'il faut tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler, et bien j'aurais mieux fait !)









Le temps des cerises.

Après le temps du muguet où il n'y a pas eu de muguet, voici le temps des cerises. Des cerises il y en a. Beaucoup. Pour les merles et les corbeaux qui malgré notre présence s'acharnent à tout becqueter. Nous en avons quand même pu cueillir, hier. Heureusement et je vais vous dire pourquoi.
Hier comme vous avez pu le savoir, c'était la fête des mères. Fête pétainiste instaurée pour célébrer la famille et celle sans qui il n'y en aurait pas.  Chez nous on préfère la journée de la femme où chacun part en manif et dès 15h 40 porte un foulard violet.
Mais surtout hier s'achevait la première semaine de liberté retrouvée. A cette occasion, mes enfants ont pu venir m'embrasser. Il était tant ! je n'en pouvais vraiment plus de cet éloignement forcé.
J'avais, pour l'occasion, mis les petits plats dans les grands et nous avons pu déguster quelques unes de mes non spécialités. Par exemple pomme de terre à la mode de télé poche (c'est une sorte de gratin dauphinois avec beaucoup de crème, et en beaucoup moins bon que mes pommes de terre au four) ainsi une basse côte faussement grillée que j'aurais pu cuisiner autrement  et des légumes sans saveur revisités à la marinade, quelques crustacés assortis d'un ailloli parfaitement réussi (trés bon l'ailloli). Mais surtout, un Paris Brest que même Maurice Diot n'aurait pas apprécié. (Maurice Diot : vainqueur de la course cycliste Paris Brest Paris réeditée en 1951, le 13 septembre exactement, soit 2 jours avant l'évènement majeur qui prédestina mon avènement.)
Il ne l'aurait pas apprécié et voici pourquoi. Le premier (car il en eut un second et même un troisième !) ressemblait à de la belide  (terme Auvergnat désignant une sorte de bouillie infâme et informe tout juste bonne à nourrir les cochons) aprés que j'eus décuplé la quantité de liquide nécessaire à sa fabrication. Le second ressemblait plus à du béton qui eut fait dire à un ancien président, qu'après l'avoir tâter nous étions sans dent.  IL fallu donc attendre la troisième mouture pour avoir enfin quelque chose d'à peu prés ressemblant et qui aurait pu faire l'affaire si notre impatience n'en avait stoppé la préparation. Heureusement nous eûmes à déguster quelque cerises du verger. A peine mures, et déjà piquées. L'eau de ces quatre ou cinq derniers jours en ayant largement compromis la qualité. Mais avant qu'elles ne soient mangées par les merles, n'est ce pas !

Contrariée.

Qui est elle? que regarde-t- elle ? et que fait elle ?
Elle a l'air inquisiteur de la petite amie délaissée, qui passe pour une demeurée. C'est son premier amour, elle ne sait pas encore  comment sont les hommes, mais...
on peut aussi lui prêter celui de la femme narquoise qui dit a son merle, quand elle l'a vu traverser la chaussée,  qu'il peut toujours chanter car elle n'est pas prête, malgré ses simagrées à tout lui passer.

Elle a aussi celui, inquiet de la mère qui regarde s'éloigner son enfant.
Derrière la fenêtre elle appréhende l'instant fatal où il aura tourné au coin de la rue et disparaitra, échappant à son regard protecteur, pour s'envoler   vers sa propre destinée. Elle ne le verra plus que de temps en temps, entre deux portes, la sienne et celle du nid qu'il vient de quitter.  Seule dans la pénombre, elle comptera les heures, les jours et les semaines, les mois où les années qui vont les séparer.
Là, derrière la vitre, elle esquisse un dernier geste de la main. Mais il ne tourne pas la tête et continue son chemin. A quoi bon ? Mélancolique, dans un soupir à fendre l'âme,  elle repose ses doigts sur la croisée et laisse tomber le fin voilage qu'elle retenait. Maintenant, ses larmes peuvent couler.

le coup de put'

Je suis sûr que comme vous le soupçonnez à regarder cette toile de Sir John Lavery, le plus grand danger du golf reste le coup de « put »…
Vous direz lundi ce que vous pensez de la partie qui se joue sur cette toile…

Je ne suis pas inspirée par la toile et encore moins par le golf.
Je vais donc broder, maintenant que je sais coudre et tricher un peu avec la consigne, mais aprés tout je ne serais pas la première et non plus la dernière.
Mes rapports avec ce sport dont je ne doute pas qu'il soit passionnant mais qui pour moi n'a aucun intérêt, se limitent donc à ce que je vois dans cet espace soustrait aux pâturages et aux labourages ayant fait la joie et le bonheur de mon enfance.
Ô combien de bovins, combien de moutons sous leur laine qui sont partis joyeux vers ces prairies lointaines ? A eux aussi on leur a, sans aucun doute, fait souvent le coup de put'.
Car pour eux comme pour nous, le danger vient avant tout de ces coups en douce qu'on vous assène par derrière et qui vous laisse le plus souvent sur le flan  complètement démuni face à votre ennemi.
Pour moi c'est avant tout ça un coup de put'.

Il était une fois.