La chevauchée fantastique.

Je serais bien un peu comme le Gout, moi aujourd'hui, pas trop inspirée par cette journée venteuse - pluvieuse. Je pourrais vous parler de la précédente tout aussi venteuse et mouvementée,  qui me vit craquer une nouvelle fois  et perdre patience comme moi seule  suis capable de le faire en pareilles circonstances. Oh si mes petits qui ont bien grandis avaient été là, ils m'auraient dit que je leur faisais pitié. Pitié étant le terme qui se substituait à honte à la fin du siècle dernier et au début de celui  tourmenté qui a déjà bien avancé.
Tout avait commencé normalement, nous étions pile le jour de mon rendez vous pour lequel j'avais deux jours d'avance. J'avais eu soin de déjeuner à mon réveil, 6 heures avant, comme bien spécifié. Puis j'avais vaqué à des travaux de couture pour m'occuper. Quelques coups de ciseaux et aiguillées plus tard, je me mis en route, en oubliant tout un tas de choses, en particulier mes appareils qui me permettent,  faute de  comprendre, au moins d'entendre un peu de ce que l'on me dit.
J'arrivais comme d'habitude pile poil sur le grill, les radiothérapeutes comme à leur accoutumée étaient gentilles et compatissantes, la séance se déroula donc dans la bonne humeur et je repartis avec ma série d'étiquettes en poche, pour mon rendez vous raté d'il y a deux jours.
Quand je me présentai à l'accueil du service sensé m’échographier, rien n'allait plus. Les étiquettes n'étaient soit disant pas bonnes, mais on me priatoutefois d'attendre dans un coin réservé à cet effet " là sur la gauche". Étant la seule personne à attendre dans mon coin et ne voyant, comme soeur Anne jamais rien venir, sauf des gens qui passaient et repassaient pour aller plus loin vers une autre salle d'attente, je fus intriguée et me documentais plus amplement. La salle étiquetée salle d'échographie était de toute évidence celle qu'on m' avait indiquée puisque, bien sur la gauche en effet.
Sauf que nous le savons bien, il y a gauche et gauche ! celle assez éloignée et celle de proximité.
 Une personne y attendait déjà. D'autres s'en approchaient. Au bout d'un certain temps, nous entrâmes en communication avec une personne sensée accueillir les gens. C'est du moins ce que nous pensions puisqu'à l'entrée de son bureau il y avait écrit "accueil". Et bien pas du tout ! il devait y avoir écrit "va te faire f..." et nous avions mal lu autant que mal compris. L'aimable assistante me pria donc de retourner dans mon coin car c'est là que je devais rester ! quand même prés de 3/4 d'heure de retard pour un rendez vous pour lequel j'avais eu deux jours d'avance, convenez que cela a de quoi faire rager, surtout étant  à jeun depuis plus de sept heures et  aprés un parcours du combattant  digne des douze travaux d'Astérix et des meilleurs scénarii catastrophe vus à la télé !
C'est alors qu'une autre assistante tout aussi aimable si ce n'est plus, me pria d'entrer dans la salle d'écho. Et en quelques secondes, pour une histoire de téléphone que je tenais à la main, sur le point d'appeler à l'aide pour m'excuser auprés d'un autre médecin, avec qui j'avais un autre rendez vous pour lequel j'étais déjà en retard, le monde s'embrasa. C'est ainsi que dans une rage folle, nous eûmes des échanges cordiaux suffisamment vif, pour qu'en sortant de la pièce où elle me laissa seule, elle se crut autorisée à piétiner mes vêtements qu'elle avait fait tomber.
Quand je rentrais à la maison,  une bonne poussée de tension aprés, la hantise du conasses - virus en plus,  pour  faire une lessive et manger un morceau, je me retrouvais  dehors, ayant perdu mes clefs. Sans le secours de ma douce Ponette, qui m'accueillit généreusement pour me réconforter, me sustenter et m'offrir une chaude boisson parfumée,  je crois que je serais morte pétrifiée.
Ah ! quelle folle épopée ! et quelle chevauchée !
Mais les rillettes de poulet aux chataignes étaient bonnes, le canapé confortable, Michka délicieusement drôle et nous avons bien rigolé de mes déboires  en nous promettant de nous revoir bientôt pour d'autres péripéties non moins tourmentées.

J'ai craqué.

Cela couvait bien un peu depuis quelques temps, mais je me croyais patiente. Je me disais c'est l'hiver, il fait froid.  Il pleut, un temps à ne pas mettre un chat dehors. Le fait est que la pluie et le froid n'étaient pas avares de leurs morsures. Pourtant Petit Lion n'hésitait pas à entrer, à sortir, à re-rentrer mouillé comme une soupe, à re-sortir une fois séché. Et puis le soleil s'est invité, il a fait moins froid. Hier il y avait une belle lumière, je suis sortie sans aller trés loin. Aujourd'hui, malgré les nuages, le ciel incertain et les 4° en début de matinée, j'ai craqué car hier j'ai vu un bel arbre en fleur. Quelques photos plus loin, la rivière gonflée comme une outre chargeait un flot boueux. Le soleil en reflet dans l'eau avait des rides. C'était une belle matinée.








Et puis le temps a passé, je me suis dépéchée d'aller à mon rendez vous médical, pour lequel je suis vraiment arrivée trés en avance : aujourd'hui à 13 h pour vendredi à 14 h !

Avril au portugal


Distendu, ralenti, comme dans un rêve, une musique trottait en moi, c'était la musique d'avril au Portugal. Je ne me lassais pas de cette musique depuis qu'il m'avait serrée si fort dans ses bras. Nous étions tous réunis pour  la petite fête que donnaient ses amis. J'en tremble encore. Il était beau, il était jeune,  La musique diffusée  offrait une douce ambiance propice au lâché prise. Bien calée contre lui, je savourais le parfum ambré de sa peau. Il me chuchotait des mots doux, des mots tendres comme autrefois. Son regard s'était posé sur mes mains qu'il scrutait avec minutie. "Tu as des doigts d'ange me disait il, tes mains de madone sont à faire damner tous les curés". Nous nous revîmes souvent par la suite, à chaque fois, c'était un pur délice. Un moment échappé du temps, des instants volés qui donnent du piment  au quotidien. Cela aurait pu durer l'éternité si la vie n'était si cruelle. Je revoyais en songe notre ultime rencontre. En me quittant, il m'avait serrée contre lui comme si c'était notre dernière sortie. Tandis qu'il amorçait la sienne, nous étions là sous une pluie battante a attendre la fin de la cérémonie. L'église était pleine à craquer. Sur la pelouse, devant la  petite chapelle, sortaient en silence les derniers fidèles. Dans le ciel entre deux nuages, il y eut une brusque embellie. Le cortège dirigé par le prêtre se mit en  marche et je suivis comme une automate, mécaniquement le mouvement de la foule.
   Je n'oublierai jamais ce moment terrible où on le mit en terre. Je laissais échapper un cri. Ce fut une plainte, une longue déchirure. Tandis qu'on le descendait sur des cordes, je retombais  dans une sombre léthargie. J'étais  comme en un rêve et de nouveau son regard s'attardait sur mes mains.

Violettes, je vous aime.

L'amour est un bouquet de violettes.
Si fragiles, les premières sont fleuries dans mon jardin, à l'heure où une autre Violette vient de s'éteindre.
Les violettes étaient les fleurs préférées de maman qui aimait toutes les fleurs. Je me souviens des premiers mimosas, ramenés de la foire de la sainte Paule, à Issoire, à chaque fois que nous y allions. A l'époque, nous ne trouvions et n'achetions ces fleurs que lors des foires et des grandes occasions. Plus tard, on en trouva dans les supermarchés et les premiers bouquets fleurirent la maison.
Mais les violettes au doux parfum, c'était autre chose. On trouvait les premières sur les bords des chemins, sur les talus, dans les jardins. Nous en cueillions toujours pour elle. Maintenant si nous en cueillons, c'est pour les poser sur sa tombe, parmi les autres tombes, mais avec le même sentiment.

Et puis il y eut Violette, la grande chienne au poils si longs. Fidèle compagne attachée à son maitre et à tous ceux de la maison. 



Violette, partie elle aussi, pour un si long voyage. Violette du temps où on avait plaisir à dire violette, pas seulement parce qu'elle évoquait le printemps.

Les premières violettes du printemps, comme elles embaumaient la maison ! sa maison.
Peut être est ce pour cela que mon parfum est un mélange d'odeur de violettes et de mimosa.

Sans haine en nous...

Et pourtant !
il devait faire une belle journée ce dimanche. Nous sommes allés prendre l'air. Oradour sur Glane, pour un instant nous a accueilli pour une balade le long de la Glane. Passant devant le village martyr et la statue de Fenosa, représentant une femme les bras levés vers le ciel tandis que les flamme la ronge. L'église où périrent femmes et enfants  le 10 juin 1944

 

 La nouvelle érigée face au centre de la mémoire en 1953, je pensais à Camille.
 Je ne raconterai pas l'histoire personnelle de Camille, mais elle a beaucoup oeuvré pour que s'ouvre le procés de ces barbares qui l'ont privé de sa famille, de ses amis, des habitants et de la vie de toute une ville rayée de la carte. 1953 c'est la date de l'ouverture du procés de Bordeaux contre les crimes nazis et l'horreur symbolisés par Oradour.
Pourtant aujourd'hui, pendant que certains se souviennent encore, d'autres trop nombreux oublient.
Prenons garde à notre histoire, oublier le passé c'est quelque part se condamner à le revivre.

Mais Oradour, c'est aussi une campagne verdoyante où serpente une rivière, des chemins creux et des étangs.


Malheureusement, le soleil prometteur jouait à cache cache derrière les nuages.  Des chevaux broutaient une herbe verte et les promeneurs discutaient en marchant.
La vie toujours reprend.



Un autre jour

Hier était un autre jour en effet, comme je vous le disais déjà ... avant hier.
 Le vent froid qui pique les oreilles, les nuages encombrant le ciel, nous partîmes joyeuses avec la douce Ponette, pour une course lointaine (10 km) à travers la forêt, longeant les étangs, et d'un bon pas. La dernière fois que nous avions fait cette balade, la forêt avait été coupée, que dis je massacrée et pendant deux années je n'avais plus voulu y mettre les pieds. Aujourd'hui et depuis, elle a été nettoyée, les arbres repoussent doucement mais ils offrent des espaces ouverts et une belle vue bien dégagée. Nous avons aperçu un faisant. Le niveau des étangs a bien remonté avec les pluies de ces derniers mois et je suis contente de voir que la nature reprend ses droits. 


 
 Ce billet aurait dû paraitre hier. Mais comme je n'ai pas eu le temps de le terminer, je l'ai différé. Mais cela me permets de rajouter quelques nouvelles d'hier et d'aujourd'hui.
Donc hier froid et venteux, ma lessive lancée au retour du marché a bien séché. La ponette n'est pas venue. J'ai entrepris de tailler mes rosiers. Le soleil s'est caché derrière les nuages et je n'ai pas eu de belle lumière, pas de photo. Cela m'a mené à aujourd'hui ou j'ai pris les premiers rayons, d'abord ceux du soleil, à la manif où encore beaucoup de monde a fait comme moi. Par contre j'ai dû écourter pour cause de rendez vous, où j'ai pris mes premiers rayons, les autres, ceux qu'on n'aime pas trop. Dans la salle, une ambiance douce se diffusait. Au plafond un décor  printanier captivait mon regard. J'étais à l'ombre d'un cerisier en fleurs prometteur d'une belle récolte. Le ciel d'un bleu saphir était parsemé de nuages blancs au milieu desquels un caniche tout blanc jouait à saute mouton. Plus loin Frimousse, mon beau chat blanc, accourait à ma rencontre.   Au retour, ma Ponette par un message m'annonçait qu'elle passerait faire du vélo. Je l'ai donc attendue en continuant ma taille de rosiers. J'ai les doigts tout griffés. Nous allons prendre une boisson bien chaude avant qu'elle ne reparte pour la ville. Le soleil déjà bas dans le ciel ne me permets pas d'envisager une promenade. je vais guetter son coucher car la lumière est belle ce soir.
Oui, bof ! pas si belle que ça finalement, je n'ai pu faire qu'une photo, pas intéressante la lumière du coup !

Vassivière en Limousin.


Comme hier il faisait beau, profitant  que j'avais le temps, je suis allée prendre les rayons. Mon Lac préféré du secteur brillait sous l'éclat du soleil. La récente pluie en perles sur les branches nues offrait ses reflets. Les fougères toutes étincelantes ondoyaient sous la brise. Le calme de la foret  propice à la rêverie, je me suis ressourcée. C'est là bas que je viens quand j'ai envie d'escapade, de montagne et de foret. C'est là bas que je trompe l'ennui et la mélancolie. J'aurais voulu rester encore et voir le soleil se coucher de l'autre côté. Quand je suis repartie, il déclinait à peine, mais lorsque j'arrivais sur la ville, une grosse boule de feu illuminait le ciel. Toute ronde dans l'espace, elle ressemblait à une boule magique dans laquelle je pouvais lire que demain sera un autre jour.


Reste


Cette femme devant sa psyché, se prépare-t-elle à partir ou revient-elle ?
Et s’il y avait quelqu’un derrière elle ?
Dites en quelque chose lundi.
Que vous soyez à la place de l’une, de l’autre, des deux.
À vous de jouer.

Je n'ai pas trouvé l'inspiration et je ne peux pas coller l'image, j'ai essayé, piètre résultat. Je ne suis pas d'humeur joueuse.


Il se fait tard et Julie est rentrée hier soir sans même se déshabiller tellement il faisait noir.
Je la contemple ce matin devant son miroir. Elle refait son chignon tel que je l'avais aimé  avant de promener  mes doigts à la recherche de boucles d'orge désordonnées qu'elle avait façonné pendant des heures. Elle est là prés de moi, sa place encore chaude au creux des draps de soie où nos corps se sont lovés puis aimés jusqu'au petit matin. Julie j'en ai tellement rêvé, elle m'a tellement manqué que je voudrais la garder encore et toujours dans cette chambre sans chaleur où il ne fait bon vivre que parce qu'elle apporte de douceur. Julie ma rousse beauté, avec ses douces rondeurs. Julie, je n'ai qu'un mot à dire : reste !  

Les recherches de P'ti - lion.

Il tourne et retourne.
Il entre, il sort.
Il cherche et recherche.
Point de coin et recoin
N'échappent à son oeil vif.
Mais que cherche -t-il en vain ?
Hier pendant la sieste
Il était là qui dort.
Mais s' échappant bien vite
Il n'est pas rentré le soir.
Pourtant un chat blanc
Dans la nuit noire ? 
Cela devrait bien se voir.
Alors, dans toutes les pièces

Faisant fi de son désespoir
Il va et il vient sous la pluie
Sut le pré, sur le chemin
Dans la maison, dans le jardin,
Il tourne, il cherche.
Nul lieu, nulle place
N'échappent à son regard malin
Il clame son angoisse
Il l'appelle sur tous les tons, 
Petit Lion a perdu son ami Flocon.


Il était une fois.