Une journée bien particulière.

 Je vous l'avais promis ! pendant que vous étiez entrain de plancher sur votre devoir du lundi, moi, je passait tout mon temps  ici. 

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 Ainsi aprés avoir confiturer, toute la matinée de samedi (gelée de coing) puis manifesté toute l'aprés midi contre les violences sociétales, j'ai consacré mon dimanche matin à reconfiturer ma pulpe de coing pour en faire une bonne pâte de fruit, et l'aprés midi, de trés bonne heure et encore plus de bonne humeur, direction :


Gentioux, où plus que jamais, on peut lever le poing et crier maudite soit la guerre, maudits ceux qui la font. 

Gentioux et sa première rencontre des bouviers, où je me suis régalée.  En plus de m'être régalée, j'ai même rammené du pain, du vrai !

Il y a eu l'instant Meurise, une brave Vosgienne aux allures de Normande qui sillonnait gaiement, creusant profond et traçant droit 

 



mais qui pense surement que la vie ce n'est pas que travailler, et qu'il faut aussi prendre le temps de se rapprocher et de communiquer, quand l'occasion se présente, en la personne d'un jeune monsieur Gersiais pas du tout effarouché.

Pendant ce temps,  se préparaient deux jeunes et magnifiques bouvillons Maraichins, l'un prénommé Safran et l'autre Bouleau qui n'avaient non plus pas trop l'air d'apprécier le travail du dimanche et donnaient bien du fil à retordre à leur cadre de service. 



 Comme moi, ils pensaient surement que le dimanche, c'est fait pour se reposer autour d'un bon verre, d'un bon repas ou simplement un moment de plaisir entre potes, tandis que d'autre ne voulaient que boire.

Cependant la buvette étant fermée, 

 

c'est donc Modestine qui se dévoua pour assurer le service. Infatigable, elle marchait depuis des jours avec son compagnon de route, pour l'association "La corne rose" en faveur de la lutte contre le cancer.

 Bravo Modestine ! et bravo à Julien qui nous confiait ne pas avoir voulu accepter de loger chez l'habitant, tout au long de son périple,  pour ne pas s'habituer à un peu de confort pendant que d'autres souffraient tant et que Modestine endurait  tantôt la canicule, tantôt la pluie sur les chemins de fortune ou sur des routes difficiles,  Modestine  qui malgré ses petits souliers sans relâche devait marcher. Il nous confia même avoir porté lui même son sac et son barda pour ne pas trop la charger. Vous deux qui avaient entrepris ce long voyage pour une belle cause, soyez remerciés.

les petits souliers de Modestine

 De bien belles rencontres autour de cet évènement où passionnés et amoureux de la nature, de l'authentique et de la vache en particulier, ont pu échanger, découvrir et partager ingéniosité, savoir, expérience et complicité. 

Que de belles personnes. Que de belles mentalités. Aprés cela on ne peut plus dire, on ne doit plus dire que le monde est fichu et complètement pourri. C'est l'espoir qui renait et qui doit nous motiver, tous autant que nous soyons. Il faut y croire, c'est notre seule chance de survie. Mais elle existe cette chance, ne la laissons pas en chemin car d'autres pourraient s'en emparer et la détruire comme ils ont déjà beaucoup détruit. Sauvons la, de grâce, sauvons la !

Et puis un petit coup d'oeil en repartant pour ce vieux lavoir désaffecté, seules les pierres demeurent, où jadis les lavandières venaient taper avec leur battoir. Enfin quand je dis un lavoir, c'est une serve, plutôt, où sans doute les anciens avaient beaucoup peiné pour la creuser. Là aussi, il y aurait tout un patrimoine à rechercher. Notre mémoire est ici. Sauvons la.

De là, on change rapidement de département, de Creuse, on passe en Corrèze avec  un petit tour à la chapelle du rat, tout prés.




Plantée là, au milieu de nulle part, parmi les chaos rocheux, entourés de  hêtres, de mélèzes et bouleaux parcimonieux.  

Lorsque j'explore ces lieux, je suis bouleversée. Je me sens  chez moi. Je suis chez moi, transcendée par ce que je découvre ou redécouvre. Mon passé remonte intacte à la surface. Il me prend à la gorge et par la main. J'aime ces lieux chargés de mémoire. Sans doute chargés de bien plus encore, de rires, de larmes, d'espoirs et aussi de désespoir. Ne pas oublier. Savoir garder et préserver. A mon sens, voilà de quoi nous sommes faits, ce sont nos seules richesses. Sachons les apprécier.

Autour  et au cours de cette journée, j'ai beaucoup pensé aux miens. A mes parents, aux durs travaux des champs  avec les journées de labours. J'ai revu mon père lier ses vaches, détacher d'abord la Jaccade et lui poser le joug sur l'encolure, disant à ma petite soeur de lui tenir l'oreille pour qu'elle ne se sauve pas, pendant qu'il allait chercher la Jolie, beaucoup plus brusque et imprévisible. La vache ne risquait pas de se sauver, docile Ferrandaise, elle  avait conscience de son rôle, conscience qu'une enfant était à ses côtés et qu'il ne fallait pas la bousculer. Mais au contraire la protéger. Elle se prêtait au jeu.

Devant le lavoir (la serve) j'ai revu ma mère faire la begeade (la lessive) et s’éreinter à laver notre linge à tous, les gros draps de serge en particulier.  

Sur les chemins creux, j'ai retrouvé notre enfance, nos jeux, notre complicité. A la chapelle du rat, j'ai remonté le temps. Cela faisait 20 ans que nous avions découvert ce site au cours d'une belle balade en famille. Qu'ils étaient doux ces moments de bonheurs simple et improvisés. Qu'ils sont doux ces souvenirs et qu'il est bon de les avoir encore évoqués. Vécus ensemble à l'époque, partagés quand nous en avons reparlé.

Le cordonnier de Saint Léo

J’aime beaucoup cette toile de Van Gogh.
Je pense que vous aussi vous l’aimez.
Je suis sûr que vous avez quelque chose à en dire.
Ce serait bien si, en le disant vous y placiez ces dix mots :
Désert
Retraite
Solitude.
Automne
Réaction
Fauteuil
Épouse

Chagrin
Froid
Chemise
Bon, ce n’est qu’une suggestion mais ce serait vraiment chouette.

Devoir de Lakevio du Goût_172.jpg 

 Bien sûr que oui, je l'aime cette toile. Le pauvre homme me fait penser au cordonnier de Saint Léo. 

Il y a bien longtemps de cela, vivait sur la place du village un petit cordonnier. Son échoppe était située face à la boulangerie où on vendait des massepains trés craquant. Tous les dimanches à la sortie de l'abbaye les paroissiens se précipitaient dans la boutique pour acheter leur patisserie préférée. En sortant, ils jetaient un regard furtif en direction de sa vitrine. Parfois un client entrait faire réparer un soulier, faire régler une ceinture ou bien encore repriser un cuir déjà élimé. Il faut dire que Saint Léo en ce temps était prospère. Capitale du cuir et de la pantoufle, du massepain et aussi d'un autre secret que seul le bon Dieu savait expliquer. 

C'est d'ailleurs grâce à ce secret que bien des jeunes filles rompaient leur solitude, dit on dans le quartier. Il suffisait en effet de toucher le verrou de la grosse porte d'entrée de la basilique, et on se mariait dans l'année. Enfin quand on était une fille, jeune de préférence, pas un vieux cordonnier. 

C'est ainsi que notre pauvre homme, à l'automne de sa vie, quand sonna l'heure de la retraite se trouva bien dépourvu, sans épouse, ne serait ce que pour lui repasser sa chemise, il entama sa traversé du désert et s'écroulant sur sa chaise,  la tête dans ses mains, car il n'avait pas de fauteuil, il laissa aller son chagrin. C'est ainsi que le soir le surprit, il faisait froid, dans l'âtre le feu s'étiolait, et lui était là, sans réaction. Incapable de bouger. Quand vint la nuit, il s'endormit ainsi. Il fit des rêves cette nuit là. D'abandon,  de désespoir, pour lui, c'était fini. Il allait partir, seul, sans un regard, sans une main qui se tende vers lui. Sa vie, faite de labeur était trop triste.  Personne ne mettrait  jamais ses pas dans la semelle de ses souliers.

Brèves d'un soir.

 Hier c'était la journée du patrimoine, je suis donc allée visiter celui qui me tient à coeur. Plus grand chose à se mettre dans la panse ces pauvres vaches. Voyez comme l'herbe est rase, le pré jauni et tondu ! pourtant, elles tiennent le choc. Leur robustesse légendaire leur permet de vivre où l'herbe est courte. Mais il serait temps que vienne la pluie tout de même. 




C'est ce qui fut fait, et au retour de mon périple, c'est ce qui s'est produit. Arrivant on sait pas quel côté, des trombes d'eau s'abattirent sur la contrée. mon patrimoine devint en péril. Le vent rageant, soufflant, la pluie tombant, les gouttières ne pouvaient plus fournir et l'eau passait dessous la porte. C'est ainsi que 5 cm d'épaisseur d'eau se sont répandus dans la maison. Nous avons déplacé les meubles d'un bord à l'autre des pièces, épongé durant deux heures, vidé 80 litres à pleins seaux, et ce matin  nous avons fignolé. Je n'ai même pas imaginé ce que pouvait être une véritable inondation. Ce doit être terrible. Nous, on survivra, et déjà les sols sont secs, les murs, on verra plus tard.  

Les fenêtres sont grandes ouvertes, le vent de septembre s'y engouffre, apportant un air bienfaiteur de fin d'été.

J'aime particulièrement ce vent qui n'est pas encore frais, qui n'est plus chaud, mais qui nous caresse de son souffle salvateur. Déjà se profile l'automne, aux mille couleurs, au milles saveurs. Je profite des dernières pèches et poires, des premières figues et des tomates gorgées de vitamines. Je dis vive l'automne et bientôt je reprendrais mon sac et ma besace pour traverser les montagnes, que je ne soulèverai pas, mais qui m'apporteront bonheur et m'apaiseront de mes tourments.


Chaque jour c'est la même chose.

 Je connais bien ce genre de situation où un homme en caleçon cherche ou regarde quelque chose.
Et pour cause...
Mais vous ?
Qu’avez-vous à en dire ?
Cette toile de Madame Ambre Lia-Kloppel vous inspire-t-elle ?
Vous rappelle-t-elle quelque chose ?
À moi oui et je vous dirai quoi lundi.
Et j’espère bien que vous aurez quelque chose à raconter aussi…





"Je connais bien cette situation, dit il, et pour cause ! "

Chaque jour (ou presque) c'est la même chose. La vie n'est pas toujours rose. 

Levé le premier, tant de fois, il a regardé par l'entrebâillement de la porte de la chambre, si elle dormait toujours.

C'est qu'il n'est pas question de louper l'heure du petit déjeuner. Une bonne tasse de café fumant qu'il lui sert au lit avec de belles tartines grillées, beurrées de ce beurre doux qu'elle aime et de confiture qu'une amie lui a donné. Tantôt groseille, tantôt prune ou abricot d'une belle couleur dorée. 

Dés qu'il soupçonne le moindre signe d'un réveil tardif, compte tenue de l'heure à laquelle, lui se met debout, il se précipite dans la cuisine et prépare un plateau.  

Il n'a plus qu'à attendre le moment où parviendra de derrière la cloison, le cri de détresse "alors ? Martin, ça vient ce petit déjeuner ? "

" Voilà ma douce, voilà, j'arrive !" lui rétorquera -t-il , le plateau déjà fumant, sur les bras. 

La porte à peine franchie, elle se précipitera sur les agapes, à peine la première gorgée de café avalée, les critiques fuseront de sa bouche encore pâteuse d'une nuit agitée. Le café est brulant, à peine sucré, les tartines ne sont pas à son goût, elle aurait préféré des croissants.   Et puis franchement, avec la chaleur qu'il fait, il aurait pu ouvrir les fenêtres, ventiler un peu, lui apporter un thé glacé et au moins un verre d'eau ! 

La journée ne commence pas trés bien. Elle n'est pas encore sortie de son lit que déjà, elle est levée du pied gauche. Martin n'est pas à la noce, c'est sûr, avec ces températures caniculaires, elle aura encore envie de l'égorger !


"Compagnon" fidèle.

 Voici quelques temps je vous laissais espérer des photos d'un animal mal connu mais qui gagne vraiment à l'être. Il est super ! Je l'adore. Surement à cause de son passé tourmenté. Surement à cause des souffrances endurées. mais aussi et certainement grâce à sa personnalité. Doux. Calme.  Discret.  Affectueux. Confiant envers ceux qui lui montrent du respect, de l'affection et du réconfort. Cet animal, c'est le nouveau venu dans la famille. Il tient compagnie à la Mich toujours aussi exclusive et qui le souffle sans savoir pourquoi.  


Il vient de la SPA qui l'a récupéré dans un élevage où il ne connaissait que l'enferment et la captivité. Son rôle de reproducteur l'avait éloigné de toute autre présence que celle de ses congénères filles. 

Ce n'est pas facile pour lui. Au début il fallait le porter pour lui proposer l'extérieur de la maison. Il ne consentait même pas à sortir pour ses besoins. Il a fallu lui apprendre la laisse, l'eau, l'air et le vent, la tendresse, l'affection, l'amitié, la compagnie et aussi la confiance et la sérénité. 

Il aime pourtant se promener, humer l'air et sentir le vent s'engouffrer dans son poil doux et chatoyant. Il aime l'eau et les câlins. Mais il a peur dès qu'il ne voit plus sa petite "maitresse, ou son petit maître" pour le rassurer. 






Fellow, c'est son nom. Je ne sais pas ce que cela signifie, c'est un nom iré de l'anglais, selon les recherches cela peut signifier "homme" ou compagnon. C'est doux à prononcer. Comme sa fourrure à caresser. Compagnon fidèle, aura t on assez de temps pour rattraper tout celui que durant 8 années, on lui a volé ?

C'est tintin !

 Aujourd’hui, histoire de rester dans « l’air du temps » comme disait Nina Ricci, la température me semble un bon sujet de conversation.

J’ai donc repris « Le crabe aux pinces d’or » d’Hergé et en ai tiré cette image pour en faire le sujet du devoir.
Canicule donc il y a.
Comme vous vous en doutez, Heure-Bleue hésite entre la mort et la fusion.
Mais vous ?
Comment vivez-vous, comment survivez-vous à ces températures qui donnent une idée des conditions de travail des ouvriers de la sidérurgie.
Vous serez lues et lus lundi sans aucun doute, et avec intérêt…


Sans aucun doute je serai mieux au Tibet, au moins en hauteur, il y a de la fraicheur ! quoi que. 
En attendant, je reste au frais de mes vieux murs, puisque j'ai la chance d'avoir pu m'en procurer. 
Je me dis qu'il serait pourtant bien agréable et qu'il y aurait mieux à faire avec ce beau temps que de rester enfermée. Mais il fait si chaud ! le courage fond lui aussi comme les glaciers de nos belles montagnes. 
Je me souvient quand j'étais gamine, il n'y a pas si longtemps, à l'échelle du temps, et que je regardais la neige sur mes sommets lointains d'une petite centaine de km à peine, par la route. Je demandais à ma mère s'il y avait de la neige tout en haut. Elle me répondait que oui, même sur le Sancy, il y avait de la neige éternelle ! Cela fait rêver aujourd'hui, quand on voit à quel point les sommets sont devenus secs et pelés.   A quoi peut on encore se fier si même l'éternité  ne dure pas plus longtemps ? 
C'est peut être ce qui est arrivé sur Mars, il parait qu'il y avait de la vie là haut et que ce sont les Américains qui l'auraient tuée, en faisant leurs prélèvements. Cela ne m'étonne pas d'eux. Partout où ils passent ceux là, ils se comportent en saccageurs et en sagouins. Pas même foutus de faire des prélèvements sans détruire ! quand je pense que ce sont eux les maîtres du monde, je comprends mieux pourquoi nous en sommes là où on en est. 
J'aimerais bien savoir comment c'était sur la lune, quand Tintin y est allé, c'était avant les missions "Apolo", un sacré  visionnaire, cet Hergé ! Pourtant en 1954, il n'avait pas anticipé la dégradation des conditions de vie et de travail au point où nous en sommes arrivés. Il nous semblait que le progrès était en marche, et les luttes sociales permettaient d'arracher quelques succés. Même si cela n'était pas sans mal. Si nous n'apprenons pas toujours de l'expérience de nos aînés, on ne peut que constater que nos adversaires de classe, eux ont bien retenu toutes les leçons qu'ils ont apprises. Jusqu'à supprimer le mot pénibilité du code du travail, tout au moins, mais pas que.  Car en effet, pour les ouvriers, et plus généralement ceux qui travaillent dans des lieux surchauffés ou mal isolés, parce que le problème est le même par temps froid, venteux et pluvieux, si ce n'est pas la canicule, c'est quand même des intempéries. Si on ajoute à cela, les logements  dans les quartiers populaires et défavorisés, c'est encore pour les mêmes, la double peine  qui leur est appliquée. Pouvoir se reposer, pour eux c'est tintin ! Deux ans de plus, qu'il a dit le jupiter. 
Je pense à mes beau frères, à trimer sous les tôles, chaud l'été, froid l'hiver, dans des conditions déplorables. Je pense à eux parce que je peux voir dans quel état physique ils rentraient de leur journée de travail encore pour l'un d'entre eux aujourd'hui, sachant que cela ne s'arrange pas avec le temps (celui qu'il fait comme celui qui passe).  
Je pense à tous ceux qui travaillent et qui souffrent. 
Je pense à mes enfants, l'une avec une clim à 16° pas pour le personnel, de lui on s'en fou dans les hôpitaux comme ailleurs, mais pour les machines, (elles sont précieuses les machines, pas comme les humains). Elles ne disent rien les machines (certains humains ne disent pas plus !) Elles ne revendiquent pas les machines, elles ne manifestent pas les machines, les humains non plus pour certains !  Mais elles coûtent les machines, tandis que les humains, c'est pas  pour ce qu'on les paye, hein, d'ailleurs, ils rapportent beaucoup plus,  dans le capital (de Karl Marx, pas  de Bolloré) on  y trouve toutes les explications nécessaires pour comprendre le phénomène. 
Plus la productivité augmente, moins le salarié coûte et plus il rapporte, évidemment. 
La clim aussi ça coûte et c'est mauvais pour le climat, la santé et l'environnement, la planète peut bien crever, ils s'en foutent, du moment que ça rapporte, à certains. 
Je pense à mon fils dans sa demeure sous les  toits, pas isolée, du tout, vous croyez quoi ? Que la proprio va procéder à des travaux, soit disant obligatoires ? Mais pas du tout, d'ailleurs ce n'est pas obligatoire du tout, on est mal renseigné, désinformé plutôt, le logement sera classé F ou G, suivant le technicien qui l'évaluera, et l'agence continuera de faire rentrer le loyer qu'elle n'oubliera pas d'augmenter, de 10% au passage, pour le compte de la propriétaire. Qui elle se contentera de l'empocher et se fera tirer l'oreille, rechignera et ne fera pas les travaux indispensables qui sont à sa charge, y compris pour ce qui concerne le gros oeuvre. 
Ainsi va le monde. Il n'a jamais fait bon être au bas de l'échelle. 
Je pense à mes parents qui ont dû trimer par tous les temps, je ne sais pas comment ils auraient fait s'ils avaient travaillé sous la canicule. Peut être qu'ils seraient morts. 
Et puis je pense à vous autres,  qui n'avaient pas d'abri, qui êtes malade, que personne ne réconforte. Et je me dis qu'il est urgent de se préoccuper du vivant. De tout le vivant.

Que sont devenus nos rêves.

 Je vois bien que c'est dur pour vous aussi, cette rentrée. Avec toutes ces choses sans queue ni tête qu'on nous fait vivre. Avec tout ce qu'on porte sur notre dos. Avec tant de difficultés pour vivre pour le plus grand nombre et cette insolence qu'on nous oppose. On ? Mais qui donc est "on" ? Gouvernement, pouvoir en place, contraintes imposées par les uns pour le bien être d'une poignée d'élites qui ne font rien avancer. 

Alors on sombre dans le mal être, dans une sorte de refuge repli sur soi. Sans solution. Sans satisfaction aucune.  Est ce cela la déprime ? Oui en quelque sorte, et surement son commencement. 

 L'été s'attarde  mais ne nous réchauffe que la peau, pas le coeur. 

Où sont passés nos rêves ? Nous envies ? Nos besoins même en sont changés. 

Les miens ont dû s'évaporer avec l'eau de nos rivières. Ils se sont taris comme l'eau de nos fontaines. Laissant mon coeur sec. Je n'ai même plus de larme, plus d'énergie. Je suis cassée. Brisée en miette. 




 Mais en attendant, l'autre jour j'ai quand même fait de belles photos.  J'ai pu constaté aussi qu'en une semaine, la chaleur a tout grillé. Comment voulez vous ne pas déprimer, surtout quand on sait que ce n'est pas une fatalité et que ces catastrophes pourraient ou auraient pu être évitées. Enfin, elles ont de l'eau, de l'ombre et l'éleveur leur porte à manger, tous les jours et semble bien s'en occuper.




alors ma "Vosgienne" est bien une Ferrandaise ! l'amplitude de ses cornes, la hauteur du train arrière son corps bien charpenté sont des indices majeurs pour les distinguer !


Mais j'aurais aimé en faire des comme celles que Praline m'a offertes et autorisée à publier. Des vaches de montagnes dans leur pâturage au flanc des  estives, appréciant l'air pur des sommets. 


Car j'ai envie d'ailleurs, envie d'autres choses  de  dépaysant. De montagnes par exemple et de fraicheur. Quelque chose qui me fasse vibrer,  ou bien de la musique par exemple comme celle que j'écoute,  et vous propose d'écouter, ou encore aussi lire un bon livre, voir un bon film, il y a si longtemps que ce n'est plus arrivé. Et puis surtout d'avenir meilleur, parce que même à nos âges on a besoin d'un monde fait d'humanité. 

Merci Praline en tout cas pour ces belles Tarines et si je n'ai pas de Saint Nectaire parfait, grâce à elles, j'aurai quand même la chance de déguster du Beaufort ou de la tome de Savoie au lait fruité ! 


Vieillir.

 Maintenant les derniers vacanciers sont repartis. Il me faudra attendre l'an prochain pour d'éventuelles prochaines visites. Nous n'avons pas profité de grand chose. La météo tantôt grise et maussade, froide, même, tantôt les grosses chaleurs caniculaires nous ont privés de belles promenades dans des coins moins familiers. L'an prochain, si tout va bien, peut être. 

L'incertitude est là présente, elle est la seule maitresse de notre future.  Alors demain si je le peux toujours, si j'en ai encore l'envie qui va avec l'énergie, je partirai en quête d'aventures pour profiter de ces journées d'automne où un vent bien agréable me donnera du courage. 

Moi qui rêvait que la retraite, la mienne comme celle des autres, m'offrirait  tout ce que jusque là je n'avais pas pu me procurer. Je suis bien triste de voir qu'alors j'aurais eu plaisir à les accueillir, amis, soeurs, ou autres cousins, ont un emploi du temps si chargé qu'ils n'ont même pas le temps de s'accorder un peu de repos qu'ils auraient bien mérité. Et quand ils se l'accordent, c'est souvent le dernier. 

Je suis si triste de tout ce temps qui nous ai refusé. Je suis si triste de n'avoir pas moi non plus trouvé assez d'énergie pour me déplacer. Serait ce ça qu'on appellerait vieillesse ? 



Mes sanglots longs de l'automne, ici et d'ailleurs.




 Je sais bien, lectrices chéries et lecteurs chéris aussi mais pas pareil, que l’automne arrive et que vous n’êtes pas tous des Parisiens forcenés.
Il m’a semblé judicieux de vous rappeler combien cette saison est belle.
Je suis persuadé que vous saurez l’écrire bien mieux que je ne saurais le faire.
Même si je suis sûr que l’automne n’est nulle part aussi beau que sur le Quai des Orfèvres, oui là où on poursuit si activement le criminel et l’assassin.
J’admets qu’il est aussi merveilleux assis sur un banc du Jardin des Plantes ou le Jardin du Sacré Cœur.
Il l’est sûrement ailleurs mais dites-moi lundi comme il est beau chez vous.



Au milieu coule la Seine, tranquille, reflétant la silhouette des platanes le long de ses quais. L'automne est une belle saison. Si on ne peut qu'admirer tous ses attraits,  son calme et sa sérénité, j'avoue que pour ma part, je l'ai appréciée différemment selon les années.

C'est à l'automne de 1976 que j'ai quitté  définitivement mon Auvergne natale et ses belles couleurs pour la région parisienne. Pourtant je peux dire que mon coeur y est toujours resté. Ce ne fut pas simple d'écouter mon père me dire de partir sans me retourner, comme lui l'avait fait en 1939, c'était à l'automne aussi, il avait 20 ans et ne savait pas ce qui l'attendait.  

Moi non plus je ne savais pas trop où j'allais. La capitale, j'en rêvais, mais je la redoutais. Serait elle à la hauteur de mes espoirs, ou à la dimension de mes regrets ? Ce ne fut pas simple au début. Il a fallu s'adapter. Lorsque je pris le train à la gare d'Issoire, ma valise à la main, mon billet en poche et mes économies, si maigres, plaquées au fond de mon bagage à main, je laissais tout ce que j'aimais... mes soeurs à qui j'ai beaucoup manquée, m'ont-elles confié par la suite, avec cette sensation de maison qui se vide, dont elles m'ont si souvent parlé. Mes parents qui ne me l'ont jamais dit, mais dont j'ai toujours su combien ce fut dur pour eux. Mes champs, mes prés, où je n'irai plus galoper,  mes vaches, particulièrement la Charmante que je ne reverrai jamais.


le champ des Enclos


Alors c'est vous dire si l'automne le long des quais, fut-ce celui des Orfèvres, combien je l'ai détesté, combien je l'ai maudit avant de finir par l'accepter. Il a fallu des années et que je devienne maman à mon tour, pour voir enfin combien ici aussi il était beau. C'était  à l'automne de 1985. A peine hier.

Tant de choses se percutent dans ma tête. Elle en est lourde à éclater. 

Vous parlerai-je de ces rentrées Parisienne, où tout se bousculait ? 

Vous parlerai-je de ces automnes : ceux qui sont lourds à en pleurer ? Quand aprés tant de  liberté, je dus quitter ma mère et aussi tous ceux qui m'aimaient ? Ma première rentrée des classes où je me sentis abandonnée. Ma première rentrée au collège, où là, je fus carrément emprisonnée ? Puis vint celle du lycée, si triste à en mourir, mais à laquelle je survécus sachant que désormais, il n'y en aurait plus d'autre aprés ?

Vous parlerai-je de ces automnes où un samedi sur deux, le car me ramenait à la maison, et où passant par la grand route qui borde notre champ des Enclos, j'avais envie de sauter en marche pour aller câliner la Charmante qui broutait tout à côté ? Me jeter au cou de papa et maman qui s'activaient aux pommes de terre ? de mes frère et soeurs que j'enviais d'être restés prés d'eux, pendant que moi, je suppliciais au pensionnat, ne sachant quand cela finirait ? 

Je vous parlerai surtout, je crois, de cette beauté naturelle qu'offrent les fayards du bois des Barthes, les chênes des Enclos, les fougères et les aliziers du bois de la Berthe, le long du chemin caillouteux qu'on empruntait pour  rentrer le bois pour l'hiver avec la Jaccade et la Mignone. De la force qu'il leur fallait pour trainer les lourds chargements jusque devant l'hangar devant la maison. De leur courage quand elles allaient chercher la batteuse sur le versant opposé. Je vous parlerais de l'odeur des myrtilles dans les sous bois des Narses à la Pinatèle et des cueillettes  de champignons  au gout de noisette et d'herbe séchée. De la couleur des aliziers, des sorbiers et du raisin muscat qu'on dégustait en allant garder les vaches dans quelques prés. C'était aussi celui du gout des pommes reinettes, des noix, des coings que maman transformait en gelée. Jusqu'au fleurs de chrysanthèmes qu'avec papa, on déposait au cimetière parce que c'est là qu'on avait laissé les nôtres pour leur dernier voyage, et qu'il fallait bien  leur rendre visite compte tenu que c'est pas eux qui le feraient. 

Je vous parlerai de la terre qui fume les matins brumeux, quand juste retournée, elle accueille le grain que le semeur d'un geste auguste va lui confier. De ces labours où elle colle à la semelle des sabots, quand lourde et grasse elle se prépare à se reposer. 

Je vous parlerai de nos bavardages avec maman, les soirs à la veillée. Je vous parlerai du chien qui attend sa soupe couché sous la table dans la "maison" avant d'aller rejoindre l'étable pour la nuit en compagnie des vaches qui secouaient leur chaine pendant qu'on les trayait. Je vous parlerai des devoirs d'école fait sous la lampe avant le souper. Des matins frais où on se réchauffait en sautillant avant de prendre le chemin de l'école où on n'avait pas envie de retourner. 

 Je vous parlerai aussi de ce calme retrouvé aprés les longues journées d'été où on avait beaucoup travaillé. 

 Aprés les moisson, à la fin de l'été, on attendait l'automne que l'orge et l'avoine soient récoltés, pour faire les battages. On confectionnait alors un gros tas de gerbes qu'on appelait la maille, en attendant la venue de la batteuse dans chaque ferme, pour séparer la paille du grain. Tout cela se déroulait à l'automne et faisait partie des travaux les plus pénibles, mais il y avait l'entr'aide où familles, voisins parfois lointains, prêtaient main forte, à charge de retour sur investissement. La richesse s'appelait les bras. 
la confection de la maille dans le pré derrière notre maison.

Je vous parlerai des dernières récoltes, des battages, des semailles, des longues soirées et des difficultés à se chauffer.

Je vous parlerai de tout ce qui fut nous, de ce temps lointain qui ne reviendra jamais, de tous ceux qu'en chemin on a croisé, qu'on a laissé et qu'on ne reverra jamais. 

Je vous parlerai des derniers rayons qu'un soleil oblique darde encore avant de disparaitre derrière le Sancy au loin, ou plus loin encore tombant comme une boule de feu, dans la mer sur une côte Bretonne que j'aime tant à retrouver. 

La mer et son écume mouillant mes pieds, je le regarde sombrer puis disparaitre sur l'horizon lointain pour éclairer une autre partie du monde où je n'irai jamais. 

la plage de Plougrescant un soir d'octobre.

Automnes de mes amours, automnes de mon enfance, automnes de mes errances. Je vous aime et le proclame. 

Automne dernière saison avant l'hiver. Dernière ligne, dernier virage  avant la fin ...


Pour vous montrer qu'il n'y a pas que là où on traque les criminels et les assassins et pas qu'eux, et sans vouloir contrarier notre prof émérite et bien aimé, voici quelques unes des vues que j'ai eu l'occasion d'apprécier lors de mes errances. 

Chambon sur Dolore
le col du Fossat sur les hauteurs d'Ambert

Echandelys, le moulin neuf

Aix La Fayette,  Ladoux

la vallée de Chaudefour

La Pinatèle

Echandelys, les Enclos


myrtilles et gentianes sur le plateau du Guerry

Echandelys La Pinatelle
les vignes de Saint Maurice es Allier  un matin ensoleillé

La mer Bretonne
La route de Sallède  en rentrant sur Clermont un soir de novembre avant le soir qui tombe

le talus en face de chez moi
mes envies de champignons
Ronaye
Le puy Chopine et le puy des Gouttes avec leurs troupeaux de moutons.
petits villages accrochés aux montagnes qui bordent la Comté

Fournols sur le plateau des Andes.
La plaine de Billom, aprés la moisson, juste avant les labours.




Destination Auvergne.