Pour ce premier mai particulier, je ne résiste pas au plaisir de partager. Voici un texte, une lettre écrite par l'un de mes amis à qui j'adresse tous mes remerciements pour m'avoir autoriser à la publier. J'ai repris cette lettre en l'adaptant à ma situation personnelle et l'enverrai à mon tour continuant ainsi la chaine de solidarité, de lutte et de fraternité. Je pourrais publier la mienne, car mis à part mon nom et mes données personnelles, je n'ai rien changé, car il n'y a rien à changer. Je la partage en tous points, mais il me semble juste de publier la sienne à lui, à qui revient tout le mérite de l'avoir écrite et de nous la partager. (bien qu'il m'en ai donné l'autorisation, j'ai retiré son nom et ses coordonnées.
Cette lettre la voici.
1er mai 2020 : confiné, mais pas sans exigences !
...... (...........), mardi 28 avril 2020.
Si j’avais pu manifester le 1er mai …
J’aurai défilé pour exiger : - l’abandon définitif du projet de réforme des retraites, - des moyens pour donner du travail aux millions de chômeurs que compte mon pays, - une augmentation significative du SMIC, des salaires et des pensions, - une réduction du temps de travail en dessous de 35 heures, sans perte de salaire, - un départ à la retraite à 60 ans (50 pour les métiers pénibles) et une retraite à taux plein au bout de 39,5 années de cotisations, - l’interdiction des licenciements, - l’égalité hommes-femmes et la fin de toutes les discriminations que ce soit par le sexe, l’origine, l’âge, etc.
Mais, je ne peux pas manifester, pour cause de confinement en raison de l’épidémie de coronavirus.
Je l’aurais fait encore, pour revendiquer une réappropriation, par le peuple, des services publics : - pour la santé, avec une nationalisation de tous les hôpitaux et cliniques privées, la réouverture des 100 000 lits supprimés depuis 10 ans, l’embauche d’un très grand nombre de soignants, la formation et le recrutement de spécialistes en nombre et compétences permettant de répondre aux attentes en matière de soin. Ne plus attendre des mois pour le moindre RDV, ne plus avoir à payer de dépassements d’honoraires, accéder à la gratuité de tous les soins. La formation d’un grand nombre de médecin et d’infirmière(ier)s pour que toutes les communes rurales puissent leur faire appel. - pour la recherche, la création d’un pôle public de recherche avec des moyens nettement supérieurs à ceux actuellement consacrés à ce domaine. - pour l’instruction, une école, de la maternelle à l’université, publique, gratuite et laïque. Le recrutement d’un grand nombre d’enseignants pour obtenir que les classes ne dépassent jamais 18 élèves. Où prendre l’argent pour tout ça ? Un gouvernement soucieux des intérêts du peuple confisquerait pour cela les 60 milliards de dividendes des entreprises du CAC 40 réalisés sur le travail et le dos des salariés.
J’aurais manifesté également, - pour l’environnement, l’obligation pour les industriels de répondre de leurs exactions au regard de l’immense pollution générée par leurs productions. La relance d’un grand service public de transport, en privilégiant les moins polluants, en l’occurrence le ferroviaire. Notamment pour le transport des marchandises, en limitant au strict minimum les camions sur la route. Une tarification des services de transports publics, tant voyageurs que marchandises, sur la base d’une taxe kilométrique en créant des dessertes du plus grand nombre possible de point en France (réouvrons toutes les gares, toutes les lignes, créons-en de nouvelles). L’engagement de toute l’agriculture et l’élevage dans la production biologique. L’engagement sans concession dans la transition énergétique. - pour le bien-être, l’intégration dans la sécurité sociale des assurances, la disparition des mutuelles par le remboursement à 100%, par la sécurité sociale, de tous les soins, examens et médicaments de quelque nature qu’ils soient. J’aurais exigé, la nationalisation de tout le système bancaire et la
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réquisition des avoirs des banques pour relancer la production des masques, des gants, des tests de dépistage, des respirateurs.
Je boue de ne pas pouvoir manifester, tant il est de plus en plus inacceptable que ce soient toujours les plus pauvres qui assument la charge de ce qui relève du bien commun !
Si j’avais pu manifester, j’aurais exigé la mise en place d’un impôt sur la fortune de 90%.
J’aurais exigé l’abolition de l’armée ; l’interdiction de fabriquer des armes, d’en vendre, d’en acheter ; la destruction de toutes les armes existantes, dont l’arme nucléaire ; le retour de tous les soldats, où qu’ils soient, et leur intégration dans des activités civiles ; des échanges internationaux mutuellement avantageux, basés sur la coopération et la diplomatie. J’aurais exigé que les 37,5 milliards d’euros du budget de la défense, pour prévoir les guerres avec leurs cohortes de morts, soient affectés à la vie et à l’instruction, à l’ouverture de crèches, de maternités, d’écoles, d’universités.
J’aurais exigé que l’on reloge immédiatement les 4 millions de mal-logés et les centaines de milliers de sans-abris en réquisitionnant les 3 millions de logements vides ; que l’on arrête de persécuter et d’expulser de France les réfugiés fuyant la guerre, pour plutôt leur attribuer un accueil et des moyens de subsistance dignes d’un pays qui est une des plus grandes puissances au monde.
J’aurais exigé la concrétisation de lois pour garantir la liberté totale de circuler, de manifester, de s’organiser ; la liberté totale de conscience, par l’arrêt total du financement de quel que culte que ce soit ; l’application intégrale de la loi sur la laïcité de l’école et de l’Etat en restituant à la nation les 10 milliards de fonds publics attribués chaque année à l’école privée confessionnelle.
J’aurais exigé que cessent les violences policières et que la police soit au service du bien-être des citoyens ; la démocratisation de toute la vie en société par la mise en place d’un système électoral à la proportionnelle intégrale, de la commune jusqu’au niveau national, excluant de voter pour une personne, pour réserver le vote sur des engagements précis. Ainsi, la société aurait des personnes élues sur des mandats précis. Celles-ci seraient révocables à tout instant par ceux qui les auraient mandatés. Une revalorisation substantielle de la place des communes et de leurs moyens.
La souveraineté appartient au peuple ? Alors, qu’il l’exerce ! Sinon, elle ne lui appartient plus. Cela mettait fin à l’accaparement du pouvoir. Ne faut-il pas cela pour une vraie démocratie ?
Enfin, j’aurais manifesté parce que le 1er mai n’est pas une fête, mais, depuis 130 ans, la journée internationale de lutte des travailleurs, où ceux-ci manifestent dans tous les pays, pour des conquêtes sociales de nature à bâtir une société libérée des guerres, de la misère et de l’exploitation.
Ah ! si j’avais pu manifester … Alors, certes, je ne peux pas manifester, mais j’exige tout cela au travers de ce message.
Si vous en partagez le contenu, alors envoyez-le à vos contacts. C’est une façon d’intervenir en ce jour si symbolique de l’expression revendicative au plan international.
Salutations fraternelles ........ Cheminot retraité, syndicaliste et Libre penseur de Haute-Vienne.
Et parce qu'entre nous c'est devenu une chanson fétiche, symbole de complicité et que nous l'aurions chanté encore ensemble,