Deux enfants au soleil.


Il me semble que Lakevio avait déjà proposé cette toile de Harold Harvey mais j’aime beaucoup cette toile alors il ne me reste plus qu’à trouver une autre idée pour éviter de me faire taxer de « recyclage ».

Le moment étant à l’été et aux balades dans les prés, auriez-vous par hasard une idée de ce que pensent ces deux enfants pendant cette halte champêtre ? 

Devoir de Lakevio du Goût N°167


Deux enfants ?  ils ne semblent plus de la première jeunesse ces enfants ! Ils ont passé l'âge de jouer sagement dans un coin pendant que leur parents sont aux foins, comme le faisaient mes frère et soeurs pendant que nous les grandes on s'appliquait à râteler derrière le char de foin,  ou à aider ramasser le chiendent, au champs de la Bugette,  car la scène représentée sur ce tableau, ne me semble pas se dérouler  en été, mais plutôt en avril, ne te découvre pas d'un fil, alors que les pissenlits sont encore en fleur.  Non ceux là ont plutôt l'air d'en être au stade des premières amours et de ses découvertes. 

Ils ont marché longtemps dans la rivière où l'eau encore froide a raviver la sensation  de leur tendre enfance, quand ils se penchaient à la surface pour attraper les tritons. Maintenant ils se sèchent au soleil en jouant à je t'aime moi non plus. 

"Souffle lui dit il, on verra si tu m'aimes. Non lui répond elle, avec recul, c'est avec une fleur de marguerite qu'on a une réponse, pas avec celle là, qui chatouille le nez en s'envolant. Je n'aime pas les fleurs de pissenlits, ça tâche, ça pue et ça colle quand tu les coupes. Aprés on en a plein les doigts, les cheveux et les habits, en plus ça gratte ! 

Oh que tu es bien difficile ! lui dit il, veux tu que nous essayons avec des pâquerettes ? 


Rue Cortot et bien plus encore.

Le temps est à l’été précoce, autant que le fut le printemps.
Pas seulement dans le sud du pays.
Ici aussi, et si j’en crois cette toile de Suzanne Valadon, il s’est aussi installé dès 1928 sur la rue Cortot, charmante rue de Montmartre dont je suis sûr que Delia la connaît et qu’elle y a sûrement traîné un après-midi de printemps.
Mais vous, vos printemps et vos jardins, que vous inspirent ils ?
J’espère que nous nous lirons les uns les autres lundi.
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 La rue Cortot peinte par Suzanne Valadon, mère de Maurice Utrillo qui en a peint lui aussi quelques beaux tableaux, est originaire de Bessine sur Gartempe (Haute Vienne)  alors, comme le dit notre cher Goût, bien sûr que cela m'évoque plein de choses, moi qui ai autant vécu à Montmartre qu'en Limousin. Avec évidemment une nette préférence comme vous le savez. Cette rue Cortot avec ses jardins  et ses vergers,  ses vignes aussi. En lisant le sujet et les commentaires inspirés, je me disais moi aussi : Si Paris n'est plus Paris, qu'au moins Montmartre  soit resté Montmartre ! 

Toutes ces oeuvres abritées derrière les murs de son musée méritent bien que son histoire soit préservée. Son histoire si haute en couleur, où les rues portent des noms si beaux, évocateurs de tant de ce passé qu'on aime à retracer et du quel je me suis tout de suite imprégnée. A cet instant, je me revois à l'âge où nous murie la vie et nous offre de porter ses fruits. S'éveillent alors en moi des instants de pur bonheur où mon esprit vagabondant, je remontais sans peine la rue Trétaigne, traversais la rue  Marcadet avant de m'engager rue Cyrano de Bergerac avec ses escaliers, pour déposer mon fils chez sa nourrice, puis  longeant  l'immeuble de la "Patay" je regagnais mon bureau située au premier étage du 114 de la rue Marcadet. Parfois lors de la coupure du midi j'allais faire un petit bisou à celui qui toute la matinée n'avait pas quitté mes pensées. C'est dur d'être une maman, ça tout le monde le sait ! 

Parfois lorsque le printemps me donnait des ailes, si j'avais un peu de temps et de liberté, remontant les escaliers, je traversais la rue Francoeur,  longeais la rue des Saules jusqu'à son confins avec la rue Cortot à l'endroit où elle prend des allures de fort baigné de verdure. J'admirais ses grappes de feuillage, lierre, vigne vierge chèvrefeuille si odorant, jasmin, et autres végétaux qui me donnaient un air de campagne, de vacances et de bonheur. Une irrésistible envie d'être heureuse, et je l'étais, respirant à pleins poumons la fraicheur printanière. Si la brise légère venait aussi me caresser les épaules, alors il n'y avait pas de doute, le paradis, c'était ici.  Je prolongeais mon enivrement quand je passais  devant la porte du Musée, admirant les belles façades, les belles maisons, les arbres, tout n'étant que beauté ! Repue de verdure et d'effluves familières, je regagnais mon bureau en  redescendant la rue du Mont Cenis  jusqu'à la mairie pour me rendre à la bibliothèque tout prés. Là,  je savais trouver livres et disques que j'empruntais afin de faire découvrir au "Petitou" les répertoires les plus variés. 

A mon retour dans le  service, Guy, mon collègue me demandait toujours ce que j'avais trouvé. De longues discussions s'en suivaient où nous évoquions tel ou tel aspect de la société. Que de beaux moments nous avons partagés ! Une belle amitié en était née et par la suite, ce sont plus que ces échanges verbaux que nous avons partagés. 

Il était devenu l'ami, le confident, il n'était plus le simple collègue. Je fis la connaissance de Michèle son épouse, de ses enfants un peu plus âgés que le mien. Il connaissait déjà mon mari pour être collègue aussi. Tous deux  aimaient bricoler, jardiner, leurs passions se rejoignaient et c'est tout naturellement que  nous partagions des repas chez l'un ou chez l'autre, pour un coup de main que l'un ou l'autre sollicitait. Quand nous avons acheté notre maison à la campagne, il nous a cédé un vieux meuble qui l'encombrait. J'ai toujours dans ma maison, cette vieille commode qu'il m'avait donnée.  Ce meuble, témoin d'un lointain passé, je ne m'en séparerai jamais. Il a tant d'histoire, tant de souvenirs lui sont liés ! Il a déménagé si souvent. Il a traversé la Méditerranée, venu d'Alger avec les parents de Michèle, pour se poser dans un appartement de Pantin, reparti  en Charentes , puis revenu avant de faire escale en grande banlieue dans   notre campagne de l'Yonne) pour finir en Limousin, (où il héberge toujours  photos, matériel divers et choses variées). Son dessus en marbre est  fissuré, il est écorné, le plaqué de ses portes en bois de rose se décolle, les chats contrariés ne manquent pas d'y marquer leur territoire. Mais j'aime sa solidité, son esthétique et sa commodité.

Il y avait aussi quelques dimanches où nous prenions le temps d'une balade, arpentant les rues et les ruelles du vieux Montmartre, avec les enfants, histoire de découvrir ensemble à quoi ressemblaient ces lieux dont les noms nous avaient fait rêver : Le chat noir, la grange au bouc, le lapin à Gill, le sanglier bleu et les 2 ânes, tous nous évoquaient nos origines parmi nos prairies, nos champs et nos forêts.

La rue St Vincent, la rue des Saules et la rue Cortot, avec les vignes du Clos Montmartre nous parlent du passé vigneron de la butte, comme d'ailleurs d'autres rues, telle la rue de l'Abreuvoir, où l'on allait naguère, faire boire les boeufs, la rue Fontaine du Buc, la rue du Chevalier de la Barre, la rue du Ruisseau, la rue Burq (qui abrita pendant quelques années les locaux de radio Montmartre), la rue Ravignan la rue Bonne et de la Fontenelle nous disent dans leur nom,  le temps où  Montmartre était un village comme j' en avais connu autrefois, avec sa vie des champs, ses vignerons, ses paysans. Ses lavandières, ses ravaudeuses. Petit peuple allié au grands destins, les plus fous, les plus tragiques comme les plus glorieux qui nous invitent à la connaissance, à l'ouverture d'esprit, mais aussi à la richesse culturelle tant elle est variée. Architecture, peinture, sculpture, musique, littérature, chansons et poésies,  cinéma, théâtre Montmartre a son histoire, sa commune, sa république. Oui, bien sûr. Plus qu'à tout autre quartier, j'y suis attachée.

Côté travail, parlant de "la Ré", ce bistrot qui faisait l'angle des rues Duhesme et Marcadet,  je rouvre une autre page de mon histoire avec la butte,  c'est là que les équipes se retrouvaient pour un café avant de se répartir sur les quartiers d'intervention, découpés en îlots. A une époque de ma carrière, je faisais partie des"petites mains" qui préparaient le travail des îlotiers. La rue Cortot, c'était l'îlot A, c'est Bruno qui s'en chargeait. Cette rue me fait penser à lui. Lui aussi était un ami.

Parfois je rejoignais les équipes à leur QG, souvent c'était par gros temps, quand le bateau tanguait. Et des tangages, il y  en eut en quinze années. J'étais représentante syndicale, je n'allais pas les laisser tomber. Je me souviens de nos discussions sans fin autour d'un casse croûte improvisé, les jours de grève avant de partir en défilé rejoindre le départ du cortège de la manif où nous étions tous rassemblés. Les équipes étaient solidaires, le bon esprit qui les animait rendait les choses plus faciles que dans les services arrières bien que l'esprit "Montmartre" comme on disait se caractérisait par cette solidarité que bien des autres centraux Parisiens nous enviaient. 

Avec recul, aujourd'hui, je peux dire que le bonheur m' a longtemps accompagnée. Cette période de ma vie professionnelle comme de ma vie affective en est toute imprégnée. 

Oui, pour moi, Montmartre n'avait pas qu'un arrière goût de village de campagne, c'était beaucoup plus profond. Amitié, solidarité, fraternité étaient le reflet de ce qui façonnait cette butte. Ce qui fut l'esprit des Communards. Ce qui fit des petits Poulbots à l'esprit espiègle, vif et taquin. Ce qui me réconcilia définitivement avec la vie citadine alors qu'elle n'était pas faite pour moi.  J'aime Montmartre, ses évocations picturales de  toutes ses rues. J'aime son histoire. J'aime son passé. J'aime tous ces gens qui l'ont façonnée. J'ai aimé y vivre. Montmartre a su m'apprivoiser.

A chacun son enfer.

 Dans cette toile de Joseph Lorusso, quelque chose me frappe.
Je ne vous dirai pas quoi aujourd’hui, évidemment.
Mais j’aimerais bien savoir ce qui vous a frappé vous.
Et même si rien ne vous a frappé, je suis sûr que vous avez le talent de dire ce qui ne vous a pas frappé.
À lundi, donc…

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Des drames, elle en a connu cette gamine. Depuis qu'elle est toute petite, déjà la vie sur elle s'est acharnée. Elle s'est construite avec cette douleur, perpétuelle douleur. Elle s'y était accoutumée. Mais elle savait sur quelqu'un pouvoir compter. Une épaule sur qui se reposer. Des bras prêts à la consoler. 

Demain elle portera en terre celle qui toujours a su la réconforter, la protéger,  l'encourager et l'aimer comme personne, sans doute ne l'aimera jamais. Petite chose, perdue dans cet océan d'absurdité, elle réalise ce que veulent dire les toujours et les jamais. Assise sur la banquette de ce troquet, elle laisse aller ses larmes et couler son chagrin. Le verre de vin n'est pas pour elle à moitié plein. Il est bel et bien entrain de se vider.  

Pensant à celle qu'elle ne reverra jamais, elle n'a qu'une envie, celle de tout plaquer ici et de ne plus reparaître parmi les hommes qui ne sont plus que des pantins articulés. Elle ne voit rien, ne veut rien, ne peut plus exister. Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est qu'un jour, parfois longtemps aprés, revient le temps des découvertes. Qu'un coeur en berne ne peut pas le rester l'éternité. Elle se réveillera et le printemps à nouveau lui sourira. Elle pensera à ce douloureux passé, mais ce qu'elle aura au coeur, c'est un sourire, celui de l'être aimé. Se réveilleront les fleurs semées pour elle par ceux qui ne l'ont pas quitté, tout juste s'en sont éloignés. Elle ouvrira en grand une fenêtre sur bonheur nouveau et tout recommencera. La vie parfois a aussi de bons côtés. A chacun ses secrets.

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On ne sait jamais si on doit rire ou bien pleurer. Aujourd'hui est jour de larmes, elle a le vin triste son compagnon vient de la quitter. Il est parti avec une autre. Seule avec un enfant à élever, elle se demande comment elle va y arriver. Peut être qu'il participera à l'éducation de son fils, peut être pas. Peut être qu'il lui versera une pension, peut être pas. Elle sait bien que beaucoup s’assoit sur leurs obligations et que ce fut déjà le cas. Alors, elle boit. Pour oublier. Pour ne pas sombrer dans la déprime, elle boit. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que le tapis de la déchéance se déroule déjà sous ses pieds. Que la déprime déjà est enclenchée. Sous un autre angle elle va la broyer, la détruire jusqu'à en faire une loque. Une épave que plus personne n'aura envie de regarder. Ses proches auront beau se relier à son chevet, l'encourager, la porter, la pousser à se relever. Rien n'y fera, de plus en plus elle s'enfoncera. Le trou sombre dans lequel elle sera plongée deviendra un gouffre jusqu'à la tombe. Personne ne la repêchera.

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Je suis infiniment triste de tout ça. J'aurais tant voulu que cela ne soit pas. Je pleure car je ne peux que rester dans le constat. Mon verre même à moitié vidé ne m'aidera en rien. Le monde va mal. Les gens vont mal. La douleur quand elle n'est pas physique, elle est mentale et c'est pas bon pour le moral. Alors je bois. Au début j'y croyais. Je ne buvais pas. Je pensais qu'on allait pouvoir changer le monde et qu'aprés tout irait mieux. Mais je vois bien qu'à mon âge, je n'ai fait qu'épuiser ma vieille carcasse. Les autres n'ont pas voulu y croire. Je me suis trouvée seule bien des fois. Trop souvent sur le pavé, maintenant dans le fossé. Oh je sais bien qu'il ne faut pas. Que boire n'est pas bon pour moi, mais je ne peux pas m'en empêcher. Le plis est pris. 

Demain je partirai en cure, alors un dernier avant la brisure, n'est ce pas, c'est pas ça qui changera quoi que ce soit. Peut être que cette fois, ça marchera.

 

En attendant lundi.

 J'ai enfin franchi la barre montagneuse qui sépare l'endroit où je vie de celui où j'aimerais vivre. Les choses n'ont guère changées. Les gens vieux sont plus vieux, mais pas qu'eux. Les jours aussi le sont. Moi qui n'étais pas partie plus tôt sous prétexte que la météo annonçait de la pluie, et bien je suis servie !

Déjà il n'a pas plu quand il aurait dû, et en plus, c'est maintenant que vient la pluie. Aujourd'hui, petite sortie en ville pour quelques emplettes, c'est sous une belle averse que nous avons continué nos achats. Maintenant que nous sommes revenus à l'abri, le soleil est revenu aussi. Mais sous son costume de brume, le Puy de Dôme est tout gris. jusqu' à en disparaitre quelques minutes plus tard.

 

 

 Depuis lundi, j'ai enchainé petites sorties, marches locales, visites à la famille, quelques joies et peines, le tout assorti de quelques séances de photographie, dont je vous gratifie ici.

 Tout d'abord visite de la campagne Vertaizonnaise





puis de la ville de Billom

Mardi, nous étions le 6, impossible de passer outre, marchons pour un avenir qui ne soit pas un enfer et combattre une réforme

Que même le vieux singe Véto risque de ne pas apprécier
Et puis jeudi, du pays des mille fleurs j'ai apprécié la candeur.





Et à l'heure où je mets sous presse, un orage s'abat sur Clermont, le Puy de Dôme joue à cache cache sous son manteau, le Bois de Liard pose son chapeau et moi je vous dis à bientôt.











Le bois de Liard sur son volcan attend patiemment ma visite et depuis longtemps. Mercredi j'étais à son pied mais je n'ai pas eu le temps de le photographier. Plutôt, je me suis occupée de rendre visite aux vivants. C'est donc un cliché ancien que je vous livre aujourd'hui, en attendant demain peut être. Ou lundi.



Question de toiles

Encore un tableau de Jackie Knott.
Si vous avez déjà vu ici cette œuvre, mille excuses.
Mais que voulez-vous, elle me plaît, alors hein…
Cette Américaine qui fit plein de choses n’ayant rien à voir avec la peinture, « l’US Air Force » n’ayant que peu de rapport avec l’art pictural, est passée par ici.
Elle s’est promenée à Montmartre.
Elle y a vu quelqu’un dans ce jardin connu même des Chinois.
Mais ce quelqu’un, qui est-il ?
À quoi pense-t-il ?
On verra bien lundi ce que vous en pensez…

Devoir de Lakevio du Goût_164.jpg 

 

Ouf ! se dit-il ! enfin ! je retrouve mon quartier bien aimé et ma tranquillité.

Profitant de l'ombre agréable et parfumée, notre professeur est rentré exténué de son escapade en lointaine banlieue. Comme il était en avance  et surtout pour calmer sa contrariété d'avoir voyager en braillante compagnie,  il est venu lire ici,  quelques pages de son ouvrage acheté tout exprès. 

Pas de mannequin en vue, même du bas. Pas d'autre cadre que celui de la verdure environnante. Pas de sottise à entendre, surtout.

 Et oui, on est mieux sous les saules que sous les Gif sur Yvette ! Et c'est moins Loing  de la butte où même les chats sont noir et surtout ne sont pas cadre.

Surtout en attendant que passe l'Américaine, oui, vous savez, la dame au tableau qui nous sert d'exercice ce matin. Je vous parie qu'elle ne viendra pas. Maintenant qu'elle a fait fortune en vendant ses toiles, elle ne vient plus guéter le chaland qui passe rue Ronsart avant de se rendre en  quête de toile, qu'il trouvera surement au marché Saint Pierre. On trouve tout au marché Saint Pierre, si ce n'est chez Reine, ce sera chez Dreyffus, mais nul doute  question de  toile , plus ou moins juteuses,  Labat, il y en a ! 

Destination Auvergne.