Cette énième vue de Paris m’amène à me poser une question.
Ce n’est pas la première fois que je vous soumets une vue de Paris.
Parfois au soleil mais souvent il est vrai sous un éclairage moins vif, voire sous la pluie.
Mais ce qui m’amène à me poser des questions, ce ne sont pas les endroits décrits, non.
C’est la fréquente présence de cette femme qui semble ne sortir que par temps de pluie.
Histoire de sortir ce parapluie rouge qu’on lui voit chaque fois.
Sa mise change mais elle semble n’avoir que ce parapluie rouge.
Auriez vous une idée de ce qui la meut en ces jours tristes ?
J’attends de savoir ce que vous en pensez.
À lundi, donc…
En fait, je suppose que comme chaque jour, cette femme va travailler c'est juste le peintre qui s'ennui les jours de pluie, alors depuis sa fenêtre, il peint les passants et en particulier cette passante, pour avoir le plaisir de ce lire qu'on en pense.
A priori je n'en pense strictement rien. Il pleut ici aussi depuis de longs jours. Et effectivement à part avoir des obligations qui constituent de bonnes raisons ou aimer particulièrement marcher sous la pluie afin de se pavaner avec un parapluie rouge, je ne vois pas ce qui peut motiver cette femme. Le peintre, lui, je vois. Il n'a pas de parapluie rouge, seulement un pinceau et quelques touches de rouge sur sa palette, alors il se distrait comme il peut. Contrairement à moi qui regarde en soupirant, la pluie tomber sur les carreaux, eu écoutant François Budet. Car ici ce n'est pas comme à Saint Brieuc et quand il pleut, y a rien à faire.
Mais revenons en à notre peintre, puisque c'est lui qui est à l'origine de nos tracas du lundi : "mais qu'est ce que je vais bien pouvoir encore raconter ? "
Au bout de ton dernier matin
Que la chanson s'en est allée
Ce n'est pas à l'aube du temps des cerises mais à celle de la prise de la Bastille que tant de choses ont basculées.
Tu n'as pas revu le soleil de juillet et tous ceux qui depuis ont défilé. Je ne sais pas si tu as trouvé tes Marquises, ni même si tu as trouvé la paix.
Tu n'avais pas à la main, une rose en tissus noir, mais un crayon à papier. Que voulais tu alors écrire quand en un éclair ta pauvre vie a vacillé.
T'as vu quelle gueule elle a la mort quand elle a pris nos larmes et tes rires. Je ne sais pas si tu lu as dit si vite ? Je n'en pouvais plus de t'attendre depuis ce jour où la vie m'avait déjà tout pris. Il y a eu ce jour de novembre, où tu n'as pas tout compris et pourquoi tu m'a faite tant attendre alors que j'étais à ta merci. Tu as préféré en prendre une autre qui s'accrochait tellement à la vie.
"Cette année l'été fut plus pluvieux
Au printemps est venue la garce
La chanson a pris un coup de vieux
De Saint-Germain à Montparnasse "
Je te revois petite, aux Narses , entre la fourche et le râteau,
tenir la main de Kitrima pendant que tout le monde prenait la pose, l'instant d'une simple photo. Et puis plus tard au fil des âges, avant que la vie qui est frivole ne fasse ses ravages
"Dans un sourire à la Jésus
À celle qui stoppe les voyages
T'as foutu un coup d' pied au cul
Comme dernier libertinage
Pour que vive la liberté
Unique guerrière de tes guerres
C'est la paix avec toi, signée
Qui t'ouvre l'ultime frontière " celle que tu avais implorée.
Mais regarde nous, de quoi on a l'air, nous qui n'avons pas vu venir, n'avons non plus su retenir ce qui nous tient encore debout. Qui te tenait toi, suspendue, au fil du tout dernier soupir et que le temps a rompu.
"Avec ton pouce suçant le temps
De dernière bière en dernière blonde
Plus rien ne s'ra plus comme avant
Au pied nu de la mappemonde
Faut quand même la vivre sa vie
En conjuguant le verbe croire
Avoir trop bu, avoir trop ri
Même s'il ne faut plus se revoir
C'est donc ça la mélancolie
Une écharpe qui devient poussière
Et ce mardi mouillé de pluie
À faire pleurer un cimetière ..."
Être et avoir et n'avoir plus. Ne plus être et n'avoir pu. Ne plus jamais te revoir, t'avoir laissée trembler de peur, de désarroi, te laisser nue. Et ne jamais rien savoir, de toi, ce qu'il est advenu, ce que fut ton départ, au beau milieu de l'inconnu.
Fanou, Fanfan, Fanette, oh Marie, si tu savais...
Tout le mal qu'ils t'ont fait, comme on aurait voulu les empêcher. On n'a pas pu, on n'a pas su, on a pas fait. Pardonne nous, on a échoué. Tous nos remords, tous nos regrets, il n'est plus temps de les avoir, ni même de les montrer. Notre souffrance est peut être sans doute dérisoire face à celle que tu as éprouvée.