Le père Noël ...des riches et ....celui des pauvres

Te voilà bien décoré
Pour ta dernière soirée
Ce soir à la veillée
Près de la cheminée
Nous serons à tes pieds
A fureter et explorer
Pour voir si Noêl est passé
Et si dans nos petits paniers
n'aurait rien laissé
Et s'il nous  a oublié
Nous te ferons bruler
comme à l'accoutumée.

La journée terminée
Noël s'en est aller
Las de revendiquer
Et de s'être trompé.
Le président friqué
L'avait bien annoncé
Avec la nouvelle année
On allait déguster.
Déjà en plein été
Il a détricoté
Ce qu'on a mis des années
A avoir grignoté.
Mais c'était à parier
Il se sent plus pisser
Depuis qu'à l'Elysée
Le voilà arrivé,
Père noël des huppés
Et tous financiers.
Pauvres que nous allons  rester
Nous aurons  les yeux pour pleurer
Mais il est un peu tard pour se lamenter
Car c'était bien avant qu'il fallait y penser.


De Noël au jour de l'an

Pas de trève
Pas de grève
pas de pèze
pas de prothèse
pas de synthèse
pas de thèse
pas d'alèse
pas de chaise
mais des charentaises
a mettre sur les braises

Adieu sur Rendez vous

Lundi 18 décembre, 7 jours avant Noël,  7 h 30 , je me lève, j'ouvre le volet de la cuisine. Il fait encore nuit.
A l'étage, la Ponette s'active, plus que quelques minutes, elle va rejoindre son boulot. Dehors, il pleut.
Chaussette à la fenêtre demande à rentrer. Il n'aura pas franchi le seuil que déjà il demandera à ressortir.
8 heure, je déjeune, une ou deux biscottes.
Biscotte, dans son carton respire calmement. Le Patou se lève et déjeune à son tour. Il prend ses médicament et va se reposer (les médocs le fatiguent beaucoup, et c'est lourd).
Je m'affaire dans la maison. Je lis quelques blogs. Je réponds. Je poste, le train-train habituel, mais pour tromper le temps. 11h,  j'ai rangé du linge, trié des papiers, allumé du feu dans la cheminée, la Plume s'active et éparpille tout ce que je m'efforce de rassembler. La matinée est si vite passée !
Midi, l'heure de passer à table, quelques restes de la veille, bien vite chauffés. Je n'ai pas faim.
Je ramasse un dernier pipi.  Je nettoie en vitesse, un coup de serpillère "à la Patou", je ferai le ménage en rentrant tout à l'heure. Chaussette en voyant le balai se sauve, il est peureux comme tout ce chat. Bientôt, ils ne seront plus que cinq. Ils ont cette perception des choses graves en même temps qu'une bienveillance envers les êtres qu'ils sentent en souffrance. La Plume qui jouait avec Biscotte, à son arrivée, voici 2 mois, ne sait quoi faire pour la réconforter. Toute penaude, elle vient régulièrement près d'elle et la renifle, lui prodiguant de douces paroles. Parfois, en entendant ses pleurs, elle reste interdite et la regarde d'un air malheureux et suppliant.
Je m'approche de Biscotte et la caresse. Sa maigreur me fait frémir. Je ne l'avais pas trouvée si maigre hier quand je l'avais remise sur son coussin, près du radiateur, alors qu'elle était perdue au milieu de la pièce. Elle a encore dépérit depuis hier.
Une dernière concertation pour Biscotte. On la récupère ou pas ? Et sinon, on la met où ? Il pleut, la terre est meuble. Mais il fait froid.
Dans le jardin où elle aime aller, auprès des autres. Dans la glaise.
Le Patou a de la peine. La ponette aussi. Trouver une place parmi les siens où je mettrai mes pokémons* (penstemon) mais je ne me souviens jamais de ce nom alors, pokemeon c'est très bien !
et mes anémones pour égayer son coin. A l'ombre du pommier, elle restera pour l'éternité.
13 h, repas vite avalé, quand rien ne peut passer.  Je me prépare, on n'est jamais vraiment totalement prêt.
14 h un rayon de soleil traverse les nuages. J'aperçois au dessus un peu de ciel bleu. La pluie a cessé.
Le ciel pour elle a entr'ouvert sa porte. Il n'y a plus qu'à la pousser. Un tout petit peu, encore.
Une dernière caresse, un mot gentil, bientôt, tu ne souffriras plus. Bientôt, par ce passage étroit que tu entre vois là haut, il y aura parmi les astres, un nouveau chat.

15h 40   Le liquide létale a fini son effet. Ta pupille dilatée se fixe sur l'éternité. Adieu, tout est fini.

Nous avions avec toi, parcouru un long chemin pavé d'embuches.
Tu te souviens quand tu pissais après les brayes du vieil empereur qui était ton copain ?
Tu te souviens quand tu as mordu le Patou qui ne pouvait s'empêcher de te déranger dans ton repos ?
On venait juste de t'enlever ton oreille malade et tu souffrais. Lui pour te manifester son affection, te caressait. Ne comprendrons nous jamais la souffrance quand elle ne se manifeste pas par des plaintes et des gémissements ?
Tes derniers jours ne furent pas pavés de douceur. Percluse de douleur, tu ne savais comment  te comporter. Alors prise de panique, tu te mettais à miauler si fort que la petite Plume ne savait plus où passer. Quand on t'a  récupérée dans ce lavoir boueux où tu avais sauté, on a compris qu'il ne fallait pas continuer.Tu tremblais si fort, et tu hurlais, comme une bête à l'agonie,  traqué par par son prédateur. Les tiens s'appelaient "angoisse, douleur, et peur panique. Pressentiments ?
Ne m'en veux pas Biscotte, la décision si dure soit elle, ne pouvait plus se discuter,  ne pouvait plus se différer.
Alors adieu, repose enfin en paix.
Dans le ciel redevenu presque serein, le soleil éclaire désormais tes lendemains.

   

Histoire d'eau.

Quand nous étions enfants, un de mes jeux favoris était, après les grands orages,  de sonder la profondeur du ciel ou plutôt des flaques d'eau dans lesquelles il se reflétait. J'y voyais des fonds sans fin, restant là devant ma flaque à essayer de percer l'immensité de l'univers. J'y voyais des abysses impénétrables et cela m'effrayait un peu. Je galopais alors derrière maman et caracolais près de mes soeurs. Le chien sur mes talons  jappait en sautillant. J'étais alors rassurée complètement. Maman, parfois élevait la voix me mettant en garde pour éviter que je n'éclabousse nos vêtements. Une lessive en ce temps, coutait beaucoup d'énergie en ce sens que c'est à la main, qu'il fallait laver le linge. Elle le disposait dans la lessiveuse qu'elle mettait bouillir sur le poêle à bois, dans la grande cheminée.


 Quand  le linge était bien trempé et bouilli, elle le frottait dans la bachole en bois puis elle allait le rincer dans la serve derrière notre maison. Nous l’accompagnions et jouions tranquillement dans le clos des cochons pendant qu'elle frottait à s'en déchirer les doigts.
Elle eut sa première machine à laver à la fin des années soixante. C'était une antique machine, toute cylindrique ayant appartenu  à une vieille tante qui, sans enfants, fit son partage à la mort de son mari. Mais cette machine avait fait son temps, elle rendit l'âme et maman recommença son travail de forçat. Quand j'eus ma première paie, je déclarai fièrement "je vais acheter une machine à laver pour maman. Mon père, que l'idée n'avait pas encore effleuré, décida que c'était à lui et à lui seul qu'incombait la dépense. C'est ainsi que la première vedette fit son entrée à la maison.


La chanson des blés d'or

Mignonne, quand la lune éclaire
La plaine aux bruits mélodieux,
Lorsque l'étoile du mystère
Revient sourire aux amoureux,
As-tu parfois sur la colline,
Parmi les souffles caressants,
Entendu la chanson divine
Que chantent les blés frémissants ?

Mignonne, quand le soir descendra sur la terre,
Et que le rossignol viendra chanter encore,
Quand le vent soufflera sur la verte bruyère,
Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
                         ~~~~~~~~~~~

Que d'émotion ! Que d'émotion ! Oui, que d'émotions en regardant ce film magnifique "Les gardiennes" d'après le roman de Perochon. Certes il n'en est pas la fidèle réplique, mais quel grand hommage à toutes ces femmes qui ont fait tourner la machine et  bouillir la marmite, toutes ces années durant. Prenant soin des enfants, des aïeux et des biens pour qu'à leur retour les valeureux soldats retrouvent en bon état ce qu'ils avaient laissé en partant au combat.  Et quelle émotion en entendant Iris Bry interpréter cette jolie mélodie que mon grand père, le père de ma mère aimait chanter lors des banquets de batteuse, des mariages ou des bals à l'entre deux guerres. Me reviennent  en mémoire tant de souvenirs et tant d'anecdotes racontées par ma mère évoquant ce passé. Évoquant cette époque mais aussi celle qui a suivi. Fille de la terre, chaque scène de ce film m'a renvoyé à mes propres racines, Hortense, c'est la femme forte comme l'était de nombreuses paysannes, elle m'évoque la Francine que j'évoquais lors de mon  précédant billet. C'est aussi l'Anna, ma tante qui du faire face durant la seconde guerre, son mari prisonnier durant plus de cinq ans. Et puis ce sont mes deux grand mères à qui je pense souvent. A travers Clovis de retour de guerre, je revois aussi mon père et sa propre émotion lors de l'achat de son premier tracteur.
Dans les années cinquante, qui furent celles de ma prime enfance, j'ai eu à vivre les scènes de labours, de semailles,  et de moissons. Les gestes des actrices sont précis, appliqués, comme si ce métier de la terre, était le leur. Les attelages, conduits par Francine ressemblaient étrangement à ceux conduits par maman, par l'autre Francine, par Odette, par Anna et par bien d'autres. Esclaves des travaux des champs, elles étaient considérées sans profession. Toutes de condition si laborieuse pourtant. Femmes de mon enfance, je vous aime éperdument. Ce film est comme une ode à vous toutes, c'est pour cela que je l'ai beaucoup, beaucoup aimé.
Et la Ponette qui me dit en sortant :"pendant tout le film j'ai pensais à ma grand mère !"
Je n'ai moi même pas cessé de penser à maman. Merci Ponette, je t'aime tant !

Panique sous l'escalier

Bien meilleur que le vin de noix du Cats ? Je ne sais pas, j'en ai jamais mangé (bu en l'occurence) ! comme disait mon voisin, ce trop "de Roger", à qui la mère disait toujours et en patois "prenio le che te le beïlo" (prends le si on te le donne), contrairement à ce qu'elle disait à son trop de Lucien à propos de ceux,  qui, en visite chez elle, refusaient poliment, histoire de ne pas abuser (quand même) de sa parcimonieuse générosité, le canon qu'il s’apprêtait à leur verser : "força pas che n'en vô jo" (ne le force pas s'il n'en veux pas !). Je vous précise quand même que le patois ( de chez moi), je le comprends, si je le parle on ne le comprends pas toujours et je ne sais pas l'écrire ! ça, c'est pour les puristes, hein.

Donc, pour en revenir  au fameux vin de noix du Cats, et à ma panique sous l'escalier, il faut que je vous esplique !
Le Cats, c'est un ami à moi, (c'est sur l'autre blog que j'aurais du écrire ce post, parce qu'ici, peu de mes fidèles lectrices et fidèles lecteurs ne le connaissent. Ça  fait pas rien, personne ne connait le Roger, ni sa mère la Francine, sur l'autre blog, ici, il y  en a au moins une à qui ça parle, tout ça!
Le Cats, donc, invité à la maison mitoyenne de l'empire, arriva depuis son berceau de l'homme du Néandertal, chargé de précieuses choses à déguster ensemble. Il y avait là ratafia, liqueur de pomme (pommeau),  différentes préparations de son cru et pour finir, le fameux vin de noix qui régale tant les papilles !
Dans un deuxième temps et beaucoup plus tard, voilà que le Patou s'entreprend de réfectionner l'escalier sous lequel sont entreposées sur une étagère brinquebalante, diverses breloques, bricoles, babioles et fioles de ratafia, de vinaigre de vin.... de noix etc... un véritable bric à brac rangé là parce que ça ne se voit pas.
Le problème, c'est que l'étagère à force de brinquebaler et d'être chargée, autant que l'âne de la Mallotière en son temps, fini par lâcher une de ses planches.
Le Patou bonne poire, se dit tiens, si j'arrangeais cette besogne ? Et le voilà qui me charge de décharger la malheureuse de son contenu. Seulement, moi, je ne suis pas très à droite, comme chacun a pu s'en apercevoir. Pas très haute sur pied, non plus. Si les plus basses branches de mon étagères ont pu être soulagées sans problème, voilà qu'au niveau de la troisième en partant du bas, tout se complique et arrive ce qui devait arriver : patatra, la tête en bas ! J'ai quand même pû éviter le pire et récupérer un maximum de bouteilles avant qu'elles ne s'écrasent. Làs  ! pour le vin de noix, le fameux vin de noix du Cats ! la bouteille à demi vide, s'écrase à mes pieds sans que je ne puisse rien faire pour la sauver !
Cats, si tu me lis (on ne sais jamais !) pourras tu me pardonner ce sacrilège ?

Je vous présente le Roger et sa mère ?


Bon d'accord, c'est pas eux ! (cartes postales de ma collection personnelle) mais ça leur ressemble quand même un peu !

Derniers rayons

Je viens de choisir un titre pour ma balade tardive : "derniers rayons" et inévitablement je pense à maman. Quand nous étions gamin et gamines, comme tous les enfants, nous ne rangions jamais rien. De toutes façons, à quoi cela aurait bien servi ? Il y avait beaucoup de désordre à la maison. Un "pouillu" comme elle disait, monumental . Quand on cherchait quelque chose, on  tirait du tas et on trouvait. Si on ne trouvait pas l'objet en question, elle nous disait, c'est là, posé au "premier rayon". Ou bien quand on était embarrassé par quelque trucs ou machins et qu 'on ne savait pas qu'en faire, elle nous disait :"pose le là au premier rayon". Ce qui signifiait "pose le là et basta !
Elle n'a jamais rangé grand chose, la pauvre. Avec la vie qu'elle avait, aussi, faut dire, où aurait-elle trouvé le temps ? Aux champs ? Quand il fallait de l'aube au couchant faire un travail d'homme ? Au jardin ? Quand il fallait bêcher, sarcler, désherber le potager si on voulait manger tant soit peu quelque choses ? A l'étable ? Entre les vaches et les cochons ? A la maison ? entre la popote, les gamins (nous étions 7, tout de même, pas tous du même âge, mais quand même !), le raccommodage, et autres tâches domestiques indispensables ? Alors, oui, on posait les affaires au premier rayon, sans se poser plus de questions. Mais quand elle est partie pour de bon, le soleil brillait de tous ses rayons, lui, et dans le ciel, quand nous avons tiré la lourde porte du  grand jardin, là bas où il se couche sur les montagnes d'Auvergne, il y avait dans le ciel, comme une silhouette. Une silhouette à d'autres mêlée, de celles qu'elle retrouvait enfin après tant et tant  d'années. Maman sur son nuage nous regardait; Nous regardait pleurer, nous quereller,  nous débrouiller dans ce monde incertain, dans ce pouillu immense que nous avons laissé s'installer sur notre planète. Mais ce monde n'était plus le sien. Il nous appartient désormais de nous en accommoder. Ou  d'essayer de le changer.





Ronde des prés



Nous les évoquions ici il y a peu de temps, lors d'un échange. Hier sur Arte, un documentaire préoccupant  à leur sujet m'a fait ressortir ce poème que je leur dédiais il y a quelques années. Je vous propose de le partager. Il s'appelle "Ronde des près".

Je voudrais tant refaire la route

Voir des frisonnes dans les prés

Ne plus jamais avoir de doute

Les avoir toutes à mes côtés.

Le Cadet et la Finance

Qui depuis ma naissance

De leur bon lait me nourrissaient.

La brune, la blonde et la Normande

La rousse, la noire, la pijassée

La grise, la blanche et la fromande

Sans que l’on puisse m’en séparer.

Jolie, Jacade et puis Charmante

Roussette, Barrade, et la Ribande

Ode à la vie du temps passé.

Les rimes, les joies de mon enfance

Toutes, un jour les ont partagées.

Fauvette, Grivelle et la Mignone

Blonde, Frisade et puis Pomponne

Brunette, Noiraude et la Mascotte,

Cerise, Framboise, Fleur de Griotte

De vous j’entends encore parler.

Noisette, Baronne et la Marquise

Je les caressais toutes à ma guise

Leur mufle humide dans ma chemise

Leur souffle chaud comme la brise

Aux plus beaux jours de nos étés.

Et le Négus de la Francine

Qu’un jour j’eus hâte de retrouver

Quand j’étais loin de ma chaumine

N’avait pour moi aucun secret.

Je veux retrouver mon enfance

Pouvoir encore aller au pré

Courir tout auprès d’elles

Les pieds mouillés par la rosée.

Gasconne ou bien flamande,

Pie rouge ou bigarrée

Nantaise, belle fromande

Ou douce blonde du Vivarais

Elles avaient toutes une place à [prendre

Elles étaient toutes reines des prés

Elles n’étaient pas encore à vendre

Pour une simple bouchée.

Elles composaient de beaux attelages

Quand terre il fallait labourer.

L’hiver nourries de fourrage

Pas de farines empoisonnées

Elles nous donnaient de bons laitages

Dont elles connaissaient le secret.

On les gardait jusqu’à plus d’age

On leur vouait un grand respect.

Donnant le beurre et le fromage

Enfin leur chaire martyrisée :

Le fruit béni de leurs entrailles

Que juste né, là, sur la paille

A leur regard on dérobait.

Pas même le temps de faire téter

Le petit veau qui batifole

Que déjà d’elles on séparait.

Beuglant alors comme des folles

Dans une étable, elles pleuraient.

La rouge, la blanche, la montbéliarde

N’étaient plus que chair à vendre

Quand du départ venait l’heure

De cette vie pleine de labeur

Trahies par ceux qu’elles aimaient


Elles ne pouvaient plus alors qu’attendre  
Qu’enfin on [vienne les délivrer.

Salers, Tarine ou Abondance

Gerseyse, Lourdaise des Pyrénées,

Marine ou Bordelaise

Garonnaise ou Bazadaise 
Aubrac parmi les gentianes

allant chercher sur la planèze

ou sur les rives de la Jordanne

la fraicheur du soir étoilé.

Bretonne pie noire de l’Iroise

Armoricaine de Morlaix

Rousse Fromand du Léon

Casta Aure et Saint Giron

Flamande de l’Anvers

Ou Villarde de l’Isère

Cotentine, Rouge des près,

Qu’elles soient dociles Brune des Alpes,

ou bien Gasconne auréolée,

Blanche Nivernaise

Sur les mornes plaines de l’Allier.

Ou encore robuste Ferrandaise,

De la montagne de l’Albasses,

Jusqu’en bas pays Thiernois,

Et qui dans la saison basse,

Tirait grumes en Livradois.

Broutant en bordure de mer

La Pie rouge de Guernesey

Sa cousine la Gerseyse

Et la saonnoise de Cholet.

Elles avaient toutes raisons d’être

Avons-nous su les protéger ?

Je revois prés de ma mère

La Mignonne et la Frisade

Quand à Charel elle les liait.

La Pivoine et la Colombe

Qui se tenaient là dans l’ombre

Des grands arbres tout l’été.

La Jolie et la Jaccade

Attelées pour les battages,

Elles avaient bien du courage

Quand il fallait encore tirer

La lourde presse et la batteuse

Jusque près des javelles

Que tous ensembles on déliait.

Je citerais aussi Joyeuse,

Toutes les vaches du Charles,

La Pige, la Jasse et la Poupée

La jolie petite Nourse

Qu’avec mes sœurs, on promenait

Mais aussi la Demoiselle

Dont il faut bien ici qu’on parle

Si on ne veut pas en oublier.

Cottentine, et Limousine

Parthenaise sa voisine

Vaches Nantaise ou Maraîchine

Béarnaises ou Vosgiennes

Et la Brune Valaisienne

Camarguaise vache altière

Les grands bœufs de la Francine

Qu’elle campa à la Maudière

Après une course folle

Dans la neige de février.

Les grands boeufs du Louis des Bordes

De blanc et de roux habillés

Et pour les nommer dans l’ordre

Le Charmant et le Damiant

Le Bruno et le Brillant,

Chacun jouant son rôle,

Toujours prêts pour les corvées.

La Nono, la Marguerite

La Lunette et la Ponnette

La Mignonne de l’Henriette

Et les vaches de la Berthe

La Moutonne et la Coquette

Lo grands bius do Mouretto

Le Clairon, le Papillon

A qui il disait « peito »

En creusant droits les sillons.

Toutes les vaches de Parel

La Marquise et la Grivelle

La Brune, la Rouge, la Barrée

Les vaches de notre tendre enfance

La Calode et la Barade

Le Pompom et le Riband

La Jolie, Petite Blanche

La Contesse et la Frisade,

La Marguerite et la Roussette

Et puis pour finir la ronde

Pour la Charmante et pour la Blonde

Ma toute dernière pensée.




Rentrée des classes et mots d'enfants.

Aujourd'hui les enfants ont repris le chemin de l'école. Le temps est gris, maussade sur le Limousin. Riant, ensoleillé de l'autre côté de la grande montagne qui devient violette quand le soir descend.
Mael, trois ans, fait sa première grande rentrée. Cet été il a eu un petit frère qu'il voulait appeler Elbert. Mais ses parents ont choisit un autre prénom. Pourtant il aimait bien, lui, Elbert ! -
" Je ne sais pas pourquoi, vous ne voulez pas l'appeler Elbert, c'est joli Elbert" leur a-t-il asséné.

Ce matin, jour où les choses sérieuses s'apprêtent à commencer, dans la précipitation, son papa a oublié le cartable.  Obligé de faire demi tour, pendant que la maitresse expliquait comment allait se dérouler la journée.
 -"Moi, dit-il, mon papa a oublié mon cartable à la maison, il est reparti le chercher, c'est bien une daube,quand même, celui là !! "

Retour

Je ne sais quel sens donner aux choses. Ce matin en cherchant Vénus, j'ai trouvé un trèfle. A quatre feuilles. Je l'ai donné à ma fille, en pleur à cause du chat. J'ai continué avec elle les recherches. Infructueuses. Désolées et malheureuses, nous avons compris que plus passait les heures, moins étaient grandes les chances de retrouver Vénus. Ou alors son cadavre. Ne pouvant plus supporter de tourner en rond, à attendre quelque retour improbable dans son état, nous avons décidé d'une balade. Il faisait bon marcher le long de l'eau. Nous avons vu un héron s'envoler. Des canards remontaient le courant.
J'ai fait quelques photos.

Nous sommes rentrée chez nous. Au bout d'une demie heure, le Patou est apparu tenant dans ses bras, une pauvre créature. J'ai appeler ma fille lui disant de venir vite. Elle est accourue en criant : Vénus est revenue ! Depuis elle ne la quitte plus. Nous savons pourtant que ses jours sont suspendus à un fil. Mais ce fil nous ne voulons pas le laisser filer. Alors nous la cajolons du mieux que nous pouvons.
Demain commence une autre semaine. Dans deux jours nous partons. Pourvu qu'il ne se passe rien de fâcheux en attendant.

Tristesse

Partie depuis hier soir, nous l'avons cherchée partout sans la trouver. Hier jusqu'à très tard, à la nuit noire, nous l'avons appelée. Ce matin nous avons parcouru la campagne, les haies, les champs les prés. 
Chaussette a cherché de son côté, en vain. 
Quelles chances a-t- elle de survie ? A la merci du moindre prédateur et des derniers assauts de sa maladie ? 
 Sans un mot, sans faire de bruit, elle est partie. Nous quitter tant qu'elle en avait encore la force ?  La force ultime de se cacher pour mourir. Par pudeur. Comme elle se cache à chaque fois, pour dérober à notre regard ce que personne n'aime faire voir. 
 Il y a plus de 24 heures maintenant, il n'y a plus beaucoup d'espoir, elle ne reviendra pas. 


Petite minette, comme tu nous manques déjà. Tout à l'heure, quand je suis passée devant la porte où tu dormais encore il y a peu, j'ai eu un haut le coeur. J'avais profité de ces journées ensoleillées pour refaire propre ton coin, laver tes coussins. J'avais refait ton lit, hier, tout propre, bien arrangé. La dernière nuit, tu l'avais passée dans le carton à chaussures de ta petite maitresse. Elle a viré ses chaussures et les a remplacé par des coussins moelleux. Garni le carton d'oreillers pour que tu aies un coin douillet. Par dessus elle a replacé une boites pour te faire un coin secret. Tu verrais comme c'est beau et confortable, si seulement tu revenais !
Sais tu qu'elle a pleuré tout le jour ? Sais tu combien tu lui manques ? Sais tu que Chaussette a joint ses efforts aux nôtres pour te retrouver ?
La maison est vide de toi. Vide ton coin. Vide le jardin où tu ne parais pas. Vide la haie  où tu te cachais.
Demain  si tu ne reviens pas, je rangerais tes médicaments, ta cuiller et ta gamelle. Je rangerais la nourriture que j'ai acheté pour toi.
Je rangerai ta caisse à litière. Je viderai ton eau. J'enlèverai le tapis que j'ai acheté exprès pour que tu puisses nettoyer tes coussinets
Demain la maison aura des allures de deuil si tu ne reviens pas. Nous n'avions pas prévu tout ça.
Ma belle, ma princesse, si tu savais comme nous avons le mal de toi !

Ce jour en Limousin et peut être ailleurs aussi d'ailleurs.

Aout s'en est allé. Oui. depuis deux jours, déjà. Il ne subsiste qu'un parfum d'inachevé. Un regret de n'en avoir pas profité assez. Une incertitude qu'il n'a pas été possible de lever : avons nous eu un été ?
 Et voilà que septembre commencé par un matin de rosée s'en mêle à son tour et nous offre depuis le lever de son premier jour, tous les temps dans le même début de journée. Il a fait tour à tour : beau temps mais froid comme un début de février, beau temps et pluie en même temps comme un matin de giboulée de mars, beau temps et frais comme matin de mai et maintenant il pleut comme une journée de novembre qui s'éternise.
 Septembre est arrivé et ne sent pas les champignons. Septembre pue la rentrée. Rentrée des classes que patronat et gouvernement se chargent de mettre en place. Au pas de charge, les ordonnances sont arrivées. Comme Zorro en son temps. A coup de cac (40)  et d'épais ciel obscur pour le pauvre monde dont nous sommes issus. Enfin les gens comme moi, comme vous peut être.
Nous verrons donc d'ici 10 petits jours quelle résistance nous somme capable d'opposer à tout cela. Nous verrons aussi quel cas fera monsieur 24%  des deux tiers des votants de la nation, dont  la moitié seulement dit avoir adhéré à son  programme.
 Ainsi vont les choses, dans le bon ordre qu'on leur donne
Pour ma part, je prépare ma sortie future : dans deux ou trois jour, je vais voir de l'autre côté. Par delà la montagne, retrouver mes champs de blé, moissonnés depuis, battus sur place. Retrouver mes coins à champignons, qui sècheresse oblige ne seront pas tapissés de jolies têtes noires. Qu'importe dans le fond, je sais que ce que je vais récolté sera bien meilleur encore. Dans deux ou trois jours, je vais renouer avec mon passé.

Ce jour en Limousin

Quoi de neuf en ce matin clair et léger ?
Pas grand chose, ici rien n'a changé.
Les roses sont toujours roses
Les chats bien reposés.
Ils ne font pas grand chose
Tu vois, rien n' a changé !

Ce jour en Limousin

Ce jour en Limousin,
Le Patou passe la tondeuse
La voisine étend son linge
Et moi bien courageuse
j'ai cueilli les roses du matin
C'était les dernières avant l'orage
La pluie les a, toutes sauvages,
Froissées, ridées comme vieux singe.
Il n'y a plus dans mon jardin
Qu'une illusion et qu'un mirage
Celui d'avoir encore l'image
D'un beau bouquet dans un écrin.


Nostalgie

Les conserves sont terminées, les pots de confitures bien rangés. J'ai récolté ce matin les derniers haricots verts et les premières citrouilles sont bonnes à ramasser. C'est la fin de l'été. Encore un peu glaner quelques jours de liberté. Profiter des derniers instants apaisés, où réunis tous ensemble, nous allons pouvoir deviser. Demain les enfants s'en reviennent. Puis pour eux, ce sera la rentrée. Chacun dans ses occupations retrouvera son quartier. Cette année pour la première fois ils ont pris leurs ailes et volé vers d'autres contrées. Nous n'avons pas partagé autant de joies que les autres années, ni les plages, ni les coins de verdure que je leur destinais. Mes coins de montagne éloignés, nous ne les avons pas ensemble explorés. Combien me faudra-t-il attendre encore avant de retrouver cet  espace de belle complicité ? 
Je me souviens du temps où encore enfants, avec eux nous allions préparer la rentrée des classes. Les ardoises et les cartables, les habits chauds pour l'hiver et s'inscrire à quelques activités. Je me souviens combien il fallait aussi s'activer pour faire rentrer dans la journée tout ce qui devait être fait.
Quand ils étaient petits, il fallait bien calculer son temps afin de tout boucler. Et puis ils ont grandis, ce fut le collège avec ses exigences, ses difficultés. Les maths en particulier ! combien de crises passées sur un problème que la logique enfantine ne pouvait appréhender.  Combien  encore de colères pour un devoir non fait. Quand vint le temps du lycée, ce fut pour le grand, le temps du premier exil. Je me souviens de notre première vraie séparation. J'avais dû le rassurer sur son nouveau statut de pensionnaire, moi qui avais tant souffert du mien, quand c'était mon tour de quitter le foyer !  Je me souviens combien j'aimais nos discussions, dans la voiture, tout le long du trajet, combien j'étais meurtrie quand je repartais après l'avoir laissé, si seule, tellement désemparée. La même solitude que celle éprouvée quand mon père me quittait le dimanche soir au dortoir des petits exilés, dans ce pensionnat de campagne où la directrice, une femme névrosée allait s'acharner sur nous et nous infliger les pires humiliations qu'un enfant ait à supporter... 

Aujourd'hui les jours sont trop longs. Il me manque à moi quelques tâches pour finir la journée. Oh je pourrais bien m'occuper à faire du ménage, ranger les objets qui ne serviront plus avant une bonne année. Il y a bien encore assez de choses que j'ai négligées. 

Mais ne vous en déplaise, laissons tout ça de côté. Aujourd'hui j'ai envie de voir ceux que j'aime, le leur dire, vivre avec eux encore plein de belles journées. Quand demain ils seront arrivés, je les questionnerai sur leur séjour, sur leurs activités. Je prendrai des nouvelles des gens qu'ils ont croisés. Ils me montreront leurs photos et nous nous extasierons sur leur beauté. Nous choisirons les plus belles et peut être nous ferons un album qu'on aura plaisir à regarder. Ils me parleront  de la mer, des balades que je n'ai pas encore faites et aussi de celles que je connais. Nous partagerons ensemble ce temps qui m'a manqué. Je ne leur dirais pas combien  je suis contente qu'ils aient pu réaliser ensemble quelques projets, ni si la séparation, quoique nécessaire, m'a un peu désorientée.   Mais celle là ne fut rien, je ressens déjà la déchirure qui dimanche après le repas de midi me sera infligée. Je ressens déjà monter en moi l'angoisse d'attendre le coup de fil qui me dira "je suis bien arrivé". Alors en attendant, je vais imaginer pour eux, le plus beau des étés.

Au petit bonheur la chance.

L'été bat son plein avec à la clé ses cortèges de bonnes et de mauvaises nouvelles. Commençons d'abord par les bonnes, voulez vous, il sera toujours assez tôt pour les autres.
 L'été c'est les vacances, les fêtes, votives, médiévales, de quartier, d'anniversaire, entre amis, des rires, des soirées tardives, des chansons, des spectacles ...
A propos de fête, je n'aime pas toutes ces manifestations où les uns font état de leur mauvaise tenue et les autres étal de leurs hétéroclites besognes. Fêtes du commerce et de la viande saoule la plus part du temps, je ne m'y rends quasiment jamais. Sauf quand celles ci présentent un intérêt ou un enjeu pour moi. Hier, il y en avait une pas très loin de chez moi. Fête de l'artisanat et de la nature. Voilà qui me parlait bien. Cela voulait surement signifier qu'à cette fête on allait trouver des produits artisanaux de qualité en lien et dans le respect de la nature. Outre qu'elle se déroulait dans un des plus beaux coins du département, là où la nature a encore quelques droits et conserve son authenticité, on pouvait y trouver quantité de produits originaux.


 Et puis il faut dire que le temps quasi maussade de ce mois d'aout qui a succédé au temps quasi morose de ce mois de juillet, n'incitait pas non plus a faire grand chose d'autre que de flâner aux abords marchands de ce genre de manifestation. Après un ou deux coups de coeur pour quelques tuiles et tabliers, nous nous apprêtions, ma fille et moi,  à découvrir d'autres trésor quand  Soudain nous fumes éblouies par un chanteur de rue à l'accordéon. "Mais c'est L !" me dit celle ci qui me précédait. Ben oui, c'était mon ami L. Quelle belle surprise et quelle belle rencontre. Le comble de notre joie fut quand pour nous, il entonna, de tout son coeur et de toute sa voix la magnifique Butte Rouge. Il ne pouvait pas mieux faire et c'est peu dire : La Butte Rouge, Chanson hautement symbolique pour moi, fait référence à la Butte Bapaume en Champagne où un sanglant épisode de la première guerre mondiale s'est déroulé. Chanson anti guerre de Gaston Montéhus écrite en 1923 et souvent porté à  confusion avec la Butte Montmartre où elle est identifiée à tort à la Commune de Paris dont il n'est pas inutile de rappeler tout ce qu'elle fut et apporta, en ces temps où un petit bonaparte de fortune multiplie les coups d'états et s'implique dangereusement dans un jeu internationaliste qui constitue une grave menace pour la paix.
Voyez comme partant de bonnes nouvelles et de petits bonheurs tout simples on arrive vite à des sujets très graves et aux mauvaises nouvelles qui les accompagnent !

Au fil des vaches

Vous le savez j'aime les vaches. Et si vous ne le savez pas, vous n'allez pas tarder à le deviner. J'ai plus de 5 000 clichés de vaches dans mon dossier "vache" sur le nombre, beaucoup sont auvergnates. La Salers, l'Aubrac et la Ferrandaise. Cette dernière issue d'un croisement probable de la Salers et de la tachetée de l'est est typiquement puydomoise. Son berceau, les deux massif montagneux du département : le massif du Sancy  et le Livradois par extension, le Forez. Trés présente jusque dans la première moitié du siècle dernier, elle donnait le lait la viande et sa force de travail. L'arrivée de la mécanisation dans nos campagne en a fait une espèce en voie de disparition jusque dans les année 2000. Mais grâce à la pugnacité de quelques éleveurs passionnés et amoureux de nos belles races rustiques et patrimoniales, elle retrouve peu à peu le chemin des estives. Sa robustesse et sa rusticité en font une vache bénéfique à l'équilibre d'un écosystème où le bio et la diversité ont toute leur place.
J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour ces paysans dont le mérite n'est pas seulement de s'accrocher à leur terre, mais aussi celui de la faire vivre dans le respect du vivant.





 Ici un attelage comme il y en avait tant encore dans les années 50

Il y a trois type de robe chez la Ferrandaise dans deux couleurs différentes ce qui fait 6 robes diverses, plus toutes celles qui déclinent de celles ci, c'est à dire une par vache. C'est dire si nos pâturages sont agrémentés de mannequins variés




La rouge barrée
La rouge brégnée ('ou pigée)


 La noire poudrée


                                                                       


La noire particulièrement présente aux alentours de Laqueuille prend aussi le nom de "bleue de Laqueuille. Son lait était utilisé jadis pour la fabrication du fameux bleu de Laqueuille. Mais aussi du Saint Nectairer et de la fourme d'Ambert ou de Montbrison. Il l'est toujours mais dans une mesure moindre puisque nos belles Ferrandaises ont laissé place à nombre d'autres races telles que la Montbéliarde ou la Prim'holstein. Toutefois beaucoup d'éleveur redonnent une place noble à cette superbe vache qui m'a vue naitre et dont je cale toujours mon pas dans les sabots.

Il était une fois.