Alors voilà, je viens et je me confie à vous. Je me confie à vous puisque j'ai confiance en vous : vous qui me lisez, qui parfois posez un petit message à la suite de ce que je pose ici sans délicatesse, plutôt brut de pomme comme on dit en Limousin. Sans retenue malgré la pudeur qui me retient. J'ai confiance en vous car je vous sais bienveillants, à l'écoute et plutôt empathiques. Sympathiques devrais- je écrire car vous l'êtes assurément.
Je me fou complètement de ceux qui viennent ici par simple voyeurisme, ils ne m’intéressent pas, pas plus qu'ils ne s' intéressent à moi. Moi ou quelqu'un d'autre ? Et aprés qu'est que ça fout, puisque ils ne s'attarderont pas, ne partageront pas et ne se pencheront pas sur le problème exposé, ou sur l'état d'esprit évoqué.
Ce soir j'ai envie de vous dire des choses importantes comme par exemple, vous mes amis que je sais ne pas être virtuels car vous existez avec des pseudo : Ambre, Fabie, Xoulec, HB, Le Gout, ou encore Praline, Virvolte, Mamy lit ou Adrienne, Anne, peu importe, vous êtes là et ça suffit. anonymes parfois sous les traits d'une Ponette, d'une Zibeline ou d'une Bicounette, j'ai envie de vous confier des choses comme des rêves. Des rêves qu'on aurait fait avant pendant qu'il en était encore tant.
Par exemple, comme : l'homme que j'aimais n'était pas mort et il m'accompagnait sur les sentiers, sur les parcours de mes errances et c'était bien. Ensemble on faisait des projets. Il y avait des étapes nous conduisant vers l'inconnu. Cet inconnu que nous abordions ensemble avec complicité. Rien à voir avec ce qu'on est obligé d'imposer si on veut exister. Exister vraiment, avec de vrais projets. Des projets qu'on ne concrétisera jamais car ils sont diamétralement opposés. L'un regardant vers l'Est, l'autre au Sud ou à l'Ouest. Bref avoir parfois, souvent, même, l'impression de s'être trompé de chemin, de vie et de destinée.
Ce soir j'ai envie de crier. De Crier car j'ai l'impression qu'on m' a volé la flamme de mes désirs de mes envies, Qu'on m'a volé la flamme de ce qui peut embellir la vie. Qu'on m'a volé ma vie.
Cet aprés midi, j'ai fais une balade, en pleine rêverie. Quand je suis revenue à la maison, tout avait disparu. Il ne restait qu'une illusion. Celle d'un moment vécu hors du temps, hors du cadre qui était ma vraie vie. J'ai trouvé ça trés triste. J'ai eu envie de pleurer. J'ai eu envie de crier. J'ai eu envie de hurler. Mais mes cris, mes pleurs et mes suppliques sont restés vains. Inaudibles, perdus dans le boucan infernale du quotidien. Par la vie de tous les jours, celle qui se concrétise et à laquelle on ne peut pas échapper puisqu 'elle nous taraude et nous talonne sans concession.
J'ai eu honte aussi d'avoir d'autres prétentions. L'homme que j'aime est toujours mort et celui qui vit à mes côtés ne le remplacera jamais. Pourquoi ne puis je pas l'accepter ? Pourquoi ne puis je pas aimer ce que j'ai puisque je n'aurais jamais ce que j'aime ? pouvez vous m'éclairer ? Pouvez vous, mes amis, me dire d'être sage ? Pouvez vous me guider sur le chemin de la raison ? Oh je sais, nul besoin d'être sage. Il suffirait de se satisfaire du nécessaire. Ne point avoir d'ambition. Mais sans ambition, est il possible de n'être rien d'autre qu'un mouton ? Oui je sais j'ai la prétention d'avoir, moi, des tas d'ambitions. Précisément. En particulier celle de vouloir être libre et heureuse. N'est ce pas une légitime requête que puisse faire une femme de mon âge, qui n'a plus le temps d'attendre et qui n'a plus non plus le temps d'avoir des illusions ?
C'est triste quand même de se dire au soir de sa vie, qu'on est passé à côté d e bien belles histoires et qu'il n'est pas juste de n'avoir qu'une chance et pas le droit de se tromper !
Mais pour en revenir à ma balade de la journée, quitte à se tromper, pourquoi ne pas tenter d'explorer des horizons plus lointains que ce que sont les simples lignes du quotidien. Virvolte par son voyage en Corrèze m'a incité à revenir aux pieds des cascades de Gimel. Je vais vous offrir quelques vues de celles que j'ai prises cette aprés midi.
Et puis nous sommes sans arrêt rattrappés par la dure réalité. Vous avez vu comme ces lieux sont beaux. Et bien des esprits pervers et complètement fous ont entrepris de les polluer. voilà qu'ils veulent installer des éoliennes tout près du bourg ! A quoi ça sert que d'autres se décarcassent pour vouloir le préserver ?