Bon, ben voilà.

 Que je vous fasse rire. J'ai vu depuis un certain temps que pour vous cela ne va pas trop bien. Que le moral déserte. Que les soucis abondent. Santé, souvent. Matériel. Affectif. Douloureux, ça oui. Préoccupants,  bien sûr. Je suis de tout coeur avec vous. Vos mots, vos maux, je les partagent, souvent, par les propres miens. Vos réflexions sur la vie, sur le devenir, sur les hommes, sur la nature, le monde, les affres qui nous dévastent, les joies qui nous animent. Ah je suis bien votre pareille, ha je suis bien pareille à vous, chantait Ferrat dans ce poème d'Aragon (J'entends, j'entends). Ferrat, un type que j'aime bien. Dont la disparition m'a beaucoup affectée. Nous a beaucoup affectée, ma fratrie et moi. Il y a une quatorzaine d'année, un hommage lui fut rendu par la petite commune de Saint Maurice es Allier, un tout petit bourg du val d'Allier, bourg vigneron dont le maire communiste et sa municipalité organisèrent une exposition "Jean des encres, Jean des sources" dont Jean lui même était à l'origine  et avait présentée pour la première fois lors de la fête de l'Huma 2004. Nous étions le 3 ou le 4 avril, je ne me souviens plus. je me souviens parfaitement de Fanfan lors de cette "fête". Pleine d'entrain et d'un dynamisme qui ne l'avait pas encore quitté. Pleine d'une euphorie, par l'alcool exacerbée. Elle faisait du gring à monsieur le maire, trouvant drôle de le faire sourire par de nombreuses anecdotes dont elle avait le secret. Elle nous a quitté l'été dernier. Suivant de peu sa petite soeur, qu'elle enviait  d'avoir quitté ce monde, tant la vie qui était la sienne était devenue un enfer. Il arrive parfois, que l'on aspire plus qu'à une chose, celle d'en finir. 

Et bien, allez vous me dire, si c'est avec ça que tu veux nous faire rire ? Pas de bol, c'est un peu râté. Non ce n'est pas avec ça. 

Pour la seconde fois en quelques mois, j'ai épongé. Non pas la dette, j'ai déjà largement contribué à éponger celle de France Télécom,  grâce à Michel Bon, fin des années 90, début 2000) puis celle du pays de France tout cout, dont comme les chats d'oc, on pompe toujours,  et celle de l'Europe itou que  je sais bien que c'est sur nous que reposent tous ces efforts que d'autres s'empressent de nous infliger, à nous qui n'avons qu'une envie, vivre en paix et être heureux auprés des nôtres et de ceux qu'on aime et qui nous aiment sans compter, eux. 

Non, j'ai épongé ma salle à manger.


De violents orages, survenus la nuit de Pâques, pendant que Jésus s'apprêtait à revenir parmi nous, alors que tous pensait l'avoir envoyé AD PATRES, se sont produits provoquant inondations et crues de rivières en folies : la Vienne, le Vincou, la Gartempe et le chemin des Garaudies se sentirent la force et l'âme du Niagara, du lac Victoria, du fleuve jaune et du fleuve gris et s'emparèrent de nos lieux de vie. Levée dès 5 h 17 (heure d'avant le changement) intriguée par la lumière de la lampe du dehors restée allumée, sur l'insistance du petit Lion et de son compère Flocon, je descendis l'escalier avec la nonchalance de quelqu'un de pas tout à fait réveillé. Ah, misère ! quel spectacle de découvrir une salle à manger où canapé, chaises, table et autre mobilier, flottaient allègrement au beau milieu  de l'espace que j'avais laissé la veille, si bien rangé. (je rigole... du diable)

Bon me suis je dit, il n'y a plus qu'à éponger. Ce que je fis durant 3 bonnes heures, évacuant une quarantaine de litres d'eau à la serpillière, m'autorisant tout juste un petit déjeuner avant une crise d'hypoglycémie qui n'allait pas tarder. 

Enfin quand je vins à bout de ce chantier, le Patou se levait de sa nuit. Il n'avait rien remarqué, juste oublié d'éteindre la lumière du dehors. Je cherchais alors où l'eau avait bien pu s'infiltrer. Devant la maison, une marre s'étendait. Par contre, ni le seuil, ni l'entrée n'avait subi la moindre immersion. Le paillasson  et le tapis d'entrée étaient secs comme un vrai bon saucisson d'Auvergne, les gouttières avaient bien fonctionné et rempli leur rôle ainsi que les récupérateurs d'eau, rien ne laissait présager de tels désagréments.  Mais alors ? Je compris en écoutant les infos que cela n'était pas un phénomène habituel. Lorsque je partis chercher le pain et que je vis l'état du chemin, des routes et le nombre de personne infortunées, je me dis qu'heureusement, nous n'étions ni en zone inondable, ni en bord de mer, ni à proximité du plat pays. La souffrance de tous ces sinistrés me fit complètement relativiser.  Alors qu'il y a -t-il de drôle là dedans ?  Me direz vous. Et bien rien. Juste ma réaction face à tout ce petit désagrément et à mes courbatures qui m'empêchent de me mouvoir avec la souplesse d'une abeille. . On est bien bête dans le fond. Je devais partir en Auvergne voir mon Petitou. Ma Ponette travaillait, hier, aujourd'hui, demain, comme les cloches que nous sommes. Enfin moi, surtout, nous ne partirons ni l'une ni l'autre.  Dissuadée par la météo, je renonçais. Je me dis que j'avais surement bien fait. Je sais qu'il est occupé ce WE. Je sais que d'autres sont prévoyants et bienveillants envers lui. Je sais pourquoi. Je sais que c'est quelqu'un d'exceptionnel et que comme beaucoup d'autres, il ne mérite pas ses soucis de santé. Je sais que je vais bientôt le voir car je ne vais pas différer mon voyage indéfiniment. Je sais que nous serons heureux de nous retrouver. Pourvu qu'on en ai le temps encore de nombreuses fois. Mais ça, nous ne le maitrisons pas. Ni vous, ni moi.  Je suis heureuse de savoir que là bas, ils se retrouvent tous, même sans moi. Je voudrais bien être parmi eux. Je voudrais bien m'associer à leurs joies, à leurs peines, pouvoir les réconforter. Les aider. Pas les encombrer. Je voudrais bien. Je me sens bien isolée toute seule ici, même si je me dis que partout, il y a des gens qui valent des trésors et que ces trésors sont précieux. Je sais que vous aussi, qui venez parfois me lire, vous en faites partie. Je sais que c'est avec vous, grâce à vous que les choses bien existent. Je vous remercie du fond du coeur de faire partie de mon modeste infini. Gardez l'espoir, le moral et la beauté qui vous caractérisent. C'est précieux tout ça. 

Tout à l'heure, en terminant mon repas, je pensais écrire. J'avais un sujet que je voulais aborder. Je voulais parler de la nature, du monde, des êtres vivants, de leur respect, parce que ce matin, j'étais allée au marché. J'avais acheté du fromage, du bon, du vrai, à un étal où la bannière affichait une superbe vache Froment du Léon, la meilleure en taux butyreux. 

photo du net.


Quand je vis à quoi ressemblaient les fromages, je n'hésitais pas une seconde. Je crois encore reconnaitre la daube et le vrai fermier ! Pas besoin de goûter ! J'ai acheté un fromage de chèvre (entre autre) agrumes - poivre, un véritable délice, un Bleu des Causses,  vache   gras à souhait et puisque la vache affichée me promettait le meilleurs des beurres jamais dégusté, j'en pris un doux et un salé. J'étais contente, pour une fois, le marché ne m'avais pas désenchantée.  Quelques kiwis d'un producteur local venu de Corrèze, des épinards forts appétissants et une bonne viande d'un boucher que je connais depuis que nous sommes arrivés dans ce foutu pays,  parachevèrent mes emplettes. Au retour, il n'y avait plus qu'à déguster. J'accompagnais mon repas d'un vin du Jura, vieux de 15 années, je crois que nous l'avions ramené de vacances où nous avions passé les meilleures de ma vie, pour moi.  Les bons produits, ça s'apprécie. 

Maman était partie depuis quelques mois. Nous ne savions pas trop comment combler le vide qu'elle nous laissait. Pas besoin de vous dire dans quel état je me trouvais. Envie de rien. Besoin que d'une chose, qu'elle soit là. Surtout ne pas venir là où elle n'était plus. Désabusée, n'attendant rien, n'ayant aucun  projet, aucune envie, l'esprit vide, uniquement meublé par l'absence. J'ai au moins profité du temps présent, tel qu'il était, tel qu'il se présentait. Bien sûr, les vacances sont toujours des moments dits agréables, mais pas toujours. Là, tout concourait à vouloir effacer ma souffrance. Je crois que je n'avais jamais apprécié autant ces marques d'intérêt. 

Le choix de nos vacances s'était donc porté sur un endroit lointain. Un que nous ne connaissions pas. Mes prospections m'avaient projetées vers le Jura. Que bien m'en prit. Je crois bien que ce fut le meilleurs séjour que je passais. D'abord parce que je n'attendais rien. Ensuite parce que nous étions nous 4 et que je crois que ce fut une des dernières fois. Enfin parce que c'est un endroit merveilleux et que la nature y est encore authentique et généreuse. 


La fruitière du Jura (Doubs plus exactement), proche de notre lieu de vacances

les résurgences de la Loue

Voilà où je voulais en venir, cette nature, si précieuse, si belle, si parfaite qu'elle a besoin, elle aussi d'user de sa force pour se faire respecter, tant les humains l'ont massacrée. Les humains, oh, ils ne sont pas tous pareil. Des fois je me dis hélas, ça c'est quand je pense à vous. A Zola, à Jaurès, à Pasteur, à beaucoup d'autres bien sûr. Gandhi, Mandela, le Ché, le professeur Rives, la liste est trop longue... Mais il m'arrive aussi, pensant aux autres, de me dire "tant mieux !

Restez vous. Ne devenez jamais comme eux. Et là j'ai envie de pleurer. 

Bon si j'écris, c'est un peu pour moi, beaucoup pour vous. J'ai fait quelques photos, je vous en montre deux ou trois, + quelques autres.  J'ai écrit pour vous distraire, en 10- 13 ans pas plus, parce que depuis j'ai pris ma retraite (comme Bobby).

Mes tulipes éparses ont du mal à se développer.

Vous le voyez, les fruitiers sont en fleurs, ici c'est un poirier, les pruniers et les pêchers sont entrain de mettre les fruits. Les pommiers bourgeonnent et le lilas se prépare. 

Bientôt il sera temps de planter les pommes de terre. Mais le lilas de Romain  n'est pas tout à fait  prêt. 

Je dis ça parce qu'il se réserve pour son retour. Il dépérissait dans une décharge, il y a maintenant  plusieurs années. Romain l'avait récupéré. Nous l'avion planté dans notre jardin. Depuis, il refleuri tous les mois de mai. Pour notre plus grand plaisir et pour le bonheur de l'avoir sauvé. 

Et- puis le lilas, c'est un peu symbolique dans la famille. Papa l'aimait, ainsi que la glycine. Pourtant, lui, il n'était pas expansif. Ma soeur qui me lit fidèlement est comme moi, passionnée par les fleurs, la nature, les vaches, tout ce qui vit et qui s'aime. Le sien lilas, est loin de chez elle. C'est dommage, car pour en profiter il va lui falloir faire des kms. Maman aimait tant le lilas, le mimosa aussi, si bien qu'à chaque foire de la Saint Paul, le 26 janvier on lui en  récupérait un bouquet. Même papa pensait à cela. 
 D'ailleurs chacun de nous a (vait) à coeur de lui offrir . Maintenant, nous, on va moins en Auvergne pour janvier et février, mais on se souvient de ces fleurs qui d'une année sur l'autre se remplaçaient. (elle gardait les bouquets jusqu'à l'année d'aprés). Elle aimait tant cette fleur, que ses amis d'enfance et de jeunesse l'avaient surnommée " Mimosa", c'était doux et gentil, pas du tout péjoratif, ni taquin, ni moqueur. Et elle aimait nous raconter ces tendres années.
Tant de choses qui si je ne les raconte pas vont s'effacer !
Bon alors, ces photos : 

Ce chat est un être magnifique et merveilleux



mais celui là l'est davantage encore.

Et puis il va peut être falloir que je prenne du souci comme on dit par chez moi, l'ouvrage m'attend. je vais transformer mes citrouille en carrosse avant qu'elles ne dégénèrent en  potimarasse.

 Aller, bonne lecture. Je vous dis à bientôt. ❤


7 extraits.


C'est reparti ! Quand je vous disais que ça repart ! la pluie est de retour pour cette journée morne et triste.

Je devais partir pour de vrai en Auvergne, mais nous nous sommes organisés différemment. Le Patou avait un examen ophtalmo approfondi qui dure presque deux heure et qui le rend mal voyant à l'arrivée. Ne pouvant pas revenir sans chauffeur, je l'ai accompagné et j'en ai profité pour bien avancer la lecture du livre acheté sur les conseils d'Adrienne, il y a déjà quelques temps. (le 7 février)

7 extraits


Ce livre est trés agréable à lire et je suis ravie de l'avoir découvert, merci à elle. 
Pendant que nous attendions que l'effet du produit permette l'exploration des yeux, j'ai reçu un coup de fil de mon fils qui lui, venait de rentrer chez sa cousine, suite à un examen cardiaque approfondi  et qui n'a rien détecté (ouf) d'anormal. Pour autant le problème perdure et encore d'autres examens se profilent.  Je ne différerai pas toujours mon voyage !. 
Nous venions de rentrer à la maison, quand ma Ponette est arrivée. Nous avons papoté, bu une tisane et mangé un beau morceau de cornue ici (tant pis pour le régime !) c'est si bon !  Puis elle est partie pour sa séance d'équitation, la journée s'est terminée et j'ai achevé mon pull.  J'espère qu'il sera chaud car il fait trés froid chez nous. Aujourd'hui, le soleil est là mais les nuages aussi. Mon linge sèchera- t-il dehors ou dedans ? Et  j'ai jusqu'à vendredi pour décider si oui ou non je pars quand même au moins quelques jours. 

* 7 extraits  de ma journée : le livre, le pull, l'ophtalmo, le coup de fil, la visite, la cornue et la lessive ! 

22 mars, et ça repart ?

 Ce vendredi nous sommes le 22 mars.
Ce fut un moment important pour moi.
Mais pas que pour moi.
Mais pour vous ?
Je suis sûr que nombre d’entre vous se rappelle quelque chose d’un 22 mars.

C'était un 22 mars. 1968. Prenait forme un mouvement étudiant à la faculté de Nanterre, orchestré par un certain Cohn Bendit, dit Dany le rouge. 

Le mouvement du 22 mars est donc le début du mouvement de mai 68. Mais antérieurement à cette date, de nombreux évènements ont émaillé la vie politique française. Les 16 et 17 novembre 1966, devant le restaurant universitaire de Nanterre, où Cohn Bendit est étudiant,   une  trentaine de militants  du groupe d'extrême droite Occident ont attaqué un meeting de gauche déclenchant une violente bagarre à coups de barre de fer et de manches de pioche. Bilan :  deux blessés graves parmi les manifestants de gauche et une dizaine de blessés légers. Ces attaques sont suivies par celles contre le lycée Jacques Decour et le Lycée Voltaire le 11 décembre 1966, blessant gravement Pierre Rousset, militant des JCR puis celle du  sur le campus de l’université de Rouen où un autre militant JCR est aussi gravement touché,  au début de 1967, 13 interpellations parmi les factieux d'Occident ont lieu,  affaiblissant le mouvement,   ce qui ne l'a pas empêché de renaître et permis à certains de ses membres de faire de belles carrières politiques, jusqu'au plus haut niveau de l'état et d'animer encore aujourd'hui la vie politique française, au sein d'autres partis. 

Au cours des années 60, déjà, se profilait  un grand malaise au sein du monde du travail. La grande grève des mineurs de 1963  alors que le monde de la mine  vit ses dernières années avant le début d'une crise fatale, en est un exemple. Un nombre important de grèves se tiennent aussi entre 1966 et 1967, en région parisienne comme en province.

Dés la fin de l'année 67, la réforme Fouchet enflamme le monde étudiant et la contestation se déclenche. A cela  s'ajoutent dès la mi décembre d'autres mouvement sociaux, en particulier contre les ordonnances sur la sécurité sociale avec un appel de la CGT et la CFDT  pour une journée de grève le 13  décembre, dans tout le pays.  Le mécontentement général va s'amplifiant. 

Et puis, Nanterre c'est aussi le plus grand bidonville de France, les populations, pour beaucoup immigrées  n'en peuvent plus de misère et de dénuement. La guerre d'Algérie n'est pas si loin, nombre de rapatriés sont logés à la fortune du pot dans des baraquements à la périphérie des grandes villes, Nanterre, Sarcelle, Massy, Champigny...Lyon, Lille,  chaque ville a son bidon.  L'essor économique des 30 glorieuses ne profite qu'à certaines couches de population, en particulier aux plus riches, le monde du travail croule sous les crédits et le mal vivre. La jeunesse n'en peut plus d'une société autoritaire où elle n'a que le droit de se taire. Tout cela contribue et s'inscrit dans  le processus de contestation de mai et juin. La France compte alors prés de 500 000 chômeurs, soit à peu prés 2% de la population active, les jeunes sont les premiers impactés.   Deux millions de travailleurs sont payés au SMIG  qui est de l'ordre de 400 F par mois. 5 000 000    de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté dont beaucoup d'ouvriers des usines, de femmes ou de travailleurs immigrés et sont exclus de la prospérité.  Les salaires réels commencent à baisser et les travailleurs s'inquiètent pour leurs conditions de travail. 

 Le monde est partout en ébullition. Des courants porteurs de perspectives nouvelles  émergent et fascinent la jeunesse en mal d'espérance et de liberté. Les leaders de ces courants, tel Che Guevara,  Fidel Castro, Martin Luther symbolisent un monde nouveau, basé sur des principes d'égalité, de liberté. On veut y croire, alors on se donne les moyens d'accéder à cet inaccessible dont on a tant rêvé. 

Alors que tout le monde bouge, vit dans la crainte ou dans l'espoir, que partout monde des cris de colère et de désespoir, le gouvernement lui s'enferme dans un mutisme, fait de mépris et d'indifférence. Il faudra une nouvelle nuit d'émeute, le 25 mai pour que le premier ministre, Georges Pompidou, accepte de répondre à l'appel des syndicats, pour entamer des négociations  et convoque une réunion tripartite entre gouvernement, patronat et syndicats. Les négociations vont durer plus de 25 heures, sur 2 jours.

Ces 25 heures vont changer bien des choses. Ainsi, Elles aboutissent le 27 mai au matin à des décisions essentielles.

La lutte de prés de 10 000 millions de grévistes, l'occupation de nombreuses entreprises, des manifestations de rue  quasi quotidiennes et un blocage de l'économie, ont eut raison de l'entêtement du gouvernement, les  accords de Grenelle   actent des droits nouveaux pour les salariés : 

augmentation du SMIG, des salaires, semaine de 40 heures, âge de la retraite assoupli, projet de loi sur les libertés syndicales…- une augmentation du SMIG de 35 %, qui passe à 3 F (3,50 € environ),

- celle des salaires, de 10 % (7 % au 1er juin et 3 % en octobre),

- une réduction du temps de travail (objectif de ramener réellement la durée du travail à 40 heures, maximum abaissé de 2 heures à 48 heures).

- un engagement sur le droit syndical qui se traduit dans la loi du 27 décembre 68 par la création de la section syndicale d’entreprise et du délégué syndical dans les entreprises de 50 salariés et plus,

- un traitement des jours de grève par une possibilité de récupération dans l’année, avec une avance de 50 % du montant, acquis au 31 décembre en cas de non récupération. L'un des groupes de travail lancés par les accords de Grenelle aboutira à l’accord du 9 juillet 1970, instituant la formation professionnelle continue dans toutes les entreprises de 10 salariés et plus.

Un essor nouveau fait jour. J'ai 16 ans, dans la cour de notre collège, j'entreprends d'expliquer à mes camarades, que ce mouvement que nous vivons est juste et qu'il est aussi notre. Je prends faits et causes pour les manifestants. La directrice qui passait par là, me fait un sourire en coin assorti d'un petit clin d'oeil, je viens de faire mes premières armes pour un combat qui ne me quittera jamais. Mon père, ce militant déterminé a posé les premières pierres des fondations d 'un édifice solide que je suis fière de contribuer à entretenir. Déjà, l'année précédente, la  cousine Henriette, avec qui j'échangeais beaucoup sur l'ordre du monde, voyait chez moi, une conscience naissante et bien marquée. Elle  m'avait promis une belle carrière d'avocat. Je ne le serais jamais.  Je fus syndicaliste et demeure engagée auprés des hommes et femmes de modeste condition. Pour un monde juste, fait de paix et de fraternité. 

Aujourd'hui, tout fou le camp. Sont à reconquérir beaucoup des acquis de mai 68, du CNR, du Front Populaire.  Comme me le rappelait Heure Bleue, lors d'un échange blogguesque, les patrons se sont engagés à tout reprendre. Ils sont entrain de le faire, et même au delà. Nous aurions pu, à plusieurs reprises, reprendre le flambeau de la lutte de classe. Nous ne l'avons pas fait. Pas suffisamment. Sous l'effet d'un bien être collectif qui est issu de nos combats passées,  le peuple s'est endormi. Que restera-t-il dans peu d'années ? Combien de mars pour que ça reparte ? Le vautour royal qui trône à l'Elysée et sa bande de charognards oeuvrent tout les jours pour détricoter ce que tant de générations ont construit.  Dans la nature, ce sont les hyènes qui parfont l'ouvrage. Elles ne sont pas loin et brunes ou blondes, on les voit partout, dans l'ombre, qui s'agitent. 





De par le monde...

 Hier, il faisait grand bleu le matin, ainsi que les jours précédents. Nous avions convenu, la Ponette et moi d'une petite balade en compagnie du beau, du grand, du magnifique Fellow. 


C'est  au cours de cette balade que le ciel est devenu nuageux. De gros nuages moirés sont apparus. Il faisait chaud, il faisait lourd, la fraicheur de l'étang était salutaire. Il en profita pour se désaltérer.

Plus loin d'autres jumeaux attendaient patiemment l'heure de la tétée. Puis il fallu rentrer. 


Le temps d'un dernier cliché, un joli tapis d'anémones et un repos bien mérité. Fellow s'affala sur son canapé, je bu un peu de thé et repris mon chemin à la nuit tombée. 

D'un bout à l'autre.

J'avais prévu ce petit résumé de mes longues errances, il y a une bonne quinzaine. Souvenez vous, il pleuvait quasiment tous les jours. Seules quelques minis escapades le long des talus  me procuraient un peu d'exercice et de satisfaction. Le Patou était chez sa mère, malade (aprés la limonade comme vous le savez) - encore une chanson de Boby - et moi lors de courtes visites à cause des chats dont il me fallait assurer la garde, j'en profitais pour me rendre au pré de mes vaches préférées. Les Ferrandaises, comme chacun ici, le sait. Cette belle barrée ruminait au coeur d'un pâturage bordé de taillis aux portes de la ville de Rochechouart dont le chateau domine les vallées de la Vayres d'une part et de la Graine d'autre part.



Affamées, les petits veaux taquinaient leur maman. J'observais pendant longtemps leur jeu. Il y avait celui qui attendait des câlins, puis ces deux autres demandant du renfort à une tatas, afin qu'elle plaide leur cause auprés d'une maman fatiguée.



 que des jumeaux cherchaient à déranger afin qu'elle leur donne leur goûter. Cela dura un long quart d'heure puis lassés, ils repartirent solliciter une autre mère avant d'aller jouer.
Laissant là les jumeaux turbulents, je continuais sur un  chemin qui ressemblait fort à une voie d'exploitation fermière jusqu'à  cette demeure envahie par la végétation dont je n'ai pas résisté à l'exploration. Un lavoir envahi par le lierre dont le trop plein alimentait une retenue qui se déversait probablement dans un petit étang ou une simple serve, comblé par une végétation faite de ronces et de mauvais bois  et arbrisseaux, agrémentait le parc ceint par les vestiges de vieux muret formant une fortification abandonnée. 





Un vrai chemin permettait  une belle découverte des environs, en particulier du plan d'eau en contre bas et d'une Vayres saturée.  


Le beau voyage. Nouveau défi.

 Bravo à Fabie qui a fait des recherches et finalement trouvé le centre   du sujet, bravo à Virevolte qui elle aussi a donné une bonne réponse. Il fallait trouver à partir des mots introduits dans le texte à partir de chansons , qu'il s'agissait  de Boby Lapointe. Samedi nous sommes allées à un concert hommage à Boby, magistralement interprété par un groupe de musiciens locaux et amateurs, ce qui nous a enchanté. malheureusement, pour découvrir leur talent, il faut se déplacer (pas à Montélimar !) car ils n'ont pas ni CD, ni enregistrement de leur spectacle. Moi qui d'ordinaire n'aime pas trop les reprises, j'avoue avoir été bleuffée, j'ai même trouvé mieux que l'original, c'est dire ! 




Mais à présent que vous avez la réponse, auriez vous une petite idée de quelques tubes évoqués dans le texte initial ? Je vous précise qu'il n'y a  pas de tube de toilette !

La vie de chateau

 Pourquoi cette salle est-elle si déserte ?

Pourtant, on dirait bien qu’il y a peu quelqu’un était dans cette salle, il a laissé des saletés par terre.
Que s’est-il passé au château de Stokesay ?
J’ai peut-être une idée, mais vous ?

On verra bien lundi si vous avez une idée de ce qui est arrivé…


Le chateau de Stokesay est désert ce matin. Seuls restent ce bouquet fané offert à la marquise, un banc bancal et quelques chaises mal rapiècées. Tout le reste a disparu, comme ça, par enchantement, pas désenchantement plus exactement. Vides les 4 cheminées, absents lustres et chandeliers. Seul un tas de poussière et toiles d'araignées jonche le sol au plancher disjoint. Celui ci n'a pas connu la cire d'abeille depuis un bon nombre d'année, mais tout le monde sait à Stokesay que la marquise était ruinée. 

Tout celaa commencé avec les guerres et la première révolution d'Angleterre. 

Puis les mauvaises affaires se sont enchainées, le chateau passa de mains en mains, de mauvaises gestions en faillites, il fut vendu puis revendu.  Au 18ième siècle, il fut louer à des fins de production agricole et tomba rapidement en ruine.


Lorsque en 1870 il devint propriété du riche industriel  Derby d'Allkroft, il subit d'important travaux de restauration. mais vous savez ce que c'est, dans la vie, il y a ceux qui gagnent de l'argent et les générations suivantes qui le dépense. Les descendants d'Allkroft ne firent pas exception à la règle.   Ils finirent par le  placer   sous la tutelle de l'association English Heritage qui en devint finalement propriétaire à la mort de Jewell Magnus  Allkroft en 1986 et qui l'exploite encore aujourd'hui. 





Avouez qu'il a quand même meilleure mine aujourd'hui.

Le beau voyage.

 Hier, profitant d'un temps  tantôt gris, tantôt gris, nous avons fait un un beau voyage, en compagnie de Toto, Marcel-le, Françoise, que tout le monde appelle Framboise, Lena, Cathy et même Tchita.






Nous sommes revenus tard, il faisait nuit. En revenant de Montélimar, nous aurions pu ramener des nougats mais il n'y en avait pas.  Pas plus que de saucisson encore moins de cheval, mais il y avait beaucoup de poissons, en cours de route, Léon s'est fait mal à la jambe,  il est tombé dans la rue, bien sûr il fut conduit à l'hôpital...  A l'heure où j'écris ces lignes, Madame Mado ne m'a pas dit s'il s'en est sorti, parce que il faut dire qu'elle est insomniaque et que Lydie hante encore ses nuits de rêves au lit. Madame Mado, c'est ma voisine et c'est la copine de ma cousine, on ne se voit que le dimanche, où alors quelques fois au comptoir du bar de la gare pour déguster une glace à la vanille avec une boule de citron. en compagnie d'Igor et du comte, celui qui ramasse les tickets de quai que vous avez délicatement posé par terre.   S'il n'y en a pas on prend un café, fait dans une grande cafetière avec un bout de camembert avant d'aller retrouver nos maris au lit. Son mari à elle est dans une péniche, elle est fille de pêcheur, et nous dit toujours que c'est un être placide. Cependant, il ne faut pas trop lui gratter les pieds car ils sont fragiles. Il ne revient que mercredi. C'est pour ça que je ne peux pas aller chez elle mardi. Le mien est né au Chili et son papa aussi mais en faisant son arbre généalogique, j'ai vu qu'il avait beaucoup de racines, et aussi une soeur qui s'appelle  Aline et qui épousa un Noyau. Ils ont eu un fils, qu'ils ont prénommé Toto, dit le tigre, à cause de son habit rayé. Celui ci aimait une danseuse. 

Mais ça va ça vient et clou de la fête, devinez un peu où nous avons fini la soirée ? Comprend qui peu, la réponse est sous vos yeux.




Un si grand soleil

Hier, par un si grand soleil, profitant que venant de chez le coiffeur, j'étais super belle, je me suis fait une petite balade à proximité. Oh ce n'était pas l'Auvergne, ni la Bretagne, non plus la Normandie, mais le bocage avait revétu ses parures d'ajoncs, de bouraches et de vertes prairies.   Des restes des belles pluies torrentielles des jours derniers subsistaient le long des rases et formaient des étangs où on avait envie de plonger, histoire d'en tester la profondeur.  Là sous un ciel azuré, je contemplais cette nature divine. 
au coeur du boccage

fleurissent les ajoncs

un pont sur l'eau claire



le marais s'étend en sous bois
Il fait bon vivre quand les oiseaux nous offrent un concert mélodieux, que le vent nous caresse la peau de son souffle léger et que s'éveillent les premières senteurs boisées le long des hêtraies et des chataigneraies. 
 

Destination Auvergne.