197e du nom. Au théâtre ce soir.



Mr Renoir en peignant « La loge » porte un regard qui me semble critique sur ce couple dont je ne sais s’il est au concert ou au théâtre.
Mais à quoi pensent donc les deux moitiés de ce couple ?
Écoutent-ils ?
Regardent-ils ?
Songent-ils mais à quoi ?
Nous en saurons plus lundi j’espère…


Regarde, Nini, tout en bas, au fond, là bas, ne dirait on pas Monet, et juste à côté Monsieur Turner ? 

Il faut absolument que j'ailles les voir, tout à l'heure à l'entr'acte. 

Bien sûr Edmond, bien sûr. 

J'ai besoin de m'entretenir avec eux au sujet de ce nouveau mouvement dont me parle sans cesse Auguste.

Mais pourquoi ne lui demandes tu pas à lui  justement ? Tu ne me semble pas être le plus mal placé pour cela ? 

Mais parce que je veux écrire un  article pour ma chronique du jour dans le magazine des arts, et je veux que celui ci soit le plus neutre possible.

Monet d'accord, je comprends. Mais ce monsieur Turner ?

Et bien, il se trouve que Claude est allé longtemps en Angleterre et que monsieur Turner est un des principaux maîtres en la matière. Je veux creuser un peu plus le sujet pour comprendre mieux ce qui se cache derrière ce nouveau courant. 

Tu as probablement là le bon filon pour créer l'originalité de ton sujet, je le lirais avec délectation s'il parait un jour.

Bien sur qu'il paraitra ! ne joue pas les oiseaux de mauvais augure. Prend plutôt les jumelles qui encombrent tes genoux et scrute avec moi, pour me dire s'il y a d'autres pistes à exploiter. 

Dites 33

 Oui, 33. C'est désormais le chiffre de l'année. Et ce depuis hier. 



Que liriez vous sur cette carte, si vous aviez de bons yeux ?  Je vais vous le dire, comme elle n'est pas trés nette, j'ai voulu couper et agrandir, mais pas concluant mon affaire !

Hier c'était le joyeux anniversaire de la Ponette, et aussi de Jean Ba, le fils d'Ambre et de Lumière. Nés le même jour, à quelques minutes d'intervalle. 

Mais revenons à celui de la Ponette, il fut bien arrosé, mais non, pas avec ce que vous croyez ! enfin ! un peu quand même, mais pas que, beaucoup d'eau surtout. Et malgré cela, un super belle journée. 

Avec plein d'invités. Quand la maison fut vide, un peu tard dans la journée, je n'ai pas eu le temps de poster. Je le fais maintenant avant de m'attaquer à d'autres tâches. Le soleil est revenu. Tout à l'heure, son frère regagnera ses pénates. Elle, est au travail (tout comme hier matin), et cet aprés midi, elle fera chez elle ce qu'elle n'a pas pu faire hier. Ménage, balade avec Fellow son chien, qui n'est pas beaucoup sorti hier aprés midi, vu le temps, mais qui a bien profité quand même de changer d'air. Puisque lui aussi était de la fête.  Pas de cuisine pour moi aujourd'hui, il y a assez de restes. Un peu de rangement, un peu de ménage, et si le temps qui est compté reste suffisant, une balade pour faire des photos. J'en ai fait trop peu ces derniers temps. 

Bon anniversaire ma Ponette. Bon anniversaire aussi à Jean Baptiste. 

devoir 1936 Ce tango a mis le temps.


La première chose qui m’est revenue quand j’ai vu cette image, c’est la voix de Tino Rossi.
« Le plus beau de tous les tango du moooonde… C’est celui que j’ai dansé dans vos braaaas »
Mais pas seeulement.
Mais vous ?
Que vous inspire cette toile de Mark Keller ? Un souvenir ? Un spectacle ? Un morceau de vie ?
Nous verrons bien lundi qui ce tango aura inspiré…
Espérant toutefois que le sujet ne fera pas peine à Alainx qui n’a pas pu danser le tango mais semble néanmoins très bien passé de la danse pour fasciner quelqu’un pour le suivre pour la vie.


Je ne sais pas danser. Pas plus le tango qu'autre chose, Même la danse des canards. 

Par contre, j'aime la danse, mes deux pieds, non. J'aime la musique d'entrainement que provoque ou qui provoque la danse. Je pense avoir ça dans la peau. D'ailleurs pour le devoir précédant, je regrette de n'avoir pas été plus perspicace et de n'avoir pas évoqué cet arrière  grand père, joueur de violon, appris sans doute sur un chantier de maçons à la capitale comme nombre de ses pères lors de chantiers innombrables aux quels se livrèrent les maçons Auvergnats, Creusois, Limousins, Corréziens, de la Loire de la Dordogne ou bien d'ailleurs. Passé commun de notre histoire, riche de notre culture, de nos savoirs. Ce sont nos racines, c'est notre gloire. Je les remercie de tout ce qu'ils nous légué en mémoire. 

Peu importe que je ne saches pas danser. J'ai le sens du rythme dans la peau, j'aime la musique. J'aime les mots. 

Du plus loin qu'il me souvienne, dès mes 15 printemps, il faut me croire, j'ai essayé de participer à ma mesure à ces bals, non pas de faux culs, de vrais bals de fêtes foraines, où une fois l'an, je me devais, c'est ça aussi le droit d'ainesse, d'accompagner mes petites soeurs   au bal des conscrits lors de la fête foraine de notre patelin. C'était l'unique fois où maman  nous laissait à ma soeur cadette et à moi, quartier libre : accompagner nos jeunes soeurs jusqu'au bal, sans quoi, point de sortie. Je n'aimais pas ces sorties forcées, ma soeur, ne les détestait pas, voyant en celles ci l''occasion de s'amuser un peu et de rompre avec un quotidien fait de corvées plus que de loisirs et d'amusement qui malgré notre jeune âge, nous faisait défaut plus qu'il n'en faut. 

Je me revois, sur le banc assise, à faire tapisserie, comme on disait. En compagnie de quelques vieilles venues profiter de l'occasion pour cancaner. Parmi elles, l' Alphonsine qui aimait bien se délecter de nouvelles  amours naissantes et supposées et d'amourettes tout juste nées. Parmi elles, aussi la Francine. Venue en garde du corps de sa fille lourdement handicapée, dont elle le savait bien, des jeunes ou des moins jeunes, peu scrupuleux, ne tarderaient pas à profiter. 

Un soir de fête, ma soeur et moi, revenant, minuit passé, par la Pinatelle, en chemin nous rencontrâmes une âme errante.  Sur le moment, nous eûmes fort  peur. Quelqu'un nous suivait. Nous retournant, nous reconnûmes notre voisin, le Charles. Celui ci avait fort arrosé la fête et comme ancien poilu, parlait à un personnage imaginaire, l'interpellent en allemand. Nous n'avons pas tardé à l'identifier. Soulagées, nous nous écriâmes : "mais c'est toi ! le Charles !  notre voisin Charles faisait partie de nos familiers, un intime. Ma toute jeune soeur, d'ailleurs, n'hésitait pas à le positionner en bonne place sur la liste de ses nombreux pépés. Mais quelle ne fut pas notre déconvenue, lorsqu'arrivées à notre hauteur, ne nous reconnaissant pas et croyant avoir à faire à un fantôme des tranchées de Verdun, il nous menaça avec un bâton, qu'il brandit comme une baïonnette. Surprises, nous passâmes notre chemin, sans plus de façons et le lendemain, nous confiâmes notre peut bleue à maman. 

J'ai quelques autres souvenirs, de fêtes foraines qui me reviennent aussi. Quelques années plus tard. Ma cousine Jeanine, âgée de deux  ans ou trois de plus que moi, se faisait fort de nous entraîner mes soeurs et moi, dans les bals de localités voisines. Cela reste de bons souvenirs malgré tout. Tout ce temps passé ensemble, à papoter sur le chemin du retour, comme sur celui de l'aller. 

Je vous offre le plus lumineux des tangos. On a toujours un plaisir immense à évoquer ce monument de la chanson française. je vous laisse un instant en sa brillante compagnie.


ou bien celui là



195ème Devoir de Lakevio du Goût

 Cette toile de Mark Keller me rappelle quelque chose et m’inspire un conte.
Mais à vous ?
Qu’inspire-t-elle ?
On le saura peut-être lundi…


Quand jules est au violon, c'est  la danse des canards qui redémarre. Ceux ci s'invitent de loin et forment une chaine tout au long de la mare  se secouant le bas des reins tout en faisant coin-coin. De couacs en couacs, le violon de Jules leur répond. Un canard qui ne picore pas du pain dur, se perche alors sur le mur et entame avec Jules une discussion. Coin-coin, couac-couac, quoi que cela ne soit pas trés clair, couac-couac, coin-coin, et voilà que dans son coin, Jane et sa cane se disent tout bas : " ce charivari  vaut bien  une contre danse jusqu'à ce qu'un  chat ivre arrive en trouble fête,  tagada tsoin-tsoin pour faire  ron-ron, tagada tson-tson. Jane et Jules s'en vont au bal   avec Léon à l'accordéon, accordez, accordez, accordez  donc tous vos violons. 

La Jane, fait partie de la bande au Léon et avec Jules ils s'éclatent en couchant au violon car il est caméléon.

Devoir 193. L'automne


J’aime particulièrement l’automne mais que vous inspire-t-il ?
Certains lieux me remuent le peu d’âme qui me reste, surtout celui-ci que j’ai parcouru tant de fois.
Êtes-vous plus « Ô bruit doux de la pluie, par terre et sur les toits »
Ou « Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris, »
Êtes vous plus branchés Verlaine ou Verhaeren ?
Ou êtes vous simplement vous et vos rêves ou vos idées ?
À lundi, j’espère…



 Cette rue qui descend de la butte a quelque chose de familier. J'en ai parcouru tant de ces rues depuis qu'un jour de mai 1981 j'ai découvert pour une quinzaine d'années Montmartre d'Est en Ouest du Sud au Nord et dans bien de ses recoins. Printemps, ou été, automne ou hiver, les charmes divers  de ces quartiers, au fil des saisons m'ont envouté. Je l'ai dit 100 fois, mais cent fois, c'est pas beaucoup, c'est surtout pas assez. 
L'automne a ceci de particulier : c'est la saison des vendanges et à Montmartre, les vendanges ne doivent pas se rater. C'est aussi la saison des amours mortes aprés un été mouvementé. Mortes mais sans cesse renouvelées. Avec ses rencontres plus sereines, plus durables et rassurantes, car on le devine, on y prend des engagements qui dureront au delà du printemps. J'aime particulièrement l'automne. A Montmartre, comme ailleurs, depuis que je ne vais plus à l'école, c'est à dire depuis de bien nombreuses années. 
Tout à commencé avec mes souvenirs de quand j'étais enfant, où revenant des champs quand le soir tombait, la main dans celle de maman, on rentrait le troupeau à l'étable. Papa s'occupait des dernières pommes de terre qu'il ramassait séparant les grosses des plus petites qui serviraient à la nourriture des cochons. Puis venait les labours avec ses deux vaches liées, tantôt la Charmante et la Blonde, tantôt la Jacade et la Mignone, papa tenait le manche de la charrue pendant que maman, marchant devant, l'aiguillon à la main  guidait l'attelage et pour moi, le plaisir de suivre aux champs surveillant les 3 autres qui n'étaient pas de corvée. Bien emmitouflée dans mon manteau laineux, je me blottissais au pied du grand pin qui m'abritait du vent,  je regardais le soleil qui descend derrière les montagnes lointaines, couvrant d'or et de feu, les sapins tout proches du bois des Barthes où bientôt on irait ramasser les airelles, les champignons et les châtaignes tombées sur le chemin des Bordes, pendant que papa et maman, feraient provision de bois mort pour garnir le fourneau, unique source de chaleur  quand l'hiver viendrait.
L'automne pourtant c'est la porte à Toussaint, les vivants qui s'occupent des morts, au moins une fois dans l'année. Les chrysanthèmes et les noix, les raisins et les pommes, le cidre doux, le vin âpre, l'huile pressé au moulin, le givre et les champignons qu'il ne faut pas ramasser. Les saisons qui se suivent, le temps qui passe, effaçant les anciens, laissant place aux nouveaux sans garantie de meilleur, chaque jour offrant sa  peine aux miséreux.
L'automne c'est aussi la plainte des corbeaux volant sur la plaine quand elle est dénudée. L'aboiement d'un chien dans le soir qui tombe, quand passent les charrettes sur le chemin de pierres, écorché.
C'est le vent froid venu du Nord qui se brise dans les genêts. 
C'est la douceur d'un foyer et la soupe qui fume dans l'âtre attendant le début de la soirée. 
C'est la veillée où chacun retrouve sa place devant la longue table, une fois le labeur terminé. 
La sérénité des chaumières calfeutrées, le calme retrouvé seulement rompu par le chien sous la table qui frappe le sol en  grattant   ses puces avant d'aller se coucher. 
C'est nous tous réunis.  Nous tous fatigués mais tellement heureux d'être ensemble, même si  on ne  le savait pas encore. Ce sont les jours qui s'égrainent et qui ont la saveur d'un passé retrouvé dans les histoires racontées par les pères et grand pères et qui ne reviendront jamais. 
L'automne c'est la plénitude avec  le sentiment du devoir accompli, du repos bien mérité, enfin gagné dont on va pouvoir profiter. C'est la récolte engrangée. Le fenil bien garni. C'est l'hiver qui s'avance, les semailles prochaines pour garantir un autre automne tout autant bien rempli.    

A l'aventure.

 Et bien me revoilà ! Je vous ai manqué ? Mais là  je sens que vous allez être gâtés. Je ne sais même pas par quel bout commencer. Des nouvelles, des bonnes, des moins bonnes, en veux tu zen voilà. 

Commençons donc par le début.  Nous étions le 23 septembre et nous apprêtions à prendre le large. Passant devant chez la voisine, j'avais remarqué une épaisse touffe de poils roux. 

Evidemment, Ti-Lion était passé par là et à tous les coups s'était battu avec quelqu'un, mais qui ? Grand mystère !

Par contre le lendemain matin, la joue pleine de pu nous indiquait que la blessure n'était pas de la veille et que nous devions réagir. 

Petit séjour en clinique, traitement pour combattre l'infection, dispositions prises pour qu'il soit bien, nous pouvions décoller. La ponette avait pris les rênes  et nous la route. 

Sous des trombes d'eau nous avons regagné la Bretagne où nous étions attendus, y compris par le soleil. Nous étions le vendredi soir et la mer était haute. 

Le lendemain nous avons fait notre première balade entre bois, rivière et chasseurs. La balade, je la connaissais déjà pour l'avoir faite il y a quelques années. Cette année là, les bois avaient brulés, il ne restait que quelques souches calcinées. Cette fois, la végétation avait repris ses droits. 




Sur l'autre rive du  fleuve, sur son éperon rocheux, le château de la Roche Jagut dominait la vallée. 

Dimanche en famille, puis balade tardive le lendemain, comme à notre habitude, notre halte au gouffre de Plougrescant avec un vent contraire et une mer sans vague, mais sous un ciel de traine particulièrement changeant. Le vent assez fort avait provoqué des dégats électriques et la totalité des fourchettes bloquées dans le lave vaisselle, nous avons mangé le soir à la lueur des bougies de fortune avec des fourchettes de bébé !




 

Lundi une jolie promenade dans les marais pendant que la mer remontait, nous offrait de beaux décors où de belles vaches Highland paissaient dans le marais.






Nous arrivions ainsi doucement au mardi. Plus vaillants que jamais, nous avons attaqué une balade un peu plus compliquée faite de bois escarpés le long du Leguer, autour du château de Tonquédec. Mais se trompant d'itinéraire, au hasard des sentier, nous nous sommes aperçu que nous en faisions une autre  à l'envers, plus difficile et bien moins jolie !





Mercredi, jour des enfants et des anniversaires. Nouvelle rencontre avec les petits et les grands enfants, belle soirée, agrémentée au par avant d'une mini promenade prés de l'embouchure du Yaudet.





 Puis jeudi qui s'avance timide et chaud pour la saison, ou c'est moi qui transpire de montées en descentes sur les rives du Jaudy  cette fois. De moulins en moulins avec au fil de l'eau quelques espaces ouverts sur une nature généreuse et pleine de surprises insolites. 









Quand le dernier jour se profile, nous on en prend encore plein les yeux, juste assez pour rater le dernier coucher de soleil, rose orangé, caché par les feuillages d'une haie bien trop haute pour permettre un cliché. 








Ce fut une bonne semaine. La route du retour ensoleillée ne fut pas si longue qu'à l'aller et me laissa encore du temps pour récupérer l'intrépide chat écorché. 


 Sans vous dire laquelle de ces balades j'ai préféré, toutes sont magnifiques, je vous laisse découvrir en quelques pas, en bord de lignes, ces fabuleux paysages qui ne sont jamais les mêmes tout à fait, mais offrent tant de ressources et de joie à l'oeil du promeneur qui ose s'y aventurer.

Cool, non ?

 Il pleut encore et notre retour sous le soleil samedi est déjà loin. 

Pendant notre absence l'herbe a poussé, il faudrait tondre, mais rien n'est possible. Pleuvent aussi les rendez vous médicaux, c'est pas mieux. Se soigner devient difficile, médicaments en pénurie constante, ce serait, d'aprés une pharmacienne chargée de notre approvisionnement en substances plus ou moins toxiques, la faute des américains. Non contents de nous envoyer leurs saloperies (phylloxera, doryphores, poudre blanche, coca, mac do et compagnie) nous dévalisent de nos médocs car chez eux, ils seraient trop chers ! c'est pas plutôt, madame la pharmacienne, que big pharma préfère vendre ses stocks aux américains parce qu'ils les leur payent plus cher, qu'à nous, à qui la sécu les rembourse et pour cela en  réglemente les tarifs ?   

Pendant notre absence aussi, j'ai fait une commande de laine sur un site dédié à cet effet. D'habitude, je suis livrée en une dizaine de jours, cela me convient. Mais cette fois, le facteur s'est présenté à la maison au bout de 3 jours avec mon colis. D'habitude, le colis passe dans la boite à lettres et je le retrouve à mon retour. Bien que pas plus volumineux que les autres fois, cette fois ci le facteur, ou la factrice a voulu faire du zèle et ne le remettre qu'en main propre. 

Comme vous le savez sans doute, mon prénom est autant féminin que masculin. Souvent les expéditeurs adressent à monsieur ou madame. Pas tous ! car l'expéditeur de la laine n'a pas précisé. Qu'à cela ne tienne, cela doit être un monsieur, s'est écrié monsieur le facteur ou madame la factrice, devant ma porte close et ma sonnette sourde.  Je vais lui laisser un avis de passage avec l'adresse et la date à laquelle récupérer le colis, qui aurait trés bien pu être déposé dans la boite prévue à cet effet. 

Cela devait être à partir de samedi. Samedi nous étions en chemin. Lundi la poste a porte close. Hier je n'ai pas eu le temps. Donc aujourd'hui je suis allée récupérer ma marchandise. Oh mais s'est écrié la dame du guichet, c'est que je ne peux pas vous le donner ! il est adressé à monsieur ! Ok. Vous avez sa pièce d'identité ? Non bien sûr, puisque c'est à mon nom qu'il est adressé ! Ah oui, mais c'est bien noté monsieur ! bon ! ben y a pas de solution, là ! vous n'avez pas le bon sexe et monsieur n' aura pas le bon prénom ! que fait on ? 

Enfin, dilligentement, aprés scrutation de ma pièce d'identité,   relecture de l'adresse et avec quelques préjugés, madame la guichetière a bien voulu me donner mon colis finalement, car elle doutait que monsieur saches tricoter ! Ouf, je vais pouvoir me détendre ! c'est cool, non ? 

Dilemme

 Cette « photo modifiée tableau » de Richard Tuschman m’a, « interpellé quelque part au niveau du vécu » comme on dit quand on joue au « psy mode années 80 »   

De fait, quel sens donner à cette toile ?
Qui part ? Elle  ? Lui ? Eux ?
Revient-elle ? Part-elle ?
Qui est la silhouette derrière la fenêtre ?
Celle qui fait partir ou celle qui fait revenir ?
Et qui doit partir ou revenir ?
Bref c’est, comme disait ma mère « un vrai sac de nœuds »…
Je compte sur les efforts de tous pour donner un sens à cette toile.
À lundi…


Il est là, il l'attend ! et elle avec sa valise en carton ! toujours prête à jouer les martyres, elle croit que parce qu'elle est partie en petites chaussettes en empruntant la porte de derrière, je ne l'aurais pas vue ? Non mais ! pour qui elle se prend ? Et lui, les deux mains dans les poches, a attendre là comme un baluzo de première ! Ah ils ont fichtre allure ces deux là ! Franchement !

C'est vrai qu'on n'était pas bien assortis, tous les deux. C'est vrai que j'aurais dû écouter ma pauvre mère. C'est vrai qu'au moins elle ne se serait pas épuiser à me vanter les mérite du célibat. Et moi qui croyais que c'était parce qu'elle ne voulait pas partager son fils avec une inconnue ! Pauvre de moi ! Elle s'est bien payé notre tête à tous les deux, la jolie sainte nitouche. Mais ils peuvent bien aller au diables avec son amoureux. Je suis certain que cela ne durera pas longtemps !

Il a l'air gauche, avec ses deux mains dans ses poches. J'attendais ce moment depuis si longtemps et maintenant qu'il est là devant moi si emprunté, je réalise que je me suis trompée, ce garçon ne me rendra pas heureuse. Je n'aurais jamais dû quitter cet appartement douillet, mais je ne vais tout de même pas faire machine arrière, il aurait beau jeu, l'autre là haut à dire à tout le monde que je suis une propre à rien, pas même à assumer mes décisions. Et puis ses crises de jalousie, j'en ai assez ! je n'aime pas quand il crie, je n'aime pas quand il boit, je n'aime pas ses caprices d'enfant gâté. Sa mère sera bien contente de le récupérer, elle qui se défendait tant d'être une mère abusive. 
Non je vais passer la nuit à l'hotel, je ne rejoindrai personne, on verra bien demain.

Elle a bien l'air indécise, et moi qui croyais qu'elle m'aimait. Elle n'a pas l'air pressée de me retrouver, elle marche bien lentement ! c'est mauvais signe ! Je vais la laisser s'approcher davantage et je lui dirai... Je lui dirai quoi au juste ? 

Il était une fois.

 C'était jeudi. Je savais que j'allais les utiliser bientôt car samedi était proche et c'était une date particulière. Il y a trente neuf an. Merci à Fabie pour y avoir pensé. Il a lu son message et a été touché par cette gentillesse naturelle qui la  caractérise.


 Il y a 39 ans ! à l'aube de la quarantaine, au derniers jours du printemps de la vie. J'avais passé tout l'été à profiter des semaines d'attentes, les dernières. Le premier aout nous avions déménagé pour un appartement plus grand. Nous l'avions meublé, choisi un joli papier peint pour la chambre ; de jolis petits chats tout roux agrémentaient le décors. Quand vint le 15 aout avec le changement de quartier  de lune, comme chaque année, une abondante pousse de champignons s'annonçait. La foret de Carnelle avait des coins à cèpes que je connaissais bien. Claudine, notre amie, nous accompagnait souvent pour nos sorties dominicales. Elle se faisait beaucoup de soucis pour moi. Et si un malaise me prenait ?   Si je faisais une mauvaise chute, dans mon état, ce n'était pas prudent ! et si les douleurs de l'accouchement survenait ?  Bref, personne n'était tranquille, mais moi, je m'en moquais. Ce n'était peut être pas prudent, mais moi, je savais ce que je faisais. Et j'aimais ma liberté, mon indépendance et les champignons ! Ce n'est que plusieurs semaines plus tard qu'un petit bonhomme de 2,5 kg  pointa son petit minois. C'était un vendredi soir, aprés la tombée de la nuit que ma valise à la main, je me dirigeais vers la maternité. Arrivés à l'accueil, une hotesse nous demanda sur un ton que je trouvais rude, ce que nous voulions. Mal disposée, je lui répliquais vertement que c'était pour une naissance et que c'était urgent ! Elle nous dirigea alors vers le service concerné et je dus attendre de longues minutes que quelqu'un vienne s'occuper de moi.  C'est donc chargée de famille que je rentrais une semaine plus tard à la maison avec un trésor pour le restant de mes jours. Cette année là, un mois plus tard,  nous nous rendions en Auvergne, pour le présenter à sa famille, qui était aussi la mienne. Lord de notre visite, à la ferme, Claudine nous avait accompagnés. Nous avions assisté ensemble à la naissance d'une petite Noisette. 
Naturellement, Noisette resta parmi nous jusqu'au départ de mon père, six années plus tard. Je le revois encore ce petit bonhomme, nous supplier de l'emmener avec nous quand il fallu redescendre en Auvergne pour dire adieu à son grand père. Sous l'influence et sur  l'insistance de Claudine, au prétexte que ce n'était pas la place d'un enfant, nous lui avions laissé le temps de la cérémonie. Ce fut mon grand regret de ne pas lui avoir permis de nous accompagner. 
Il n'a pas compris non plus pourquoi on faisait tant de mystères et se "débarrassait de lui".
On fait toujours des bêtises en n'écoutant pas son coeur. 
Et puis il y eut les autres fois, les premières fois, les prochaines fois.  A chaque fois une nouvelle fois, mais un bonheur immense, qui me rend si triste quand il se termine, toujours trop vite et si  fugace.
Hier  était un de ceux là. J'avais mis les petits plats dans les grands, cuisiné pour la circonstance, acheté aussi ce que je n'aurais pas si bien réussi.


 Nous étions ensemble. C'était tellement bien ! Aujourd'hui est une autre fois, encore une fois où le vide s'installe jusqu'à la prochaine fois. Il est reparti tout à l'heure, sous la pluie. Dans un peu plus d' une heure, tout recommencera. La vie là bas, la vie ici, l'horloge qui marque le temps, implacable, sans sursis, sans égard au cadran de la vie.

Quel b. !

 Cette toile d’Anne-Françoise Coloumy, à défaut d’être nette, me renseigne.

Ce n’est pas la première fois que je vous propose de raconter une histoire sur une toile de cette dame.
Cette fois, je vous en demande une autre à propos de la toile qu’elle a peinte et que je soumets à votre imagination.
Comme vous, j’espère en savoir plus lundi…



Quel b. ! mais quel B ! jamais vu  un bazar pareil ! Il y en a des choses là dedans ! c'est pire que l'atelier du Patou. On ne sait pas par quel bout le prendre. Il a essayé de ranger un peu, mais c'est pour mieux entasser d'autres  choses. Quant à celles qu'il a débarrassé, c'est pour les entreposer ailleurs. Il ne faut rien jeter, ça peut toujours servir. 

Ma mère  aurait dit "qu'une truie n'y trouverait pas ses cochons", c'était son expression, ça. . Elle n'était pas une pro du rangement, mais à sa décharge, avec tout ce qu'elle avait à faire, entre les cochons justement, les vaches et puis les veaux, les poussins et les couvées, les gamins, le jardin et les champs, la pauvre femme, elle avait bien assez à faire. Alors elle entassait "au pouillu" comme elle disait. Quand on lui demandait quelque chose, elle nous répondait invariablement :  "ça doit être là au pouillu", ou bien quand elle nous donnait quelque chose à ramasser, elle disait "t'as qu'à le poser là au pouillu, et c'est généralement là atterrissait la plus part des choses de la maison, linge, papiers, chacun sur son tas, naturellement" et autres bricoles aux quelles on ne savait pas bien attribuer de place précise. Ainsi il y avait des tas de pouillu dans la maison, de sorte en effet que parfois, une truie n'y aurait pas trouvé ses petits. Nous non plus d'ailleurs, ce qui fait que quand on apercevait au milieu du reste, la chose convoitée, on tirait dessus et tout le tas venait. Aprés on triait. 

A propos de la truie, savez vous que cet animal est un des plus propres qui soit . Pour les avoir bien observées lors de mon enfance, j'étais surprise par leur sens de l'organisation. Elle choisissaient toujours le coin de leur soue le plus propre possible et se lovaient dans la paille la plus fraîche possible. Leurs besoins, elles les faisaient toujours au même endroit, le plus en  bas de la pente pour garder le reste propre. Leurs petits, elles les allaitaient toujours là où c'était le plus confortable pour eux et dans le clos, derrière la maison, quand elles se roulaient dans la boue, c'était dans une boue propre, faite de glaise et d'eau propre, jamais dans l'eau croupie faite de vase et découlement de purin. Elles faisaient ça, nos truie, des bains de boue, pour se débarrasser des parasites. On disait sale comme un cochon, mais quand les bains d'argile sont venu à la mode pour les humains, on a plus rien dit. Pourtant c'est de notre faute si les animaux s'entassent dans des cages ou des box au beau milieu de leurs excréments. Dans la nature, vous avez déjà vu des vaches crottées jusqu'aux cornes ? Vous ? Enfin quand elles ont des cornes. Parce que pour les défigurer on s'y entend mieux que pour les entretenir, n'est ce pas ! 

Bon enfin il est sympas son petit atelier à la Françoise. En désordre, mais sympa. J'aimerais bien y farfouiller, je suis sûre que j'y trouverai plein de choses intéressantes. J'ai toujours aimé le désordre comme celui ci. Je suis la reine pour y contribuer.   Et si vous ne me trouvez pas, ne cherchez pas, je suis sous la pile entrain de fouiner !

197e du nom. Au théâtre ce soir.