La robe blanche



C'était un dimanche au bord de l'eau, elle avait mis sa robe blanche et lui portait son costume à carreaux. Celui qu'il avait lors de leur première rencontre.
C'était aussi un dimanche. Ce jour là il était arrivé avec à la main un bouquet. Un immense bouquet de 31  roses blanche, car il parait qu'il en faut un nombre impair dans un bouquet. Pourquoi ? Allez vous me demander.
Parce qu'il était libre et pur dans l'espérance  de la voir toute pareille à lui.
Parce qu'il croyait en quelque chose de bien plus grand, de bien plus  fort que lui et voulait lui déclarer sa flamme naissante. Lui dire qu'il espérait qu'elle accepte d'écouter sa déclaration. Car il était bien trop timide pour lui déclamer d’emblée un poème, ou bien même quelqu' imbécilité du genre : "Mademoiselle voulez vous ?"
Et puis les roses blanche ça sent bon, c'est suave, c'est aguichant, pensait il.
La demoiselle avait accepté ce bouquet sans broncher. Rosissant à peine, le visage inondé par la lumière du soleil.
Ils s'étaient revu. Avaient longtemps marché le long des quais. D'autres bouquets s'étaient ajoutés au premier. Puis un jour elle était partie. Quelqu'un lui avait offert des roses rouges et sa passion retrouvée l'avait conduite loin des quais.
Si aujourd'hui, elle était là face à lui, tenant à la main  un modeste bouquet, de trois roses seulement, c'était bien parce que justement elle voulait à tout prix être en paix avec cet amour trop lourd pour elle étouffant la moindre de ses initiatives. Elle aurait voulu de l'imprévu dans leur relation, du mouvement, du charme. A la place il lui offrait du plat, du sans âme.  Et il était là, à nouveau avec son ridicule bouquet de  roses blanche.
Oubliant toute réaction conventionnelle elle pris le bouquet qu'il lui tendait et le jeta rageusement dans la poubelle la plus proche. Puis elle tourna les talons et alla s'acheter un immense bouquet de roses rouges qu'elle posa sur la table du salon en rentrant chez elle.

9 commentaires:

  1. Il faut dire aussi qu'elle n'a pas à faire à un violent qui la jetterait dans un ravin !

    RépondreSupprimer
  2. Au moins il aura compris qu'elle n'est pas pour lui. C'est radical ! A vrai dire, je préfère les roses rouges. Elle a raison, le blanc tout seul, c'est fade ! :)

    RépondreSupprimer
  3. Pourquoi a-t-elle accepté autant de bouquets de roses blanches sans lui dire qu'elle préférait les rouges ?
    Il portait son knickerbocker à carreaux lors de leur première rencontre : tu es allée loin dans le temps pour retrouver cette chanson de Maurice Chevalier !

    RépondreSupprimer
  4. Il n'y a pas que les roses qui soient épineuses,certains caractères le sont aussi ! ;-)

    RépondreSupprimer
  5. Il me fait penser au Brel de "j'vous apporté des bonbons"...
    Elle fait comme la fille de la chanson.
    Bref, elle veut de la vie, il est ennuyeux comme la pluie.

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour délia, Madame voulait de la passion ce Monsieur l'a amusée un moment mais il n'a pas su et pas vu ses désirs à elle. Déjà le choix des roses blanches étaient un mauvais choix alors cela ne pouvait qu'avorter.
    Bonne journée.

    RépondreSupprimer
  7. Hello Délia, mais tu vas plus vite que ton ombre pour publier :-)
    Quel caractère, bravo, est-ce autobiographique ?
    Grosses bises, bonne journée, orageuse chez moi.

    RépondreSupprimer

5 à 7