Tout au bout de la route et de notre chemin
Elle part vivre sa vie ma boucle de Sarrasin.
Elle part en quittant le nid pour d'autres matins.
Elle a fait ses valises, prit son sac, ses parchemins.
Nous avons fait ensemble, un beau voyage, nous tenant par la main.
Nous avons découverts bien des rivages sur fond de ciel serein.
Nous avons parcouru les montagnes comme la chèvre de Seguin.
Sur les plages de Bretagne balayées par l'air marin,
Nous avons ramassé les coquillages et respiré les embruns.
De nos rues de Paris et des couloirs du métropolitain,
Il nous reste un air de musique plein de souvenirs communs.
De Montmartre et Belleville, nous avons le coeur plein,
Passant par Montparnasse et le quartier latin
Mais qu'il passe donc vite ce temps avec nos chérubins !
Pas le temps de les voir naitre et grandir que c'est déjà demain.
Il passe bien trop vite le temps des câlins.
Elle part ma douce fille, ma brune boucle de Sarrasin.
Elle part le coeur joyeux et ses yeux s'illuminent soudain.
Mais voilà que mon coeur se brise et tremble un peu ma main.
Elle part, la Ponette, vers d'autres lendemains.
Et moi je reste là, seule sur le quai à attendre en vain
J'ai les yeux un peu humides perdus dans le lointain.
Elle part ma source vive, elle a lâché ma main.
Il faut bien que les enfants aillent bâtir leur propre nid…
RépondreSupprimerBien dite, cette migration.
Je trouve ça normal, mais dur aussi !
SupprimerJe pense qu'il faut être heureux pour elle :-)
RépondreSupprimeret puis, le monde est devenu si petit... on n'est jamais bien loin...
Je le suis Adrienne, mais je suis malheureuse pour moi !
SupprimerC'est un beau cri d'amour que tu lui adresses ! La première fois que ma fille est partie, c'était pour l'hémisphère Sud avec son tout jeune mari... Elle n'est jamais revenue vivre ici mais a changé d'île... Et je vais souvent la voir.
RépondreSupprimerJ'ai aimé ton poème
Il est vrai qu'il y a des souvents plus faciles que d'autres, l'autre bout de la terre n' est surement pas le plus fréquent. Mais à chaque fois que de partage tu dois avoir et que de souvenirs aussi. Il n'est pas dit qu'à l'autre bout de la ville, ces partages là soient plus grands !
SupprimerBon vent et bonne route à ta fille alors ! Oui, c'est toujours difficile de les voir partir mais il le faut ! ;)
RépondreSupprimerBon vent, je ne le dis jamais. Je sais que partout ailleurs ça veut dire bonne route, mais dans mon canton,ça veut dire bon débarras, alors...
SupprimerAh ben non ! Bon vent ! c'est bon départ !aller dans la bonne direction, c'est sans doute mon amour de la mer qui me fait dire ça ! Et puis je dis ça parce que c'est difficle aussi pour moi, je sens ma fille s'éloigner de plus en plus, je pense que bientôt la chambre sera occupée très peu de jours dans l'année, elle part plus loin, ce sera plus difficile de la voir...
SupprimerTexte magnifique. Tu as tout dit du départ du nid de nos enfants. Bien sûr que nous sommes heureux pour eux. Chacun sa vie. Nous sommes partis aussi. n'empêche, le serrement de cœur est bien là. Oui, la vie va trop vite !
RépondreSupprimerBises.
Comme tu dis, quel serrement de coeur, même s'il faut couper la corde. Je pense maintenant à la peine que j'ai causé à mes parents en partant quand mon tour fut venu. Mes petites soeurs me témoignent parfois du déchirement et de la façon dont elles ont vécu notre départ à nous les plus grandes.
SupprimerAvec ce départ, je me sens vide et vieille.
Oh lala qu'est-ce que c'est beau! J'en ai des frissons partout!
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est dur, ce moment où les fruits devraient se détacher de l'arbre une fois mûrs mais qu'en fait on a plutôt l'impression qu'ils nous sont arrachés. En tout cas c'est ce que j'ai ressenti, je te l'ai déjà raconté maintes fois, j'ai pleuré pendant des mois (à ma décharge le départ avait été brutal et pas du tout prémédité)
Bravo, Délia. Un très joli poème, une ode à ta fille qui va vers son avenir, vers sa vie, et c'est tout ce que l'on peut souhaiter à chacun de nos enfants! :-)
C'est vrai. Quand mon fils est parti, ce fut terrible. J'ai vécu l'horreur et je m'apprête à la revivre avec ma fille. Et là le nid sera vide complètement vide. Elle est encore sur le seuil prête à agiter sa main. Mais moi je me sens dans la tombe, pas encore recouverte mais presque. Par contre je pense qu'elle est prête pour le grand saut et je lui souhaite bonne route, bonne chance. Elle sait bien que je serai toujours là quoi qu'il en soit et quoiqu'il arrive, je serai en chemin pour aller vers elle. Elle a pleuré en lisant ce poème. Je lui ai demandé si elle aurait préféré que j'écrive autre chose, elle m'a dit "non, surtout que j'aurais que ce n'était pas ce que tu pensais". !
SupprimerC'est doux
RépondreSupprimerJ'ai apprécié de lire
Merci tout simplement
Merci Rose d'Auvergne !
SupprimerOh Délia, quel beau poème ! mais qu'il me serre la gorge, j'en ai du mal à avaler ma salive... Oui je sais que tu es heureuse pour ta fille, comme je l'ai été pour mes enfants... mais nous, les mamans, que de chagrin et de larmes internes. Bon, après, la vie reprend son cours, on s'organise autrement mais la période difficile est bien là, lancinante. Grosses bises consolatrices ;-)
RépondreSupprimerC'est complètement ça, oui. La vie nous pousse heureusement !
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