Une journée bien particulière.

 Je vous l'avais promis ! pendant que vous étiez entrain de plancher sur votre devoir du lundi, moi, je passait tout mon temps  ici. 

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 Ainsi aprés avoir confiturer, toute la matinée de samedi (gelée de coing) puis manifesté toute l'aprés midi contre les violences sociétales, j'ai consacré mon dimanche matin à reconfiturer ma pulpe de coing pour en faire une bonne pâte de fruit, et l'aprés midi, de trés bonne heure et encore plus de bonne humeur, direction :


Gentioux, où plus que jamais, on peut lever le poing et crier maudite soit la guerre, maudits ceux qui la font. 

Gentioux et sa première rencontre des bouviers, où je me suis régalée.  En plus de m'être régalée, j'ai même rammené du pain, du vrai !

Il y a eu l'instant Meurise, une brave Vosgienne aux allures de Normande qui sillonnait gaiement, creusant profond et traçant droit 

 



mais qui pense surement que la vie ce n'est pas que travailler, et qu'il faut aussi prendre le temps de se rapprocher et de communiquer, quand l'occasion se présente, en la personne d'un jeune monsieur Gersiais pas du tout effarouché.

Pendant ce temps,  se préparaient deux jeunes et magnifiques bouvillons Maraichins, l'un prénommé Safran et l'autre Bouleau qui n'avaient non plus pas trop l'air d'apprécier le travail du dimanche et donnaient bien du fil à retordre à leur cadre de service. 



 Comme moi, ils pensaient surement que le dimanche, c'est fait pour se reposer autour d'un bon verre, d'un bon repas ou simplement un moment de plaisir entre potes, tandis que d'autre ne voulaient que boire.

Cependant la buvette étant fermée, 

 

c'est donc Modestine qui se dévoua pour assurer le service. Infatigable, elle marchait depuis des jours avec son compagnon de route, pour l'association "La corne rose" en faveur de la lutte contre le cancer.

 Bravo Modestine ! et bravo à Julien qui nous confiait ne pas avoir voulu accepter de loger chez l'habitant, tout au long de son périple,  pour ne pas s'habituer à un peu de confort pendant que d'autres souffraient tant et que Modestine endurait  tantôt la canicule, tantôt la pluie sur les chemins de fortune ou sur des routes difficiles,  Modestine  qui malgré ses petits souliers sans relâche devait marcher. Il nous confia même avoir porté lui même son sac et son barda pour ne pas trop la charger. Vous deux qui avaient entrepris ce long voyage pour une belle cause, soyez remerciés.

les petits souliers de Modestine

 De bien belles rencontres autour de cet évènement où passionnés et amoureux de la nature, de l'authentique et de la vache en particulier, ont pu échanger, découvrir et partager ingéniosité, savoir, expérience et complicité. 

Que de belles personnes. Que de belles mentalités. Aprés cela on ne peut plus dire, on ne doit plus dire que le monde est fichu et complètement pourri. C'est l'espoir qui renait et qui doit nous motiver, tous autant que nous soyons. Il faut y croire, c'est notre seule chance de survie. Mais elle existe cette chance, ne la laissons pas en chemin car d'autres pourraient s'en emparer et la détruire comme ils ont déjà beaucoup détruit. Sauvons la, de grâce, sauvons la !

Et puis un petit coup d'oeil en repartant pour ce vieux lavoir désaffecté, seules les pierres demeurent, où jadis les lavandières venaient taper avec leur battoir. Enfin quand je dis un lavoir, c'est une serve, plutôt, où sans doute les anciens avaient beaucoup peiné pour la creuser. Là aussi, il y aurait tout un patrimoine à rechercher. Notre mémoire est ici. Sauvons la.

De là, on change rapidement de département, de Creuse, on passe en Corrèze avec  un petit tour à la chapelle du rat, tout prés.




Plantée là, au milieu de nulle part, parmi les chaos rocheux, entourés de  hêtres, de mélèzes et bouleaux parcimonieux.  

Lorsque j'explore ces lieux, je suis bouleversée. Je me sens  chez moi. Je suis chez moi, transcendée par ce que je découvre ou redécouvre. Mon passé remonte intacte à la surface. Il me prend à la gorge et par la main. J'aime ces lieux chargés de mémoire. Sans doute chargés de bien plus encore, de rires, de larmes, d'espoirs et aussi de désespoir. Ne pas oublier. Savoir garder et préserver. A mon sens, voilà de quoi nous sommes faits, ce sont nos seules richesses. Sachons les apprécier.

Autour  et au cours de cette journée, j'ai beaucoup pensé aux miens. A mes parents, aux durs travaux des champs  avec les journées de labours. J'ai revu mon père lier ses vaches, détacher d'abord la Jaccade et lui poser le joug sur l'encolure, disant à ma petite soeur de lui tenir l'oreille pour qu'elle ne se sauve pas, pendant qu'il allait chercher la Jolie, beaucoup plus brusque et imprévisible. La vache ne risquait pas de se sauver, docile Ferrandaise, elle  avait conscience de son rôle, conscience qu'une enfant était à ses côtés et qu'il ne fallait pas la bousculer. Mais au contraire la protéger. Elle se prêtait au jeu.

Devant le lavoir (la serve) j'ai revu ma mère faire la begeade (la lessive) et s’éreinter à laver notre linge à tous, les gros draps de serge en particulier.  

Sur les chemins creux, j'ai retrouvé notre enfance, nos jeux, notre complicité. A la chapelle du rat, j'ai remonté le temps. Cela faisait 20 ans que nous avions découvert ce site au cours d'une belle balade en famille. Qu'ils étaient doux ces moments de bonheurs simple et improvisés. Qu'ils sont doux ces souvenirs et qu'il est bon de les avoir encore évoqués. Vécus ensemble à l'époque, partagés quand nous en avons reparlé.

14 commentaires:

  1. Une belle journée, contente pour toi. Safran et Bouleau ont bien eu raison de "manifester" !
    Gros bisous ma Delia ♥

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    1. On ne manifeste que rarement sans raison, et encore moins par plaisir. Mais à eux non plus on ne demandera pas leur avis, ni on ne tiendra pas compte de ce qu'ils veulent. Cependant, je pense que les intervenants qui étaient présents à Gentioux, sont tous des amoureux de l'espèce animale et sont respectueux de la nature. Bouleau et Safran auraient pu être beaucoup plus mal lotis. Je t'embrasse ma Praline.

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  2. Je me demande si un de ces pauvres boeufs sous le joug ne dit pas à l'autre "mais alors ! Pourquoi n'utilisent-ils pas les tracteurs ?" et l'autre de répondre, "s'ils utilisent le tracteur, on nous envoie à l'abattoir, alors..."

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    1. Ils sont jeunes, ils ne savent pas encore ced qu'est la vie. Jeunes et fougueux. ça leur passera.

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  3. Un beau we qui t'a remonté le moral, en même temps tu t'es donné les moyens, tu es sortie à la rencontre de tout ce qui te fait vibrer !
    Je t'embrasse ♥♥♥

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    1. C'est tout à fait ça. En plus il faisait super beau. Une super journée. Je t'embrasse ma Fabie.

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  4. Je ne sais pas comment faire pour commenter.

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  5. Ah, peut-être, finalement.
    Je connais bien le maire de Gentioux. Au fait, t'en penses quoi que l'un des seuls monuments pacifistes de la première guerre mondiale ait été tagué début juillet?

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  6. Je ne savais pas que le monument de Gentioux avait été tagué. C'est une honte, mais comment s'étonner de tant d'imbécilité dans un climat de montée de tous les fascismes, de tous les obscurantismes, de la haine et de la barbarie ? Tout ça va avec le reste. On est dans un contexte difficile où il ne fait pas bon être dans le camp des faibles, des minoritaires, des justes et des pacifistes. Regardons aussi les intérêts de qui tout ça sert. Nous aurons un embryon de réponse. Cela n'excuse rien ? Cela ne règle rien. Cela ne fait qu'empirer et exacerber. C'est pour ça que samedi je ne suis pas allée à Gentioux profiter de la belle soirée organisée autour de la traction animale bovine, mais que je suis allée manifester contre la haine et la montée du fascisme.

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    1. Sur ta photo, on distingue encore "NI OUBLI" sur le granit du monument, et pourtant, la peinture avait été nettoyée et décapée en urgence pour le passage du Tour de France.

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  7. Évidemment ! heureusement que le tour passait par là ! Tu sais ce qu'il y avait d'écrit ?

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  8. Les vaches peuvent avoir des souliers ? Tu me la baille belle !

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  9. Oui, elle ne s'appelle pas Modestine pour rien, alors comme dans la chanson, elle a des souliers.

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La tarte à la "belide"