Faire semblant.

 Ça fait quatre ans que je vous propose à peu près chaque semaine un « Devoir de Lakevio du Goût ».

Si vous n’en avez pas marre, voici le 173ème devoir.
Cette toile d’Émile Friant arrive un certain nombre de  devoirs et plus de deux cents semaines après le premier devoir que je vous ai proposé.
En attendant lundi, je suis sûr que vous allez vous précipiter sur vos claviers, rêvant des rentrées qui étaient d’antan et du mois d’octobre pour dire à quoi vous fait penser cette peinture dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas enthousiasmante…
Mais bon, vous vous direz, comme le héros de « 2001, a space Odyssey » d’Arthur C. Clarke « Bah… J’aurai bien une idée… »
À lundi.


Ben non, j'en ai pas marre ! Au moins ça fait quelque chose à lire, c'est pas si courant. Et puis je ne me lasse pas non plus de vous régaler de mes histoires  me régaler de vos histoires.    

Cette dame n'a pas l'air vraiment contente. Et lui, le benêt,  à ses pieds, là, quasiment, il a bien l'air d'avoir quelque chose à se faire pardonner, pas d'un vilain gosse qui quémande un BN pour son 4 heure, au prés de sa maman. J'aurais bien une idée, je ne sais pas si ce sera la bonne. 

C'est ça : il l'a trompée et maintenant elle fait la grève du sexe. Alors il l'implore et lui demande pardon. Mais elle, furieuse, n'en a cure, elle ne veut absolument rien savoir. D'ailleurs, ça l'arrange bien ! un supplice de moins à endurer. Cependant elle fait semblant, comme elle en a l'habitude avec lui. Semblant d'être en colère. Semblant, elle l' a toujours fait, au lit d'abord, dès qu'il l'approche. Semblant de dormir, pour avoir la paix.  Semblant de ne pas voir, quand dans la rue, il gratifie une pulpeuse à chair fraiche, d'un sourire enjôleur. Semblant de ne pas entendre quand dans son dos, il susurre des mots doux, à l'oreille de sa voisine de table, lors d'un banquet. Semblant d'être gaie quand il se réjoui de la bonne opération qu'il vient de réaliser en jouant à la roulette au casino d'à côté. Elle, de casino, elle ne connait que celui de la place du marché. Et d'ailleurs, il est de moins en moins bien approvisionné. Semblant d'être triste quand une contrariété l'affecte. Semblant d'être intéressée quand il lui raconte ses histoires de chasse, partagées avec ses copains les dimanches, pendant qu'elle s'occupe du fricot pour toute la maisonnée.  Elle n'aime pas la chasse. Même, elle la déteste. Qu'ont donc tous ces hommes à se servir d'un fusil contre toutes ces pauvres créatures  terrorisées ?  Il ne leur suffit pas de s'entre tuer ?

  Alors, elle va faire un peu la tête, histoire de ne pas cacher sa contrariété, puis pensant à demain, bien sûr qu'elle va céder et aussi lui pardonner.

En ce début de mois d'aout,  il y a quelques jours que Jaurès vient d'être assassiné  et lui, il a  reçu sa feuille de route, déjà vers l'Est le canon tonne, lui et ses copains, vont  pouvoir s'adonner à leurs tirs au fusil. Mais là, on rigole moins, ils ne vont pas faire semblant, en face.  C'est aussi pour ça qu'elle a les yeux si rouge. Lui, il croit que c'est parce qu'il la trompe, tout comme il pense qu'à Noël, il sera  de retour. Mais peut être qu'il fait semblant lui aussi ?  

7 commentaires:

  1. et bien dis donc, ils cumulent, ces deux-là, ils cochent toutes les cases :-)

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    1. Merci Adrienne, je profite de ton passage pour te dire que je ne peux plus commenter chez toi et que j'en suis désolée ! bonne journée à toi.

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  2. Finalement, elle fait semblant de "faire semblant", car elle tient à lui ! :)

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    1. Posons nous la bonne question : a-t-elle un choix différent ?

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  3. Mazette, quel couple ! mais pourquoi reste-t-elle avec lui ? Comme dit Fabie, elle tient à lui, elle l'aime... alors elle aime avoir mal... ou alors il a du pognon... enfin je ne sais pas, difficile à comprendre, en tout cas elle n'aime pas la liberté ;-)
    Gros bisous ma Delia ♥
    (2ème tentative de publier ce commentaire, on n'est pourtant pas chez canalblog ici !) ;-)

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  4. En voilà bien des questions ! sais tu combien de femme font semblant ? Sais tu combien de femme n'ont jamais eu le choix et ne l'ont toujours pas ? Bien sûr que tu le sais, comme nous le savons tous, au moins pour ce qui est de nos générations, et dans nos pays occidentaux- et encore pas dans tous- nous en avons d'autres, mais à cette époque, où les femmes dépendaient de l'homme, d'abord leur père, ensuite leur mari les choses étaient un peu différentes. Alors oui, elles subissaient et faisaient semblant. Mais comme elles n'étaient pas inhumaines pour autant, dans de pareilles circonstances, elles cédaient parfois.
    Je pense qu'elle aime la liberté, mais ne le sait pas, comme toutes celles qui furent les gardiennes, leur éducation, la rudesse de leur vie infligeaient d'autres priorités. Bisous ma belle.

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  5. Je me demande parfois comment se sent un chasseur quand face à lui il se trouve face à un gibier qui lui aussi a un fusil...
    Ça doit le changer.
    Le pire reste que certains aiment ça.

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La tarte à la "belide"