C'est tintin !

 Aujourd’hui, histoire de rester dans « l’air du temps » comme disait Nina Ricci, la température me semble un bon sujet de conversation.

J’ai donc repris « Le crabe aux pinces d’or » d’Hergé et en ai tiré cette image pour en faire le sujet du devoir.
Canicule donc il y a.
Comme vous vous en doutez, Heure-Bleue hésite entre la mort et la fusion.
Mais vous ?
Comment vivez-vous, comment survivez-vous à ces températures qui donnent une idée des conditions de travail des ouvriers de la sidérurgie.
Vous serez lues et lus lundi sans aucun doute, et avec intérêt…


Sans aucun doute je serai mieux au Tibet, au moins en hauteur, il y a de la fraicheur ! quoi que. 
En attendant, je reste au frais de mes vieux murs, puisque j'ai la chance d'avoir pu m'en procurer. 
Je me dis qu'il serait pourtant bien agréable et qu'il y aurait mieux à faire avec ce beau temps que de rester enfermée. Mais il fait si chaud ! le courage fond lui aussi comme les glaciers de nos belles montagnes. 
Je me souvient quand j'étais gamine, il n'y a pas si longtemps, à l'échelle du temps, et que je regardais la neige sur mes sommets lointains d'une petite centaine de km à peine, par la route. Je demandais à ma mère s'il y avait de la neige tout en haut. Elle me répondait que oui, même sur le Sancy, il y avait de la neige éternelle ! Cela fait rêver aujourd'hui, quand on voit à quel point les sommets sont devenus secs et pelés.   A quoi peut on encore se fier si même l'éternité  ne dure pas plus longtemps ? 
C'est peut être ce qui est arrivé sur Mars, il parait qu'il y avait de la vie là haut et que ce sont les Américains qui l'auraient tuée, en faisant leurs prélèvements. Cela ne m'étonne pas d'eux. Partout où ils passent ceux là, ils se comportent en saccageurs et en sagouins. Pas même foutus de faire des prélèvements sans détruire ! quand je pense que ce sont eux les maîtres du monde, je comprends mieux pourquoi nous en sommes là où on en est. 
J'aimerais bien savoir comment c'était sur la lune, quand Tintin y est allé, c'était avant les missions "Apolo", un sacré  visionnaire, cet Hergé ! Pourtant en 1954, il n'avait pas anticipé la dégradation des conditions de vie et de travail au point où nous en sommes arrivés. Il nous semblait que le progrès était en marche, et les luttes sociales permettaient d'arracher quelques succés. Même si cela n'était pas sans mal. Si nous n'apprenons pas toujours de l'expérience de nos aînés, on ne peut que constater que nos adversaires de classe, eux ont bien retenu toutes les leçons qu'ils ont apprises. Jusqu'à supprimer le mot pénibilité du code du travail, tout au moins, mais pas que.  Car en effet, pour les ouvriers, et plus généralement ceux qui travaillent dans des lieux surchauffés ou mal isolés, parce que le problème est le même par temps froid, venteux et pluvieux, si ce n'est pas la canicule, c'est quand même des intempéries. Si on ajoute à cela, les logements  dans les quartiers populaires et défavorisés, c'est encore pour les mêmes, la double peine  qui leur est appliquée. Pouvoir se reposer, pour eux c'est tintin ! Deux ans de plus, qu'il a dit le jupiter. 
Je pense à mes beau frères, à trimer sous les tôles, chaud l'été, froid l'hiver, dans des conditions déplorables. Je pense à eux parce que je peux voir dans quel état physique ils rentraient de leur journée de travail encore pour l'un d'entre eux aujourd'hui, sachant que cela ne s'arrange pas avec le temps (celui qu'il fait comme celui qui passe).  
Je pense à tous ceux qui travaillent et qui souffrent. 
Je pense à mes enfants, l'une avec une clim à 16° pas pour le personnel, de lui on s'en fou dans les hôpitaux comme ailleurs, mais pour les machines, (elles sont précieuses les machines, pas comme les humains). Elles ne disent rien les machines (certains humains ne disent pas plus !) Elles ne revendiquent pas les machines, elles ne manifestent pas les machines, les humains non plus pour certains !  Mais elles coûtent les machines, tandis que les humains, c'est pas  pour ce qu'on les paye, hein, d'ailleurs, ils rapportent beaucoup plus,  dans le capital (de Karl Marx, pas  de Bolloré) on  y trouve toutes les explications nécessaires pour comprendre le phénomène. 
Plus la productivité augmente, moins le salarié coûte et plus il rapporte, évidemment. 
La clim aussi ça coûte et c'est mauvais pour le climat, la santé et l'environnement, la planète peut bien crever, ils s'en foutent, du moment que ça rapporte, à certains. 
Je pense à mon fils dans sa demeure sous les  toits, pas isolée, du tout, vous croyez quoi ? Que la proprio va procéder à des travaux, soit disant obligatoires ? Mais pas du tout, d'ailleurs ce n'est pas obligatoire du tout, on est mal renseigné, désinformé plutôt, le logement sera classé F ou G, suivant le technicien qui l'évaluera, et l'agence continuera de faire rentrer le loyer qu'elle n'oubliera pas d'augmenter, de 10% au passage, pour le compte de la propriétaire. Qui elle se contentera de l'empocher et se fera tirer l'oreille, rechignera et ne fera pas les travaux indispensables qui sont à sa charge, y compris pour ce qui concerne le gros oeuvre. 
Ainsi va le monde. Il n'a jamais fait bon être au bas de l'échelle. 
Je pense à mes parents qui ont dû trimer par tous les temps, je ne sais pas comment ils auraient fait s'ils avaient travaillé sous la canicule. Peut être qu'ils seraient morts. 
Et puis je pense à vous autres,  qui n'avaient pas d'abri, qui êtes malade, que personne ne réconforte. Et je me dis qu'il est urgent de se préoccuper du vivant. De tout le vivant.

14 commentaires:

  1. Rien de mieux que les murs épais, mais chez mon fils cela a quand même fini par les traverser lors de l'épisode "rouge" !
    Tu me rappelles qu'à l'hôpital il y a 30 ans, on avait climatisé une petite pièce dans laquelle il y avait l'ordinateur central !
    Pour les locations c'est compliqué, je vois que des ensembles d'appartements assez récents sont classés F, les constructeurs on bien abusé aussi, et les propriétaires ne sont pas obligatoirement responsables de cela...
    Et oui, l’appât du fric amène des catastrophes de tout type !
    Je t'embrasse ma Délia

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  2. Dont acte. Tu as raison sur le fond, par contre s'agissant du cas que je cite, elle est propriétaire de 3 logements dans l'immeuble, les autres copros s'acquittent sans trop de difficultés de leurs devoirs, elle est la seule à ne pas jouer le jeu. Donc ? Même si elle ne peut pas être rendue responsable de toutes les misères , si elle faisait au moins le minimum, ce serait déjà beaucoup ! Je t'embrasse ma Fabie

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  3. c'est urgent mais tout le monde s'en moque !
    j'ai eu la primeur de ton texte hier, j'ai vu la Newsletter hier soir !
    Bisous Délia Jolie

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  4. Je ne dirais pas ça comme ça. D'abord parce que tout le monde ne s'en moque pas. Il y a aussi des gens conscients du problème et qui agissent, à leur mesure, il st vrai, cela n'est pas suffisant, mais c'est quand même important. Cela permet aussi de faire prendre conscience aux autres. Et puis il y a la grande majorié d'entre nous, qui ne savons pas comment agir, que faire, qui croire et s'interrogent. Enfin il y a ceux à qui profite le crime, à court terme, à mon avis, parce qu'à moins que les plus fortunés d'entre eux trouvent un moyen d'échapper au cataclysme, tout le monde disparaitra, la vie disparaitra.
    Bon courage pour la suite.
    Je t'embrasse.

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  5. J'aime ce devoir du lundi sous forme de monologue, un coup de gueule dans la fournaise.
    Je suis d'accord sur le fond.
    En revanche, même si je suis d'assez près la politique de votre pays (télévision, presse écrite) et que je connais les sujets que vous évoquez, je ne peux pas donner de la voix, habitant un pays voisin.

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  6. A mon avis, tout le monde a le droit de dire ce qui ne va pas. Mais j'ai l'habitude d'être porte parole de ceux qu'on peut appeller les sans voix.

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  7. L'essentiel est bien d'être le plus nombreux possible à l'exprimer sous n'importe quelle forme et venir le dire ici, c'est quand même le dire.

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  8. Je me suis baladée en Maurienne la semaine dernière, les glaciers font pitié à voir, bien réduits pour certains, quasi disparus pour d'autres. Il est bien tard pour entreprendre quoi que ce soit, le mal est fait. Profits et rapport avant tout...
    Gros bisous ma Délia, ma lutteuse ! ♥

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  9. C'est même pas sûr qu'on échappe à l'apocalypse, au train où vont les choses. Alors, comment se résigner ? C'est pas encourageant tout ça. Bisous ma belle.

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  10. Constater que plus les années passent, plus se vérifie ce vers de La Fontaine "Selon que vous serez puissant ou mésérable" est désolant...
    Je me demande pafois à quoi ça a servi de couper un roi en deux et d'avois dû enterrer plus de 50 mlillions de personnes il y a 80 ans pour en arriver là...

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  11. Peut être quelques améliorations par ci par là pour les rescapés, et surtout savoir que rien n'est jamais acquis à l'homme ni a force mais non plus sa faiblesse.

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  12. Pourquoi écrire "il paraît que" les Américains ont tué la vie sur Mars en faisant des prélèvements ? N'y a-t-il pas assez de fake news (en français : bobards) ?

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  13. Coucou Délia ! Ma fille a exactement le même problème que ton fils (appart sous les toits, très mal isolé).
    Elle vient d'envoyer un courrier à sa propriétaire qui répond que, pas du tout, il ne fait pas trop chaud...la catégorie de l'appart dit le contraire...
    Aïe, aïe, aïe ! Heureusement que la mauvaise foi ne tue pas !

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  14. Coucou, oui, tu dis heureusement, mais concernant des phénomènes du genre, moi je dis dommage ! Les obligations sont toujours pour les mêmes. bonne soirée en attendant mieux.

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La tarte à la "belide"