Comme ça, en passant.

 On est dimanche 18 février, une jolie princesse fête son 6ième anniversaire. il est 14h13. La une de 'huma magazine  s'intitule Wally Dia, Blagues à part. 

J'ai déjeuné seule, le Patou au chevet de sa mère, malade est parti ce matin, non sans avoir constaté que la batterie de sa voiture était à plat. Nos chats s'étant battu, enfin Petit Lion, avec celui de la voisine, sœur de l'irréductible voisin. Il a pu recharger la batterie (le Patou, pas le chat) et partir avant midi, sinon, il aurait changé de crèmerie. Blague à part, ça continue, ce voisin est infernal, on nous demande des preuves factuelles, allez produire ça ! Il le sait bien, il en use et en abuse. Je le voudrais au diable. J'y serais avant lui; le Patou aussi.  Son père est mort à 95 ans, sa mère à 92, nous n'y arriverons pas. Nous ne sommes pas taillés pour ça. Cependant, quelques réflexions me viennent. Comment est-il possible qu'impunément, de tels êtres maléfiques puissent sévir autant ? Je repense à la sénatrice, bourreau de ma petite sœur, que j'aime tant. Ma petite sœur, pas la sénatrice. Elle a fini par tomber, la sénatrice, pas ma petite sœur, et j'en suis tellement heureuse ! Mais paiera -t-elle le juste prix de tout ce mal qu'elle a pu faire, et pas qu'à ma sœur, j'en ai l'assurance.  ô ma sœur, tu me manques tant ! 

Ma sœur, elle a la force herculéenne que la nature, le contexte familial , et les circonstances de la vie lui ont "offert" si on peut considérer la souffrance comme une offrande. Peut être je la cultive un peu, cette souffrance, trop, et il ne  le faudrait pas. Le mal appelant le mal ou l'évoquant, de façon à ce qu'il ne s'en aille pas ? . Je suis partagée. Comment dire sans blesser ? Comment évoquer, sans déranger ?  Le mieux ne serait-il pas de se taire ? De faire en sorte que seul le présent s'invite à la table du souvenir, de la construction de soi, tout simplement ? De soi et des autres autour ? Témoins, acteurs , intervenants  ou autres spectateurs, ayant quant à soi, sa propre vision et son propre souvenir des choses, quelles qu'elles soient. Je ne sais pas. j'ai du mal à me situer dans cette nébuleuse et sans doute, ma vision peut être déformée de ce qu'elle perçoit. Excusez moi, vous tous. Et par avance pardonnez moi. Je n'irai pas chez le psy dépenser une fortune pour une science imparfaite et subjective, tant je sais personnelle et unique la perception, l'interprétation et la définition du ressenti, de la vision et de l'influence qu'ont les choses sur ce qui est soi. Et comment le dire ? Comment le vivre ? Comment le faire pointer du doigt ? Moi qui ne m'exprime pas, je n'ai trouvé rien d'autre que de l'écrire. Mais je divague et ce n'est pas là que je voulais en venir finalement.  

Je voulais peut être vous parler  de l'être et du mal être. Tant de choses éprouvées.  Mais par chacun, bien sûr, tout le monde connait ces sensations. Comptes à rendre envers soi .  Envers les autres, quand ce n'est pas de regards extérieurs dont on veut se protéger. S'excuser ? Se dédouaner ? Etre comptable de ce que l'on est. Etre redevable de ce que les autres, à notre regard, voudraient qu'on soit ? Et pourquoi, tout simplement ne pas être soi ? Ce serait bien plus simple. Se contenter d'être soi. Tel que l'on est vraiment. Sans honte et sans déguisement.  En partage. Car on a tant à partager. 

Hier en revenant de chez mémé, je regardais au loin,  l'horizon. Le ciel crénelé de nuages évoquait des contrés lointaines. On aurait dit des montagnes dessinées sur l'horizon. Des montagnes avec leurs vallées,  la brume s'élevant au dessus pour rejoindre les sommets. C'était beau. C'était magique. Je me revis parmi les miennes, elles me manquent tant, elles aussi ! Sancy, constellait d'étoiles, de cristaux de soleil, de rayons de neige, comme quand j'étais petite et que depuis le champ de la Basse, j'interrogeais maman, au sujet de ces neiges que l'on disait éternelles et qui fondues en peu de temps,  nous interpellent sur la planète, son devenir, le notre mais surtout celui de nos enfants.  En ce temps là on s'en fichait, de la planète, seul comptait le temps présent. J'étais enfant. Je ne me souciais pas de grand chose. J'étais heureuse. La Charmante, la Blonde, la Jaccade, la jolie et la Mignone, étaient mes principales richesses. Mes compagnes de tous les jour. Mes horizons. D'elles dépendaient toutes mes joies, mes peines, mes tourments. Je n'aurais pas permis qu'elles manquent de quoi que ce soit. Et elles ne manquaient pas. Mon père veillait à ce qu'elles soient confortablement installées à l'étable. Maman leur prodiguait soins et bonté. Amour, tendresse, je les leurs fournissais. Elles étaient belles, elles étaient bien. La Jaccade et la Mignone étaient de loin mes préférées. J'aimais les autres aussi, mais ces deux là étaient aussi associées à mes joies, à mes jeux d'enfant, à mes premières expériences  de travaux rudes des champs. Quand on fanait au fond du pré des Enclos, c'est moi qui conduisais l'attelage pendant que les grands chargeaient le char de foin. Ces vaches dociles comme pas d'autres obéissaient à mon commandement. Elles étaient douces. Elles étaient sages. Ai-je su les apprécier à leur juste valeur ? Pourquoi quand on est enfant on n'a pas conscience de ces choses là ? Ah ! si l'on pouvait revenir en arrière, combien de fautes j'aurais à racheter, à expier  ! Je rêve aujourd'hui d'un monde où le passé pourrait se réécrire. Où toutes les fautes pourraient se racheter. Pour notre attitude envers les animaux, envers les hommes, envers toutes les choses du vivant. Je ne procède pas par hasard à ce curieux alignement, c'est par ordre de priorité que je place les animaux en premier. Si je pouvais racheter ou effacer mes fautes, c'est par eux que je commencerais. Vaches, chats, chiens, poules, lapins, où que vous soyez désormais, surtout au fond de ma mémoire, car il n'y a que là que je puisse vous retrouver, vous évoquer. Pardonnez moi de mes offenses, si vous le pouvez.  Ah si on pouvait remonter le temps ! Combien plus encore je vous donnerais ! Et vous humains qui m'avaient accompagnée ? Mes sœurs, mon frère. Si j'ai été injuste, et je sais bien que je l'ai été, pourrez vous me pardonner ? Vous mes enfants ? Vous mes parents? Mes amis, passés, présents ? Pour l'avenir, maintenant que j'en ai conscience, il ne tient qu'à moi d'exercer ma vigilance pour que plus jamais elle ne connaisse de défaillance, mais même ça, ce n'est pas garanti. Comme quoi, on peut avoir conscience  de ses carences et  être incapable d'y remédier. 

Chemin faisant, je ne sais même plus de quoi je voulais parler. Tant de choses, sans doute, qui se bousculent et s'entrechoquent, à ne plus en faire qu'une, indicibles, mais si intimement liées.

 De là où j'officie, j'entends les oiseaux  chanter. Ce sont les premiers. Le printemps est en avance. Nous ne sommes qu'en février.  

3 commentaires:

  1. peut-être que le voisin malfaisant tombera dans son escalier? ça vient de m'arriver ce matin, heureusement sans mal, mais pour lui, qui sait ;-)
    bises à toi et bon anniversaire à la princesse

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  2. Ah, mince ! heureusement que tu ne t'aies pas fait mal. Pour l'autre malfrat, c'est une autre paire de manches. Même mort il nous em dera encore ! Bises et remets toi bien vite sur tes pieds.

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  3. Que de nostalgie, et de regrets aussi !
    Tu as tout à fait raison d'écrire tous ces ressentis.
    Je revois les troupeaux de mon enfance... certes qu'ils étaient bichonnés, choyés. L'hiver on ne les sortait que le temps de nettoyer la litière et d'en mettre une toute propre... les temps ont bien changé, comme pour tout.
    Je t'embrasse ♥

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La tarte à la "belide"