Nous sommes le 26 octobre 1991. Il fait un soleil radieux. Tu es là depuis presque 2 heures, et le soleil est encore plus radieux. A peine remise des efforts parturients, soudain je réalise que je t'ai négligée durant tout ce temps passé ensemble. Je voudrais revenir en arrière. Te ressentir bouger. Te parler. Te caresser. Il me semble que la confiance en soi jaillit de ces moments là, privilégiés, que seule une mère peut éprouver. Je regrette de n'en avoir que si peu profité. La vie est garce quand même. Elle n'aurait pas dû nous infliger cela. Un deuil qui passe avant. Une grande douleur. Une barrière qui s'effondre, et quelle barrière ! Si seulement j'avais eu la force, l'énergie de regarder au delà ! J'aurais peut être vu que justement quand tombe une barrière, c'est pour fournir plus de liberté. C'est pour ouvrir des horizons nouveaux, inconnus, inexplorés. Ces horizons, pour moi, n'étaient pas si nouveaux, ni inexplorés, car tu avais déjà un grand frère, que j'ai négligé aussi, au moins durant tout ce temps. Mais c'était une autre page qui s'écrivait. Une belle page, car le livre de la vie, s'il se referme un jour pour quelqu'un, c'est pour mieux donner contours à celui et à celle qui vient. Nous sommes faits de nos anciens, mais nous sommes surtout faits de nous, de nos expériences propres, des enseignements que nous en avons tiré. Personne n'est pareil à quelqu'un. Tous différents et tous aussi importants.
Nous sommes le 26 octobre 2023, il est 16 h 05
Je voudrais tant que se rattrape ce temps. Ce soir, tu y penseras sans moi, j'y penserai sans toi. Mais nous serons ensemble par la pensée. Nous avons le temps que nous laissera cette année nouvelle qui commence aujourd'hui, pour apprécier d'être ensemble. De pouvoir se dire qu'on s'aime. Pour se voir e faire la fête. J'ai fais un gâteau au chocolat. Je pensais te l'offrir pour l'occasion. Mais le destin autrement en a décidé. Tu travailles tard. Ton compagnon de route est malade. Il n'est pas question de le laisser sur le bord du chemin. Alors, si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain ou un autre demain. Bon anniversaire ma fille. Va comme tu dois aller. C'est quand même pas un p.... de vice russe qui va nous faire renoncer !
quelle merveilleuse déclaration ! J'en ai les larmes aux yeux !
RépondreSupprimer(moi aussi je pourrais dire "jamais sans mon fils" car 26 octobre ou pas, je ne sais pas quand je le reverrai !)
Joyeux anniversaire à la Ponette et une rasade de bisous !
Toi tu pourrais le dire encore mieux que moi ! Ils sont curieux nos garçons parfois. Les fêtes, les anniversaires, les visites, ah bon ? ça se célèbre ? Je ne savais pas ! Et encore quand ils n'ajoutent pas "au fait, tu n'aurais un petit billet ?" Je ne parle ni du tien, ni du mien et je dis juste ça parce que ça existe. J'ai aussi pensé à toi, hier. Ma matinée a été un peu chargée et l'aprés midi a passé à toute allure. Quoiqu'il en soit, merci pour la Ponette. Je t'embrasse.
SupprimerCe n'est pas simple de perdre un être aimé alors que l'on attend un bébé, mélange de tristesse et de bonheur, tu n'as pas à t'en vouloir, et je suis certaine que ta douce Ponette le comprends très bien, d'autant plus après cette année compliquée que vous venez de passer !
RépondreSupprimerJ'espère que le virus va vite se casser pour vous permettre de fêter ce bel anniversaire !
Bonne soirée malgré tout
Re Gros bisous à toutes les deux
Merci Fabie. Bien sûr que c'est partie remise. On dit bien reculer pour mieux sauter ! Par contre le virus si dangereux n'empêche pas de travailler. Math... travaille au service de personnes agées dépendantes, pas grave, vas au boulot quand même ! On passe d'une extrême à l'autre, mais on continue de faire n'importe quoi. Faudrait qu'ils arrête de nous enfumer, là !
SupprimerPour le reste, je suis sûre que ma Ponette comprend bien des choses, sans même qu'elles lui soient expliquées. On t'embrasse ma Fabie, passe une bonne journée.
Depuis le début on oblige les soignants à bosser, même contaminés, et même du temps où il n'y avait pas de masques !
SupprimerMême, lorsque j'avais regardé les démarches chez Amélie, pour l'arrêt de travail de mon fils qui avait le virus, il était spécifié que les formalités ne concernaient pas les soignants !!!
C'est parfois comme ça, un être cher disparaît en même temps qu'une vie éclate... Ma fille naissait alors que ma Mémé chérie mourait. L'impression de ne pas avoir pu faire le deuil et de ne pas avoir accueilli la vie comme il se doit. Je pense que nos bébés ne se sont rendu compte de rien !! On les a aimés, du mieux que possible... mais aujourd'hui aurait-on une autre vision de cette époque ?
RépondreSupprimerBon et heureux anniversaire à ta chère Ponette, vous ferez la fête, à retardement mais vous la ferez (c'est souvent le cas chez moi ;) ).
Gros bisous ma Delia ♥
Tu as raison, c'est souvent compliqué. Ce qui fait que souvent on passe son temps à pleurer sur celui qui va au lieu de se réjouir de celui qui vient. Par contre, je suis certaine qu'aujourd'hui j'aurais une autre vision et une autre attitude. Quant au fait que les bébés ne se rendent compte de rien, je n'en suis pas si sûre. Certains disent le contraire, je les crois. Dans une certaine mesure cependant, en tout cas pour les chocs psychologiques forts, je pense qu'ils ont raison. Merci pour la Ponette. Elle va passer cet aprés midi, aprés son travail (au lieu d'aller à la piscine, tu vois elle a des priorités !) Bisous, on t'embrasse.
RépondreSupprimeret pourquoi ne pas imaginer qu'un peu de la personne qui est partie s'est glissée dans celle qui arrive ? c'est en tout cas ce que je crois, moi
RépondreSupprimerBisoux à toutes et affectueuses pensées ... et pour ce que tu dis au sujet du virus, Délia.... complètement d'accord avec toi ! :-( passons d'un extrême à l'autre et faisons n'importe quoi !
Mon père disait toujours à propos de ma soeur née 8 jours avant le décès de son propre père, qu'elle l'a remplacé. Elle a porté cela toute sa vie et en souffre encore aujourd'hui. Cela m'a perturbée moi aussi. A tel point que j'ai beaucoup culpabilisé. Bien sûr que lorsque cela arrive, on a tellement de chagrin qu'on ne relativise pas toujours. Re gros bisous. Il faudrait que je t'écrive, mais je ne prends jamais le temps de faire les choses.
RépondreSupprimerne te tracasse pas ma belle, les choses se feront quand elles se feront. Occupe toi de toi et ne te mets pas la pression là où il n'y en a pas besoin. Plein de bisous
RépondreSupprimerje n'ai pas appris grand chose de la vie mais j'ai appris une chose, rien ne sert d'avoir de regrets, on fait comme on peut, comme on a pu pas comme on a voulu. la vie est parfois dure et ce n'est pas toujours facile de réagir comme il faudrait. moi aussi j'ai délaissé ma fille à un moment, je ne pouvais pas faire autrement, mon esprit n'était plus là, je lui en ai parlé ensuite, pour qu'elle sache pourquoi j'étais comme cela, je ne pouvais pas faire autrement. Alors ne te tracasse pas, profite des moments que la vie veut bien te donner.
RépondreSupprimerTu as raison, rien ne sert d'avoir des regrets. Il parait qu'il vaut mieux en avoir que des remords, mais moi je ne sais pas la différence entre les deux. Par contre je sais que certains peuvent faire mal. Alors, oui, il faut profiter tant qu'il en est temps. Merci de tes mots.
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