C’est une toile de Mr Bernard Beauvais, elle m’a amusé quand je cherchais un tableau qui pourrait vous inspirer.
Elle a attiré mon attention car elle s’appelle « Rue Blondel ».
Je ne vous demande pas ce que le Monsieur veut de la dame.
Je ne vous demande pas ce qu’elle demande pour le lui donner.
Laissez courir votre imagination.
J’espère que nous en cueillerons tous les fruits lundi…
Petite précision, ces personnes existent vraiment, je les connais, trés bien même, et même que pour la certaine personne, j'aurais préféré le contraire. La rue, il parait que le peintre l'a appelé rue Blondel, mais moi je sais bien que c'est pas la rue Blondel, c'est la rue de l'Aumone, ça ne s'invente pas. C'est une petite rue perpendiculaire à la rue Berbiziale. Et la bonne femme sur le tableau, elle s'appelle Lili dite la Jubine. Mais nous on l'appelle la Juju.
Lui - Alors la Juju, ça boum ? Je passais en bas de chez toi, je me suis dit que ça te ferait plaisir de me revoir. Parler du bon vieux temps, quand le carillon (Le carillon est une petite revue mensuelle locale, d'inspiration catho, qui parait tous les mois, un peu l’équivalent du chasseur Français, si vous voyez ce que je veux dire) sous le bras, tu m'attendais dans le parc Abel Mézière.
Elle - Ah ! c'est toi ? Mais qu'est ce que tu fais là ? Avec ce chapeau et cet imperméable vert, je ne te reconnaissais pas ! on aurait dit l'inspecteur Gadget. Et ce pyjama que tu portes en dessous ! il est en satin, tu pètes pas dans la soie, toi, au moins !
Lui - J'ai peut être un dessous de satin, mais toi, qu'est ce que tu fais là, avec ta robe de catin, en bas de chez toi ? T'attends le client ? Tu pratiques des activités de plein air ? Tu n'as plus ton chiffon blanc pour l'accrocher à ta fenêtre ? Les temps changent, tu me diras. Aujourd'hui, les clients ne montent plus chercher la marchandise, c'est livrés à domicile qu'ils veulent et par Uber, en plus !
Elle - Ah, tu l'as dit, les temps sont durs. Et puis tu sais c'est plus comme avant. Maintenant on travaille à la pièce et Hubert, c'était pas un saint, il est dans la nature, à présent, en train de chasser le perdreau. D'ailleurs, depuis que je me suis faite dépouiller par ce mal au trou, mauvais coucheur. Je suis sur la paille et me vois contrainte et forcée de jubiner toute la journée. Tantôt ici, tantôt dans la rue Pissevin, je m’arrondis à la fin du moi, comme je peux !
Lui -Tu t'es faite déverrouiller par un pisse vin ? Et t'as pas choppé la chaude pisse ?
Elle - Non, je me suis faite débourser par un marchand de bois. Il avait une grand mère soit disant à récupérer en Grèce. Comme il manquait de liquide de refroidissement, il m'a demandé une rallonge. Je te rembourserai qu'il m'a dit !
Lui - Ah, et alors ? T'as pu lui fournir ?
Elle - Ben oui, je lui ai fait un prix. Il m'a envoyé un tchèque à la place.
Lui - A combien tu lui a fait, à lui ?
Elle - A bas cout : 5 francs. Je faisais des rabais, 5 francs, c'était pas cher. mais c'était pas un bon coup, parce que quand je me suis présentée avec le Tchèque, à la banque centrale de l'Europe, c'est Varouf-la-quête qui tenait la caisse. Il a pas voulu et m'a envoyé brouter sur les roses. En bois qu'il m'a dit, le Grec !
Lui - A Bakou ? Tu navigues en eau trouble avec un Tchèque à 5 francs , et c'est un Grec qui tient la caisse ? C'est pas trés clair ton histoire, là, matelote à l'oseille ! t'as travaillé pour des prunes !
Elle - C'est ça fous toi de ma pomme ! je voudrais bien t'y voir à ma place ! d'ailleurs, t'aurais pas 100 balles à me filer ?
Lui - Et un mars aussi, pendant que tu y es ?
Elle - Aller, te fais pas prier, on coupe la poire en deux, je te fais grâce du mars !
Lui - Non non, ça marche pas, ton affaire, j'ai la pêche en ce moment, pas besoin du mars !
Et bé tu en as un sacré vocabulaire, toi ! ;)
RépondreSupprimerJe m'adapte... je m'adapte !
RépondreSupprimerEn effet, quel vocabulaire, j'ai même imaginé l'accent et l'intonation !
RépondreSupprimerBouuuh, vite, un roman à l'eau de rose ! lol !
Bisous ma Delia
Désolée, je ne voulais pas vous choquer, mesdames ! mais c'est le langage du milieu.
SupprimerJ'ai même arrêté de compter les fruits et de ne parle même pas des pépins de la travailleuse.
RépondreSupprimerAh, ça pour les pépins !
RépondreSupprimerVoilà qui est savoureux et gouleyant !
RépondreSupprimerJe sais pas si c'est savoureux, gouleyant, sans doute, enfin nous (dans la famille, je veux dire) ça nous amuse toujours ces histoires.
SupprimerToi aussi tu jaspines le vieux parigot...
RépondreSupprimernon, je ne connais pas bien l' parigot, c'est pas ma langue maternelle.
SupprimerJe ne jaspine pas l'argot parigot aussi bien que le Goût et toi : j'ai dû relire pour savourer toutes les subtilités de ton texte... Bravo !
RépondreSupprimerLe goût, c'est sur, moi beaucoup moins !
RépondreSupprimer