Le soleil se levait à peine en ce mois de juillet. Le bourg était désert. Le premier levé était le boulanger. Il s'affairait déjà devant sa boutique où les amateurs de bon pain venaient encore se ravitailler. Les clients se faisaient rares. Ils allaient à la ville au super marché. Dans le bourg, il y avait longtemps que plus guère d' âme ne vivait. Même la station service avait fermé. L'église devenue silencieuse ne sonnait plus les heures depuis déjà de nombreuses années. Mais Gustave le vieux boulanger continuait pourtant de pétrir son pain. Il ne pouvait pas croire que les gens puissent se contenter d'un mauvais pain de glue qui leur empâtait la bouche et détruisait leurs papilles. Alors il se donnait la peine de rechercher le meilleur grain pour faire une farine, la fleur de blé, qui lui donnait une saveur inégalée.
Ainsi les fins gourmets venaient de trés loin chercher cette merveille que constituait ce pain superbement levé, à la couleur bis et qui craquait sous sa croute dorée. Les belles miches, c'est ainsi qu'il avait nommé son enseigne, produisaient un pain cuit au feu de bois dans un immense four qui sentait bon dès le point du jour et vous faisait saliver.
On le conservait bien une bonne semaine, à peine durci, mais il était encore parfait une semaine de plus. Si vous vouliez une soupe de raves, quelques tranches de ce pain bien trempées vous égaillaient le palais. Un pounti ? C'est vers ce pain qu'il fallait se tourner. Pareil pour les gourmands qui se régalaient de pain perdu ou de miques accompagnées d'un bon bouillon de cuisson dans un chaudron en fonte où mijotait le choux et le lard toute une journée. Ce pain, ah, mamamille ! qu'il était doux de le savourer !
Et ses croissants ! Que dire de ces croissants bien chauds, jaune à l'intérieur. Moelleux à souhait. Bien croustillants, au beurre bien parfumé ! Fait avec de la vraie crème récupérée sur le dessus de la marmite où la Jeannette, la fermière d'à côté, conservait le lait de la traite qui n'était pas mécanisée. C'est que ses vaches ne mangeaient pas de farine, elle, ni de maïs ou de soja qui les empoisonnaient. Non c'est dans les pâtures alentours qu'elle s broutaient une herbe tendre et odorante de mille fleurs que la nature avait posé là sur la lisière du bois, bien à l'abri des fortes gelées. Malheureusement, quand Gustave et Jeannette seront devenu trop vieux, On ne trouvera plus ces merveilles que dans les contes de fée ! Réfléchissez, amis de la ville avant de vous précipiter sur ces pains bon marché et autres produits aseptisés.
Hopper avait-il quelque prescience de ce qui nous arrive ?
Que pouvait-il imaginer en peignant ce carrefour vide ?
En avez-vous une idée ?
D’ici lundi vous l’aurez écrit j’espère.
À lundi…
Tu sais qu'avec ce pin et surtout ces croissants, tu m'a fit perdre au moins deux litres de salive ?
RépondreSupprimerNom de dieu, ce pain !
C'est parfait pour commencer la journée.
Et tu as pris combien de kilos ?
SupprimerHeureusement que Rue des Abbesses, on trouve plusieurs boulangeries avec du bon pain, sinon j'aurais pleuré d'envie devant ta description.
RépondreSupprimerJe me souviens de la boulangerie qui était rue Marcadet à l'angle de la rue Ramey. Elle était tenue par des Aveyronais. Tout le monde au boulot, prenait son pain chez eux. Ils avaient aussi une fouace super bonne, pas étonnant que j'ai pris quelques kilos ! elle existait encore il y a 1 dizaine d'années, je ne sais pas si c'est toujours le cas.
SupprimerCe fut mon cas devant mon petit déjeuner, quand j'ai constaté que mes 4 tartines d'à peine 10 g chacune avaient un gout de carton bouilli, je ne te dis pas la quantité de confiture qu'il faut pour rattraper le coup !
RépondreSupprimerLorsque mes enfants étaient petits, mon aîné était capable de savoir si j'avais acheté les croissants chez le meilleur pâtissier de la ville ou ailleurs.
RépondreSupprimerIci nous avons un bon boulanger pâtissier avec la pancarte "tout fait maison".
Le seul inconvénient c'est qu'il a fait en sorte qu'aucun autre boulanger s'installe dans la commune, et qu'il faut prendre la voiture pour y aller, car il s'est installé loin du centre de la commune sur une route très passante.
Bisous Délia
Il n'a rien compris ton boulanger. Tout le monde a le droit de vivre de son travail et de manger du pain. Il fait peut être du bon pain mais il a une sale mentalité.
SupprimerBisous ma Fabinette.
miam! ça donne envie du bon pain décrit comme tu le fais :-)
RépondreSupprimerOui, c'est tellement rare maintenant !
Supprimer3ème tentative, mon comm' ne veut pas passer !
RépondreSupprimerTa petite mise en garde de fin de billet est la bienvenue mais ne s'applique pas qu'aux gens des villes.
Chez moi je trouve encore du bon pain et j'en fais la pub à tout va !
Pounti et mique, je ne connais pas.
Gros bisous ma Delia.
C'est quelque chose les blog en ce moment !
SupprimerJe ne trouve pas de bon pain par chez moi, pourtant je ne dis pas que j'ai écumé toutes les boulangeries du secteur, mais j'en ai essayé beaucoup. Tandis qu'à la campagne chez ma petite soeur, il y a deux boulangeries excellentes.
Pour la mique c'est une spécialité Lotoise (je crois) constituée de farine de chataigne il me semble cuite dans un bouillon avec du salé. Quant au pounti c'est une spécialité du sud du Cantal composée d'une pate à cake, de feuilles de choux de blettes et ou d'épinards avec des pruneaux et des lardons. C'est super bon et j'avoue ne pas trop mal le réussir. Bisous ma Pralinette.
En ville on trouve aussi d'excellents pains. À quelques encablures de chez moi il y a un boulanger MOF, et donc ses productions ne sont pas du tout BOF!!
RépondreSupprimer;-)
Mof, bof ? Cela dépend. Cela peut être les deux !
SupprimerDu bio, rien que du bio !! ça , c'est du pain !!
RépondreSupprimerMême sans être bio, il peut y avoir du trés bon pain. Il suffit d'une bonne farine et d'un bon pétrissage avec un bon four aussi peut être.
SupprimerUn bel hommage au vrai pain !! un jeune boulanger est en train de s'installer dans mon petit village et nous attendons avec impatience ses réalisations !!! il a repris la boulangerie existante mais fermée depuis deux ans pour cause de maladie.
RépondreSupprimerCe sera du pain béni !
Supprimerton texte me rappelle la tartine confiture du quatre heure de mon enfance ...la grosse tartine du "pain de 4" .....
RépondreSupprimerAh les bonnes confitures !
SupprimerMalheureusement, quand Gustave et Jeannette seront devenu trop vieux,on sera tous dans le pétrin...
RépondreSupprimerJe crains que nous n'y soyons déjà quant à Gustave et Jeanette, soit ils ont pris la poudre d'escampette, soit il y sont aussi et peut être encore plus que nous !
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