Silhouette.

Une silhouette dans la rue... qui attire votre oeil
Oui ? Sans en distinguer les traits,  mais en y projetant quelque chose ? Oui ?
J'avoue ne pas y projeter grand chose. Et pourtant, Lakévio attend nos délires, alors...

 Si sa jupe était plus longue... à la silhouette, pas à Lakévio, peut être y verrais je une de mes ancêtres. Eugénie ou Marie, ou bien Maria. Adélaïde, ou je ne sais pas ! Ce que j'ai remarqué en premier, c'est son nez. Un nez si grand qu'il doit servir de perchoir à bien des oiseaux. Un nez si grand que ce pourrait être la grand mère de Cyrano ou même de Pinocchio. Ou alors, tiens,  Mademoiselle Olombec au mariage de la soeur de Fernand.
Oui cela doit être ça ! Bien sapée, dans un habit élégant, sa pochette de cérémonie sous le bras qu'elle tient dans une main et dans l'autre un verre de curaçao, elle tourne et virevolte comme quelqu'un de moitié saoul. Ce ne peut être que dans une occasion pareille qu'elle s’enivre ! Peut être ! Parce que ça, je n'en suis pas sûre du tout. Elle a une couronne dans les cheveux, si ça se trouve, il y a des cerises aussi. Et dans ce cas, j'opte définitivement pour... Mademoiselle Olombec !

Enfin, je dis ça parce que je ne sais pas vraiment comment tourner le sujet sur ma feuille.
Une silhouette floue, c'est un peu ce qui me reste quand je pense à avant. Avant, c'était le temps où nous étions enfants, ensemble, en Auvergne. C'était le temps où nos vieux nous écrivaient de longues lettres qu'on avait plaisir à lire et que j'ai gardé. C'était aussi le temps de l'insouciance et où on ne comprenait pas tout, et loin s'en faut, déjà que maintenant on ne comprend pas grand chose non plus. C'était le temps d'avant quand nous étions heureux et que nous ne le savions pas. Ce flou, c'est tout ce temps qui a passé, qui nous a laissé un gout amer ou des larmes qu'il a fallu sécher.
Silhouette de toutes ces femmes qu'on a connu et qui nous ont façonnés. Tous ces hommes aussi.
Ceux qu'on a imaginé, ceux qu'on a aimé ceux qui nous ont accompagné et qui aujourd'hui ne sont plus. Le flou c'est le temps qui passe, la vue qui se brouille, les yeux qui se mouillent.
Je pense à eux, cette image est leur contour qui s'envole à mon insu. Cet image floue, c'est tout ce qui me reste de vous, quand je me perd au détour de ces chemins que nous avons ensemble parcouru.

10 commentaires:

  1. Merci Délia de citer notre cher Fernand que nous avons tant de fois écouté en famille. Il nous faisait vraiment rire. Quelle tristesse qu'il ait trouvé la mort sur une route d'Auvergne, à Aigueperse... Sais-tu qu'il, enfin ses parents, habitait Cité de l'Oradou où vivaient aussi mes cousins qui connaissaient sa famille...
    Le flou du passé, avec ses lambeaux du souvenir qu'on cherche à retenir... Comme tu en parles bien. Ce ne sont plus que des silhouettes dans notre pensée ou sur les vieilles photos trop petites. On cherche leur voix, on aime à se rappeler leurs petits travers comme leur gentillesse ou leur gaité ou simplement la cuisine du dimanche. Tout part dans la nuit des temps...

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  2. Merci Lakévio de ce beau commentaire. Oui c'est triste et des humoristes de cette trempe ben ma foi y en a pas tant que ça. Encore moins de vivants aujourd'hui. J'ai vu que Jacques Boduin aussi s'est fait la valise dernièrement. Philibert et sa table de multiplication, tu te souviens ? Et la leçon d'anglais ? Jamais autant ri je crois ! Pour le reste, oui je savais, pour Fernand, pas pour tes cousins ! (excuses moi !)et pour le flou, ben oui, c'est le flou du temps qui file je ne sais pas bien s'il file ou s'il s'échappe. On voudrait le retenir, on le fixe sur des images, aujourd'hui, on le filme, on l'emprisonne, mais il nous échappe quand même. A la place il y a un grand trou, bien trop grand pour qu'on ne s'y perde pas. Des fois je me dis, il faudrait écrire. Mais écrire quoi ? Les images les émotions telles qu'elles nous sont venues, tel qu'elles nous sont restées ne se laisse saisir que par bribes, alors, je ne sais pas. Je te souhaite une trés belle journée, ensoleillée si possible.

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  3. Tu as bien saisi ce flou Délia. Le visage des êtres qu'on a connu qui s'évapore de plus en plus dans la brume. C'est sympath ces différentes interprétations. J'aimais beaucoup Fernand Raynaud. Je passe souvent devant le cimetière où il s'est encastré. Quand même un sacré pied de nez que nous a fait l'humoriste. Au cheix sur Morge. Il est enterré à St Germain des Fossés. Je ne suis jamais allée sur sa tombe, pourtant seulement à une petite quinzaine de km de chez moi..J'aime bien te lire. Tiens, j'ai encore 2 places dans mes liens. Je me demande si je ne vais pas te mettre en lien.
    Quant à aimer le temps de mon enfance, non, c'était trop moche. J'avais trop hâte de grandir. Tiens, une question ou un devoir de Lakevio qui serait intéressant. A quelle période de votre vie auriez vous aimé arrêter la pendule ?

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    1. Merci Julie, ce serait un grand honneur pour moi !
      Pour répondre à ta question, en attente d'un devoir sur cette épineuse question, je crois que chaque age a ses charmes ou ses blessures. Il y a des gens qui galèrent toute leur chienne de vie d'autres passent à travers... et pour être un peu passée à travers, je serais bien ennuyée pour répondre. J'ai aimé mon enfance, mon adolescence n'a pas été d'une grande difficultés et l'age adulte m'a parfaitement convenu, alors pourvu que ça dure encore longtemps ! Mais je comprends que cela ne soit pas pareil pour toi, car j'ai lu un peu chez toi. Je trouve trés triste que tout les enfants ne puissent pas dire qu'ils ont eu une enfance heureuse. Ce devrait être pour tout le monde une enfance heureuse.

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  4. C'est drôle, pour quelques instants, vous êtes plusieurs blogueurs à avoir fait revivre cet humoriste. J'aime beaucoup ton texte, c'est vrai un jour, nous aussi, nous serons flous dans le regard des autres.

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  5. Le Gout entre autre ! Cela m'a amusé car il a choisi un morceau auquel je pensais en faisant ma pompe aux pommes. Et puis Xoulec a commenté dans le même sens alors , ou à quelques heures prés, qu'il postait un lien. J'ai trouvé un clin d'oeil sympa là dedans. Comme quoi les coïncidences parfois nous portent sur les mêmes ou à peu prés, chemin.
    Pour ce qui est du flou, ce que je trouve le plus dur, c'est d'oublier les visages, les gestes, les mots de ceux qu'on a aimé. Pour les autres, ben oui, on sera flou comme d'autres le sont pour nous. C'est la roue qui tourne.

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  6. Joli texte ! Pour quelqu'un qui disait ne pas y projeter grand chose, je trouve ça très réussi!
    Moi, ce qui me semble difficile ce n'est pas d'oublier les gestes, les visages de ceux qu'on a perdu mais plutôt de voir que ma mère oublie les gestes et les visages de ceux qui sont encore là.

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  7. Oui... et quelque part c'est pire. On ne s'y résout pas non plus. Parce que c'est plus eux et pour eux, ce n'est plus nous non plus. Une façon de mourir aussi. C'est terrible cette maladie. De tout coeur avec toi et les tiens pour qui ce doit être bien dur.

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  8. Bonjour ma chère Délia, je suis peu présente sur le net, tu t'en es peut-être aperçue, mais découvrant ta bannière, ces pivoines éclatantes, comment ne pourrais je pas te laisser quelques mots, surtout que (curieux hasard) l'héroïne du livre ouvert (au hasard!) hier soir s'appelle Délia!
    Je te fais de grosses bises

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  9. Bonjour Ambre. Ha le hasard ! Quel est il donc pour m'avoir dépouillée de toutes mes photos, comme tu as pu le voir, si bien qu'hier, plutôt ce matin j'ai du me coucher à 3 h 30 pour essayer de récupérer quelques fresques ? Quel est il donc pour m'avoir déplumée de ma bannière que je en peux pas la retrouver si bien que je suis obligée de faire des recherches fastidieuses pour que ce blog ne ressemble pas à rien !
    Enfin j'ai aussi perdu toutes mes listes de lecture, donc... Voilà voilà. J'espère que ton héroïne est quelqu'un de bien et qu'elle a plus de chance que moi ! mais c'est un joli clin d'oeil. Des bises, si j'ai le temps je reviendrais bientôt vous parler de la côte limousine, qui comme chacun ne le sais as n'est pas une simple côte de boeuf !

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