Régime sans eau

Il pleut enfin sur nos campagnes défigurées.
Pleurent la nature, les arbres, les ruisseaux asséchés. pleure aussi notre âme de voir quel malheur est entrain de se préparer. Là sous nos yeux, impuissants à enrayer ce désastre par nous et par nos pairs accéléré.Quelques goutes de pluie et la nature robuste reverdit
 mais combien faudra-t-il de litres déversés pour redonner à ce cours d'eau son aspect  ?
A ces chevaux pour trouver à manger ?
A ce village pour voir sa fontaine couler ?


Pour donner à ces vaches de 'herbe à brouter ?
Ce même ruisseau avait une autre allure en février dernier. Il avait neiger un peu et son cours s'était revigoré.
Je me demande si pareille catastrophe s'était produite il y a 50 ans, comment aurions nous fait ? L'eau en ce temps là, n'arrivait pas au robinet. Nous avions l'eau portable, faute d'être potable ! Il fallait aller la chercher à la fontaine. Certes, elle n'était pas bien loin et nous n'avions que le chemin à traverser, mais je nous revois, les filles aller à tour de rôle remplir le pot à eau au mince filet qui coulait en été et à la source glacée l'hiver. Maman aller remplir le seau en fer chaque matin car il était bien trop lourd pour nous.  Même si pour les besoins domestiques (eau pour les lessives, la toilette, le ménage et pour le bétail qui ne pouvait pas sortir) mon grand père, à la construction de sa maison avait prévu une dérivation depuis la serve située juste derrière la maison, ce qui nous permettait d'avoir de l'eau en permanence à domicile. C'était une autre époque il est vrai. Nous savions économiser ce liquide précieux sans lequel la vie n'est pas possible. Pensez vous que nous en prendrons soin pour autant ? Le modernisme a cela de pervers, c'est qu'il nous fait oublier l'essentiel, gaspiller l'indispensable, courir à notre perte sans que l'on s'en aperçoive. Puisse l'homme devenir raisonnable, mais sans éducation pas de miracle. Ce n'est même pas la peine d'y croire !
Le bac de mon enfance a fini par disparaitre complètement, mangé par l'accotement du chemin. C'était un bac en bois adossé au talus. Plusieurs fois restauré par mon père. Ce bac je l'avais toujours vu. Il était alimenté par une source aujourd'hui disparue. Elle, qui coulait là ou pousse l'arbuste, a fini par se perdre, asséchée par le temps. L'hiver, les vaches venaient y boire. Il fallait casser la glace, le matin et le soir, mais nous avions de quoi assurer l'indispensable. Je ne sais pas comment on fait quand on n'a pas d'eau. Je pense souvent à tous ceux qui en manque. J'ai beaucoup de peine pour tous, pour le bétail, pour les gens, pour la nature. Je souhaite qu'il pleuve, longtemps, régulièrement. Tant pis si je ne peux pas aller en balade. Cette année, il a fait chaud, surtout l'été, je n'ai pas pu sortir non plus. Il y a  aujourd'hui tant de choses qui ont disparues, des méfaits de notre propre responsabilité collective, même si nous ne portons pas à la même hauteur ce fardeau. Les ressources naturelles ne sont pas inépuisables. La nature aura raison de nous, de notre fière arrogance. Elle saura tôt ou tard nous rappeler à une modeste sagesse. Puissions nous le comprendre assez tôt ! Elle, elle saura s'adapter. Elle l'a toujours fait. Nous ne sommes que quelques unes de ses oeuvres, l'avons nous oublié ? Certains ne l'on jamais su et d'autre feignent de l'ignorer. 

Aparté : Je viens de lire chez Xoulec un magnifique texte que je ne peux pas commenter. Comme chez beaucoup d'entre vous, je n'ai pas accés aux commentaires. Je ne sais pas pourquoi le serveur bloger me bloque. Je vous prie de m'excuser, je vous lis et je profite de ce texte pour vous dire que je pense à vous.

12 commentaires:

  1. Effectivement, en Auvergne, il a plu 2 fois, dimanche et mardi, dimanche 20mm, mardi 9mm, ce qui a fait 29 mm pour 2 mois. A quand la prochaine pluie ? Une pluie telle que nous avons eu, douce mais régulière...Quand je pense que j'avais peur de la pluie. Là aussi, je m'inquiète. Quand nous sommes allés à Noyan d'Allier voir la pagode avec mon beau-frère et ma belle-soeur, nous nous sommes garés sur la place à l'ombre. Nous avons parlé avec un éleveur de moutons. Cet agriculteur était désespéré, se demandant comment il allait donner à manger à ses bêtes cet hiver, n'ayant pas l'argent pour acheter du fourrage, très cher, surtout le transport. Mon beau-frère lui a dit que, chez eux, en Chartreuse, l'herbe était verte et la fermière dont les champs sont en face de leur maison qui cultive une partie de leurs terres, ne savait que faire de son foin, les bottes de l'année dernière pourrissant sur place...Voilà la solidarité paysanne et des personnes en général…
    Chez nous, dans le Morvan, dans l'temps comme on dit, nous avions chez nous 3 puits, dont un qui avait de l'eau potable et qui arrivait dans la cuisine, rebouché depuis. L'autre puit donne encore de l'eau et sert à arroser le jardin. Nous ne les avions jamais vus à sec. Je pensais aussi qu'en Auvergne, nous étions gâtés et avions de grandes réserves, le château d'eau de la France comme on disait. Et ben, cause toujours, là-aussi, cet été, les cours d'eau, les lacs voient leur niveau baisser dangereusement, voir asséchés complètement. Le même paysan ci-dessus nous disait que sa source qui servait à donner à boire à ses bêtes était tarie. Il ne savait même pas si elle allait à nouveau couler..
    Et si les sources minérales venaient à manquer aussi, quand on les aura toutes épuisées ? Bon, sur ce, ne voyons pas le pire, nous sommes déjà assez gâtés par les mauvaises nouvelles...Bon Week-end.

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    1. Les gens qui vivent de la terre ne peuvent qu'être sensibles à cet état de fait : quand l'eau vient à manquer, c'est la vie qui s'arrête. De graves difficultés surgissent et nous n'avons pas d'alternative pour les surmonter. La faune sauvage migrera car elle en aura la possibilité, mais les animaux que l'homme a domestiqués, qu'en adviendra-t-il ?

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  2. Il a plu, mais bien trop peu, c'est certain.
    Chez mes grands parents maternels, j'allais avec mon grand père chercher l'eau au petit lac du château, pourtant il me semble me souvenir qu'il y avait un robinet à l'évier de la cuisine.
    J'ai connu une semaine sans eau, après 1996, ben cela a été galère !

    Pour tes commentaires qui ne passent pas, peut être faut il que tu te mettes sur "internet explorer" ou "Mozilla Firefox", moi j'ai du passer sur mozilla pour pouvoir commenter tous les blogs "blogspot"...
    Bises et bon we Délia

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    1. Comme tu dis ! sans eau, c'est galère.
      Pour les coms, je passe déjà par mozilla, je ne comprends rien à tout cela, je vais essayer d'autres "techniques", si ça ne marche pas, ma fois c'est pas si grave non plus.

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  3. A force de transformer toute surface de terre en surface de parking goudronné, de transformer des champs en lotissement, la pluie ne pénètre plus les sols et ne régénère plus les nappes.
    Bilan ? Les précipitations se transforment en inondations, tempêtes et déluges meurtriers.

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    1. Je pense comme toi que le coeur du problème se situe en partie là. Mais l'appât du gain joue contre le bon sens et il est entrain de tout emporter. Ce devrait être au politique et au législateur de gérer ces appétits féroces, mais au contraire, ils les encouragent car ils en vivent.

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  4. Il a peu plu dans mes montagnes et les rivières sont bien à sec ! un filet d'eau coule.
    Dans les pays chauds l'eau est coupée dans la journée et il faut faire des réserves, c'est peut-être ce qui nous attend !!

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  5. Nous allons devoir nous adapter c'est certain. Nous n'y sommes pas prêts, ni mentalement ni matériellement.

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  6. Ton billet fait résonance au mien et c'est seulement en lisant l'aparté que j'ai su que tu es venue me lire. La fontaine dont je parle, est toujours là et elle a dépanné plus d'une fois, lorsque il y avait des coupures d'eau.
    Mon père fabriquait ces abreuvoirs en bois, creusés dans un tronc d'arbre ;
    il ne doit plus en rester.
    Si tu tiens absolument à laisser un commentaire chez moi, utilise le formulaire de contact. Je publierai en ton nom ; en tout cas, je répondrai.

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  7. Merci Xoulec, j'espère pouvoir y parvenir !

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  8. Merci pour ce beau texte criant de vérités.
    Et quand je pense qu'on pisse dans de l'eau potable !
    Bon dimanche, bises.

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  9. Encore une chose qu'il va falloir repenser !

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5 à 7