Alors pourquoi cette angoisse qui me tenaille aux tripes sans me lâcher plus depuis quelques jours ?
Ah je sais ! nous somme déjà au milieu de l'année et je ne vois pas le temps qui passe.
Non ! ce n'est pas le temps qui passe, c'est moi qui vieilli. Trop. Par rapport à ce que je suis capable d'encaisser. Le poids des ans ne se mesure pas seulement avec une date de départ, qui chaque jour vous rapproche de celle de l'arrivée. Il ne se mesure pas seulement avec le poids du corps toujours plus lourd à porter. Il se mesure aussi avec la distance qui s'installe avec ceux que l'on a un jour portés. Ils s'éloignent tout doucement au début. puis vous font faux bond à la première occasion. Si bien qu'au bout de la route,quand vous vous retournez soudain, derrière vous, il n'y a plus rien. Rien que le vide et le poids des ans. Le vide dans lequel vous vous débattez et où vous planez sans bien savoir ce qu'est ce vide que vous avez tant redouté. Le silence et l'absence qui vous laisse seul, posé là, comme un objet que l'on a oublié. Que l'on a choisi d'oublié. Parce qu'on avait mieux à faire. Parce qu'on pensait qu'un jour il nous encombrerait et aussi parce qu'on est jeune, nous, et qu'on n'a pas besoin d'un objet démodé, usé, et dont on n'a plus l'utilité.
Hier, j'ai trié les lettres de mon père, je les ai classées. Je ne crois pas l'avoir un jour négligé. Pourtant je sais que je lui ai, moi aussi, cruellement manqué.
Bonjour Délia,
RépondreSupprimerque d'émotions dans ce texte, j'en suis vraiment retournée.
Un tel écho avec les mots laissés par ma parente du nord ("Il faut nous aimer Avant") qui t'avaient bouleversée.
Quand on est jeunes, il peut arriver qu'on ne soit pas attentifs, attentionnés avec nos parents, ou alors est-ce qu'on croit qu'on a bien le temps......?
Puis un jour on vieillit, on se retrouve à l'âge que nos parents avaient au moment où on les croyait éternels.. Seulement voilà, il est trop tard: ils ne sont plus là.
Mais comment dire ça à nos enfants?
C'est comme si le cycle était toujours le même, et pour tout le monde pareil........
Je t'embrasse fort Délia.
Oui, comment le dire ? Et même si nous le savions, serions nous entendu ? Puisqu'il n'en est pas l'heure. En relisant ses lettres maintenant,j'ai compris à la fois ce qu'est l'amour maternel et paternel, mais aussi de quoi est fait l'amour filial. J'ai compris ce qu'au par avant je semblait seulement imaginer, sans en mesurer l'ampleur. Mais bien trop tard, ta parente avait bien raison de le dire, il ne faut pas attendre et faire et dire pendant qu'il en est encore temps. Seulement aujourd'hui, il faut aller vite pour tout faire en même temps, et nous n'écrivons plus de lettre, que restera-t-il comme témoin pour nos enfants ? Et nous, comment corriger cet implacable amour si tentaculaire, qui étouffe, qui empêche le plein épanouissement de celui qu'on tente en vain de retenir ? Comment faire pour laisser enfin vivre tranquilles ceux qui finiront de toutes façons par nous échapper ? On n'apprend pas de son passé, l'être humain est incorrigible. Et eux, comment pourraient ils apprendre du notre ? En tout cas merci d'être venue poser ici tes mots de réconfort. Je te souhaite une elle journée et t'espère entourée, comme tu le mérites, toi qui es un peu ma soeur d'émotions. Je t'embrasse moi aussi et t'accueille dans mon jardin.
RépondreSupprimerOulala! Gros coup de blues!
RépondreSupprimerIl n'y a pas grand chose pour inverser les tendances non plus, en ce moment, faut dire !
SupprimerTa note m'attriste et ta toute dernière phrase résonne fortement en moi. Car en vieillissant je réalise pleinement ce que ma Maman a pu ressentir, le manque qu'elle a pu éprouver lorsque je n'avais pas suffisamment de temps à lui consacrer, lorsque la vie professionnelle, les enfants, mon mari, me happaient... ma petite mère me disait "je m'ennuie", sous-entendu je m'ennuie de toi...
RépondreSupprimerJe t'embrasse très fort chère Delia.
Ma mère avait une formule pour résumer tout ça, elle disait souvent : "si jeunesse savait, si vieillesse pouvait"; elle se plaignait aussi que ses enfants ne viennent pas la voir assez souvent. Pourtant comme tu le dis, la vie d'adulte n'est pas sans occupation. Et fini le temps où on restait dans la même maison, 3 parfois 4 générations du berceau au cercueil.
SupprimerEt en même temps, c'est normal, nos enfants font leur vie comme nous, on a fait la notre, sans penser que parfois on laissait un grand vide.
RépondreSupprimerC'est sur ! et ils feront pareil, ils se diront aussi que leur vie est bien morne sans leurs enfants. Le cycle de la vie est ainsi.
SupprimerC'est la fête des mères qui te fait cet effet ? Tu n'as pas vu tes enfants ? Même pas un petit coup de fil ? 2 enfants sur 3 m'ont souhaité ma fête. C'est bien. Le 3e trouve que c'est ringard de fêter fête, annif une fois adulte. Pourtant, hier, il n'a pas pu oublier, les enfants de sa copine étant là pour souhaiter la fête à leur mère.
RépondreSupprimerMa mère, on ne risquait pas de l'oublier, pourtant, elle crevait d'ennui, de solitude seule chez elle. Elle avait eu tellement de monde autour d'elle depuis sa naissance, que, lorsque tous les oisillons ont quitté le nid, ça a dû être terrible pour elle, surtout dans une maison isolée et un village moribond..Mais, aucun d'entre nous n'avait la force de l'avoir auprès d'eux. A la rigueur une des gentilles belle-soeur, peut-être aurait pu..
Tu as combien d'enfants ?
Tu n'as pas du avoir une enfance dorée, ni pavée de pétales de roses. Ta mère non plus pour être aussi dur avec les siens, qu'elle aimait surement à sa façon. trop tôt endurcie qu'elle devait être. L'ennui et la morne solitude sont le lot de plus d'un. Difficile de vieillir sereinement quand on est seul et comme ta mère on a toujours été entouré. La maison qui se vide, c'est effectivement le sentiment qui me vient à l'esprit, là maintenant. Je ne suis pas encore habituée.
SupprimerQuant à moi, je me suis occupée de Maman pendant plus de quarante ans à la mort de mon père avec toute mon affection car elle le méritait et avait donné beaucoup d'amour à mes filles pendant que j'étais au travail mais un jour il a fallu que je prenne la décision de l'installer dans une maison de retraite, au début ça allait après chaque weekend lorsque je la prenais elle me reprochait de la ramener dans sa "cellule"
RépondreSupprimerCe fut très dur pour moi et d'ailleurs je m'en veux même si je ne pouvais plus m'en occuper à 100% quand sa tête s'évadait et moi j'avais mon travail et ma vie entre parenthèse souvent
Mais avec mes enfants, j'ai fait mon rôle de maman, de MAMIE maintenant mais je sais que je ne leur demanderais jamais de s'occuper de moi car je ne veux surtout pas car je sais ce que cela signifie et nos jeunes n'ont pas la même endurance, je m'en rends compte tous les jours :)
Ton écrit est triste et je te comprends
Bisous
Bonne soirée
C'est trés dur ce que tu as vécu, Rose, tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour la garder prés de toi le plus longtemps possible. Ce qui est dur pour nous, c'est d'accepter d'avoir des limites, on est sans cesse tiraillé entre deux culture. On est issu de génération où on gardait les parents à la maison. La modification des modes de vie après guerre a entrainé d'autres contraintes. Le travail hors du foyer, les enfant à faire garder, puis les parents agés pour qui il faut trouver des solutions. La société n'a pas anticiper ses propres modifications, mieux, on nous culpabilise de ne pas, ou de faire ceci ou cela alors qu'au par avant, les choses étaient plus simples : plusieurs générations sous le même toit, les enfants qu'on élevait en travaillant... tout ça depuis des millénaires, était ce mieux pour autant ?
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