Nouvelles, première partie.

 Tout à l'heure, j'avais envie d'écrire un long article sue la vie. Sur ce qu'elle nous donne, nous reprend aussi. Mais alors que je ne tape pas à la vitesse d'une sténo dactylo, et que grâce à mes yeux, je suis obligée d'effacer une lettre sur 2 parfois plus, cela devient fastidieux, si bien que j'en perd vite le fil de mes pensées. Alors, pardon si je ne réussi pas, pardon pour le mauvais style, les fautes de frappe, d'orthographe et le mauvais français.  

Je voulais dire plein de choses. En particulier sur ce que pour moi fut la vie. Quand je regarde dans le rétro, ce que je vois m'émerveille. J'y vois une petite fille rieuse qui  s'éveille à la vie. Qui a confiance en ceux qui lui prennent la main sur ce chemin pas encore pavé d'embuches. Il y a là, le grand père, celui en qui toute confiance est permise. Il l'accompagne et il la "barce" (barce moi, pépé, lui dit elle", et il barce le pauvre homme "raconte moi des nistoires lui dit elle, et il raconte, et barce et re raconte) et le temps passe. La confiance est là. Grand père s'efface, mais il y a papa. Papa qui gronde, papa qui explique, qui accompagne et qui supervise. Qui conduit au bois, le Cadet et la Finance, la Charmante et puis la Blonde, la Jaccade et la Mignone. Puis la Jolie qu'il va chercher aux Bordes, chez le Louis. Le Louis qui est un ami, un collaborateur, un  voisin efficace et bienveillant. Il y a surtout maman. Maman qui rassure, qui console et qui cajole. maman qui est là pour tout. pour le levers du matin, pour les couchers du soir, pour les midi, et entre deux pour expliquer, pour panser les blessures, essuyer les larmes, dissiper les chagrin, rassurer quand la nuit tombe, et qui, sait être encore là au petit matin avant que la rosée ne se dissipe pour laisser place aux gros câlins. Maman avec qui j'irai garder les vaches, mon gouter en poche, (des bouchées de lard et de pain dur, mais je n'aimais rien de plus que ces gouters !) Maman que j'accompagne à la croix des Verts, la pâture la plus éloignée de la maison, dans la remorque qu'elle traine derrière elle (il n'y avait pas de poussette à la maison) avec ma Cabriole, une espèce de chèvre en caoutchouc, que j'ai longtemps trainé partout avec mon fond, ce bout de chiffon blanc que je perdais de temps en temps. Maman qui me guidait. Maman avec qui j'ai tant partagé. De joies, de chagrins, mais un bonheur inégalable et surtout sans comparaison avec aucun autre, chacun bien que différent, ayant ses propres critères, ses propres raisons et aussi ses propres évaluations. La Lorette, notre chien de berger toujours à nos côtés, partageait elle aussi nos aventures, faisait partie du voyage et nous accompagnait sur ce chemin si doux, de l'enfance, qui nous forge à jamais et nous construit tel que nous allons pouvoir affronter tous les obstacles de la longue route qui est la notre, jusqu'au bout du voyage que nous ferons. 


 Puis vint l'école et les premières séparations. Si douloureuses ! Que de larmes ! que de chagrins ! est-il possible d'en supporter autant ? Et bien oui. C'est possible. C'est même possible d'y survivre. D'en retenir les leçons. C'est ce que j'ai fait. Toujours en m'accrochant à la pensée de maman. Qui était là, tapie à l'orée du bois et du chemin où il fallait affronter la méchanceté des plus grands, qui forts de leur supériorité ne manquaient pas de nous importuner. Maman qui nous accompagnait par les journées d'hiver pour traverser les congères parfois infranchissables et nous ramenait alors et pour notre plus grande joie, à la maison. Maman qui nous accompagnait faire boire les vaches au bac du coin de la maison. Maman qui nous apprenait à écrire (c'est elle qui m'a appris comment former les lettres, alors que la maitresse qui ne s'était pas aperçu de ma dyslexie, s'acharnait à me punir). Maman. Toujours présente. Qui nous achetait des livres de la collection cop d'or au Casino quand elle allait au ravitaillement au bourg. Je me revois attendre avec tant d'impatience son retour !  savoir quelle surprise allait être la notre ! découvrir avec tant de bonheur ce petit rien d'une attention  toute simple que pour nous elle avait eu. Ces caramel durs, vendus en paquet que nous aimions tant. Ces pâtes sous forme de l'alphabet que nous nous amuserions à assembler lors du souper. Ces gâteaux feuilletés de chez Brossard, et ceux sablés avec sur le paquet, bien dessinées, de belles vaches Normandes, dans une verte prairie sous des pommiers en fleurs, à faire rêver n'importe quelle vache de nos contrés. 

 Maman qu'on accompagnait aux Enclos, en haut la route, garder les vaches, qui discutait avec la Berthe, en tricottant pour nous des pulls si magnifiques qu'à l'école on nous enviait. maman. Toujours maman. Dans chaque geste, en toute occasion, maman. Encore maman.

Et puis il y eu la période la plus sombre de mon existence. La plus douloureuse aussi. Celle où passé mes douze ans, je fus mise en pension. Soumise à la dureté de la vie loin des miens. Loin de mon univers protégé. Où il fallu affronter  un monde sans pitié, où les loups se réveillent pire entres eux que ceux qu'on nous présentait dans les histoires les plus sordides  qu'on nous racontait. 

Cette histoire en appelle une suite que je reviendrais écrire plus tard, mais prenez le termps de la savourer et surtout de la digérer. 

4 commentaires:

  1. Tu as eu des parents aimants, c'est important !
    Tes souvenirs sont émouvants, et tellement imprégnés dans ta mémoire.
    Pour moi l'internat a été en quelques sortes une libération, et de retour chez moi le we je m'échappais un maximum.
    Je t'embrasse fort ma Délia

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    1. Je te comprends. J'en connais qui n'ont pas aimé leur enfance pour moins que ça. Je t'embrasse.

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  2. Un texte très touchant....Une vie qui passe avec ses joies et ses peines.Nostalgie du temps qui passe....

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  3. Pour moi c'est doux de penser à l'enfance. Tu as raison, le temps passse trop vite.

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