Sur une intention du Goût, de nous quitter.
Cette dame aurait pu symboliser le dur labeur des femmes de la campagne. Qui durent remplacer souvent les hommes quand ils étaient au combat. Dur labeur des femmes qui ne fut jamais reconnu et au bout de combien de vains combats, pour être indispensable à la survie de l'humanité. Toutes les guerres. Toutes les souffrances. Toutes les épreuves ainsi symbolisées.
La faux dans la tarologie est synonyme de fin. Fin d'un combat. Fin d'une épreuve. Fin d'un chemin. Mort. Et d'ailleurs ne parle-t-on pas de la faucheuse ? La grande faucheuse ? Pour parler d'elle.
Personnellement je vois pas en cette femme une paysanne, elle m'effraie ; je vois en elle la mort prête à intervenir. S'interrogeant sur quelle tête elle va se poser. Sur qui elle va s'abattre ? sur qui elle va se jeter. Elle aiguise bien sa lame, regardez comme semble jubiler, se délecter de sang tout frais. Celui qu'elle va choisir de faire couler.
On aurait pu y voir au contraire, le début d'une récolte à venir, celle du foin qu'on engrangera pour l'hiver, nourrir le bétail. Le blé qu'on récoltera pour faire le pain, source de vie, symbole du travail à accomplir pour gagner sa vie. De la moisson engrangée pour l'hiver. Symbole d'une vie qu'il faut alimenter, incarnée par la femme qui elle donne et protège toute vie. Symbole des ressources qu'il faut préserver. Symbole d'une nécessaire survie. Précautions pour assurer un avenir loin d'être acquis. Qu'il faut nourrir et c'aurait été bien. On en aurait été réconforté. Rassuré. Mais au lieu de ça, les oracles l'ont destinée sournoise. Peut être parce que le mot faucher laisse entendre une action brutale qui vient mettre fin à un chemin. A une destinée, à une récolte pas encore tout à fait mure. Un devenir inaccompli. Elle est redoutée. Elle est perfide. Elle est sournoise. Quand on la voit, on en a peur. Elle nous oblige à nous interroger sur ce que nous sommes. Sur l'éphémérité qui est la notre comme celle de toute chose. On nait. on vit. On meurt. On se transforme aussi. Transformation inévitable . Naitre et mourir, revivre enfin, sous une autre forme, dans un autre costume, sous une autre apparence. Nourrir la terre en redevenant poussière/ décomposition alimenter d'autres vies tout aussi éphémères. Néant / recomposition sous d'autres traits. Autre facette d'une vie sans cesse renouvelée.
Je suis poussière, je retourne à la terre. Mon substrat va nourrir d'autres vies qui en alimenteront d'autres à leur tour. Chaine sans fin. Eternel recommencement. On retourne à ses racines. Elles nous redonnent vie. Elles meurent à leur tour aprés avoir nourrit elles mêmes de nouvelles vies.
Si la mort peut être triste, c'est juste parce qu'elle nous prive, nous survivants, d'êtres que nous aimons et que nous ne voulons pas laisser en route. Sur un chemin qu'on se sent incapable d'accomplir sans leur présence. Mais on partira un jour, à notre tour. Je sais qu'on ne les reverra jamais. Qu'on ne les retrouvera pas. Mais on aura accompli notre mission comme eux ont accompli la leur. Ainsi se boucle la chaine de ce qui fait la vie.
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Merci Monsieur le goût d'avoir permis que la chaine du partage ait pu durer encore un peu. merci à toi d'avoir permis que nos routes se rencontrent. évoluent en parallèle, ou côte à côte. Ce fut une joie d'avoir un jour, croisé ta voie.