J’espère que vous serez inspirés par cette toile de Van Gogh.
Elle m’inspire, cette image du nomadisme dite « Les roulottes, campement de Bohémiens ».
L’arrivée du printemps est toujours pour moi « L’invitation au voyage ».
Surtout ces temps-ci !
À lundi j’espère…
Pas en avance aujourd'hui. Il faut dire qu'habituellement je m'y p^rends plus tôt aussi. Mais j'ai eu du monde depuis vendredi soir jusqu'à hier soir et comme je vous l'ai dit sur mon sujet précédent, j' en ai profité pour fêter des choses plus ou moins urgentes ou en retard. Et puis, ce matin j'avais rendez vous chez le docteur. Ainsi la matinée je ne l'ai pas vu passée. Mais je ne vous ai pas oublié.
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Ils arrivaient de nulle part et s'installaient à la Parade juste à la sortie du bourg sur la route de Cunlhat. D'autres parfois les avaient précédés avec leurs roulotes bleue, rouge ou verte. Ils laissaient paître leurs chevaux sur le communal, le temps d'une halte de quelques jours. Leurs enfants fréquentaient la même école que nous et prenaient place au fond de la classe, le temps de repartir pour celle du vent. A la récréation, les garçons jouaient leurs billes, les filles dans un coin regardaient avec méfiance les nouvelles arrivées. Le soir rentré à la maison, chacun racontait à sa façon le retour des bohémiens. Les femmes passaient dans les villages et proposaient leurs paniers d' osier pour quelques sous ou autre chose qu'on aurait pu leur donner. Souvent les villageois fermaient leur porte à double tour pour ne pas être importunés. Quand elles arrivaient sur le chemin, nous étions tous à crier à la volée "Maman, y a les bohémiens qui sont chez la Francine !" Parfois on se cachait et si elle ne pouvait échapper à la rencontre, ma mère leur donnait un morceau de lard, histoire de s'en débarrasser.
Dans les campagnes, on redoutait leur arrivée. Les plus craintifs avaient peur pour leur volailles et envoyaient leurs chiens sur leurs talons. Les superstitieux chassaient ces diseuses de bonne aventure qui soit disant portaient malheur, recommandant bien à leurs enfants de surtout ne pas se trouver sur leur chemin et encore moins de leur adresser la parole car il fallait se méfier des jeteuses de sorts qu'elles étaient sans aucun doute.
La nuit, ceux qui avaient quelques fortunes se barricadaient à double tour dans leur maison.
Pour nous, les enfants, leur venue nous promettait un peu d'animation. Ils installaient parfois un mini cirque sur la place de la fontaine ou prés de leur campement. Le lendemain dans la cour de l'école, les enfants du bourg racontaient, les yeux remplis d'étoiles, le spectacle au quel ils avaient assisté. Nous dans nos villages reculés, nous n'avions pas participé. Trop occupé à aider à la ferme, au champ ou à quelque corvée qui ne pouvait nous échapper, nos devoirs étaient encore à faire et nos leçons à apprendre, et puis il était tard, trop tard pour des enfants bien fatigués.
Peut être parce que contrairement à d'autres, nous n'étions pas éduqués dans le rejet de l'autre, nous vivions la venue des bohémiens comme une aventure nouvelle et un enrichissement de soi. Nous rêvions nous aussi de voyage, d'espace et de liberté. Leurs chants, leur musique, nous envoutaient. Nous aurions bien aimé nous aussi connaitre leur destinée.
Joli récit bien détaillé, vivant, tu as de sacrés bons souvenirs !
RépondreSupprimerGros bisous ma Delia ♥
Je me souviens aussi que pour nous rendre à l'école il y avait des bois sombres de sapins sur le trajet. Dans l'un d'eux, il y avait une cabane où le laitier faisait sécher ses fromages. On nous disait que c'était la cabane de la bohémienne, pour nous dissuader d'y aller fureter, je suppose. L'endroit était terrifiant à nos yeux, aussi nous ne passions jamais par là, préférant couper à travers les clôtures même quand les vaches y étaient (et pour moi, surtout quand les vaches y étaient !)
SupprimerBisous ma Pralinette.
Chez ma tante, quand ils veanient, ils alpaguaient les femmes et leur preanient la main gauche pour "leur dire la bonne aventure".
RépondreSupprimerSouvent, l'avenhture consistait à y laisser un peu de sous en échange d'un peu d'espoir si t'étais gentil, une promesse de malheur si t'étais méchant avec elles...
C'est vrai, les bohémiennes le faisaient aussi chez nous.
SupprimerSi nous avons les mêmes souvenirs, les tiens sont beaucoup plus précis que les miens ! :)
RépondreSupprimerGros bisous Délia
C'est loin tout ça maintenant.J'ai bien retrouvé tous mes souvenirs aussi chez vous qui avez partagé les vôtres à l'occasion de cet exercice du lundi. Gros bisous ma Fabinou.
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=RxJAvnuvHeY
RépondreSupprimerJ'ai pensé spontanément à cette chanson en lisant le thème de l'atelier d'aujourd'hui et je l'ai mise en lien dans les coms chez toi Fabie. Il y a aussi tellement de ressenti commun dans ces paroles !
ben tiens donc! j'ai mis un commentaire hier et il a disparu (blogspot me hait mais je le lui rends bien ;-))
RépondreSupprimerj'ai mis le mien juste après celui de Praline, oui j'étais médaille d'argent, c'est trop injuste ;-)
C'est trop injuste ! j'aurais bien aimé le lire, moi, ton com !
RépondreSupprimerC'est beau, de n'avoir pas été éduqué dans le rejet de l'autre.
RépondreSupprimerJe sais que quand j'étais petite, je n'aurais pas aimé être bohémienne, à cause de ce rejet, justement...C'est terrible de se voir pointé du doigt tout le temps...
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