Elle n'a jamais rangé grand chose, la pauvre. Avec la vie qu'elle avait, aussi, faut dire, où aurait-elle trouvé le temps ? Aux champs ? Quand il fallait de l'aube au couchant faire un travail d'homme ? Au jardin ? Quand il fallait bêcher, sarcler, désherber le potager si on voulait manger tant soit peu quelque choses ? A l'étable ? Entre les vaches et les cochons ? A la maison ? entre la popote, les gamins (nous étions 7, tout de même, pas tous du même âge, mais quand même !), le raccommodage, et autres tâches domestiques indispensables ? Alors, oui, on posait les affaires au premier rayon, sans se poser plus de questions. Mais quand elle est partie pour de bon, le soleil brillait de tous ses rayons, lui, et dans le ciel, quand nous avons tiré la lourde porte du grand jardin, là bas où il se couche sur les montagnes d'Auvergne, il y avait dans le ciel, comme une silhouette. Une silhouette à d'autres mêlée, de celles qu'elle retrouvait enfin après tant et tant d'années. Maman sur son nuage nous regardait; Nous regardait pleurer, nous quereller, nous débrouiller dans ce monde incertain, dans ce pouillu immense que nous avons laissé s'installer sur notre planète. Mais ce monde n'était plus le sien. Il nous appartient désormais de nous en accommoder. Ou d'essayer de le changer.
Libellés
atelier
(190)
balades
(83)
humeur
(72)
souvenirs
(57)
quotidien
(47)
aux petits bonheurs tout simples.
(41)
nature
(35)
colère
(32)
famille
(32)
Limousin
(31)
aventures
(31)
des chats
(31)
Auvergne
(28)
récits
(24)
au jardin
(23)
tristesse.
(22)
hommages
(19)
environnement
(16)
des vaches
(15)
luttes
(15)
dans les champs
(11)
chiens
(8)
passion
(8)
aux petits bonheurs tout simples
(6)
contes et légendes
(6)
histoire et patrimoine
(6)
et aux petites contrariétés
(5)
humour
(5)
au bonheur du jour
(4)
fiction
(3)
jeu
(3)
aux grands bonheurs bien compliqués
(2)
bonheur et amitié
(1)
prière
(1)
Derniers rayons
Je viens de choisir un titre pour ma balade tardive : "derniers rayons" et inévitablement je pense à maman. Quand nous étions gamin et gamines, comme tous les enfants, nous ne rangions jamais rien. De toutes façons, à quoi cela aurait bien servi ? Il y avait beaucoup de désordre à la maison. Un "pouillu" comme elle disait, monumental . Quand on cherchait quelque chose, on tirait du tas et on trouvait. Si on ne trouvait pas l'objet en question, elle nous disait, c'est là, posé au "premier rayon". Ou bien quand on était embarrassé par quelque trucs ou machins et qu 'on ne savait pas qu'en faire, elle nous disait :"pose le là au premier rayon". Ce qui signifiait "pose le là et basta !
Elle n'a jamais rangé grand chose, la pauvre. Avec la vie qu'elle avait, aussi, faut dire, où aurait-elle trouvé le temps ? Aux champs ? Quand il fallait de l'aube au couchant faire un travail d'homme ? Au jardin ? Quand il fallait bêcher, sarcler, désherber le potager si on voulait manger tant soit peu quelque choses ? A l'étable ? Entre les vaches et les cochons ? A la maison ? entre la popote, les gamins (nous étions 7, tout de même, pas tous du même âge, mais quand même !), le raccommodage, et autres tâches domestiques indispensables ? Alors, oui, on posait les affaires au premier rayon, sans se poser plus de questions. Mais quand elle est partie pour de bon, le soleil brillait de tous ses rayons, lui, et dans le ciel, quand nous avons tiré la lourde porte du grand jardin, là bas où il se couche sur les montagnes d'Auvergne, il y avait dans le ciel, comme une silhouette. Une silhouette à d'autres mêlée, de celles qu'elle retrouvait enfin après tant et tant d'années. Maman sur son nuage nous regardait; Nous regardait pleurer, nous quereller, nous débrouiller dans ce monde incertain, dans ce pouillu immense que nous avons laissé s'installer sur notre planète. Mais ce monde n'était plus le sien. Il nous appartient désormais de nous en accommoder. Ou d'essayer de le changer.
Elle n'a jamais rangé grand chose, la pauvre. Avec la vie qu'elle avait, aussi, faut dire, où aurait-elle trouvé le temps ? Aux champs ? Quand il fallait de l'aube au couchant faire un travail d'homme ? Au jardin ? Quand il fallait bêcher, sarcler, désherber le potager si on voulait manger tant soit peu quelque choses ? A l'étable ? Entre les vaches et les cochons ? A la maison ? entre la popote, les gamins (nous étions 7, tout de même, pas tous du même âge, mais quand même !), le raccommodage, et autres tâches domestiques indispensables ? Alors, oui, on posait les affaires au premier rayon, sans se poser plus de questions. Mais quand elle est partie pour de bon, le soleil brillait de tous ses rayons, lui, et dans le ciel, quand nous avons tiré la lourde porte du grand jardin, là bas où il se couche sur les montagnes d'Auvergne, il y avait dans le ciel, comme une silhouette. Une silhouette à d'autres mêlée, de celles qu'elle retrouvait enfin après tant et tant d'années. Maman sur son nuage nous regardait; Nous regardait pleurer, nous quereller, nous débrouiller dans ce monde incertain, dans ce pouillu immense que nous avons laissé s'installer sur notre planète. Mais ce monde n'était plus le sien. Il nous appartient désormais de nous en accommoder. Ou d'essayer de le changer.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Bonjour Délia, chouettes photos, mais surtout les mots... Tes mots... J'aime quand on "parle" comme cela...
RépondreSupprimerLe "pouillu", je n'avait jamais entendu. Ma mère, elle, disait "le chni". C'est en continuant d'utiliser ce mot, adulte, et me heurtant à l'incompréhension des autres, que j'ai compris que c'était un mot suisse (comme routrouiller, bateuiller, etc)
Sept enfants,purée!
Et où te situes-tu, dans cette ribambelle? :-)
je n'avaiS - pardon
RépondreSupprimerMerci Ambre. Je retrouve parfois des mots issus de ce parler local, terroir et cela me fait plaisir de voir que d'autres le font aussi. Ils font partie de notre patrimoine culturel malgré tout.
RépondreSupprimerOui, 7 c'était beaucoup de travail et de mérite aussi mais souvent pas le choix et Le petit manuel d'éducation et d'instruction pour les jeunes filles mis à leur disposition par l'église catholique, datant des années 60, avait de beaux jours à cette époque. Pourtant nos mères ont contribuer à l'émancipation des femmes que nous sommes devenues, même si le manuel dont je parle a de beaux restes, il faut bien dire que les choses ont quand même beaucoup évoluées. Sinon, ma place, tu dis, j'étais numéro une dans la fratrie, et si cette place n'a pas que des avantages, je crois que je n'aurai pas changé la mienne.
Bonsoir Délia, je découvre ton dernier article, je n'ai pas encore lu les précédents.
RépondreSupprimerTon enfance n'a pas dû être facile ni de tout repos ! mais n'est-ce pas aussi ce qui t'a "forgée". En tout cas je suis admirative.
Bonne soirée.
Oh tu sais, c'est ma mère qui en avait du mérite, pas moi ! Je ne sais pas si j'en ai eu conscience assez tôt. Mais en ce temps là, j'étais comme presque tous les enfants : insouciante et heureuse. Forgée ? Sûrement, mais ne sommes nous pas tous forgés par notre enfance, quelle qu'elle soit ? Par contre, j'ai pleinement conscience d'avoir eu beaucoup de chance parce que je suis contente de la vie que j'ai eu.
RépondreSupprimer"parce que je suis contente de la vie que j'ai eu." Il me semble que cette phrase dissone. Je voulais dire que contrairement à d'autres, la vie m'a donnée bien des satisfactions et des raisons de me trouver heureuse et je souhaiterais qu'il en soit de même pour chacun. Malheureusement, ce n'est pas le cas, ces autres ont bien du courage.
RépondreSupprimer