Ah oui, c'est vrai ! j'ai promis une histoire, mais avant je vous montre le matin en guise de bonjour avec des images du jour, on commence par celles d'hier, comme je vous le disais pas grand chose !
le 07
Ce matin c'est mieux, mais de la pluie est annoncée (hier on nous promettait de la neige)
Comme cet autre matin d'il y a 60 ans. mais à cette époque, les promesses se tenaient parfois. Et de la neige il y en avait, croyez moi. Quand nous nous sommes levées ce matin là, il n'y avait pas que de la neige et j'eus confirmation que nous serions toujours une grande famille. Oh pas comme les Mulliez, (vous avez regarder l'émission sur France 2, hier ?) il n'y a pas que la neige pour faire froid dans le dos.
Il y a 60 ans, il y avait l'espoir. L'espoir de voir se concrétiser nos rêves. D'une vie meilleure. De lendemains qui chantent, quoique que ? Quand on est pauvre comme nous l'étions, des rêves, il n'y en a pas tellement. Pour ma part, je me trouvais toujours aussi mal à Saint Germain. Je ne pouvais pas m'habituer à cette vie captive, où l'autorité disputait au mépris, le traitement infligé aux petites gens. Ce n'était donc pas l'arrivée en notre maison d'une nouvelle petite soeur qui allait me motiver davantage. Cette petite, je ne la verrai pas grandir et je le savais. D'elle je n'aurai que de brefs clichés, glanés lors de mes retours de pension, une fois tous les 15 jours, puis une fois par semaine ensuite. Le temps passait. Vite. Trop vite. Je ne la vis pas grandir non plus, partie loin, quand je revenais à la maison, elle avait encore pris quelques centimètres. Elle m'écrivait souvent. Une lettre toute les semaines, pour me donner des nouvelles de la ferme, "nous avons des petits poussins, si tu voyais comme ils sont trop beaux ! ta lapine va avoir des petits (j'avais ma lapine attitrée, une grosse grise que je choyais) la Miss (c'était la chienne) va avoir des chiots, tonton Charlot est venu cette semaine, nous avons tué le cochon, il m'a apporté des bonbons (toujours tonton Charlot nous apportait des bonbons). Le moindre évènement était relaté avec précision et des nouvelles, je n'en manquais aucune, des vaches surtout "la Mignone et la Jolie se sont sauvées du pré, il a fallu les camper à la Pinatelle ! en ce moment on garde à la Basse la maman et moi. Et puis tu sais, ta Fauvette aime bien mon goûter ! le chien de la Clémence a mordu la maman, il a fallu aller chez le docteur (tu m'étonnes !)" Elle aurait pu me donner des nouvelles des boeufs de la Francine, mais elle avait seulement 15 jours lorsque l'affaire se déroula (peut être je viendrais vous en reparler de cette affaire mais elle est disponible ailleurs. Ailleurs c'est ici) Elle aimait tant les vaches ! Elles étaient sa passion à elle aussi, autant qu'à moi. D'ailleurs nous nous ressemblions. Tellement. Tellement que lors de son décès, la charcutière du village chez qui nous étions allés nous ravitailler faillit faire une syncope en me voyant, se demandant si elle n'était pas victime d'une hallucination. Et puis le temps a passé. Ainsi, leur vie à tous m'échappait. Je ne la vis pas grandir, se construire, devenir femme. Elle se confiait peu, parlait peu d'elle, de sa vie, de celle des siens. De JP qui était si malade, ni même de sa fille qui est de l'âge de ma Ponette. Ses dernières années, c'est dans une souffrance terrible qu'elle les a vécues. Lorsque je lui rendais visite, (elle était si heureuse de me voir), nous parlions beaucoup. De nos souvenirs, du paysage politique, de nos connaissances, nos conversations étaient variées et j'aimais beaucoup échanger avec elle. Elle ne s'est jamais plainte de quoi que ce soit, ni de sa maladie, ni de sa vie de m... Elle me manque. Elle a 57 ans pour toujours. Elle en aurait 60 aujourd'hui, il y a déjà quelques heures.
ah oui des anniversaires comme celui-là, ça ne manque pas de faire mal, année après année, même si on se souvient aussi avec grande émotion des bonnes choses...
RépondreSupprimerbises!
Je crois que tu as la formule exacte :se souvenir avec grande émotion des choses bonnes, et ça fait tellement de bien !.
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