195ème Devoir de Lakevio du Goût

 Cette toile de Mark Keller me rappelle quelque chose et m’inspire un conte.
Mais à vous ?
Qu’inspire-t-elle ?
On le saura peut-être lundi…


Quand jules est au violon, c'est  la danse des canards qui redémarre. Ceux ci s'invitent de loin et forment une chaine tout au long de la mare  se secouant le bas des reins tout en faisant coin-coin. De couacs en couacs, le violon de Jules leur répond. Un canard qui ne picore pas du pain dur, se perche alors sur le mur et entame avec Jules une discussion. Coin-coin, couac-couac, quoi que cela ne soit pas trés clair, couac-couac, coin-coin, et voilà que dans son coin, Jane et sa cane se disent tout bas : " ce charivari  vaut bien  une contre danse jusqu'à ce qu'un  chat ivre arrive en trouble fête,  tagada tsoin-tsoin pour faire  ron-ron, tagada tson-tson. Jane et Jules s'en vont au bal   avec Léon à l'accordéon, accordez, accordez, accordez  donc tous vos violons. 

La Jane, fait partie de la bande au Léon et avec Jules ils s'éclatent en couchant au violon car il est caméléon.

Devoir 193. L'automne


J’aime particulièrement l’automne mais que vous inspire-t-il ?
Certains lieux me remuent le peu d’âme qui me reste, surtout celui-ci que j’ai parcouru tant de fois.
Êtes-vous plus « Ô bruit doux de la pluie, par terre et sur les toits »
Ou « Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris, »
Êtes vous plus branchés Verlaine ou Verhaeren ?
Ou êtes vous simplement vous et vos rêves ou vos idées ?
À lundi, j’espère…



 Cette rue qui descend de la butte a quelque chose de familier. J'en ai parcouru tant de ces rues depuis qu'un jour de mai 1981 j'ai découvert pour une quinzaine d'années Montmartre d'Est en Ouest du Sud au Nord et dans bien de ses recoins. Printemps, ou été, automne ou hiver, les charmes divers  de ces quartiers, au fil des saisons m'ont envouté. Je l'ai dit 100 fois, mais cent fois, c'est pas beaucoup, c'est surtout pas assez. 
L'automne a ceci de particulier : c'est la saison des vendanges et à Montmartre, les vendanges ne doivent pas se rater. C'est aussi la saison des amours mortes aprés un été mouvementé. Mortes mais sans cesse renouvelées. Avec ses rencontres plus sereines, plus durables et rassurantes, car on le devine, on y prend des engagements qui dureront au delà du printemps. J'aime particulièrement l'automne. A Montmartre, comme ailleurs, depuis que je ne vais plus à l'école, c'est à dire depuis de bien nombreuses années. 
Tout à commencé avec mes souvenirs de quand j'étais enfant, où revenant des champs quand le soir tombait, la main dans celle de maman, on rentrait le troupeau à l'étable. Papa s'occupait des dernières pommes de terre qu'il ramassait séparant les grosses des plus petites qui serviraient à la nourriture des cochons. Puis venait les labours avec ses deux vaches liées, tantôt la Charmante et la Blonde, tantôt la Jacade et la Mignone, papa tenait le manche de la charrue pendant que maman, marchant devant, l'aiguillon à la main  guidait l'attelage et pour moi, le plaisir de suivre aux champs surveillant les 3 autres qui n'étaient pas de corvée. Bien emmitouflée dans mon manteau laineux, je me blottissais au pied du grand pin qui m'abritait du vent,  je regardais le soleil qui descend derrière les montagnes lointaines, couvrant d'or et de feu, les sapins tout proches du bois des Barthes où bientôt on irait ramasser les airelles, les champignons et les châtaignes tombées sur le chemin des Bordes, pendant que papa et maman, feraient provision de bois mort pour garnir le fourneau, unique source de chaleur  quand l'hiver viendrait.
L'automne pourtant c'est la porte à Toussaint, les vivants qui s'occupent des morts, au moins une fois dans l'année. Les chrysanthèmes et les noix, les raisins et les pommes, le cidre doux, le vin âpre, l'huile pressé au moulin, le givre et les champignons qu'il ne faut pas ramasser. Les saisons qui se suivent, le temps qui passe, effaçant les anciens, laissant place aux nouveaux sans garantie de meilleur, chaque jour offrant sa  peine aux miséreux.
L'automne c'est aussi la plainte des corbeaux volant sur la plaine quand elle est dénudée. L'aboiement d'un chien dans le soir qui tombe, quand passent les charrettes sur le chemin de pierres, écorché.
C'est le vent froid venu du Nord qui se brise dans les genêts. 
C'est la douceur d'un foyer et la soupe qui fume dans l'âtre attendant le début de la soirée. 
C'est la veillée où chacun retrouve sa place devant la longue table, une fois le labeur terminé. 
La sérénité des chaumières calfeutrées, le calme retrouvé seulement rompu par le chien sous la table qui frappe le sol en  grattant   ses puces avant d'aller se coucher. 
C'est nous tous réunis.  Nous tous fatigués mais tellement heureux d'être ensemble, même si  on ne  le savait pas encore. Ce sont les jours qui s'égrainent et qui ont la saveur d'un passé retrouvé dans les histoires racontées par les pères et grand pères et qui ne reviendront jamais. 
L'automne c'est la plénitude avec  le sentiment du devoir accompli, du repos bien mérité, enfin gagné dont on va pouvoir profiter. C'est la récolte engrangée. Le fenil bien garni. C'est l'hiver qui s'avance, les semailles prochaines pour garantir un autre automne tout autant bien rempli.    

A l'aventure.

 Et bien me revoilà ! Je vous ai manqué ? Mais là  je sens que vous allez être gâtés. Je ne sais même pas par quel bout commencer. Des nouvelles, des bonnes, des moins bonnes, en veux tu zen voilà. 

Commençons donc par le début.  Nous étions le 23 septembre et nous apprêtions à prendre le large. Passant devant chez la voisine, j'avais remarqué une épaisse touffe de poils roux. 

Evidemment, Ti-Lion était passé par là et à tous les coups s'était battu avec quelqu'un, mais qui ? Grand mystère !

Par contre le lendemain matin, la joue pleine de pu nous indiquait que la blessure n'était pas de la veille et que nous devions réagir. 

Petit séjour en clinique, traitement pour combattre l'infection, dispositions prises pour qu'il soit bien, nous pouvions décoller. La ponette avait pris les rênes  et nous la route. 

Sous des trombes d'eau nous avons regagné la Bretagne où nous étions attendus, y compris par le soleil. Nous étions le vendredi soir et la mer était haute. 

Le lendemain nous avons fait notre première balade entre bois, rivière et chasseurs. La balade, je la connaissais déjà pour l'avoir faite il y a quelques années. Cette année là, les bois avaient brulés, il ne restait que quelques souches calcinées. Cette fois, la végétation avait repris ses droits. 




Sur l'autre rive du  fleuve, sur son éperon rocheux, le château de la Roche Jagut dominait la vallée. 

Dimanche en famille, puis balade tardive le lendemain, comme à notre habitude, notre halte au gouffre de Plougrescant avec un vent contraire et une mer sans vague, mais sous un ciel de traine particulièrement changeant. Le vent assez fort avait provoqué des dégats électriques et la totalité des fourchettes bloquées dans le lave vaisselle, nous avons mangé le soir à la lueur des bougies de fortune avec des fourchettes de bébé !




 

Lundi une jolie promenade dans les marais pendant que la mer remontait, nous offrait de beaux décors où de belles vaches Highland paissaient dans le marais.






Nous arrivions ainsi doucement au mardi. Plus vaillants que jamais, nous avons attaqué une balade un peu plus compliquée faite de bois escarpés le long du Leguer, autour du château de Tonquédec. Mais se trompant d'itinéraire, au hasard des sentier, nous nous sommes aperçu que nous en faisions une autre  à l'envers, plus difficile et bien moins jolie !





Mercredi, jour des enfants et des anniversaires. Nouvelle rencontre avec les petits et les grands enfants, belle soirée, agrémentée au par avant d'une mini promenade prés de l'embouchure du Yaudet.





 Puis jeudi qui s'avance timide et chaud pour la saison, ou c'est moi qui transpire de montées en descentes sur les rives du Jaudy  cette fois. De moulins en moulins avec au fil de l'eau quelques espaces ouverts sur une nature généreuse et pleine de surprises insolites. 









Quand le dernier jour se profile, nous on en prend encore plein les yeux, juste assez pour rater le dernier coucher de soleil, rose orangé, caché par les feuillages d'une haie bien trop haute pour permettre un cliché. 








Ce fut une bonne semaine. La route du retour ensoleillée ne fut pas si longue qu'à l'aller et me laissa encore du temps pour récupérer l'intrépide chat écorché. 


 Sans vous dire laquelle de ces balades j'ai préféré, toutes sont magnifiques, je vous laisse découvrir en quelques pas, en bord de lignes, ces fabuleux paysages qui ne sont jamais les mêmes tout à fait, mais offrent tant de ressources et de joie à l'oeil du promeneur qui ose s'y aventurer.

Cool, non ?

 Il pleut encore et notre retour sous le soleil samedi est déjà loin. 

Pendant notre absence l'herbe a poussé, il faudrait tondre, mais rien n'est possible. Pleuvent aussi les rendez vous médicaux, c'est pas mieux. Se soigner devient difficile, médicaments en pénurie constante, ce serait, d'aprés une pharmacienne chargée de notre approvisionnement en substances plus ou moins toxiques, la faute des américains. Non contents de nous envoyer leurs saloperies (phylloxera, doryphores, poudre blanche, coca, mac do et compagnie) nous dévalisent de nos médocs car chez eux, ils seraient trop chers ! c'est pas plutôt, madame la pharmacienne, que big pharma préfère vendre ses stocks aux américains parce qu'ils les leur payent plus cher, qu'à nous, à qui la sécu les rembourse et pour cela en  réglemente les tarifs ?   

Pendant notre absence aussi, j'ai fait une commande de laine sur un site dédié à cet effet. D'habitude, je suis livrée en une dizaine de jours, cela me convient. Mais cette fois, le facteur s'est présenté à la maison au bout de 3 jours avec mon colis. D'habitude, le colis passe dans la boite à lettres et je le retrouve à mon retour. Bien que pas plus volumineux que les autres fois, cette fois ci le facteur, ou la factrice a voulu faire du zèle et ne le remettre qu'en main propre. 

Comme vous le savez sans doute, mon prénom est autant féminin que masculin. Souvent les expéditeurs adressent à monsieur ou madame. Pas tous ! car l'expéditeur de la laine n'a pas précisé. Qu'à cela ne tienne, cela doit être un monsieur, s'est écrié monsieur le facteur ou madame la factrice, devant ma porte close et ma sonnette sourde.  Je vais lui laisser un avis de passage avec l'adresse et la date à laquelle récupérer le colis, qui aurait trés bien pu être déposé dans la boite prévue à cet effet. 

Cela devait être à partir de samedi. Samedi nous étions en chemin. Lundi la poste a porte close. Hier je n'ai pas eu le temps. Donc aujourd'hui je suis allée récupérer ma marchandise. Oh mais s'est écrié la dame du guichet, c'est que je ne peux pas vous le donner ! il est adressé à monsieur ! Ok. Vous avez sa pièce d'identité ? Non bien sûr, puisque c'est à mon nom qu'il est adressé ! Ah oui, mais c'est bien noté monsieur ! bon ! ben y a pas de solution, là ! vous n'avez pas le bon sexe et monsieur n' aura pas le bon prénom ! que fait on ? 

Enfin, dilligentement, aprés scrutation de ma pièce d'identité,   relecture de l'adresse et avec quelques préjugés, madame la guichetière a bien voulu me donner mon colis finalement, car elle doutait que monsieur saches tricoter ! Ouf, je vais pouvoir me détendre ! c'est cool, non ? 

Dilemme

 Cette « photo modifiée tableau » de Richard Tuschman m’a, « interpellé quelque part au niveau du vécu » comme on dit quand on joue au « psy mode années 80 »   

De fait, quel sens donner à cette toile ?
Qui part ? Elle  ? Lui ? Eux ?
Revient-elle ? Part-elle ?
Qui est la silhouette derrière la fenêtre ?
Celle qui fait partir ou celle qui fait revenir ?
Et qui doit partir ou revenir ?
Bref c’est, comme disait ma mère « un vrai sac de nœuds »…
Je compte sur les efforts de tous pour donner un sens à cette toile.
À lundi…


Il est là, il l'attend ! et elle avec sa valise en carton ! toujours prête à jouer les martyres, elle croit que parce qu'elle est partie en petites chaussettes en empruntant la porte de derrière, je ne l'aurais pas vue ? Non mais ! pour qui elle se prend ? Et lui, les deux mains dans les poches, a attendre là comme un baluzo de première ! Ah ils ont fichtre allure ces deux là ! Franchement !

C'est vrai qu'on n'était pas bien assortis, tous les deux. C'est vrai que j'aurais dû écouter ma pauvre mère. C'est vrai qu'au moins elle ne se serait pas épuiser à me vanter les mérite du célibat. Et moi qui croyais que c'était parce qu'elle ne voulait pas partager son fils avec une inconnue ! Pauvre de moi ! Elle s'est bien payé notre tête à tous les deux, la jolie sainte nitouche. Mais ils peuvent bien aller au diables avec son amoureux. Je suis certain que cela ne durera pas longtemps !

Il a l'air gauche, avec ses deux mains dans ses poches. J'attendais ce moment depuis si longtemps et maintenant qu'il est là devant moi si emprunté, je réalise que je me suis trompée, ce garçon ne me rendra pas heureuse. Je n'aurais jamais dû quitter cet appartement douillet, mais je ne vais tout de même pas faire machine arrière, il aurait beau jeu, l'autre là haut à dire à tout le monde que je suis une propre à rien, pas même à assumer mes décisions. Et puis ses crises de jalousie, j'en ai assez ! je n'aime pas quand il crie, je n'aime pas quand il boit, je n'aime pas ses caprices d'enfant gâté. Sa mère sera bien contente de le récupérer, elle qui se défendait tant d'être une mère abusive. 
Non je vais passer la nuit à l'hotel, je ne rejoindrai personne, on verra bien demain.

Elle a bien l'air indécise, et moi qui croyais qu'elle m'aimait. Elle n'a pas l'air pressée de me retrouver, elle marche bien lentement ! c'est mauvais signe ! Je vais la laisser s'approcher davantage et je lui dirai... Je lui dirai quoi au juste ? 

195ème Devoir de Lakevio du Goût