J’avais
évidemment repéré quelques toiles représentant des jeunes femmes vêtues
de peau pâle, réchauffées de cheveux roux et au visage délicat
rafraîchi par le bleu et le vert d’eaux océaniques.
Mais je me suis
dit « Bon, les unes vont encore pester « encore des rousses ! Mais qu’il
en drague une et nous fiche la paix ! » alors je laisse tomber… »
J’ai trouvé quelque chose qui, à défaut de convenir à toutes et tous, semble plus adapté à ce que je ressens parfois.
C’est un « devoir d’égoïste » en somme…
Si cette peinture vous donne quelque chose à raconter, je vous en prie.
Laissez aller votre imagination.
J’espère que nous nous lirons les uns les autres avec plaisir.
Alors à lundi…
Cet homme si pensif, si désabusé me fait penser à mon père. D'ailleurs cette nuit, il était là, enfin pas tout à fait. Mais le sujet de mon rêve m'a évidemment conduit vers lui.
Nous étions dans les années 70 et ces années n'étaient pas fastes pour lui. Ni pour nous non plus. De quoi être bien pensif. Bien désabusé et bien triste aussi.
En effet, depuis quelques temps un nouveau fléau pire que la peste, la fièvre aphteuse, la tuberculose et le choléra s'abattait sur nos campagnes. Il fallait en ce temps là satisfaire aux injonctions de la PAC ( politique commune agricole) décidée on ne sait où dans quel salon, mais pas celui des agriculteurs. Pour cela il fallait des terres, beaucoup de terre. Il fallait aussi moins de paysans, beaucoup moins de paysans. Alors dans nos pays de montagne, on fit un peu de ménage. Faire disparaitre des dizaines de petites exploitations familiales devint l’obsession des chambres d'agriculture et des gouvernants qui à coup de règlement réglementant, de subventions subventionnant firent pression sur les communes afin qu'elle remembrent les moindres parcelles de pré, champs, bois et guérets, même les chemins ne purent y échapper.
C'est ainsi que la ferme de mon père, agrandie pièce à pièce par ses parents, avant eux leurs parents et ce de génération en génération, fut démembrée. On dû se séparer de bonnes terres au profit de plus gros exploitants et recevoir en échange des terrains marécageux, où nos bêtes pâturaient difficilement. Certains de nos champs se transformèrent en sapinières éloignées et difficiles d'accés. Le chemin reliant la ferme aux prés les plus proches se vit obstrué par la glaise retirée des tranchées délimitant les propriétés. D'autres empierrés, furent annexés nà des terres adjacentes, quand au bout il manquait quelques mètres carrés.
Mon père se demmena pour défendre sa cause. Il monta un dossier, prit un avocat pour la plaider. Mais rien n'y fit. Les tribunaux restèrent sourds à sa requête. Enfin pas tout à fait. Car comme souvent, en pareil cas, le verdict rendu aggrava encore la situation.
Le pauvre homme ne savait plus à qui s'adresser. Si bien qu'il en garda une profonde blessure. C'est à cela qu'il pensait et affichait cette mine désespérée.
oh je ressens très fort toute la tristesse de cette histoire! et comme toujours, des années plus tard le pendule refait le trajet dans l'autre sens, et on comprend tout le bien-fondé de la petite entreprise locale, proche, bien gérée, qui nourrit les gens du coin... Bel hommage à ton papa!
RépondreSupprimerC'est l'horloge à remonter le temps, dommage que celle qui permet de rétablir et réparer ne fonctionne pas !
SupprimerQuand je dis que les économistes font parfois plus de dégâts que les militaires, tu racontes une histoire, maintes fois entendue qui semble me donner raison...
RépondreSupprimerAh, le fameux Debatisse et les fameuses SAFER ! ils en ont fait du mal ceux là ! quant au bon sens prés de chez nous, malheureusement, il en a plumé beaucoup. Il y en a des choses à dire et à raconter à ce sujet.
RépondreSupprimerMais oui, les vaches pleurent, plus qu'elles ne rient. Il faut dire que vu ce qu'on fait de leur lait, il n'y a pas de quoi rire non plus !
Hélas ! si seulement on tirait les enseignements des conneries qu'ils ont faites, mais comme c'est avant tout une histoire d'intérêts partisans, ce n'est pas prêt d'arriver. Ils ne sont pas que deux, qui bâtissent leur fortune sur le dos des autres.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu as entendu mais la richesse des plus riches a augmenté e 52%, on peut pleurer avec nos 5%.
RépondreSupprimer5% dis tu ? Mais c'est encore un coup des salariés de Total, ça !
SupprimerJe me souviens de cette période où le remembrement agricole a avalé, tué les petits agriculteurs, pour le peu qu'une mauvaise année active encore la faillite !
RépondreSupprimerGros bisous ma Délia.
Il était fait pour ça ! il a aussi tué l'équilibre de l'écosystème, au passage, arrachant les haies et détruisant tout ce que les vieux avaient minutieusement bâti et préservé.
RépondreSupprimerBon courage pour faire face à tes soucis, je t'embrasse.
Tes souvenirs sont poignants, comme toujours.
RépondreSupprimerMon beau père a fait partie de ceux qui ont arraché les arbres et les haies...
Il a même trouvé moyen de cultiver un terrain que son fils (mon ex) et sa première belle fille avaient défriché pour y faire paître leurs brebis...
La PAC grrrr
La SAFER idem
Quant au bon sens du côté de chez vous, mon fils les a fuis,alors que son grand père y avait été administrateur !
Je t'embrasse ma Délia
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjamLKh8tD7AhWZXqQEHW9uCgwQ3yx6BAgWEAI&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3D-pcvq-kOtIw&usg=AOvVaw1tCxABQ3ZIMpfY_Uo056wf
RépondreSupprimerC'était en 1977 ! déjà ! en serions nous là si on avait écouté ceux qui dénonçaient cette aberration ? Aberration d'autant plus importante quand aujourd'hui il ne reste plus qu'un agriculteur par commune, voir moins !
Grosses bises ma douce.
et les choses ne vont pas en s'arrangeant... hélas!
RépondreSupprimerHelas, mais c'est pas nouveau non plus.
SupprimerNous pourrions en parler pendant des heures ; rendons un hommage particulier à nos chers agriculteurs qui travaillent de longues heures chaque jour, y compris le week-end, ne prennent que très rarement des vacances ou si peu... si nous abordons ce qu'ils ont perdu, peuvent perdre avec les intempéries, le changement climatique, la canicule, etc. le désespoir est bien présent, avec beaucoup d'incertitude pour l'avenir.
RépondreSupprimerQuelle chance nous avons de les avoir, d'en connaître et de les faire travailler plutôt que d'enrichir des grosses industries...
Il n'y a pas si longtemps, il y avait encore la maladie "du charbon" pour ne citer que cela et la disparition du bétail ! Chapeau bas à ces personnes précieuses et indispensables.
Et pourtant quel mépris de la part de la plus part des gens quand à celui du pouvoir, n'en parlons pas !
SupprimerLes haies qui retenaient l'eau nivelées et les terres "lavées" par l'aberration de gens qui se croyaient des techniciens de haut niveau...
RépondreSupprimerDes fermiers spoliés pour le plus grand profit d'anonymes.
Quelle tristesse ! et quel gâchis...
Il est vrai que pour ces technocrates, haut niveau signifie surtout être en haut ! Quant aux anonymes, ils ne le sont pas tant que ça, le crédit agricole en premier !
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