Enfer les Mines

 Pas eu envie d'écrire cette semaine, malgré le beau temps ni trop chaud ni trop froid, malgré  quelques jolies découvertes, malgré la visite courte mais intense de ma Ponette, j'ai laissé les mauvaises ondes me parcourir et les mauvaises nouvelles me submerger. Pas eu envie d'écrire et pas d'inspiration pour le devoir du jour. Dommage car le tableau ne manquait pas de suggestions et toutes étaient source d'inspiration pour laisser aller sa mélancolie. Mais comme je tiens absolument manifester mon attachement à cet exercice, je vais improviser et déjà vous dire ce qu'à moi, il a d'abord inspiré. 

Dès vendredi en ouvrant le sujet, la tristesse de cet homme torturé m'a frappée. J'ai toute de suite pensé : cette image est tout à fait l'illustration des héros du livre que je viens de terminer.

Droit sorti de la mine où ses camarades ont été ensevelis,  il est rescapé aprés de nombreuses semaines passé sous terre à attendre la délivrance. Autour de lui, il a vu partir son père, ses enfants, ses frères. Les uns écrasé par l'éboulement de la veine où ils se trouvaient tous prisonniers. Seul survivant, il a tenté de fuir, mais les galeries bouchées ne lui ont permis que de rejoindre d'autres naufragés de la terre. Le grisou aggravant la situation a détruit toute vie dans les autres tranchées, ils ne sont plus que quelques uns, rescapés, accrochés à la vie dans une toute petite poche hors d'atteinte des sauveteurs. Les plus robustes ont dû creuser à mains nues pour libérer un minuscule passage vers un couloir désaffecté. Seuls les plus résistants s'en sont extraits. Les autres y ont péri. 

Quand les sauveteurs au bout de 40 jours les ont trouvés, il était seul survivant, aprés avoir mâché pendant des jours, son ceinturon et les lacets de ses chaussures, il n'avait plus rien mangé depuis 18 jours. Sa survie, il ne la devait qu'à sa résistance physique et à un tout petit filet d'eau exfiltré de la roche, lui évitant de se déshydrater.

Terre noire de Christian Laborie, m'a inspiré ce récit, cela n'en est pas pour autant le résumé. Juste l'inspiration conjuguée avec le tableau et la vision hier de l'excellent Germinal, que tout le monde connait.

Merci pour votre indulgence.



20 commentaires:

  1. Hé bé !
    Drôlement résistant, le type.
    Doué pour la survie.
    Choeutte devoir que tu nous as fait là, Delia.
    Merci

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  2. Le livre, le film, le tableau, que de tristesse accumulée !

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    1. Tu la trouves gaie toi cette image ?

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    2. Ben non, elle ne pouvait engendrer que des histoires tristes !
      Peu y ont échappé !
      Je t'embrasse

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  3. j'ai eu ma dose d'histoires tristes pour le reste de la semaine dis donc ;-)
    (merci monsieur le Goût! :-) )

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  4. Bonjour Délia
    c'est drôle, si j'avais participé c'est de ce thème dont j'aurais parlé. Le père de mon arrière grand père était porion des mines, il avait débuté comme galibot à 7 ans, tu imagines, 7 ans ? en voyant le visage proposé par Le Goût, j'ai pensé à tous ces pères, mineurs, toutes ces mères qui ont perdu leur fils, frère, père, au fond de la mine... je me suis mise aussi dans la peau de cet enfant qu'avait été mon ancêtre, qui devait avoir peur, froid, marcher dans la boue, toute la journée dans le noir, avec le bruit permanent, assourdissant des outils... parfois, je me demande si ce n'est pas "à cause de ça" que je suis claustro ...

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    1. J'avoue que j'ai souvent pensé à toi ces dernières semaines ! Comment pouvait il en être autrement, connaissant tes origines ?
      Tous ces destins brisés, sacrifiés, dès la plus tendre enfance. Et c'est vers ces temps bénis qu'on voudrait nous voir revenir ? C'est en tout cas la question que personnellement je me pose au vu et su de ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays où on détricote et laisse détricoter tous les droits sociaux et leurs garanties sans beaucoup se poser de questions, en tout cas en ne s'en posant pas trop !

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  5. Triste récit :-(
    Quand mon moral n'est pas au top, je m'interdis ce genre de lecture ou de regarder un film triste.
    Bon courage ma Délia, gros bisous.

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    1. Pour ma part cela n'influe pas mon moral particulièrement. De toutes façon je suis incapable de lire quelque chose qui me suscite aucune émotion. J'ai bien aimé le tien de texte, mais impossible pour moi de laisser un commentaire (encore un bug de canal bugue), bisous ma Pralinette.

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    2. Oui canalbug nous enquiquine, j'ai eu le problème aussi ce matin, j'ai réessayé plus tard et ça a marché.
      J'ai lu ton commentaire sur le blog du Goût, merci de tes mots, il est certain que beaucoup de personnes, hélas, n'ont pas et n'auront pas de quoi se nourrir correctement. Mais je trouve que ce mec a bien une gueule à fréquenter les salles de jeux... mais ne pas se fier aux apparences, lol !

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  6. On commence bien la semaine, tous les devoirs sont tristes, il fait froid et le tien me donne des frissons.

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    1. Tu t'imagine tout de même pas qu'avec une telle image on allait écrire des texte à faire sauter de joie ? A moins d'être particulièrement tordu et pervers.

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  7. On imagine qu'il ne devait pas avoir très bonne mine lorsqu'on l'a retrouvé !
    Oui je sais c'est un humour foireux, mais j'ai pas trouvé mieux à force de lire les textes démoralisants que cette consigne suscite…

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  8. Les gens de la mine n'ont que rarement trés bonne mine, mais tu sais bien, il ne faut jamais juger les gens sur leur mine.

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  9. Cette belle gueule noire et ton récit m'a remis en mémoire la tragédie de ... le nom m'échappe hélas, qui il y a 50 ou 60 ans, a fait de nombreux morts, mais ou quelques survivants avaient été retrouvés

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    1. Il y a eu Copiapo au Chili en 2010, mais peut être penses tu à Marcinelle tout près de Charleroi, en 1956, et bien sûr Courrières, en 1906. C'est de cette dernière que l'auteur de Terres Noires s'est inspiré. Mais les accidents à la mines furent nombreux, on ne peut pas tous les retenir.

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  10. Une histoire en harmonie avec l'air du temps. On rigole pas en ce moment. On reste chez soi, terré, en attendant des jours meilleurs !

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  11. C'est tout à fait ça. Alors on ajoute de la tristesse à la tristesse.

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7 extraits.