Après une soirée bien arrosée, elle pris la route malgré les suppliques de ses amis. Elle roula une partie de la nuit jusqu'à ce qu'elle rencontre ce sanglier sur son chemin. Il faut dire qu'ici ils sont nombreux, la nuit, à s'aventurer prés des sous bois.
Dans son brouillard, elle ne les vit pas. Seulement quand le pare choc de sa voiture heurta le train d'un gros mâle, le choc fut si terrible qu'il la réveilla. D'abord vaseuse, elle se frotta le nez et réalisa qu'elle n'était pas dans son lit comme elle venait de le rêver, ni dans les bras du jeune homme qui tout à l'heure la courtisait, mais au volant de sa voiture et seule. Elle se souvint alors vaguement avoir pris le volant après quelques tournées : le Beaujolais nouveau était âpre cette année. Avoir roulé sans but particulier jusqu'à son réveil brutal. Se disant qu'elle devait avoir pas mal picolé et que sans doute sa voiture dont elle avait perdu le contrôle venait de heurter quelque chose. Elle descendit de son véhicule pour constater les dégâts. Prise de panique, à la vue du sang sur la route, elle pensa avoir renversé quelqu'un. Elle s'enfuit à toute jambe à travers la forêt.
Combien de temps dura son escapade, que se passa-t-il durant ses longues heures d'errance ? Nul ne le sut jamais.
Le lendemain matin las de s'inquiéter, son mari donna l'alerte. Son signalement fut diffusé sur toutes les ondes et placardé aux devantures des rares commerces qui subsistaient.
Victor Trudeau le maire du village, forestier de son état, se rendant sur son chantier trouva en travers de sa route un véhicule abandonné dont le train avant avait été défoncé. C'est lui qui avertit la gendarmerie. Celle ci n'eut guère de mal à identifier le véhicule. Le rapprochement entre l'accident et la disparition de Germaine fut immédiat. Des recherches alentours furent organisées. De Germaine point de traces ne furent trouvées. Au bout d'une huitaine de jours, après avoir scrutés tous les recoins sur des kilomètres carrés, les battues furent abandonnées.
Au crépuscule d'un jour d'automne, l'année d'après, un chasseur tua un énorme sanglier. Lorsqu'il le dépeça, il vit qu' une entaille ancienne avait cicatrisée sur son poitrail. En ouvrant ses entrailles, il découvrit un os de la taille d'un fémur humain. Sans rien dire, il enterra le tout sous un buisson du jardin. Médor le chien de la ferme voisine avait le museau avisé. C'est lui qui déterra les restes de l'os. Intrigué, le Rougeaud, c'est comme cela qu'on le nommait, maitre du chien au flair affuté, emprunta l'objet de l'énigme et se rendit à la gendarmerie. Une enquête eut lieu. Le fémur analysé révéla son secret. Charly, Le chasseur fut soupçonné de meurtre et de recèle de cadavre. Mais aucun autre indice ne permit qu'il soit inculpé. Le bourg de Terninques retrouva son calme mais Germaine Malorthy ne fut jamais retrouvée.
La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent, de nouveau, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison.
Ah oui, quand même !
RépondreSupprimerOn dirait qu'il y a comme un os dans cette histoire !
RépondreSupprimerHum ... !
RépondreSupprimerLes sangliers !? des sales bêtes qui bouffent tout.
RépondreSupprimerBravo Délia.
Il faut bien qu'ils vivent ! contrairement aux chasseurs qui n'ont pas besoin de tuer pour manger (ni pour boire d'ailleurs mais qui tuent aussi quand ils ont bu et pas que des sangliers).
SupprimerPunaise, le sanglier vengeur.
RépondreSupprimerSacré sanglier !
SupprimerBouh mais tu me donnerais des cauchemars avec cette histoire ! :-)
RépondreSupprimerA ce point ?
SupprimerOups !
RépondreSupprimerJe suis tremblante jusqu'à l'os !
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Tremble carcasse ! c'est ce qu'on nous disait quand on faisait une bêtise. J'espère que vous allez vous remettre toutes les deux, Praline et toi !
SupprimerBen voui... c'est aussi un cochon le sanglier... et qu'il soit carnivore est dans sa nature. Autrefois, dit-on, les petites filles chinoises étaient données aux cochons...
RépondreSupprimerTu nous ad concocté une sacré histoire !..
A nous on nous disait qu'on ferait bien quelque chose si les petits cochons ne nous mangeaient pas, ou bien quand nous étions plus petits : que les petits cochons allaient nous manger si nous n'étions pas sages. Du reste, je me souviens trés bien avoir laissé manger ma poupée, l'Isabelle, par les cochons, ma fois, je ne fus pas félicitée, mais ils n'ont pas touché à moi. Peut être n'avaient ils plus faim, sans doute.
RépondreSupprimerPour les petites filles chinoises, c'est peut être vrai, les filles n'étaient pas autorisées à vivre à une époque, pas si lointaine, d'ailleurs, dans ce pays là.
Ah mais c'est qu'il frappait fort, le Beaujolais nouveau, cette année-là ! ;-)
RépondreSupprimerSi tu veux mon avis, il n'y avait pas que le beaujolais qui frappait fort, le sanglier aussi !
RépondreSupprimerEt bien, dis donc... J'en frissonne encore !
RépondreSupprimerJe connais la violence des sangliers lorsqu'ils foncent sur les voitures. Deux amis, un mort, l'autre handicapé après tonneaux. Je n'avais jamais poussé jusqu'à ce qu'ils puissent manger leurs victimes mais on le dit bien du cochon...
Bravo ! Quelle histoire !