Pas encore l'heure.

Je crois que ces quelques jours loin de chez moi m'ont permis de non plus faire le vide, mais au contraire de recharger les batteries et ce fut une belle occasion de retrouvailles. Celles ci parfois un peu tumultueuses, s'étant bien passées, je suis revenue avec quelques résolutions supplémentaires. Comme par exemple, ne pas jeter l'éponge de la gestion des affaires communes. Comme autre exemple, faire contre mauvaise fortune bon coeur et  me satisfaire du moment qui nous est offert. Et puis laisser pisser le mérinos comme le disait souvent mon père.
Pourtant le voyage sur les petites routes de la Creuse, truffées de radars et à vitesse limitée tantôt à 70, tantôt à 80 km / heure ne fut pas d'un grand bonheur. Long, quand il  faut plus de 3 heures pour parcourir les quelques 180 km qui nous sépare du point A au point B. Fastidieux, quand il faut traverser des agglomérations où se pavanent quelques péquins distraits qui se promènent à la vitesse grand V d'une tortue courant un marathon. Épuisant nerveusement, quand il faut surveiller le compteur de vitesse et la route d'où peut débouler quelques victimes de chasseurs mal intentionnés (comme si un chasseur pouvait être bien intentionné !).
Mais nous avons réussi. Réussi, à ne pas prendre de flash. Réussi à faire tout ce périple, Réussi à ne pas nous énerver et même comme le prétend sir Edouard, grand pourchasseur de chauffard, réussi même si j'ai souvent cru mourir, à admirer le paysage. Celui ci par endroit parsemé de blanc mêlait aux roux de l'automne sa clarté lumineuse qu'entrecoupaient quelques nuages tantôt gris, tantôt blancs mais qui incitaient à la flânerie. J'aurais bien dégainé mon appareil si le Patou dont un rien  enraye le fonctionnement n'avait chaussé ses œillères. L'occasion pour moi aussi de relever encore combien nos routes sont parallèles ! Nous n’évoluons pas sur les mêmes planètes et pas non plus à la même vitesse. La sienne est plate et sans fantaisie, elle se parcours au pas lent et laborieux de l'attelage aux labours. Il n'y a pas de sel, ni  piment ni  couleur. Sa vie en noir et blanc se déroule sans accoue que seule la voiture qu'il conduit peut produire en franchissant les ornières.  Si je n'ai pas mouru, c'est qu'il n'était pas encore l'heure. Par contre, malgré la beauté du paysage, je n'ai pas non plus réussi à faire la moindre photographie !

4 commentaires:

  1. Ah! je suis bien contente de lire cela! tu as quand même réussi à recharger les batteries!
    Pour le reste, une certaine morosité, liée peut être à ce temps gris qui nous chagrine.
    "Laisser pisser le mérinos"... ;-) Voilà une expression que je ne connaissais pas! ;-)
    Des bisous Délia!

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  2. périple agréablement raconté ! ;) les résolutions me plaisent bien !

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  3. Une bonne chose, tu as rechargé les batteries, c'est important.
    Se satisfaire du moment offert, je suis bien de ton avis... même si parfois on voudrait plus.
    Bisous et bon dimanche.

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  4. Parfois... Il faut en effet laisser pisser pour pouvoir profiter.

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Dans le jardin d'mon père...