Cette toile de Pissaro vous inspire-t-elle ?
Je l’espère…
Le mieux serait que vous commençassiez ce devoir par :
« Il
semble que ce qui vous pousse brusquement à la fugue, ce soit un jour
de froid et de grisaille qui vous rend encore plus vive la solitude et
vous fait sentir encore plus fort qu’un étau se resserre. »
Et que vous le terminassiez par :
« Je vais laisser cette lettre en suspens… »
Ce serait vraiment bien, je vous assure.
« Il semble que ce qui vous pousse brusquement à la fugue, ce soit un jour de froid et de grisaille qui vous rend encore plus vive la solitude et vous fait sentir encore plus fort qu’un étau se resserre. »
Curieusement, c'est exactement l'état d'esprit dans lequel je me trouve. Aprés tous ces jours de pluie. Aprés deux espaces intemporels de non liberté et avec le sentiment qu'un nouveau se profile. La déprime me gagne. J'ai envie de m'évader
Regarder tomber la pluie derrière les barrots d'une fenêtre où elle colle la poussière sur les vitres et l'écouter en soupirant. Regarder les passants presser le pas sous un grand parapluie noir, enjambant les flaques d'un liquide incertain qui recouvre le sol pendant que deux ou trois péniches remontent la Seine sur un flot glauque et luisant, voilà à quoi ressemblent mes journées. C'est pourquoi dès la moindre éclaircie, je dévale l'escalier et ouvre ma porte sur l'extérieur espérant trouver un espace de liberté qui ferait éclater le corset de mon étroite prison et ferait tomber ce voile de solitude qui enveloppe le monde qui n'en peut plus de s'étouffer, avec une envie de fuguer.
J'ai tant de choses à partager, tant de choses à vivre qu'il me semble que jamais je n'y arriverai. Il me faudrait avoir 100 pieds, mille pattes et une douzaine de têtes pour pouvoir rattraper ce temps qui me parait volé. A tel point que je ne sais pas vers où me diriger.
Par quelle tâche commencer. J'entreprends sans cesse des choses nouvelles et ne fini rien, me disperse en futilité et m'épuise en inutilité. Inutilité des choses, inutilité de la vie, ne plus être qu'un robot commandé à distance. Programmé pour ce qui peut servir les puissants. Sortir sur ordonnance et surtout ne pas sortir par décrets. Rien de ce qui nous rend humain, nous fait vibrer, nous rapproche et nous construit. Il y aurait tant à faire, tant à voir, à dire et à écrire aussi. Chaque jour un besoin nouveau s'éclaire et nous tenaille. Je pourrais en citer mille changeants comme le ciel, et suivant l'humeur du moment. Je m'en tiendrai donc à un seul malgré le besoin de ciel, de mer, d'espace et de liberté : écouter une fugue en ré, raison pour laquelle « Je vais laisser cette lettre en suspens… »
Tu écris bien, et on ressens bien ta lassitude.
RépondreSupprimerOn vit entre parenthèse, sans vraiment savoir ce qui est le mieux pour nous...
Ce couvre feu à 18h est lourd pour tous ceux qui travaillent, lourd aussi lorsque tu veux voir tes enfants qui habitent à plus d'une heure de route.
Ce qui est certain, c'est que voir ses petits enfants sans les embrasser ce n'est pas humain (j'embrasse les miens, mais ceux de zhom ne l'embrassent pas...)
Je t'embrasse Délia
Pareil chez moi, ce qui fait qu'à part la Ponette je n'embrasse plus personne et me tiens à distance des autres, non pas par peur, mais parce que ce sont eux qui mettent les distances et calculent le nombre de mètres ! Quelle vie tout de même ! mais tu sais bien ce que j'en pense !
SupprimerTu en as marre et ça se sent...
RépondreSupprimerMais tu sais bien le dire.
Bravo pour ton devoir !
Comme nous tous, je pense. En lisant le sujet je me suis dit, "ça tombe bien ! c'est exactement l'état dans lequel je suis !"
Supprimerça ne va pas fort... j'espère que c'est surtout de la fiction!
RépondreSupprimerNon non, c'est exactement l'état d'esprit du moment.
SupprimerJe crois qu'on se trouve tous un peu dans le même état d'esprit que toi, arriver à 18 heures en même temps que tout le monde, c'est glauque en plus.
RépondreSupprimerC'est glauque, inefficace (ils le reconnaissent eux mêmes) Il est vrai que concentrer un maximum de gens sur les mêmes surfaces en réduisant le temps plutôt que de l'étaler, il ne faut pas réfléchir longtemps pour s'apercevoir que c'est une supercherie.
RépondreSupprimerMoi qui ne fait pas grand chose en temps ordinaire, je me retrouve à ne plus faire, même les balades ont un goût de course contre le temps. Et même dans mon coin paumé, faire des courses dans les magasins devient du serré collé.
Je me disperse en futilités et m'épuise en inutilités. C'est tout moi ça ! Que d'émotions bien exprimées !
RépondreSupprimerDire avec autant de talent le découragement et la lassitude, c'est montrer aussi combien tu as du talent !
RépondreSupprimerNous en sommes tous là plus ou moins. Je parle de la lassitude, pas du talent !
De mon côté, à part ma Dulcinée et mon médecin traitant, je n'ai vu aucun être humain en face de moi, en chair et en os, depuis de très longues semaines…
mais chouette, demain, je vais voir une personne de plus : mon orthopédiste !
Finalement, tu rêves de fugue mais tu dois être revenue à 18 h pour le couvre-feu ! Je réalise qu'à part à la Guadeloupe où nous avons transgressé les consignes, je n'ai embrassé personne ni été embrassée depuis des mois...
RépondreSupprimerCourage le printemps arrive, les fleurs vont pousser, les oiseaux chanter à nouveau. La nature bourgeonne prête à nous offrir ses merveilles !
RépondreSupprimerhou! là ! Tu as le moral dans les chaussettes !! Vivement le printemps et le soleil ...et les fleurs.... et je n'ose pas espérer trop de choses au sujet de ce qui nous tracasse tous....en ce moment !
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