Cette toile, cette chambre ne vous rappelle peut-être rien.
Peut-quelque chose.
Vous en direz plus lundi, j’espère.
Cela faisait quelques semaines maintenant que madame Jubine était partie de la maison. J'allais enfin pouvoir venir ici me reposer un peu et profiter des derniers beaux jours avant l'hiver.
Récupérer les clés ne fut pas un problème, elle ne les avait pas laissé au fond de son sac mais bien sous la pierre d'angle où on les déposait chaque fois en ayant soin de se cacher d'un voisinage parfois indiscret.
Par contre quelle puanteur en ouvrant la porte ! J'en eu le souffle coupé !
Quelques pas et un rapide coup d'oeil allaient me renseigner davantage. En effet, voyez vous même, j'ai fait quelques photos car je vais me rendre au commissariat porter plainte pour dégradation du bien d'autrui.
Je ne vous parle même pas des reliques que j'ai trouvé un peu partout disséminées ça et là au gré de ses déplacements : allant de la protection hygiénique aux articles ménagers, des petites grosses culottes sales aux légumes avariés déposés dans les endroits les plus fantaisistes qui soient. Chewing-gum collés sous le dessous de la table de la cuisine voisinant avec les crottes de nez. Articles de lingerie jonchant le sol de la cuisine, protections sales trouvées derrière les meubles (là, il faut être vicieux en plus d'être dégoutant !), tasses de café moisi aux bords de l'évier où putrissait un monticule de choses hétéroclites, litière de minet planquée sous les marches de l'escalier...
Et la chambre ! Mon dieu ! la chambre ! quel délabrement, sommier éventré, matelas souillé de pisse et d'autre chose poussé contre la fenêtre tellement il empestait et sur le dessus, un mot, rédigé de sa main . "Je pars sans laisser d'adresse, mais je vous laisse mes empreintes."
Manque pas d'humour la Jubine !
Tas de gravats au milieu de la pièce dans lequel on distinguait vaguement quelques reliefs de nourriture pourriture genre rognure de jambon sec et de pizza carbonisée (qu'elle avait dû cuire elle même sans doute), pièces de puzzle éparpillées qu'elle avait sans doute laissé tomber en tentant de les assembler, tas de poussière échappée du matelas lors de sa migration prés de la fenêtre, bouts de carton issus de quelque manutention hasardeuse de vaisselle, dont des détails précisaient qu'elle n'avait pas résisté longtemps à sa manipulation... re protection hygiénique re souillée, trônant au milieu... bref de quoi partir en courant en se tenant tripes et boyaux pour ne pas en rajouter davantage.
Apocalyptique me direz vous ? Pas du tout, pas du tout... la triste réalité de l'état dans lequel se trouve un logement aprés passage de madame Jubine !
J'ajoute que c'est une histoire vraie, personne n'étant capable d'avoir assez d’imagination pour décrire un tel décor.
Un bailleur qui n'a pas eu de chance avec sa locataire... ;-)
RépondreSupprimerWoui ! parfaitement exact ! nombreux sont les bailleurs qui ont à faire ce genre de constat aprés passage de leurs locataires. Si la plus part sont respectueux, tous ne le sont pas.
RépondreSupprimermais si c'est vrai ça veut dire qu'elle vivait dans ces crasses elle-même?!
RépondreSupprimerBen oui, il n'y avait qu'elle qui pouvait !
RépondreSupprimerUne de mes connaissances a eu ce genre d'agréables surprises. Le locataire avait tout repeint en noir, partout, chaque pièce. Sauf la salle de bains peinte en bleu marine y compris la baignoire et le lavabo…
RépondreSupprimerEst ce à dire qu'il n'y avait que dans son bain qu'il voyait la vie en rose ?
SupprimerElle a été retrouvée Dame Jubine pour payer les dégâts.
RépondreSupprimerL'enquête est encours, je ne révèlerai rien des secrets de l'instruction !
SupprimerMes voisins ont été récemment confrontés à ce genre de soucis : artisans retraités; ils se sont constitué un foncier qui leur donne des revenus qui les fait vivre mieux que ce que leur alloue la caisse de retraite. Sauf que là, ils ont dû payer le désastre laissé par un locataire envolé en leur laissant des loyers impayés...
RépondreSupprimerC'est plus fréquent qu'on ne le pense, ce genre de situation.
SupprimerEntre ce type de locataires, et les squatteurs il y a de quoi hésiter à investir dans l'immobilier...
RépondreSupprimerJe comprends pourquoi certains loueurs demandent une attestation de l'ancien propriétaire...
Oui, on ne peut pas le leur reprocher.
RépondreSupprimerEn France, vous ne devez pas fournir une fiche de salaire des deux ou trois derniers mois pour pouvoir louer un bien immobilier ?
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