Oui, et pourtant. Le passé n'est jamais simple ou compliqué, simplement parce qu'il fut. Il fut, donc il est certain. Seule notre mémoire en fait qu'il se complique et se compose différemment.
Il n'est pas besoin d'être maitresse d'école pour savoir que la vie est le meilleur des enseignements. Mais sans ces bases qu'on nous apprend, serions nous suffisamment armés pour affronter ce qui constitue notre futur ?
Même si de mes années d'école, je n'ai que peu gardé, aurais-je eu les mêmes chances si je n'y étais point allé ? Pas si sur que sans la grammaire, sans le peu d'orthographe que j'ai pu grappiller, sans la connaissance à laquelle j'ai pu avoir accès, j'aurais fait le même chemin et de ma vie ce qu'elle a été.
Ce fut dur pourtant de me retrouver dans cette grande école, face à une maitresse folle enragée, qui me terrorisait. Face aux autres enfants dont les plus grands nous martyrisaient, ma petite soeur et moi, le soir sur le chemin du retour. Combien de fois avons nous enduré brimades, humiliations, vexations ? Combien de fois ma mère est venue se cacher dans le bois tout proche pour surprendre ces galapiats dans leur oeuvre de châtiment ? Combien de fois la voisine qui habitait près de la forêt, en fit autant ? Combien de maux endurés ? Combien de larmes coulées ? Je ne saurais le dire, mais tout cela suffît à me faire détester l'école. Et puis, il fut si dur de quitter mon univers sécurisé, protégé par un grand père dévoué. Il fut si dur d'abandonner ma liberté au milieu des êtres, et de l'avoir qui m'entouraient. Je n'aurais pas eu de peine à faire l'école buissonnière, tant j'étais à la peine dans cet autre lieu si différent de celui que j'affectionnais. Tout me manquait. Courir parmi les prés et les champs en compagnie de la Lorette, notre bon chien de berger. Aller avec maman garder les vaches et me régaler à la bonne saison, de fraises des bois, de framboises ou de mures parfumées. Ecouter le chant du merle qui sifflait dans le cerisier et auquel je disputais quelques fruits acidulés. Entendre le crapaud chanter à la saison des amours et voir le doux spectacle de la nature s'éveiller. Danser, chanter, m'amuser, sans contrainte que celles infligées par les besoins de la ferme et de la vie qui y régnait. Le passé pouvait bien être simple et imparfait, moi je ne voulais connaitre que celui du subjectif auquel j'ajoutais celui que je composais.
Libellés
atelier
(190)
balades
(83)
humeur
(72)
souvenirs
(57)
quotidien
(47)
aux petits bonheurs tout simples.
(41)
nature
(35)
colère
(32)
famille
(32)
Limousin
(31)
aventures
(31)
des chats
(31)
Auvergne
(28)
récits
(24)
au jardin
(23)
tristesse.
(22)
hommages
(19)
environnement
(16)
des vaches
(15)
luttes
(15)
dans les champs
(11)
chiens
(8)
passion
(8)
aux petits bonheurs tout simples
(6)
contes et légendes
(6)
histoire et patrimoine
(6)
et aux petites contrariétés
(5)
humour
(5)
au bonheur du jour
(4)
fiction
(3)
jeu
(3)
aux grands bonheurs bien compliqués
(2)
bonheur et amitié
(1)
prière
(1)
Tu nous fais l'éloge de l'école buissonnière ou plutôt l'éloge de l'école de la vie.
RépondreSupprimerJe n'aimais pas l'école, j'ai préféré celle de la vie en effet.
SupprimerPfiouuu...
RépondreSupprimerTu n'as pas eu une scolarité joyeuse et tu n'en tires pas des souvenirs agréables !
Pauvre enfant.
Pauvre de moi ! oui !
SupprimerPauvres enfants martyrisés par d'autres enfants ! Tu sais que j'appréciais pour ça de faire partie d'une famille nombreuse. Si on ajoute les cousines, cousins que nous prenions en route, gare à celui qui se serait mis sur notre chemin. C'est ce que je préférais dans l'école, le chemin. Sinon, j'ai détesté aussi l'école. Non pas que je fus brimée, mais parce que je préférais comme toi, courir par monts et par vaux, courir dans les champs avec ma sœur et mes frères faisait partie de mes petits bonheurs. A l'école, je passais mon temps à rêvasser.. On était peu exigeant finalement.
RépondreSupprimerChez nous aussi on faisait partie d'une famille nombreuse, seulement j'étais la première, et ce sont les autres qui étaient nombreux ! Au début ça allait tant bien que mal, l'ainée de nos voisines me prenait sous sa coupe et je n'étais pas trop inquiétée. puis l'age venu, elle a quitté l'école. Ma petite soeur l'a remplacée, et là, les garnements s'en sont donné à coeur joie et ont rattrapé le temps perdu !
Supprimerc'est triste, si l'école n'est pas un lieu où on se sent en sécurité...
RépondreSupprimerJe crois que nous sommes nombreux dans ce cas ! Hélas.
RépondreSupprimerBonjour Délia,
RépondreSupprimerje trouve ça dramatique quand, à cause d'une maîtresse ou d'un maître, un enfant est dégouté à tout jamais de l'école. C'était courant à notre génération, certain(e)s étaient plutôt "cruels" :-(
Mais ce que je ne comprends pas, c'est POURQUOI les autres enfants vous faisaient subir des brimades et des vexations? aujourd'hui on dirait: du harcèlement, car c'en était. Comment cela a-t-il commencé? Le pire c'est qu'il suffit d'un ou deux "meneurs" et les autres, bêtement, suivent de peur de devenir à leur tour une cible!
Merci Délia d'avoir partagé avec nous ce moment douloureux.
Pourquoi ? Parce qu'ils étaient les grands et nous les petites et que quand on est bête et grand, on se comporte mal. La bestialité est un mot bien mal approprié puisqu'il est sensé caractériser le comportement animal, tout comme l'humanisme qui est supposé se rapporter à l'homme.
RépondreSupprimerCela a du échapper à nos académiciens !
Je n'en reviens pas. De la méchanceté gratuite!
RépondreSupprimerquelquefois, mes petits-fils mettent en boîte leur petit frère, et je leur explique que c'est le contraire, les grands doivent protéger les petits et pas l'inverse!
Heureusement tout le monde ne réagit pas de cette façon (martyriser ou harceler les autres) mais on a l'impression qu'il y a de plus en plus de violence, c'est triste...