J'espérais en trouver ici, ou là. Ailleurs ou là bas. Monsieur le président, je vous fais une lettre que vous lirez peut être si vous avez le temps. Je ne suis pas bêcheur, je suis horticulteur. Ce qui ne signifie pas que je cultive des orties comme le présupposent vos gens de cour, vos gens de biens, ni que je sois propre à rien, ni à jeter ou mettre au placard.
Partout où j'ai cherché dans les rues, dans les bistrots dans les hôtels ou dans les bars, on m'a dit de repasser plus tard. J'ai pointé mon regard de l'autre côté des champs, pas ceux que je pourrais cultiver pour nourrir mes espoirs. Mais du côté de ceux où règne le pouvoir, où un roitelet de circonstance m'a dit : "motivé, motivé, tu es motivé et bien bien de l'aut' côté d'la rue va, t'faire voir !
C'est donc pour ça que je suis là ce soir. J'ai cherché partout, j'ai écumé les rues, de celle des Filles du calvaires à celle des Trois Frères, tout au long du chat noir, et à Montmartre, le soir. Je suis même aller aux Deux Frères.
Alors j'ai repris mon chemin, d'allées en boulevards, de ruelles en venelles, j'ai repris ma marche incertaine vers un destin commun à prés de 6 millions d'autres. Au bout du bout, des gens chantaient : les aristos c'est de la canaille, ça triche, ça pollue et ça fait ripaille. Les aristos c'est de la canaille, ça nous plume, ça se gave et ça nous mitraille... J'ai repris en choeur le refrain et j'ai ajouté un couplet : "Moi je voudrai cultiver des jardins, des jardins où pousse des pommes de terre car j'en ai marre des salades de jupiter. Moi je voudrai cultiver des jardins où les oeillets sont rouges et verts, parfumés de sueur. Moi je voudrais cultiver ma terre, celle des hommes pas celle de jupiter..."
D'autres m'ont suivi et avec moi ont marché en chantant dans les rues, les sentiers et même sur les trottoirs des grands boulevard, et ça c'était drôlement beau à voir.
L'un d'eux a dit je veux être celui ... qui vous rendra votre dignité, nous allons aller ensemble vers un sixième chemin, celui du bon sens ... Il avait le regard clair, le verbe simple, les mots humains et au bout du chemin, tout au bout, il n'y avait pas de rage, pas de colère, il y avait ... l'Espoir.
De nombreuses manifestations sont prévues mais j'ai des doutes sur leur utilité, Jupiter est arrogant, méprisant, j'espère que ça va lui retomber sur le coin du nez, tu as raison, il nous reste l'espoir.
RépondreSupprimerPeut être et peut être pas que ça servira à rien. Une chose est sûre, s'il ne se passe rien, il continuera.
SupprimerJ'étais en face de l'Elysée, j'ai traversé, hélas la place était prise par un mec qui m'a dit "je traverse la rue et je vous en trouve moi, du travail".
RépondreSupprimerHélas il n'a pas voulu traverser.
En face, je t'ai juste croisée toi, il t'avait envoyée en face aussi ?
Oui oui, il envoie tout le monde dans le mur !
SupprimerL'espoir, c'est déjà ça...
RépondreSupprimerIl faut quand même essayer de le garder cet espoir, si mince soit il, sinon il n'y a plus de vie possible.
SupprimerBravo
RépondreSupprimerOui bravo
Bon lundi Délia
Merci Rose, bon lundi à toi aussi.
SupprimerUne lettre si belle et si juste qu'il faudrait vraiment l'envoyer... à Jupiter le petit, le mesquin, le bon à rien... Merci, Délia, ça fait du bien !
RépondreSupprimerOn pourrait aussi l'envoyer à l'horticulteur, en soutien !
Bises
Jupiter le petit ne la lirait pas ! L’horticulteur y serait surement plus sensible ! Peut être qu'il lit nos blog ?
RépondreSupprimerTa lettre est bouleversante et remet en place ceux qui vivent sur une autre planète où traverser la rue les mène dans d'autres salons dorés où caviar et champagne leur sont servis à gogo... hélas !
RépondreSupprimerAlors que chez nous tout tourne autour de jupiter, ils en sont à planifier des voyages autour de la lune pour s'occuper ! j'ai lu ça sur une revue à laquelle je suis abonnée (alternatif bien être pour ne pas la nommer).
Supprimerune bien belle lettre! qui pourrait y rester insensible?
RépondreSupprimerQui pourrait y rester insensible ? dis tu, mais eux !
SupprimerUn petit bijou ce texte… !
RépondreSupprimerBravo !
J'ai bien aimé l'horticulteur qui cultive des orties.
Merci du compliment, contente de te lire ici, où on peut dire ce qu'on a sur le coeur ... ou en travers de la gorge !
SupprimerComme le dit Lakevio, une telle lettre mériterait d'être envoyée...J'aime vraiment beaucoup. C'est ce que ressentait mon mari quand il a connu le chômage à 45 ans. Trop vieux, trop jeune, trop expérimenté, pas le bon profil. Vrai de vrai, cette phrase assassine te met plus bas que terre, te fait passer pour le pire des profiteurs, des feignants. Franchement, une telle phrase mériterait que les français dignes de bon sens, se soulèvent...Pas digne d'un président une telle phrase.
RépondreSupprimerVraiment une bien belle lettre.
C'est bien ce qu'ils font : faire passer les chômeur pour des profiteurs, et pas que les chômeurs, les immigrés, les fonctionnaires, les malades, les SDF ... tous ceux qui cherchent à vivre dans la dignité et l’honnêteté, de leur travail si possible, la liste est longue. Pourtant le profit, c'est leur royaume à eux, non ?
SupprimerTu n'y va pas par quatre chemins ! Allez, ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne ...
RépondreSupprimerPeut être qu'en ce temps là, on en a oublié ?
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