C'est bon les Freycinettes ! ça a le gout du bonheur et de l'enfance.
Hier, nous avons fait nos courses. Geste banal en somme. Nous avons acheté fruits et légumes en quantité suffisante pour notre semaine, histoire de ne pas multiplier les aller venues entre chez nous et les nids à microbes infectieux tel le corona dont il me semble qu'on nous protège cependant mieux que d'autres peut être tout aussi dangereux.
Je me suis acheté deux lots de Freycinettes, ces petites bananes au goût trés sucré venant des pays tropicaux.
Dans la famille "j'aime les Freycinettes, vous pouvez choisir entre le père, la mère, le fils et la fille. Le grand père et la grand mère ne connaissant pas le goût magique de ces fruits divins, et les parents par la faute des enfants pas encore grand parents. Il faut bien que ce soit de la faute à quelqu'un n'est ce pas ?
En tout cas, l'histoire de la Freycinette est une histoire ancienne pour nous. Bien ancienne, mais une histoire d'amour.
Que je vous dise, c'était il y a longtemps, plus de 33 ans ! c'est dire. Romain toujours malade, toujours souffrant était promené d'hôpital en soins pédiatriques. Cette fois ci, c'était à Bretonneau que nous l'avions conduit, que je l'avais conduit, plutôt. Pour une énième infection, otite à répétition, ou je ne sais quoi encore.
Le docteur tardait à venir nous appeler pour la consultation. Nous attendions dans le hall. Une dame, employée du service, nous avait reçu et fait assoir dans un coin. Les gens passaient , allaient et venaient au gré de leur besoins. Nous attendions patiemment notre tour et l'hôtesse d'accueil attendait le client. Nous étions en hiver. Une de ses collègues revenait de congés depuis les iles d'où elle était originaire. Elle avait pour ses amis, rapporté de ces fruits exotiques, dans ses bagages. Elle venait les offrir et bavarder, le temps d'une pause, alléchant le gamin qui se serait damné pour avoir droit à une toute petite bouchée de ce fruit si parfumé. Une bouchée, rien qu'une ! Il salivait abondement et avec ses yeux doux, ses beaux yeux bleu accompagnant si bien son teint pâle et ses cheveux dorés, bouclés qui lui faisaient un visage d'ange, comme aux enfants du Pirée.
Malheureusement, rien ne vint et c'est fort dépités que nous quittâmes le service, nous disant : lui , que cette bonne femme aurait bien pu lui donner une banane, que cela ne l'aurait pas privée. Moi que quand même ! le savoir vivre, l'humanité et la délicatesse allaient moins l'étouffer que ces bananes dont intérieurement j'aurais voulu qu'elles soient empoisonnées.
J'avais beau lui dire, sans discrétion, aucune, que nous irions en acheter, et que ce n'était pas grave si ce n'était pas celles qui circulaient à l'accueil du service pédiatrique de l'hôpital, les bonnes femmes sourdes à mes appels de détresse et du pied, ne comprirent rien à l'affaire et c'est bredouilles et le ventre creux que romain et moi regagnîmes notre logis, passant par le marché Bauer, tout prés du stade du Red Star, à la recherche de la fameuse Freycinette.
Les gens sont sots, tout de même, sots, cruels et inhumains !
Très mimi ce petit blondinet, pfff faut pas avoir de cœur pour ne pas craquer !
RépondreSupprimerJe ne connais pas les Freycinettes, et comme je n'aime pas les bananes, mais alors pas du tout, il y a peu de chances pour que j'en goûte !
Je pense très fort à toi.
Gros bisous ma Délia
Tu aurais donc volontiers laissé ta part, Romain aurait été ravi ! Bisous ma Fabie
SupprimerCruel et égoïste !! J'espère qu'il s'est rattrapé plus tard !
RépondreSupprimerOui, il s'est rattrapé, mais je ne crois pas qu'il ait eu l'occasion d'en gouter d'aussi bonne, direct la région de production. Et puis cela ne remplace pas !
SupprimerOui c'est cruel, j'imagine la scène, cet adorable petit Romain aurait mérité d'être gâté dans un moment pareil. Ces nanas n'avaient pas de cœur... ni beaucoup d'intelligence !
RépondreSupprimerGros bisous ma Délia.
Remarque, c'est ce que j'avais pensé aussi !pas de coeur, et encore moins d'intelligence !
RépondreSupprimerTrop dur ! pfff !
RépondreSupprimerEt sinon, j'ai cru que tu décrivais mon Grand, "ses beaux yeux bleu accompagnant si bien son teint pâle et ses cheveux dorés, bouclés qui lui faisaient un visage d'ange," ;) mon Grand, une maman d'élève avait pris l'habitude de l'appeler "le petit prince" !
Et mon grand est toujours aussi pâle, ses yeux sont devenus bleu/gris et il a les cheveux très longs et encore blonds même s'ils ne sont plus aussi blonds que lorsqu'il était petit !
Il doit être trés beau ton fils. C'est marrant comme les yeux changent de couleur (Aragon l'a si bien écrit à Elsa)Je crois que ceux de Romain ont un peu foncé aussi. Parfois je me dis que ce sont les soucis qui assombrissent les regards. On voudrait tellement qu'ils en soient épargné. Mais aprés tout, cette histoire de freycinettes n'était elle pas là pour lui apprendre que dans la vie, on est pas confronté qu'à de la bienveillance ?
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