Pendant que je vous attends le long du chemin, je glane pour vous de petites merveilles.
Vous voyez, ces champignons ont mieux résisté que moi à la froidure de l'hiver !
Maintenant que vous m'avez rattrapés, je vous emmène un peu plus loin le long de mes chemins.
Ici c'est celui de l'école, avec son pont maudit.
Si l'endroit peut vous paraitre agréable; c'est que vous n'avez jamais connu le supplice des écoliers et encore moins celui des petites écolières qui furent harcelées, malmenées, humiliées par les plus grands sur le trajet et qui eurent à subir la foudre et la haine d'adultes bourreaux en instituteurs déguisés. Nous étions les plus jeunes, ma soeur et moi et nous avions 8 et 5 ans, les grands en avaient 13, 14 et 15 ou 16 ans. Ils étaient nombreux. Nous étions deux. Le long de ce ruisseau pourtant il y avait des trésors.
Dans ce pré une vieille dame gardait les vaches, nous discutions avec elle. Je ne manquais pas de lui demander des nouvelles et le nom de ses vaches. Des chevaux les ont, aujourd'hui, remplacées.
Ici vivait,une famille, un vieux couple, lui menuisier, elle couturière. Nous passions devant leur porte quand nous étions toutes les deux ma soeur et moi. Nous la saluions au passage. Parfois, si maman était avec nous, elles nous invitait le temps d'un café pour elle et de pâtisseries pour nous.
La cascade alimentait jadis une féculerie qui brula dans les années trente.
l’eau servit à combattre l’incendie.
Mais celui-ci se propagea rapidement et détruit tout le bâtiment.
Naturellement nous ne l'avons jamais connu en activité, seules les ruines témoignaient de sa prospérité. Mon père souvent nous en parlait, refaisant vivre pour nous ces choses du passé. Les vieux murs restaurés aujourd’hui, constituent une belle
demeure.
Le sentier des écoliers est clôturé. Le passage n’existe
plus, de même que la source le long du chemin creux qui lui-aussi a
partiellement disparu envahi par la végétation. Un vieux muret le
borde sur plusieurs centaines de mètres puis nous perdons sa trace
pour le retrouver un peu plus en aval du ruisseau, au niveau d’une
décharge sauvage, cimetière pour vieilles carrosseries et engins à
moteur. Sous leurs aspects bien propres de riches propriétaires
fonciers, les néo-ruraux, quand ils n’en sont pas eux-mêmes à
l’origine, acceptent à leur porte ces comportements d’une
civilisation moderne indigne qui n’a que faire de son
environnement. Seuls les promeneurs paisibles sont astreints aux
règles liées au respect de la nature et code de la civilité.
Le passé c'était aussi ce bois. Nous y venions chercher des arbres
morts, des branches et quelques tronc dont les forestiers ne voulaient
pas. Il fallait qu'on se chauffe l'hiver et il était long et froid en ce
temps là. Nous venions avec la Jolie et la Jacade, bêtes d'oeuvre et de
peine. Pendant que nos parents se cassaient l'échine à charger les
chars de bois, nous faisions des cabanes, ma soeur et moi.
La vieille ferme des Bordes était habitée. Le Louis travaillait parfois avec mon père. Il nous prêtait ses boeufs, jolis et robustes Salers dont un s'appelait charmant, l'autre Brillant et deux autres encore, le Damiant et le Bruno
J'ai beaucoup de plaisir à flâner en ces lieux.Voici le vieil étable où étaient garés les boeufs. Maintenant des troupeaux s'y réfugient en estive, raison pour laquelle il est encore entretenu.
Plus loin une autre féculerie au confluent de deux ruisseaux, tombe en ruine.
Sur la gauche on peut voir une croix à l'intérieur d'une autre croix.
A ce petit ruisseau on vient y chercher du sable, creusant son lit par endroit. C'est ici que par fortes chaleurs, nous venions nous baigner quand les enfants étaient petits.
Les premières sorties des vaches, elles n'ont pas la chance d'avoir de gras pâturages comme celles de part chez nous. Elles devront attendre un peu que l'hiver soit définitivement parti.
Et puis profitant des premiers vrais beaux jours, la fin de la semaine nous a conduit ici où une belle balade en famille nous a permis de découvrir le riant val d'Allier, fleuri et parfumé. Les montagnes moins loin sous le soleil scintillaient. Clermont et Cournon se doraient au soleil comme lézards des murailles sous le ciel de juillet.
Quand nous sommes remonté sur le plateau du Livradois, l'herbe avait verdi. Ici aussi le soleil avait été de la partie.
Cher et son lavoir, c'est ici que nos vaches venaient chercher la batteuse. Au moins 6 paires était mobilisées. 2 des nôtres étaient de la corvée. La Jacade toujours en tête avec la Jolie,la Charmante et la Blonde qui pour une fois ne faisaient pas de fantaisie, mais aussi la Brunette et la Jolie des voisins, et les boeufs aussi. Un convoi exceptionnel par sa grande agilité et un dévouement plus que parfait.
Quand le temps de la batteuse était terminé, déjà septembre était bien entamé. Venait la corvée des pommes de terre puis le ramassage des pommes. C'est là qu'un pressoir s'installait, prés de ce moulin, une distillerie permettait à chacun de se fournir en marc délicieux pour un canard dans un fond de verre de café. Un canard, pour les citadin, c'est un volatile qui se baigne dans une mare et sert à des agapes le moment venu. Pour nous gens de la campagne, c'est un doigt d'alcool fort sur un sucre au fond du verre de café.
Quand il ne pressait pas ou ne distillait pas, le moulin était le théâtre d'une activité de scierie. Pays de bois et de terre d'élevage, le Livradois est peuplé d’autochtones aux multiples activités. A l'image de Gaspard qui parcourut cette montagne dans les pas de Pourrat.
Certains ont reconstitué une cabane, où s'abrita Gaspard, dans le bois de Savine, pour notre plus grande joie.
Magnifique! Les images et les souvenirs.
RépondreSupprimerC'est vrai que pouvoir conjuguer les deux n'est pas désagréable et j'aime me ressourcer auprès de mes vieilles montagnes. Du reste, j'y repars demain !
RépondreSupprimerCournon, c'est le 1er endroit que j'ai découvert en Auvergne, j'étais gamine... Un hasard encore? ;-)
RépondreSupprimerC'est aussi là que j'ai fait mes 1eres photos, je venais de recevoir un appareil en cadeau, peut être pour mon anniversaire, ou alors c'était Noël je ne sais plus..
Tu repars déjà? Mais tu as la bougeotte! :-)
Je te taquine. Belle fête de famille et gros bisous!
Jolis souvenirs (mis à part l'école !)Et oui, avant les instituteurs faisaient ce qu'ils voulaient des enfants, maintenant ce sont les enfants qui font ce qu'ils veulent des enseignants surtout avec leurs parents ! :D Belles images !
RépondreSupprimer