Conte du lundi de Lakévio :
En lieu et place du devoir "La
lettre"...
ENVOYEZ UN TELEGRAMME - STOP
Vous pouvez l'écrire seul ou
l'inclure dans une histoire. A vous de décider.
ARRIVERAI LUNDI - STOP
Depuis le temps que je l'attendais,
je m'étais résigné. Pendant des années je m'étais pointé à la
gare de Bruxelles, au train de 8h 36 précisément. J'apportais même
du lilas, mais il était fané depuis longtemps déjà.
J'en apportais toutes les semaines,
mais Madeleine ne venait pas. Imaginez ma surprise quand j'avais reçu
ce télégramme "Arriverai lundi 8h36 stop sans tambour
ni trompette stop signé Madeleine ".
J'étais vite allé prendre le tram 33
pour réserver chez Eugène. Mais une fois de plus, c'était fermé
là bas. J'avais scruté les programmes de cinéma, mais je n'étais
plus sûr de lui dire des « je t'aime ». Faut dire
qu'entre temps, j'avais rencontré mademoiselle Germaine. Ma mauvaise
expérience avec les lilas, m'avait rendu prudent, je lui avais
apporté des bonbons. Vous comprenez, les bonbons c'était tellement
bon, et surtout moins périssables. Nous étions allé nous promener.
Sur la grand place où il y avait mon grand père et où il y avait ma grand mère, ils écoutaient jouer Mozart. Germaine n'aimait pas
Mozart, ni les bonbons. Nous étions aller au zoo, voir ses amis les
lions. Germaine toute tremblante s’était mise à penser à son ami
Léon. A huit heure, elle avait voulu que je la ramène et que je l'accompagne jusqu'à la gare où son train était à quai et c'est là que je m'étais souvenu que
Mathilde était revenue. Elle m'avait envoyé un télégramme, « Arriverai à huit heure trente
six. Signé Mathilde. »
Ne précisant pas de date, j'étais
venu chaque jour des premières jonquilles jusqu'aux derniers lilas. Mais las de patienter,
j'avais jeté mes bouquets fanés et fini tous les
bonbons.
J'étais donc parti pour Ostende et avais traversé
Anvers. De ports en villes et de villes en ports, dans le port d'Amsterdam j'avais rencontré d'autres dames.
Sur une plage déserte, j'avais vu la Fanette dans les bras d'un
quidam. C'est chez la mère Françoise où j'étais venu noyer mon
chagrin que j'avais rencontré Jef qui sanglotait. Je m'étais
approché doucement de lui et lui avait tendu ma main moite,
d'émotion. Nous partagions la même peine. Parce que la demie
vieille, la fausse blonde l'avait laissé tomber pour se faire la
malle avec un freluquet à l'ambition démesurée qui
allait bientôt présider aux destinées d'un pays dit civilisé. De verres en verres et de bières en bières, nous avions fricoté avec les filles de la Madame Andrée, il y en avait de nouvelles, oh, ce
n'était pas l'Amérique, et nous, nous n'avions pas de fric, mais quand on n'a que l'amour, c'est comme ça et on oublie rien de ce qu'on a appris : un point à l'envers, un point à l'endroit, une coupe pour Saint joseph et une coupe pour Saint Thomas... Et comme disait le freluquet du Téport de Paris Plage, c'est avec du vieux qu'on fait du neuf, une maille à l'envers, une autre à l'endroit, un coup pour Saint Joseph et deux pour Saint François.
Au petit matin, nous étions toujours là, paumés comme il se doit et Madeleine n'arrivait toujours pas. Il est maintenant 8h 53....., elle n'est toujours pas là, encore foutu pour les frittes d'Eugène et pour le film de Charlot, joué à l'Alambra. Je vais reprendre le train 33pour me rendre chez la grosse de Montalant voir si quelques notaires sont encore attablés devant un verre avec monsieur le commissaire et le caporal Casse Pompom. Sinon je me consolerai avec la veuve du colonel en attendant de retrouver Titine, une autre après qui je prétends et que je cherche depuis longtemps.
Au petit matin, nous étions toujours là, paumés comme il se doit et Madeleine n'arrivait toujours pas. Il est maintenant 8h 53....., elle n'est toujours pas là, encore foutu pour les frittes d'Eugène et pour le film de Charlot, joué à l'Alambra. Je vais reprendre le train 33pour me rendre chez la grosse de Montalant voir si quelques notaires sont encore attablés devant un verre avec monsieur le commissaire et le caporal Casse Pompom. Sinon je me consolerai avec la veuve du colonel en attendant de retrouver Titine, une autre après qui je prétends et que je cherche depuis longtemps.
Ah ces gens qui ne sont pas précis dans leur date d'arrivée ! mais c'est bien, ça donne la révision d'un beau répertoire.
RépondreSupprimerOriginal !
Comme le tonton Marcel par exemple ?
SupprimerEn excellent medley !
RépondreSupprimerComme dit Praline, ça ravive des souvenirs !
Oui, ça ravive, mais comme chez moi les souvenirs liés aux télégrammes sont peu joyeux (comme le téléphone du reste pour lequel j'ai une véritable aversion, ce qui n'est pas commun pour une ancienne téléphoniste...) j'ai choisi le grand Jacques pour me sortir de cette ornière, où je me serai enlisée.
SupprimerAh, notre Jacques nous parle de ses propres souvenirs, :) ! J'adore. Je l'aime tant !
RépondreSupprimerTu l'aimes tant de Bruges à Gand... c'était une sacrée pointure ! je l'aime bien aussi.
SupprimerEt Arno ne chantait pas encore Bruxelles.
RépondreSupprimerNon Arno était tout juste né. Je ne connais pas son répertoire, je sais qu'il chante pour les enfants, mais ma connaissance s'arrête là.
RépondreSupprimerExcellent ! Je me suis régalée à lire ton texte, et en entendant la musique des chansons...
RépondreSupprimerAh, moi aussi, j'ai trouvé cette revisite excellente...
RépondreSupprimerComme Eva, j'entendais la musique et j'ai fredonné en lisant ton texte. C'était un grand bonhomme ce Jacques que nous avons rencontré un jour par hasard et auquel nous n'avons pas tenté de parler pour ne pas le déranger
RépondreSupprimerEh les filles, moi aussi je me suis régalée à l'écrire vos coms me confortent dans l'idée de revisiter plus souvent nos grands interprètes, compositeurs et artistes hors pair. Comme toi, Gwen si je l'avais rencontré, je n'aurais jamais osé le déranger !
RépondreSupprimerMagnifique ! j'adore et ton texte et le grand Jacques !
RépondreSupprimerMoi j'adore aussi , enfin, surtout le Grand Jacques !
RépondreSupprimerBel hommage tout en chansons...
RépondreSupprimer