C'était un deux mars ...

... et c'était un samedi. Le soleil se levait sur ce coin de Bourgogne non loin de Paris. Nous étions parti vérifier si l'hiver s'était bien passé. Si rien n'avait bougé dans cette jolie campagne où nous avions élu domicile pour quelques temps calme et plus tard pour nous héberger lors d'une retraite lointaine encore mais qui se profilait. Petit Poney était heureux de retrouver son jardin et dans mon ventre déjà une ponette s'annonçait.
Nous étions arrivé la veille. Nous avions tout juste terminé notre petit déjeuner. Soudain le téléphone sonna. Il nous fallait rentrer au plus vite, bien que désormais, plus rien ne pressa. Et nous avons repris la route.
Petit Poney pleurait, avec nous, il voulait rester. Je serais sage, qu'il  me disait.  Mais nous l'avons laissé.  Ma copine s'en occuperait.
Après avoir échangé les quelques termes d'usage et les dernières recommandations, nous avons serré Petit poney très fort dans nos bras.  Et nous avons repris la route.
Pour un coin perdu de Livradois. Nos souvenirs mêlés de larmes refluaient et s'étalaient devant nous.
Quand nous avons franchi le seuil de la maison nous savions que plus rien désormais ne serait comme avant. Il était couché sur le dos. Les mains jointes et sans un mot, il avait refermé la porte d'une existence parsemée d'embuches qu'il avait traversé dignement.           

































10 commentaires:

  1. Quel beau texte! Et beaucoup d'émotion en le lisant.

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    1. Ce matin, la Ponette a lu le texte, elle a dit "il est beau ton texte, cela fait 27 ans, déjà".
      Il est des souvenirs qui ne s'effacent pas.

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    2. Merci de tes mots, Anne, ils font du bien.

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  2. Émue et bouleversée à te lire...
    Je t'embrasse.

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    1. Merci Praline, on est tous confronté à ces douleurs là, on sait tous aussi que si elles sont muettes, elles résistent bien à l'usure du temps.

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    2. Merci de tes mots, je t'embrasse aussi.

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  3. Difficile de commenter un texte si touchant...
    Tu sais faire passer l'émotion au delà des mots...

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    1. Merci Ambre pour tes mots et ta présence. Chaque printemps, je repense à cette journée et je refais le trajet. C'est la première fois que j'emploie des mots qui jusque là étaient resté bloqués quelque part dans un coin de ma mémoire.

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  4. La vie passe, le souvenir reste. L'émotion se fait ténue mais le lien reste fort. Ton texte est magnifique.

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  5. Tu as raison le souvenir reste en même temps que les bons moments. Je crois que ce sont les seuls que je garde. Curieusement, mes soeurs, elles ont gardé surtout les autres, je trouve que c'est dommage !

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