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 Ce matin j'ai repris la route de bonne heure pour venir voir mes chats (pas que !) J'ai trouvé un grand arizonna dans mon jardin. plus un légume n'y vit. Le poireau flageole, les salades sont sèches, les patates roties, les haricots grillés, les courgettes ? Où sont elles passées ? Les tomates confites, comme les figues. Quand aux prunes, picorées par les oiseaux, les pommes pourries sous l'arbre et les pêches que voulez vous qu'elles fassent sur les branches cassées du pécher, mortel le pauvre !



J'ai musardé en venant, et j'ai eu bien raison. La ville étape (isserie) d'Aubusson le mérite vraiment. Je connaissais bien sûr, mais jamais je n'avais pris le temps de faire des photos. C'était l'occasion et j'en ai profité. 









Une Minette, la même que ma vraie Minette d'avant, traversait la rue pour se rendre à la gare

La gare


Les nouveaux vélos rail qui ont remplacé les trains (il n'y en a plus à Aubusson, depuis longtemps !)



la Maison de la chèvre
Le pont de la Terrade








Le quartier de la Terrade













Et puis à nouveau la maison de la chèvre. 


Et ben voilà ! je ne sais pas ce qu'il s'est passé ! j'ai sélectionné les plus jolies, le serveur n'a pas voulu et a copié tout ! Baste, je n'efface rien, tant pis pour lui, vous aurez le choix entre la maison de la chèvre e celle de la tapisserie, entre la gare et le port de la Terrade ! 

Nouvelles du front

 Huit jours que nous sommes Auvergnats. De tourisme, point, nous sommes volontaire sur un chantier de démolition  qui avance petit à petit, et dont  la reconstruction s'avère d'une pénibilité excessive, au point de saturation.  Pourtant, il va bien falloir avancer. Alors on s'arme de courage et de patience. Course aux matériaux qui ne vont pas forcément, adaptation quand possible et retour pour échange quand ce n'est pas le cas. De surprises en découvertes, mauvaises, généralement. Qui n'a pas fait un jour l'expérience de la rénovation soi même n'imagine peut être pas la perte de temps et d'énergie que cela occasionne. La chaleur torride de cet été caniculaire est  d'autant plus pénible que nos organismes s'étaient habitués à un rythme plus adapté à nos grands âges. Pas une sortie, même de proximité,  le ciel Clermontois pour seul décor.



Parce que nous avons encore la possibilité d'apercevoir la chaine des Dômes entre les crénelures des immeubles et de la cathédrale. Je n'ai même pas esquissé l'once d'une balade en ville, tant la chaleur est dense et le handicap qui l'accompagne est important. Alors, adieu, veaux, vaches, cochons, poulets, ce sera pour une autre fois. 

Pendant ce temps, chez nous, 200 km plus à l'ouest, le jardin se grille, les arbres se cassent sous le poids des fruits, les chats se morfondent et se languissent, sauf Flocon qui s'est trouvé une fiancée. 

A bientôt

 Petite trêve entre deux vagues (de chaleur). Mon jardin en a profité pour reverdir. Les pommes de terre ont repris de la feuille et sont entrain de fleurir, alors qu'à pareille époque (sauf l'an dernier) elles sont prêtes à arracher. Les haricots donnent à plein et j'ai déjà fait des conserves, tandis que cette année, il sont tout juste en fleur. Nous partons à la fin de la semaine, je ne sais pas si j'aurais réussi à en cueillir un repas, seulement ! La Ponette va devoir se casser le dos, alors que normalement elle aurait eu juste à surveiller les chats. 

Plume ne semble pas au mieux de sa forme, je ne sais pas ce que cela présage. J'espère qu'elle ne va pas nous faire un coup de Trafalgar.  On verra d'ici vendredi comment elle se comporte. 

Sinon à part tout ça, rien. J'espère que vous allez tous bien. Je ne vous revois que dans un mois, si tout va bien, car je pense que cette semaine, je ne vais pas avoir trop de temps et ensuite, je suis auvergnate pour quelques semaines. Bon mois d'aout, profitez bien de ce temps trop court. 

A bientôt.


Je n'ai plus 5 ans.

 Nous sommes donc le 16 juillet et c'est me semble-t-il le moment pour moi de participer au petit atelier proposé par Ambre, il y a quelques semaines. ici

Comme j'ai pris un peu d'avance pour fêter mon âge, avec la Ponette, je viens rectifier ici ma date de naissance, j'ai dit que j'avais 5 ans il y a deux jour, aujourd'hui j'en ai un peu plus, mais voyons ce que ça donnait à l'époque.

J'avais déjà 2 soeurs, et ce jour là me vint un frère. C'était un peu tard dans la journée. Le bébé ne voulait pas descendre, il se présentait mal. Ma mère a souffert longtemps pendant que nous étions entrain de jouer innocemment, nous doutant de quelque chose de particulier, sans savoir la gravité de la situation. Mon père avait interrompu ses travaux des foins. La Charmante et la Blonde étaient restées à l'étable. Peut être même les 3 autres, la Jaccade, la Mignone et la Jolie. Ou bien quelqu'un, mais qui ? s'en était occupé et les avait conduites au pâturage,  avec la Laurette, notre vieux chien de berger, inoubliable chien, irremplaçable aussi. Je ne me souviens plus de ce qui à l'époque n'étaient que des préoccupations des grands... Je sais seulement que de cette journée,  des séquelles en sont restés. 

J'avais 5 ans et j'aimais depuis toujours, mes vaches.  Je jouais, j'avais mon grand père pour me raconter des histoires, bientôt j'irai à l'école, mais le temps était encore loin. Je n'y suis allée que le printemps suivant et encore seulement quelques semaines. Je sais que cela peut vous paraître étrange, à l'heure où les bébés sont scolarisés dès 2 ans. Mais je vous rassure, j'ai fait mon chemin, tout aussi bien, je n'y serais pas allée du tout, je m'en serais encore mieux portée, je détestais l'école. 

Elle me prenait ma liberté, l'affection des miens, le pépé, la maman, et surtout elle me soustrayait à mes vaches !

Et puis il a bien fallu m'y faire à cette école. Ce n'était pas rose du tout. J'étais dyslexique et eus du mal à apprendre à lire et à écrire. pourtant j'avais envie d'apprendre. Comme je ne comprenais rien à l'enseignement, la maitresse était trés dure avec moi. Cela n'arrangeait rien à l'affaire. Je n'étais pas la seule à souffrir et 2 ans plus tard, je mesurais la douleur engendrée par cette terrible épreuve, aller à l'école, quand arrivée au pont de la Maillerie, là où la côte fait mal aux jambes, ma petite soeur que je tenais par la main, me suppliait d'aller moins vite parce qu'elle avait mal au ventre. D'ailleurs ce pont de la Maillerie est pour moi, symbole de malheur. C'est toujours lui qui apparait lors de mes cauchemars  et rêves prémonitoires  m'annonçant quelque chose de grave.


La douleur, chez elle,  n'était pas feinte et les coliques se déclaraient toujours au même endroit, dans cette côte aprés les deux cascades, là, sous l'allée de hêtre qui bordaient la route. 

Parfois au retour, si les mauvais garnements qui faisaient le chemin avec nous et nous tiraient les cheveux et autres tortures, n'étaient pas là, nous en profitions pour ramasser quelques faines que nous dérobions aux hérissons. 

Parfois nous faisions le chemin avec quelqu' adulte revenant de commissions, le trajet prenait alors une allure beaucoup plus sereine et la tranquillité nous était permise. Nous en profitions alors pour échanger quelques confidences au sujet de notre quotidien ou de notre journée d'école.  Combien de vaches à l'étable de notre accompagnant ? Combien de bons points en lecture ? En calcul ou en conjugaison ? J'aimais bien la conjugaison, pas comme maintenant où j'écris avec beaucoup d'étourderie et des pertes de mémoires. Ma petite soeur aimait bien la lecture et aussi les exercices de calcul. On faisait nos devoirs arrivées à la maison. Papa faisait lire ma petite soeur et moi, c'est maman qui m' aidait pour l'écriture. C'est elle qui m'a appris à écrire, pas la maitresse, elle, elle me punissait parce que je faisais les lettre à l'envers. Je me souviens de cette fois, où il avait fallu courir aprés les cochons qui s'étaient échappés de leur enclos. Naturellement il était tard quand la journée se terminait. Le travail n'était pas fait. Il fallait procéder à la préparation du repas, à la traite des vaches et au pansage des gorets. Dans la précipitation, ma soeur renversa du liquide sur son livre de lecture. Cela tâcha le livre. Papa eut alors l'idée de tamponner la page avec un peu d'essence qu'il mettait dans son briquet. Cela sentait fort et le lendemain, il dut faire un mot pour la maitresse, en expliquant comment le livre avait été tâché.   

Et puis le temps passa, les autres frère et soeurs devinrent potaches à leur tour. Nous avions pris de l'âge et fréquentions la cour des grands. Pour nous ça allait un peut mieux, les plus grand étaient partis et les trajets se passaient bien. 

Les rentrées se succédaient, bientôt, j'allais quitter la cour des grands pour rentrer au collège. Nouveau supplice. Ce collège ressemblait à une prison. Prison = privation. J'étais interne et ne revenait à la maison que tous les 15 jours. La semaine se déroulait selon les enseignements, de manière assez irrégulière et perturbée. Pendant trois ans, j'ai connu le martyr. Je déprimais sérieusement, mais personne ne voyait rien. Je passais mes soirées d'étude à m'arracher les cheveux par touffes entières, et mangeais mes ongles jusqu'au sang. Je faisais crises d'angoisse sur crises de larmes. Jusq' au jour où redoublant ma quatrième pour cause de mauvais travail, je pris conscience que je grandissais maintenant plus vite et que tout cela se terminerait bientôt, qu'il fallait se mettre au boulot pour que tout cela finisse le plus tôt possible. De ce jour ma vie changea. Je ne pleurais plus puisque jusque là cela n'avait servi à rien. Au contraire, je devins une élève chahuteuse et provocatrice. Et puis il y eut mai 1968. La grande prise de conscience. L'année d'avant déjà j'avais suivi les aventures du Ché dans la Cordillère des Andes. Pour la radio, c'était le pire bandit de la terre, pour moi c'était un héros. 

Mes autres héros, c'était Poulidor, Rick Van Loy et Fédérico Bahamontès, l'aigle de Tolède. Si jusqu'alors je ne parlais que de Claude François, mon univers avait radicalement changé, je m'étais ouverte, presqu' épanouie. 

Je commençais à tomber sous le charme de quelques jeunes hommes, sans pour autant succomber, tout cela restant du domaine virtuel. Pour les choses sérieuses on verrait plus tard, ce n'était pas l'heure encore, quelques années de plus seraient nécessaires. 

J'avais 16 ans, il se présenta en la personne d'un jeune homme venu faire des travaux d'adduction d'eau au village. C'était la première fois que j'embrassais un garçon.

Puis je quittais l'école, une amie de la famille se mit en tête de me trouver un mari. En avais je besoin ? Naturellement, il ne me plaisais pas. La démarche non plus. Il vint cependant plusieurs fois dans l'idée de me conter fleurette. Mais pas si vite mon gars ! tu n'es pas au siècle précédent, là ! Je suis peut être assez grande pour trouver moi même, non ? Pendant qu'il faisait son cinéma, moi, je m'occupais de mes vaches. Je n'avais pas de boulot en sortant de l'école. Une tentative de reconversion du côté Limousin m'occupa durant 2 ans encore. Mais pas plus que la première fois, je ne trouvais d'emploi. Je partis quelques mois, du côté d'Ambérieux en Bugey. Mon père me raconta sa démobilisation à Ambérieux, précisément. Nous avions de grandes conversation tous les deux, au sujet du monde qui n'allait pas si bien. Nous restions tard le soir, quand la maisonnée s'en allait dormir. Nous refaisions le monde, plus juste, avec moins de malheur et de pauvreté. Il m'expliquait. Il parlait et moi j'écoutais. C'était des moments forts, riches, intense. Il avait beaucoup voyagé de la Sambre à la Meuse, du bois de Maucher à la forêt d'Eu. De la Bourgogne à la Champagne et de la Suisse Romande à la Normande. Il faisait pour moi le professeur de sciences humaines et sociales et de géographie. Pendant ma période de chômage, qui dura longtemps, il acheta une vache de plus et ensemble nous besognions à la ferme. La Roussette était brave et docile. C'était ma vache. Quand elle eut son premier veau, ce fut une petite vêle, une petite Montbéliarde. Naturellement, je la gardais. Fauvette me suivait partout, comme un chien, comme Lionceau aujourd'hui, elle était ma compagnie, mon amie pour la vie. Cette vache exceptionnelle vous en aurait dit long sur mes amours échouées et sur les stratagèmes que nous montions, elle et moi pour échapper au coup de foudre du prétendant dont la maitresse voulait se débarrasser. 

Mais la vie n'est pas toujours un fleuve tranquille, si long qu'il soit. Les enfants sont faits pour quitter le nid.

Entre temps, il y avait eu ce fléau pour les petites exploitations agricoles, je veux dire le remembrement. Notre propriété fut démembrée de pièce en pièce.  Nos champs des Enclos furent attibués à d'autres, plus gros, plus influents, qui étaient là pour se servir. A la place on nous donna des joncs et des marais. Cela ne faisait pas le compte. Nous n'étions pas riches, nous le serions encore moins. 

Au retour d'Ambérieux, je trouvais de l'embauche au central téléphonique d'Issoire, pour l'été. Cela dura deux ans. Je passais le concours des PTT avec succés et il mit fin à mon emploi Auvergnat. Il fallait partir, définitivement partir.  Ce que je fis. Aprés plusieurs mois de galère  je faisais péniblement mon trou à la capitale. Quand je rentrais pour la première fois, il manquait une vache : ma Charmante. Une trahison de plus pour moi. J'eu du mal à l'accepter. Comment avait on pu en mon absence se séparer de ma vache sans même oser me le dire ? Je n'ai jamais compris. J'en ai beaucoup voulu à mon père. Plus tard il la remplaça par une autre Charmante, mais ce n'était pas la mienne. Je l'aimais bien, elle aussi, mais pas pareil. Quand elle donna naissance à une petite vêle, un mois aprés la naissance de mon fils, j'insistais pour qu'on la garde. Chez nous, les veaux sont fait pour partir, c'est à peu prés la seule source de revenu. Celle là, on allait la garder. Noisette, ma vache fétiche.  

La vie est compliquée quand on quitte le nid avec un tel changement. Je me sentais abandonnée.  C'est à ce moment que Je rencontrais  un garçon sans l'aide de la traine savate (c'est comme ça qu'on appelle les marieuse, par chez nous !). Cela marcha quelques années, puis ce fut la rupture. De grâce ! Et bien m'en prit. Je le quittais pour un autre, avec qui cela dure depuis 43 ans, aujourd'hui, précisément. Même si  l'enthousiasme est loin d'être le même, le temps ne faisant pas que rider les fronts, il brise aussi souvent les rêve et ajoute bien des complications. Je quittais donc mon appartement de la rue Stendhal dans le 20ième (que j'avais eu bien du mal à obtenir) pour un petit studio dans le 18ième. Je crois que ce fut la période, aprés ma prime enfance, la plus faste de ma vie. Nous étions heureux, le Patou et moi. des projet on en avait plein (cela c'est bien calmé depuis !)

Le 18ième est l'endroit que je préfère de Paris, c'est celui où j'ai les meilleurs souvenirs.

Au cours de l'année qui suivit notre rencontre, un collègue à nous quitta son appartement pour une ville de province. Nous en avons profité pour prendre sa place. C'était la rue des Rosiers à Saint Ouen, à quelques pas du marché aux puces. Bien que n'aimant pas beaucoup le quartier, on était bien à Saint Ouen, et quand Romain s'annonça on déménagea pas trés loin,  dans une tour de l'avenue Michelet, à une demie heure de mon travail au central téléphonique Montmartre (on dit un central téléphonique, pas une, qui est réservée à d'autres énergies). Là  j'appréciais l'esprit fraternel et convivial. Ce fut la période la plus riche et la meilleure de ma vie. La naissance de mes enfants y contribua grandement. Manon suivit quelques années aprés son frère. Puis ce fut le déclin. Pas le mien, non, mais celui de la grande maison commune à la poste et aux télécommunications, concrétisée par la privatisation. La fermeture des services, la débandade organisée, orchestrée par un pouvoir compromis et à la solde du capital (fallait que je la place, celle là ! ouf, c'est fait) Militante syndicale à la tête de la section depuis quelques années, je multipliais les réunions pour sauver ce qui pouvait encore l'être. Les grandes grèves de 1995 suivies de l'arrêt du plan Juppé sur le démantèlement de la sécurité sociale (et oui, déjà, mais on n'en n'a pas fini, il faut encore la défendre, et plus que jamais), avaient ouvert des portes à l'éveil de jeunes militants qu'il fallait épauler pour qu'ils s'aguerrissent. Merci Serge, Fred, Laurent, et bien d'autres, merci d'avoir secoué le cocotier et nous avoir remué les fesses !

Mais cela n'a pas suffit et 1996 voyait la fin du central Montmartre. Les anciens avaient baissés les bras. Les jeunes devraient trouver leur voix. Ils le firent brillement, mais non sans  difficultés. La résistance n'y suffit pas. 

Pour notre part, ce fut l'opportunité de repartir vers la province. Fini Montmartre, Saint Ouen et le 18ième. Bonjour Limoges, la jolie gare la plus belle du monde, mais j'héritais du service le plus pourri des télécoms ! 

Les enfants eurent bien du mal aussi, l'un qui se prenait des heures de colle pour un gland lancé dans la cour du collège, pendant que l'autre se trouvait mise au rebut parce que trop timide et dépaysée, par une institutrice qui avait plus de la marchande de parfum que de l'enseignante et plus de compassion pour son chien que d'intérêt pour nos enfants. Ah je l'ai maudite, celle là, la garce ! Une pétition eut lieu à son encontre parce qu'elle amenait son chien à l'école (en maternelle) et qu'il pissait  en classe. Ma fille avait 4 ans.

Je n'ai pas que de bons souvenirs de mon retour en province, loin s'en faut. Comme je n'ai que de mauvais souvenir d'école, pareil à bien d'autres, et y compris à ma fille, d'ailleurs, mais aujourd'hui, je suis apaisée. Je sais que la vie nous réserve encore bien des affres, cependant en regardant loin dans le rétro, je crois avoir eu une vie heureuse. 

Voilà la boucle se referme, on va partir un jour, comme tout le monde. Sachons apprécier les bons moments, négligeons en aucun. Laissons les cons de côté, il y a assez de braves gens pour ne pas s'encombrer des autres. Bonne journée à tous qui viendraient me lire.

Une petite image peut être ? 


Tiens ! la Fauvette pardi, ici avec sa maman et la Pomponne qui nous tourne le dos. 


Le tour de France


Nous sommes le 14 juillet. Des étapes du tour j'en ai suivi depuis ? Aller, pas loin  de 70 ans -(j'en aurais 73 dans 2 jours)  En 1956, c'est Roger Walkowiack qui l'avait gagné. L'ancien métallo de Montluçon signait ainsi un des plus beaux chapitres d'une épreuve chère à la classe ouvrière et au "petit peuple" des sans grade qui sont fidèles à ce sport de forçats s'il en est. 

Puis d'autres ont suivis, passionnant pour la petite fille que j'étais. Celui dont je me souviens le plus, bien sûr et qui m'a marqué  à jamais, c'est le tour 1964. J'avais douze ans. Nous fanions toujours à l'époque du tour. Cette année, nous étions au pré de "la Basse", pour ma communion, j'avais eu en cadeau un transistor, bien précieux pour suivre le tour. Je planquais le poste dans la gorbe de foin en amont  du chargement et à mesure que nous avancions, je le déplaçais. Notre voisin "le Charles", venait nous aider pour cette parcelle qui lui appartenait et que mon père fanait à la moitié 'il faisait le travail et on partageait le fourrage)

Regarde bien, me disait le Charles en désignant l'horizon bleuté de la chaine des Puys, regarde bien si tu les vois ! Cette année là ce fut un festival, le duel Anquetil Poulidor dans l'ascension du Puy de Dôme tint le monde en halène et cette montée devint légendaire. 

J'ai continué longtemps à me passionner pour le sport cycliste et pour le Tour de France en particulier. Il y a deux jours, une émission diffusée aprés l'étape, fut consacrée au 50ième anniversaire  de la victoire de Bernard Thévenet. Au cours du reportage, Bernard est revenu sur ses souvenirs évoquant  ses parents et la dure réalité du monde agricole. Je ne vous surprendrais surement pas en vous disant combien je me suis reconnue dans ces évocations qui  furent aussi celles de mon vécu de "petite paysanne" !

 Hier l'étape animée de bout en bout par Mathieu Van Der Pool et aujourd'hui celle dont l'arrivée au Mont Dore m'ont ravie au plus haut point. J'ai suivi ces 2 étapes de bout en bout. Sur les routes du Puy de Dôme, j'ai tenté de capter les images de paysages qui me sont non seulement chers, mais aussi familiers. Au delà des exploits sportifs qu'il représente, le tour de France, c'est aussi l'amour des belles choses, de la vie, de la nature et de tout ce qui s'y rapporte. 

Merci Messieurs les coureurs de vos généreux efforts.

Quelques paysages enchanteurs qui me font toujours rêver, que les suiveurs du tour ont pu admirer  et que j'ai hâte de retrouver :

Le lac du Guerry
Le Mont Dore
le col de la croix Saint Robert
Le col du Guerry


Le col de la croix Morand

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