Sur les pas de la mandragore.

Et oui, les jours se suivent et se ressemblent parfois. En tout cas, 'est le cas ici, où pour la troisième fois en 5 jours j'ai écumé le même secteur. Sur les pas de la Mandragore, qui ici n'a rien d'une plante aux pouvoirs magiques, j'ai arpenté landes et sentiers. Une première fois à la découverte d'un lieu magique, où en compagnie de mon chevalier aux yeux bleus, j'ai découvert cet endroit féerique dont je vous ai présenté quelques image lors de mon article précédant. L'esplanade de la mandragore m'a intriguée et j'ai tenté sans y parvenir toutefois d'en éclaircir le mystère.
Ce que j'ai découvert m'a quelque peu glacée et c'est avec un soupçon de malice que j'ai décidé de vous en dire plus.
La mandragore était donc un monstre, corps de dragon, queue d'écailles, griffes acérées et tête d'homme qui traquait les jeunes filles, vierges de préférence et les conduisait dans son antre afin qu'elles ne le soient plus. Son instinct assouvi, la mandragore, on devrait d'ailleurs plutôt dire le mandragore,  les dépeçait et les déchiquetait avec ses griffes, à la suite de quoi, il s'endormait sous un rocher dit le berceau, au coeur la lande de Frochet.
la lande de Frochet (le berceau)
Las de ces massacres incessants, le seigneur du château  de Joncherolles situé non loin, parlementa avec le dragon et un accord fut trouvé : la bête se contenterait d'une proie par an, tirée au sort et conduite en son repaire, en habit d'épousée. Là le pire des châtiments attendait la belle. Mais  un  jour, le sort désigna la propre fille du seigneur.
le chateau d Joncherolles (demeure du seigneur)

le chateau de Joncherolles et l'étang
Celle ci était promise au jeune  Guyot de Saint Quentin sire de Mortemart qui devait l'épouser  quelques semaines plus tard. Ayant vent de l'affaire, Guyot enfourcha sa mule et partit sur la lande au galop combattre le monstre.
le chemin creux qui conduit à la lande

l'étang de l'Eaupéride (Lo Péride) où se jeta la bête

l'esplanade de la mandragore
 Ce dernier tout à sa joie, contemplant le triste cortège conduisant la belle  sacrifiée à sa demeure, n'entendit pas Guyot arriver. Le preux chevalier enfonça son épée dans la gorge de la bête, la blessant mortellement. Folle de rage et de douleur, celle ci s'enfuit à travers bois et se jeta dans l'étang de l'Eaupéride transformant l'eau en sang. Là dessus, fous de joie les habitants du secteur portèrent tour à tour la fille du seigneur, sire Guyot de Saint Quentin et la mule éperonnée en triomphe jusqu'au château de Joncherolle où les noces furent célébrées sans plus attendre, de peur que le monstre ne ressuscite, ce qui pour l'heure n'est pas encore arrivé... La lande quand à elle a retrouvé sa tranquillité et nous offre les plus belles promenades dont on puisse rêver.
 Il me reste encore quelques sentiers à explorer, la prochaine fois je vous raconterai peut être l'histoire d'un autre chatelain infortuné dont le sort est lié au naufrage du radeau de la méduse  ou celle du prince noir, fils du roi Edouard III d'Angleterre qui fit couler au moins autant de sang limousin que la mandragore. Bien plus d'une légende courent sur ces landes parsemées de bruyères et de rochers si belles à regarder.

6 commentaires:

  1. La seule mandragore à laquelle j'ai eu affaire ne fut pas une partie de plaisir.
    Pour être sûr de la choper, il fallait que ce fut absolument sous les pieds d'un pendu et fut le fruit de son ultime éjaculation.
    N'eut-ce été que ça, c'eut été facile mais il fallait en plus que ce soit absolument un vendredi 13 à) minuit et que ce soit en même temps une nuit de pleine lune.
    Comme en plus elles poussent à ce moment là des cris épouvantables qu'il ne faut pas entendre sous peine de devenir fou et pétrifié sur le champ, il faut se boucher les oreilles avec les mains.
    Pas pratique pour les cueillir.
    Je ne te raconte pas la galère... ;-)
    Finalement, moi aussi je vais écrire des contes.

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    1. Je vois que ton imagination est fertile, mais moi je ne raconte pas de sornette, tu peux vérifier sur le site trés officiel de la mairie de Bussière boffy si tu veux, voilà le lien
      http://www.bussiereboffy.com/lalegendedelamandragore.html
      Pour ce qui est de se boucher les oreilles, pas besoin je suis déjà sourde. Par contre hier j'ai voulu te faire un clin de pied, j'ai l'orteil tout noir ce matin !

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  2. Un conte?
    Mais Délia n'a pas écrit un conte, mais une histoire hautement véridique, pas vrai Délia ? En tout cas, j'adore ! et tes photos sont superbes !

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  3. Je crains en effet que ce ne soit pas qu'un conte. La mandragore est une légende, certes, mais toute légende a sa part de vérité. Si aujourd'hui et depuis de nombreux siècles, elle subsiste sous les traits d'un monstre mi homme mi dragon, elle a probablement existé sous les traits d'un monstre à forme bien humaine autour de laquelle on a longuement brodé. En tout cas encore moins qu'aujourd'hui, il fallait être jeune fille, pauvre et sans défense. L'état des chemins eux, ne s'étant guère amélioré non plus.

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  4. Ben chez nous, j'veux dire dans le Cantal, il n'y avait pas de mandragore. Par contre, les histoires de bête du Gévaudan nous effrayait, lorsque nous étions enfants.
    Heureusement que Jean Chastel, n'en a fait qu'une brochette...

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  5. Tu étais côté Margeride ? Chez nous dans le Puy de Dôme on avait troqué le bête du Gévaudan contre le fauve du Cézalier.Il se racontait plein d'histoires de bêtes et de monstres un peu partout, chacun avait les siens. Moi je me régalais des histoires d'Henry Pourrat. Particulièrement celle du grand carm, cette affreuse chèvre qui restait sur sa pierre plate toute la journée et ne broutait que 4 feuilles de buisson qui lui donnaient le carquisson. Je pourrai la faire en patois mais tu serais le seul à comprendre !

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