Pendant que nous manifestions pour un monde juste et de paix, en ce 2 octobre 2025, pendant que nos dirigeants se gavaient et avec eux, ceux pour qui ils officient, pendant que sous les bombes, à Gaza, en Ukraine ou dans un autre coin de notre terre, une étoile s'éteignait. Peut être était elle encore là à l'heure où passant prés de l'endroit où le cortège marque une pause, pour un clin d'oeil, juste le temps qu'elle perçoive encore une fois le cri du peuple pour lequel elle a tant donné, tant combattu. Peut être. Et peut être pas. Son dernier souffle parti, déjà.
Née le 5 juin 1925, à Oradour sur Glane, échappant de justesse au massacre de ce qui fut la tragédie que tout le monde connait, ce 10 juin 1944, alors qu'elle rentrait par le tramway de Limoges où elle travaillait, elle n'eut de cesse sa vie durant de combattre l'horreur de la guerre. Du procés de Bordeaux où elle fut témoin et pour lequel elle oeuvra sans relâche pour qu'il ait lieu, jusqu'à cette dernière commémoration ce 10 juin 2025, alors que fatiguée, elle venait tout juste de fêter ses 100 ans, elle oeuvra sans relâche pour que plus jamais ça. Elle oeuvra sans relâche pour un monde de justice sociale, car il ne peut y avoir justice sans justice et sans paix. Elle oeuvra sans relâche pour la cause des femmes, elle qui fut pendant 20 ans la secrétaire du syndicat CGT de la plus grande entreprise d'Europe, (14 000 personne dont 80% de femmes, employées aux chèques postaux) . De Strasbourg à Paris, d'Oradour à Oradour, la grande dame rouge s'en est allée. Nous lui rendrons hommage tout à l'heure avant de l'accompagner là où repose depuis ce 10 juin 1944, 643 de ceux qui l'appréciaient déjà. Parmi eux toute sa famille, ses voisins, ses proches, ses amis, ses connaissances. Nous allons pour la dernière fois t'accompagner là bas, toi qui fit tant de fois ce voyage pour accompagner lycéens et collégiens, pour la mémoire. Pour le souvenir. Pour que l'on oublie jamais.
Au revoir Camille, tu as beaucoup vécu pour ceux qui ne sont plus là.
Mes parents m'ont fait connaître Orador de Glana, et puis j'y ai emmené mes enfants. Je ne suis jamais reparti indemne de ces visites, mais il m'arrive encore d'y accompagner des gens. Et ce soir, ça me fait poser une question: est ce que je vais faire l'effort d'y mener les petits enfants? Sinon, j'ai su le décès de la dame sur le journal. Quel bon Français je parle, hein?
RépondreSupprimerOn ne repart jamais indemme d'une visite à Oradour. La première fois que j'y suis venue, c'était il y a plus de cinquante ans. Il restait encore parmi les pierres l'odeur acre de brulé. Et puis les ans ot passé, aujourd'hui il y a encore l'ombre du passé. Camille y venait souvent pour accompagner les classes de collégiens ou lycéens. Avec Thérèse Menot, elles ont fait ce travail de mémoire, pour que plus jamais ça. Mais les hommes n'ont pas de mémoire. Oradour a placé le RN en tête lors des dernières élections ainsi que lors de celles d'avant. Oradour n'a plus que ses pierres qui se souviennent et parlent encore. Et nous, qu'allons nous faire ? Que faisons nous pour que la mémoire subsiste ? Camille jusqu'à son dernier souffle a mené ce combat.
SupprimerBelle personne !
RépondreSupprimerGrandeur des gens simples.
RépondreSupprimertant d'horreur dans le monde, et puis ici et là de belles personnes, tellement nécessaires. Merci pour ce billet
RépondreSupprimerMerci à Camille, surtout.
RépondreSupprimerS'il n'y en avait pas des comme ça, ce serait à désepérer de l'espèce humaine...
RépondreSupprimerS'il n'y en avait pas des comme ça, ce serait à désepérer de l'espèce humaine...
RépondreSupprimerL'espèce humaine ? Parfois je pense qu'il y en a au moins deux : celle qui nous désespère et celle qui nous permet d'avancer en nous donnant du courage. Celui de lutter sans cesse car comme nous le disait souvent Camille, et encore il y a peu :
RépondreSupprimer« Il faut lutter sans cesse, lutter pour acquérir des droits nouveaux, mais
lutter pour garder les droits que l’on a acquis parce que sans cesse tout peut
être remis en cause. Les jeunes, si je peux leur dire quelques mots, d’être
très vigilants, très attentifs, d’être très solidaires. La lutte, ce n’est pas contre
le collègue, la lutte, elle est contre l’exploitant commun.
La jeune génération aura besoin de beaucoup de courage parce qu’elle va
se trouver confrontée à des difficultés énormes de toutes sortes, à la fois par
le changement climatique et à la fois par les agressions continuelles qui sont
portées aux travailleurs, aux couches laborieuses. Je crois que là, il va falloir
beaucoup se mobiliser, se battre… ».
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