Laissons courir nos chats.

 Aujourd'hui, 21 septembre 2025, mon fils bien aimé a 40 ans. Je ne réalise même pas ce que c'est quarante ans ! je me souviens tout juste que moi quand je les ai eus, j'ai pensé  que j'étais vieille et je l'ai mal vécu. Mais qu'est ce donc qu'être vieille, quand comme moi on a vécu ? Bien. Car j'ai bien vécu. Bien sûr avec quelques chaos, bien des problèmes,  des vicissitudes, des embûches, des remous, des douleurs, des maux aussi, que rien n'efface. La perte d'êtres chers, la vie qui passe... mais à côté, tellement de grands bonheurs ! deux beaux et merveilleux enfants, une vie comme j'avais envie, presque de l'avoir. En tout cas, que je trouve heureuse. Même si mes vaches, mes chères vaches de mon enfance m'ont et me manquent terriblement. Je vis à la campagne, je cueille mes légumes (quand il y en a, pas cette année, donc !) je mange des champignons, cueillis dans le pré de la grand mère, sans avoir à parcourir des kms et me perdre dans les bois, maintenant que je ne peux presque plus marcher, ô vieillesse ennemie ! j'aperçois parfois quelqu' animal étrange, tel ce raton laveur qui traversant le pré voisin m'a révélé sa présence. Mes adorables chats me donnent tant de joie, que je n'envisage pas un instant qu'ils puissent ne pas être, ne plus être non plus. La vie, qui passe... ! Je suis entrain de lire un livre sur le drame que constitue la perte d'un chat. Trés proche de ce que j'ai moi même vécu. Avec la même approche de ce qu'est la fin de vie. La faim de vie ! aussi. Je pense à Michka qui va devoir affronter un long et lourd combat. Je pense à ma fille qui a déjà tant donné avec Frimousse, avec Minette, avec Vénus et avec les autres chats, de Jaunet à Zéphir en passant par Chaussette, la Grise, Biscotte, Lolotte, Chipie, cannelle, tant d'autres et tous les autres. Dans le livre que je lis, l'auteure explique comment elle a choisi la qualité de la fin de vie de ses chats. Une vision que je partage. Alors laissons courir nos chats. Nous sommes faits pour vivre libres. Ne nous en privons pas. Ne les en privons pas. 

Aujourd'hui en ce 21 septembre, j'ai pris un appéro, un vrai et bon pineau que m' a offert ma fille, lors de son séjour en Charentes, la Maritime bleue marine qui roule ses vagues sur une côte dorée de sable blond comme les blés de mon enfance. Je n'ai pas fait de cuisine. J'ai ouvert un bocal de mogettes de Vendée pour accompagner un reste de rôti de porc, une bonne ration de fromage comme j'aime : un vrai saint nectaire, un bon gruyère, un bleu de Gex accompagnés d'un reste d'Appremont autrement bon et venu de Savoie. Je n'ai pas fait attention comme les autres fois. J'ai fait n'importe quoi et j'ai laissé courir mes chats. 

Je me suis dit que la vie était si courte. Que de plaisirs, il n'y avait que ceux que serions capables de nous offrir. Que nous sommes quelque part maître de notre destin. Que nous pouvions choisir le bien plutôt que le mal. Que ce mal qui fait du bien était pas forcément pire que le bien qui fait aussi du mal. 

J'ai banni le "pour ton bien".  J'ai oublié les précautions qu'il serait d'usage de prendre quand on est vieux, malade, enfin vulnérable : à risques comme ils disent. Sachant trés bien que le risque qu'on ne prend pas en renonçant à vivre ce que l'on doit constitue aussi un risque dont parfois on ne se remet pas. 

J'ai pensé à ce tout petit être qui vient de naître. A la vie "merveilleuse" qu'il aura. Ne me faisant aucune illusion sur celle qu'il n'aura pas. Et j'ai pensé à Fabie, en peine.  Me souvenant qu'il y a peu, c'était moi. Il était si beau, cet homme, comment est ce possible ? Pourquoi ? 

On pense à toi Fabie. 

Génération M.


Vous vous souvenez ? 

Ouais ! si on avait su ce qui nous attendait ! Eux surtout.  Petits bambins que nous avons choisi d'avoir, avons chéris, choyés, aimés plus que tout, gâtés et pourris aussi, parfois, quand nous l'avons pu, quand nos moyens nous le permettaient. 

Je me dis souvent que plutôt que de faire des enfants, nous aurions été mieux inspirés de leur assurer un avenir où rien ne serait angoisse. Plus de guerre, plus de réchauffement climatique qui menace notre planète gravement, au point de compromettre la survie de nombreuses espèces, y compris l'espèce humaine. Plus d'élevage intensif à la con, plus d'animaux en cage, plus d'inquiétude pour l'avenir, pour celui de nos chers petits, surtout. Un véritable avenir avec des perspectives de bonheur pour tous, enfin de ce qui s'en rapproche. C'est la révolution que nous aurions dû faire, pas nous contenter de petites réformes sans cesse remises en cause à peine les décrets d'application signés. Je n'ai pas de regret  d'avoir eu mes enfants, j'espère juste qu'ils n'aient pas souffert d'avoir eu la vie qu'ils ont eu, où le peu de bonheur que j'ai pu leur  donner, du bonheur que  personnellement j'ai éprouvé à leur arrivée et que je continue d'avoir avec eux,  pèse suffisamment pour faire pencher la balance du bon côté, même s'il en manque toujours un peu à cause de cette "p." de vie qu'on leur fait subir à cause de ce que je dépeint plus haut. 

 Si seulement au lieu d'être égoïste j'avais pensé que tout tourne si mal, que le futur soit si moche, je me serais abstenue de devenir mère. Mais l'égoïsme est collectif, il est quand même grave qu'il ait pu conduire à autant d'inconscience fatale et je m'en désole de plus en plus.

Je voudrais tellement que nous puissions tous avoir confiance en demain ! 

Alors aujourd'hui en ce 21 septembre, si  je suis navrée qu'il ne fasse pas beau, ce n'est pas juste parce qu'il pleut.

Cependant de mon grand bonheur d'avoir été mère je ne retiendrais que celui  d'avoir les enfants que j'ai. Le premier en ce jour qui était un vendredi à l'époque, et où jusqu'au dimanche précédent, je parcourais la forêt de Carnelle à la recherche des champignons. Quand il est arrivé, avec son petit museau, j'ai pensé tout de suite que la beauté du bleu de ses yeux serait un bon présage pour l'avenir. Je sais que je ne me suis pas trompée de route. Je sais aussi qu'il a pris le bon chemin. Les virages, les ornières, les gros cailloux, les ronces et les embûches, ne pourront jamais le faire dévier de ce que je sais être un beau et bon chemin. C'est un grand bonheur et un grand merci que je lui dois.


Derrière le rideau se cachent encore plein de rayons de lumière teinté de bleu, comme ses yeux

 


 Bon anniversaire, mon fils. 


Creux, comme en Creuse.

 Je me pose enfin ! depuis mon retour, il y a deux semaines, à peu prés, je n'ai pas arrêté. Visites ça et là, et je continue lundi et mardi, en plus. Préparation d'un album anniversaire (je vous rappelle que c'est demain et que je ne suis pas prête), ménage, lessive, visite médicales pour les chats (Flocon malade, Plume de travers et Ti Lion besoin de traitement) jardinage (enfin récolte de pèches et mise en pots de confiture, de conserves, de compote etc... ), le congélateur est plein car en plus, dernièrement la récolte de champignons est venue renforcer les réserves.  Il a fallu s'occuper des arbres cassés et traiter les pommes de terre (qui fleurissent pour la troisième fois) tout ça pour une piètre récolte dans quelques temps. Il a aussi fallu s'occuper du ravitaillement et regarnir le frigo pour remplir les assiettes et encore s'occuper des papiers, des impôts et tout le bazar. Plus participer aux manifs. Plus vous lire, heureusement vous n'êtes pas bavards non plus, mais cela prend du temps quand même ! Sinon rien à signaler de particulier qui puisse vous intéresser au point de passer des heures sur le sujet.  Même pas eu le temps de faire quelques photos, pas grand chose à photographier, non plus,  faut dire. Alors voilà, c'est un billet creux que je vous présente. 



Retours

 De nous, depuis un mois. De la pluie depuis dimanche. De Flocon bien installé au chaud sur mon fauteuil depuis ce matin. Bien sûr première chose à faire, quémander de la pâtée. Deuxièmement s'installer comme si de rien n'était. Mais bien sûr ! prends nous pour des quiches ! Ti Lion l'a grondé, manifestant ainsi sa déception d'avoir été trompé avec la chatte grise de la voisine. Puis revenant à de meilleures pratiques, ce furent des embrassades et des bisous. Nous n'avons pas eu le même accueil de sa part ni de Plume, hier, ce furent câlins et bisous pendant de longs moments. Ils étaient là à nous attendre, comme des chats fidèles qu'ils sont, eux !

Autre surprise, l'autre moitié du pécher était par terre. J'ai ramassé quand même les fruits, espérant les voir murir, mais sans trop d'illusion. Comme nous sommes arrivés vers 13h à la maison, je suis d'abord allée cueillir les tomates pour la salade. Quel régal ! Il n'y en avait pas beaucoup, mais qu'est ce qu'elles étaient bonnes !

J'ai donc résisté à la tentation de prolonger mon séjour de quelques jours, le froid et le mauvais temps m'en ayant dissuadée. J'ai enfin pu télécharger mes quelques photos sur l'ordi. Vous aurez donc un aperçu de mes rares escapades entre travaux, (de tous genre et de toutes espèces) et canicule. Je peux vous certifier que la circulation et les difficultés pour sortir de la ville de Clermont sont bien plus dissuasives que la canicule, malgré l'air irrespirable dans la passoire thermique qui sert d'abri à mon fils.

La réfection de son chez lui (enfin chez sa banque !) n'a pas été une mince affaire. La première phase s'étant achevée dimanche matin juste avant de prendre la route pour un repas et un repos, ce qui n'est pas neutre, dans la chère maison de notre tendre enfance, je vous ai raconté en rentrant le soir, mes émotions. 

De mon séjour, outre la pénibilité liée aux évènements environnants, je retiendrai les bons moments passés ensemble et quelques balades (trois ou quatre, pas plus) que nous avons faites ensemble. 

Avec ma soeur, tout d'abord, aux alentours de Clermont, 






Sur le plateau d'Orcet. Puis sur notre cher plateau du Guerry,






 aprés bien des péripéties pour dénicher quelques vaches Ferrandaises prés de Montlosiers




l' autre du côté de Pignols avant d'avoir tourné et viré sans trop savoir où et d'enfin se décider







plus deux autres en famille

 une sur le plateau de Sainte Marguerite, à la recherche des sources



(la villa Léopard)


en face, le plateau de Corent :on y trouve du bon vin !

une des sources de Ste Marguerite







l'autre quasi sous la pluie prés des vaches de ma nièce, prés de Saint Dier, 

au coeur des anciennes carrières de chaux.  Impressionnantes, ces carrières presque aussi profondes  (9m d'eau) que le lac de Guerry (12 m)





Fourbue et déçue quelque part de ne pas avoir pu profiter de toutes ces merveilles à cause surtout de la chaleur. Ainsi s'est achevé mon périple Auvergnat et aujourd'hui, c'est dépitée que je me demande comment je vais faire sécher mes lessives !

Quel temps fera-t-il demain ?

 En ce dernier jour d'aout, dernier jour de vacances, dernier jour de chantier et dernier repas de famille de l'été qui s'achève lui aussi sous la pluie. Alors qu'ont péri tomates, haricots, figues, pommes de terre et autres denrées de mon jardin sous deux mois et demi de canicule.

En apothéose, devrai je dire. Nous tous, les cinq frère et soeurs  incapables de boucher les trous laissés par les absents. Contents pourtant de nous retrouver autour d'un moment convivial que je sais avoir été apprécié par chacun des participants.

 Revivre et évoquer d'autres moments partagés. Des souvenirs qui rendent encore présents et même encore vivants  ces êtres chers qui nous ont accompagnés.  Retrouver au détours d'un chemin une émotion parfois oubliée. Découvrir un arbre qui s'est planté là et a beaucoup poussé. Des espaces transformés, un environnement complètement modifié et des parfums de menthe sauvage inégalé. Relire ensemble quelques pages d'histoire de l'enfance retrouvée. Être émue à  en pleurer. 

Le vieux chemin saccagé, effacé aprés tant d'années. Le ruisseau envasé. Le vieux bacha en bois où s'abreuvaient bêtes et gens disparu et la source qui l'alimentait, tarie à jamais. La serve où on rinçait le linge, asséchée. le vieux chemin de pierre, enherbé. Les vielles maisons du village abandonnées envahies de ronces et d'orties sous lesquelles restent enfouis tans d'objets du passé. Toute une enfance défigurée et que nous n'avons pas pu, pas su conserver. Toutes ces choses dont j'aurais voulu vous parler. Si denses et si fragiles. Pourtant réelles et vives, si agréable à  évoquer. J'ai retrouvé tout ça au détours d'un chemin de terre menant de la ferme aux champs, de la maison à la forêt. J'ai repris pour une demie journée le livre commun de notre enfance inachevée. 


















Laissons courir nos chats.