Quand les hommes vivront d'amour.

Il n'y aura plus de misère, les soldats seront troubadours et nous nous seront morts mon frère.
Cet chanson me trotte dans la tête depuis ce matin où j'ai lu le texte posté par Fabie, sur son blog. ici 

Je suis effarée par tous vos témoignages, par ce que je constate moi même autour de moi. Ainsi l'homme,  pas la peine de mettre la majuscule à  homme, il ne la mérite pas, en pareilles circonstances. toutes ces incivilités dont vous faites état, tout ce mépris pour les autres, affiché par certains,  tout cet égocentrisme ! que le monde est triste, que nous sommes tombés bas !
 Heureusement d'autres que je veux croire être les plus nombreux, sont plein de bon sens, d'humanité, de générosité. Ils existent puisque nous sommes.  Vous, moi d'autres autour de nous que nous ne connaissons pas parce qu'ils ne font pas de bruit, seulement leur devoir, seulement ce qui tombe sous le sens dans une situation comme celle que nous connaissons aujourd'hui. Ils font preuve de ce que l'on nomme Humanité.
Mais tout ça vous le savez autant que moi, c'était juste pour parler, comme ça, pour donner des nouvelles, voilà.
Donc depuis trois jours je fais comme vous. Je vais survivre. Tout ça c'est un peu comme si on était un petit peu mort et qu'on aille ressusciter. Comme la nature en sommeil, sauf que chez elle quand le soleil se montre, elle renait.
Avec le Patou on profite de notre jardin, on désherbe, on pioche  on plante et déplante, on replante un peu plus loin. Je contemple mes fleurs nouvelles
  pivoines se préparent à déchirer leur corset.
 Le romarin embaume et s'apprête à accueillir les abeilles et les bourdons.
 les narcisses distillent leur parfum entêtant
 Les monardes prennent un air de fête

Et les pruniers ne sont qu'explosion.
De temps en temps un chat montre sa présence et vient minauder autour de nous.
 Petit Lion joue au chat et attrape les souris. Il joue avec comme à la balle qu'il lance en l'air, puis la repose..
Son ami Flocon n'est pas en reste, et ensemble ils jouent à chasse chaton.
Quand à Zéphir, elle repasse derrière nous pour inspecter les travaux.

Puis satisfaite, elle se pavane en élégante avant de retourner dormir dans son coin.
La vie continue avec les mêmes scènes, les mêmes rites comme si rien ne se passait.
Me manque mes balades, Michka et la Ponette. Me manque aussi d'explorer mes coins préférés, comme mon ile aux vaches, mes pâturage où paissent les petits veaux, mes sous bois où chantent les mésanges, les merles et les corbeaux. Qui eut cru que les corbeaux me manqueraient un jour ! Je m'étais dit pourtant qu'après mon purgatoire, je reprendrai la route des montagnes ou de la mer comme j'aurais pu le faire, si... Mais le temps passera, un autre viendra pas meilleurs ou pire peut être, on ne sait pas.  Pour occuper le temps et ne pas penser à tout ça je tricote, je fais et je défais. J'ai dégermé mes pommes de terre. Certaines sont blettes et ne se conserveront pas.
Je cultive mon arbre à la recherche de mes ancêtres. J'imagine la vie qui fut la leur, femmes et gars. Je me dis que leur sort n'était pas enviable au notre. Confinés ils ne l'étaient pas. Mais pas besoin d'y être pour être esclave et trimer tout son temps de vie, sans loisir, sans sortie, à la merci des moindres  intempéries. Pour eux ce n'était pas pâtes et riz pour les repas, c'était le lard les meilleurs jours, la disette les autres fois. Les pommes de terre que les cochons ne mangeaient pas, les légumes étaient du luxe, et la viande n'en parlons pas. Du matin jusqu'au soir pour biner, sarcler labourer et faire pousser. Le dos courbé, les reins broyés, les mains déchirées par les ampoules et les échardes, les yeux brulés par le sel de la sueur qui coulait de leur front. Ils n'avaient  guère le temps de philosopher sur une liberté qu'ils n'avaient pas.
Perdre un enfant ou un aïeul était le lot commun de toute famille, les épidémies et les famines ne les épargnaient pas. Parfois ils s'accordaient de pousser la chansonnette, il fallait que jeunesse vive. Ils dansaient ivres de fatigue une fois la journée terminée. Les solidarités de circonstances  permettaient de survivre, mais elles étaient au coeur de chaque village, de chaque famille, c'est comme ça qu'ils tenaient. Il serait bon qu'on s'en souvienne, nous leurs descendants gâtés. Que l'égoïsme a construit. que l'individualisme a pourri. Nous sommes entrain de tout détruire. Ils ont mis des siècles à améliorer leur sort, nous, nous n'avons rien compris. Nous laissons tout partir à flot. Il ne sert à rien de saluer le courage des personnels de santé, un jour,  quand on les fustige le lendemain. Il ne sert à rien de porter des louanges sur les vertus de services qu'on a détruit ou laisser détruire, comme c'est le cas pour l'hôpital public tout comme les autres services publics dont nous avons tant besoin. L’hypocrisie du langage ne peut pas dédouaner le président ni sa cour des coups portés si fortement au tissus solidaire de notre société, au point de la laisser en état de délabrement. Notre système de santé était envié de beaucoup de monde, capable de faire face aux situations les plus scabreuses, les plus périlleuses, amputé qu'il a été au fil des budgets successifs, sur l'autel de la rentabilité,  est -il encore aujourd'hui en état de fonctionner et de faire face à la catastrophe sanitaire que nous sommes entrain de vivre actuellement ?
 Il serait bon de redonner de l'oxygène et des moyens à nos services publics facteurs de lien social et solidaire. Voilà ce que je voulais dire maintenant.

12 commentaires:

  1. Et oui, c'est lors de crises que l'on voit la vraie nature de l'homme. Ce qui m'étonne le plus c'est que depuis le confinement je n'ai jamais vu autant de monde se promener, faire du sport, se balader. Il suffit donc qu'on interdise quelque chose pour qu'on se précipite à le faire? Je vais certainement arrêter de me promener comme je le faisais. Je ne prenais aucun risque avant le confinement puisque jamais je ne rencontrais quelqu'un et là je me prends à avoir peur, peur d'être hors-la-loi, peur de rencontrer quelqu'un, moi qui en cinq ans de promenades autour de chez moi ai dû rencontrer une petite dizaine de personnes !
    Dans notre école le nombre de volontaire s'amenuise petit à petit...Chacun pour soi Dieu pour tous ! Comme on dit et bien moi je ne parierai pas sur lui...
    J'ai bien aimé te lire, cette relativisation, ce constat.

    RépondreSupprimer
  2. C'est dingue quand même de voir que certains (c'est toujours les mêmes d'ailleurs) prennent cette tragédie à la légère, presque à la rigolade et font preuve d'autant d'inconscience ! Ou alors ils rattrapent le temps perdu en faisant ce qu'ils n'avaient pas le temps de faire quand ils n'étaient pas confinés. Comme tu dis chacun pour soit, chez nous on dit le bon dieu fera le reste ! mais parfois il se trompe aussi le bon dieu, n'est ce pas lui qui a créé l'homme ?

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Délia,
    un beau texte comme tu sais si bien les écrire.
    Comme Vi j'ai arrêté de sortir depuis la mesure de confinement. Moi non plus je ne croisais personne en me baladant, maintenant c'est comme si tout le monde réalisait que chez nous, c'est la campagne et qu'ils voulaient en profiter, pourquoi ne pas avoir eu cette prise de conscience avant? Ou alors c'est parce que c'est "interdit". Les Français n'ont jamais aimé se soumettre aux règles ce n'est pas nouveau
    Tu m'as appris un mot, les monardes, je ne savais pas que ça s'appelait ainsi.
    Gros bisous à vous deux et bonne journée... malgré tous les malgré...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis septique sur la prise de conscience de certains! Les monardes, ou monnaie du pape si tu préfères, on jouait avec quand on était petites. Je t'envoie des gros bisous et te souhaite une belle journée.

      Supprimer
  4. Tu sais que malgré tout, on a de la chance, les anglais ne sont mêmes pas confinés, leur service de santé est une horreur, ils continuent à répandre le virus en allant dans tous les magasins.
    Tu verras, on finira par retrouver notre vie d'avant et les égoïstes reprendront leur vie d'avant.

    RépondreSupprimer
  5. Les égoïtes ? Mais ils ne l'ont même pas posée leur vie d'avant ! ou si peu. Quoi qu'il en soit chassez le naturel il revient au galop. Pour les anglais c'est pas gagné non, une bonne raison pour ne pas les copier, car c'est ce que nous sommes entrain de fer j'écris fer comme ça car les chemins en sont une belle illustration. Belle journée en perspective l'air est des plus doux, on va jardiner, ce matin je suis sortie chercher du pain, nous n'en avions plus. La boulangerie où je vais d'ordinaire était fermée jusqu'à nouvel ordre, je suis donc allé plus loin et j'en ai profité pour faire deux trois courses de produits frais au U de mon quartier. Un peu de monde mais les gens respectaient les barrières dites de sécurité. Je n'ai croisé que le voisin du hameau d'en face qui promenait son chien. Pas de voiture sur l'aire de promenade, personne en balade. Je vous souhaite une bonne journée à tous deux? Je vais m'attaquer au devoir du lundi, d'ici peu. Je vous embrasse, puisque nous sommes à plus d'un mètre.

    RépondreSupprimer
  6. Une chanson que je n'avais pas entendue depuis très longtemps !
    J'ai bien peur que dans le cadre de la loi d'urgence le gouvernement ne s'apprête à instaurer des mesures pas vraiment sympas pour les salariés...
    "Le projet de loi d’urgence sanitaire examiné en ce moment au Parlement doit permettre aux entreprises d’assouplir le régime des congés payés, RTT, temps de repos... pour affronter la crise aujourd’hui et dans les mois à venir."
    Grrrrrrrrr
    Gros bisous Délia

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Euh oui, oui, on ne pouvait tout de même pas s'attendre à autre chose de la part de ces enf... de m...., malgré le (les) discours de gauche voir d'extrême gauche proférés par le président des ultras riches !
      Il faudra bien que quelqu'un paye et ce ne sera de toute évidence pas eux, ni les banques. 1) on endors en berçant. 2) on appuie bien fort où ça fait mal, on responsabilise nullement, on culpabilise, en particulier ces fainéants de salariés qui préfèrent rester chez eux à ne rien foutre par peur de choper le mauvais virus, des fois qu'ils meurent trop tôt et ne puissent pas profiter de leur retraite, tout pendant qu'on la leur casse et que les bobos vont se faire dorer à Deauville, à Nice ou au Touquet. 3) au nom de l'urgentissime situation on se fait voter les pleins pouvoirs (comme Pétain en son temps) 4) on s'en sert au profit de la cause de ceux qu'on représente avec autant de zèle qu'il est possible d'en avoir, contre ceux dont on a à peine fini de louer le civisme, le grand sens des responsabilités et le dévouement ! Et le tour est joué. La crise financière, la crise boursière, la crise économique, servies par la crise sanitaire. Tout leur est bon. Ils montrent le chemin, aprés étonnons nous des comportements individualistes de nos compatriotes.

      Supprimer
    2. https://www.alorsvoila.com/2020/03/20/en-guerre-et-contre-tout/

      Supprimer
    3. J'ai regardé, cela conforte mon point de vue.

      Supprimer
  7. Notre système de santé était le meilleur du monde..
    Tu as entendu ce qu'a dit hier un médecin, je ne sais plus lequel, un qui disait qu'on avait un système de santé comme le quart monde, qu'un jour, certains devront rendre des comptes…
    Je pense que l'épidémie sera encore plus sévère qu'en Italie, pourtant, dieu sait que là bas, ce n'est pas "jojo"..plus de 600 morts aujourd'hui, ça n'arrête pas de monter..Et dire que beaucoup prennent ça à la légère, se croient en vacances...les anglais vont prendre l'épidémie en retard...comme nous…
    Scène occupation de t'occuper de tes ancêtres. Je n'ai pas assez de patience pour faire ça..Pour les monardes, je ne connaissais pas, mais je connaissais la monnaie du pape.
    Haut les cœurs...Bises

    RépondreSupprimer
  8. Je ne sais pas si la mémoire collective est assez importante pour demander des comptes. J'ai bien peur que non. Les gens sont trop personnels et trop préoccupés par leur nombril pour le moment. Dans quelques années, ils auront oublié et comme ils n'auront pas été ou peu concerné par le problème ils chercheront de faux responsables qu'ils vilipenderont comme coupables à leurs yeux. Oubliant au passage leur propres responsabilités, car si nous en sommes là aujourd'hui ce n'est pas arrivé comme par magie. Certains ont contribué, d'autres ont laissé faire. Au delà de la pandémie, la crise est avant tout économique, la guerre aussi, il n'y a qu'à voir la série de mesures préconisées par ce gouvernement, gouvernement de la honte s'il en est... Bernard Thibault a écrit un livre qui s'appelle "la troisième guerre mondiale est sociale" il me semble que c'est exactement ce qui est entrain de se passer depuis déjà un certain temps. Ce que nous vivons aujourd'hui n'en est qu'une facette. Je te souhaite le courage, l'énergie et la santé. Bises auvergnates d'une exilée.

    RépondreSupprimer

7 extraits.