Mélancolie.

Une année de plus s'en est allée. Quoi que l'on dise, la nouvelle année ne commence pas vraiment avant le premier lundi qui suit les fêtes de fin d'année, et pour nous mères éplorées, avant la fin  de la journée qui précède le lundi qui suit les fêtes de fin d'année.  me suivez vous ?
Je parle de ce dimanche où les maisons se vident, où l'on a attendu le dernier moment pour la dernière étreinte, le dernier au revoir, le dernier fais bonne route,  le dernier rentres bien, appelle moi quand tu arrives, qui ponctuent inexorablement nos derniers instants de bonheur et de déchirure en attendant la fois prochaine où anxieusement et impatiemment on regardera l'heure, car tout de même, il devrait déjà être là à moins qu'il ne soit parti plus tard, et pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé de fâcheux, de grave ou de  pire encore...
Une fois encore la porte s'est refermée sur ces instants de joies partagées pour faire place à la solitude, au vide et à l'attente. On attend toujours quelque chose. Des nouvelles, une visite, un petit bonheur qui tarde bien souvent à se profiler à l'horizon. Une maison qui se vide, un silence qui s'installe, une routine qui prend le pas sur cette vie qui grouillait tant et tant, sur le mouvement, les rires et les cris de joie, de colère ou de stupéfaction. Sur le bonheur d'être ensemble et de partager à chaque fois le bonheur de l'instant.
Comme à chaque fois, démunie, je ressens cette absence qui me glace et qui me laisse un peu plus vieille, un peu plus lasse, un peu plus lourde...
Comme à chaque fois je ressens désespérément cette solitude un peu plus vive, un peu plus forte.
Mais cette fois,  je sais que quelque chose  a changé dans ma façon d'attendre, d'appréhender et de vivre ce moment. Je sais qu'il me faudra attendre longtemps et que le temps qui passe ne sera pas celui des projets ni celui des occupations. Il sera celui des incertitudes, des longues solitudes, des  remises en question. Il sera celui  de l'inconnu, celui de la patience et celui de longues journées de doute et de désolation.
Que le printemps revienne, je ne sais pas dans quel état, dans quelles dispositions il me trouvera.
L'an dernier, comme celui de l'année d'avant  et de l'année encore d'avant, c'est par des deuils qu'il se profila à l'horizon.
Chaque année qui passe, nous apporte son lot de peines et nous sommes moins souvent  de noce que d'enterrement. Moins nombreux sont ceux qui viennent  et ceux qui partent toujours un peu plus proches, toujours resserrent le cercle un peu plus prés. Ils nous cernent et nous entrainent toujours dans un mouvement tourbillonnant. La roue qui tourne inlassablement et crée le vide à chaque instant.

10 commentaires:

  1. Quand la maison se vide après beaucoup de remue-ménage, il reste les souvenirs des bons moments passés ensemble, on les évoque régulièrement et ça fait chaud au coeur.
    Il m'arrive également de m'inquiéter pour l'avenir et à chaque fois je me fais violence pour positiver et vivre chaque jour pleinement sans projeter mon regard au loin.

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    1. Ton commentaire me fait penser à une chanson de Jacques Debronkart "Dans les bars d'Adélaïde". Ce sont les verres qui s'y vident, mais la nostalgie des bons et mauvais moments s'y fait sentir. Et une à une les pages se tournent.

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  2. Je connais ce vide, ce silence étourdissant... et la vie qui reprend ses droits, la routine qui revient, mais les joies qui reviendront également, tel le flux et le reflux des vagues.

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  3. Comme tu décris bien ce que tant de mamans, de femmes ressentent, quelle douceur triste aussi dans tout ce que tu ne dis pas et que l'on devine..
    Il faut patienter plusieurs jours pour que cette mélancolie s'allège, car il faut bien continuer à se lever et à faire ce qui doit être fait (personne ne le fera à notre place)
    Je t'embrasse tendrement.

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    1. Merci Ambre, tu vois ce matin je suis allé remanifester, et du coup ça va mieux. Bisous et bonne soirée.

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  4. Ha ha, tu me fais penser à mon ex qui nous raconte, lors des repas de famille (anniversaire de nos petits enfants communs)ses exploits lors de ses multiples rencontres via des sites dédiés.
    Notamment, dernièrement où il nous a dit avoir rencontré une "dame" c'est comme cela qu'il les nomme, qui ne l'inspirait pas, et qu'il avait du mal à "honorer", il n'y est parvenu, nous a t il dit, que dans le noir...
    Il se ridiculise, et ne s'en rend même pas compte. J'ai su par la suite que le beau père de nos fils ( leurs compagnes sont sœurs jumelles)avait été très gêné. D'ailleurs nous nous sommes tus, Zhom, lui et moi, les autres n'ont pas entendu...
    Je sais pourquoi je l'ai quitté...

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  5. zut c'était un commentaire pour le devoir du lundi ! Je le refait ou il se doit !

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    1. Coucou Fabie, ah oui je me disais aussi, qu'est-ce que ça vient faire ici! LOL

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  6. J'ai vu c'est vrai qu'un tel personnage laisse mal à l'aise. bonne soirée à toi. Bisous.

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Misère !